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vendredi 6 mai 2016

L'insolite du quotidien dans des vues aériennes

Hier, jour de l'Ascension, j'ai donc pris un peu de hauteur comme il se doit. Et, surprise, j'ai constaté que j'y avais été précédée par deux albums pour enfants. Effet "drones" ou "selfies à perche", ces deux créations françaises toutes récentes montrent leur sujet d'en haut. Et c'est très sympa.

"Vu d'en haut", de Marie Poirier (Les Grandes Personnes, 38 pages) est un album cartonné carré destiné aux tout-petits. Sans texte, ce premier album affiche de belles couleurs. Celles de l'été, que l'on découvre  d'en haut d'abord en plan large. Un zoom de plus en plus rapproché permet de distinguer deux petits chapeaux ronds perchés sur des vélos. Vers où roulent-ils entre les arbres?

Les cyclistes en route. (c) Les Grandes Personnes.
Des vues aériennes vont suivre  les deux enfants de lieu en lieu dans leurs petits bonheurs estivaux, le bac à sable, le goûter, la piscine, les jeux avec le chat et les blagues de ce dernier. Tout est vu d'en haut bien entendu. A peine si des bras ou des jambes émergent parfois des larges chapeaux de soleil. Mais les différentes occupations peuvent être resituées sans peine dans le plan large initial.

Le goûter vu d'en haut. (c) Les Grandes Personnes.
Voilà un album tout en ronds et formes simples, au graphisme résolument moderne, joyeux et bienfaisant avec son beau jaune lumineux, drôlement bien agencé aussi. Simple mais adroitement pensé avec son principe de doubles pages à l'exception des quatre où la couleur de fond varie entre gauche et droite. Pour le plaisir des couleurs posées en aplats, du graphisme et de l'histoire à se raconter comme on la veut.


En format à l'italienne, l'album simplement titré "Les livres" de Christos et Lili Chemin (Møtus, 36 pages) est aussi fait de vues aériennes. Si les images sont également en aplats, en tons plutôt neutres, on est ici à l'intérieur, plus précisément dans une vaste bibliothèque.

Entrée dans la bibliothèque. (c) Møtus.
La maman de Vladimir, un chaton noir, l'y emmène pour la première fois. On voit leur silhouettes déambuler entre les étagères, graphiquement symbolisées par des suites de livres posés sur les planches. Un labyrinthe peut-être mais surtout une rigueur qui n'emballe guère le fiston: ces livres, ils ne sont même pas beaux, même pas fantastiques, même pas mobiles comme les images sur la tablette de papa. Même d'en haut, on voit bien que Vladimir est déçu. Sa maman a beau affirmer que la beauté des livres est intérieure.

... à l'imagination. (c) Møtus.
De la construction...









Heureusement, une petite chatte vient distraire le grognon. A eux les constructions de livres, simples ou plus imaginatives qui leur permettent de se jouer déjà une fiction. Pendant que les petits poursuivent leur récit, maman a trouvé le livre qu'elle cherchait. Elle commence à le lire à son petit public. Une histoire extraordinaire que Vladimir voit pour de vrai dans sa tête! Il n'en revient pas. Sa maman aurait-t-elle une baguette magique? Inutile, lui dit la chatte blanche en lui tendant le bouquin...

Bien sûr, cet album est un plaidoyer agréable pour la lecture. On ne saurait le lui reprocher. Mais il propose en plus un traitement graphique aussi intéressant que réussi, surtout qu'il s'agit d'un premier livre. A suivre.










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