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jeudi 30 novembre 2023

Les Pépites du Salon de Montreuil


Hier, mercredi 29 novembre, jour d'ouverture du 39e Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis a été révélé le palmarès des Pépites dont les vingt titres finalistes se trouvent ici. A le découvrir, on constate qu'un seul album jeunesse est primé, sur la production de toute une année. Pas que le roman lauréat de la Pépite d'or soit mauvais, loin de là, mais ne serait-il pas utile de porter l'attention sur davantage de livres illustrés pour lecteurs plus jeunes?

Palmarès

La Pépite d'or,

attribuée par un jury de critiques littéraires (Raphaële Botte de Télérama, Émile Bravo, auteur-illustrateur et président du CPLJ-93, Alexis Demeyer de France Inter, Charline Guerton Delieuvin de Libération, Laurence Houot de Franceinfo Culture, Laurent Marsick de RTL, Lucille Prost de la librairie Matière Grise à Montrouge, Cécile Ribault Caillol de Franceinfo et Sylvie Vassallo, directrice du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis,

va au roman "Nous traverserons des orages", d'Anne-Laure Bondoux (Gallimard Jeunesse). 

 

 

 

 

 


Les quatre autres Pépites ont été décernées par 36 jeunes lecteur·rice·s de 8 à 18 ans, choisi·e·s parmi les 800 candidatures de cette année.

Pépite livre illustré

"Des papillons dans la nuit", d'Olivier Ka et Christophe Alline (Les Grandes Personnes).

 

 

 

 

 


Pépite fiction junior

"Ottoline et le vétérinaire des monstres", de Yann Apperry et Laurent Gapaillard (PKJ).


 

 

 

 

 

Pépite bande dessinée

"Sans panique", de Coline Hégron (Delcourt).

 

 

 

 

 

 

 

Pépite fiction ados

"Oxcean", de Nicolas Michel (Talents Hauts).






vendredi 24 novembre 2023

Ressusciter un sol pour créer un jardin potager

Dix photos argentiques de Lucia Radochonska apparaissent dans "En jardinant" (CFC éditions).

Né dans une famille travaillant dans l'horticulture décorative - les plantes vendues sur la Grand-Place de Bruxelles, c'est elle - Jean-Louis Van Malder a décidé, sa retraite venue, de totalement se reconvertir. La parcelle de terrain qui donnait les fleurs destinées au commerce en un jardin potager aurait désormais pour mission de nourrir à l'année toute sa famille, soit six adultes et trois enfants. Il conte quatre années de cette aventure entamée en janvier 2017 dans le passionnant récit-essai "En jardinant", complété de dix photos argentiques de Lucia Radochonska (CFC-Editions, 288 pages).

Disons-le tout de suite, si le texte est hautement accessible à tous, il ne fera réellement vibrer que ceux et celles qui savent ce que jardiner, cultiver, récolter,.. veut dire et qui manient le vocabulaire du jardin, tant à propos des plantes et de leurs visiteurs que des outils - un glossaire en fin d'ouvrage explique les termes techniques et scientifiques.

Ces précautions posées, on embarque pour un périple de quatre ans, décliné avec précision de mois en mois. Une reconversion issue d'une volonté farouche. Gestes à faire ou à découvrir, problèmes à régler dont celui des limaces, expériences réussies, ratages, tout ce qui fait la vie quotidienne dans un jardin est minutieusement présenté, dans un style agréable qui n'a rien à voir avec un ouvrage technique. Les chroniques quotidiennes se complètent des réflexions de celui qui tient la bêche, nées de ses expériences.

D'abord cet effroi par rapport à ce que nous avons fait du sol, notre terre, piétinée, écrasée par des machines, tuée par mille produits mais qui a la capacité inouïe de se régénérer, de ressusciter pour peu qu'on la laisse faire et qu'on l'aide à se retrouver. Ensuite par rapport aux changements climatiques en général. Enfin, on apprécie la sortie de l'auteur contre la permaculture adoubée aujourd'hui. "Je ne supporterais pas de voir des adventices prendre le pas sur mes cultures", glisse Jean-Louis Van Malder avant d'avouer qu'il éprouve un véritable plaisir à "désherber". Ce qui ne l'empêche pas de prôner toutes les méthodes bio possibles pour son jardin.

On suit aussi les évolutions du jardinier devenu jardinant. S'il ne change pas d'avis sur la nécessité que la terre soit vivante, il le fait notamment à propos des limaces. Semis, plantations, tailles, récoltes sont présentés avec un sens du détail qui témoigne de l'amour de l'artisan pour son travail. Bien entendu, tous les autres visiteurs du jardin sont aussi évoqués, des pucerons aux poules en passant par les papillons et autres oiseaux. Chronique d'une résurrection, "En jardinant" se complète des souvenirs de douze jardins dont l'auteur a assuré l'entretien.