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mercredi 27 novembre 2019

Il pleut, il mouille, c'est la fête à la poésie

Une photo du recueil "Poèmes de pluie", exposée chez CFC. 


Ecrire un poème sur la pluie.
Le typographier en grand sur un panneau.
En découper les lettres.
Poser ce pochoir sur le sol.
L'immobiliser avec de belles pierres.
Appliquer une peinture invisible.
Retirer le pochoir.
Attendre la pluie.
Ou le jet d'eau, ou l'arrosoir.
Découvrir les mots qui apparaissent.

Telle est la démarche poétique qu'a proposée Mélanie Godin (Les Midis de la poésie) pendant deux ans à Bruxelles, inspirée par le projet Raining Poetry de la ville de Boston. "Une centaine de poèmes, écrits par des poètes reconnus ou des habitants de Bruxelles", explique-t-elle, "ont été appliqués dans l'espace public à l'aide d'une peinture uniquement visible au contact de l'eau".

Ces poèmes ne se voient pas, ne se devinent même pas par temps sec. Mais ils apparaissent comme par magie sous les gouttes de pluie, ici sur un trottoir, là sur une marche, là encore sur un mur. Une formidable manière de (ré)introduire de la poésie dans son quotidien. De reconsidérer la pluie. La "pEAUésie" était née.

Quatre territoires bruxellois ont été définis, Bruxelles-ville, Boitsfort, Molenbeek-Saint-Jean, encore Bruxelles-Ville lors du Festival de littérature Passa Porta 2019, et enfin Ganshoren. Quatre cartes ont été créées, une par commune, comme un grand atlas.

On savait le projet éphémère. La peinture s'estompe quand elle a été mouillée quelques fois. Il ne faut donc pas expliquer davantage... MAIS Le livre "Poèmes de pluie" (proposition de Mélanie Godin, CFC éditions - L'atelier de Diane, 128 pages) retrace toute l'aventure, la rend pérenne d'une certaine façon. Photos, poèmes de pluie et textes inédits témoignent de cette magnifique aventure collective, figent sur le papier cette poésie citadine éphémère aujourd'hui disparue. Agréablement mis en pages, avec sa tranche jouant de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, il se déguste avec délices.


Une double page des "Poèmes de pluie".


En plus, une belle expo chez CFC (14 place des Martyrs 1000 Bruxelles) montre des pochoirs, les lettres découpées, des photos et des poèmes de pluie. A voir jusqu'au 31 décembre aux horaires de la librairie, du mardi au samedi de 10 à 18 heures.

Pochoirs exposés chez CFC.

Les lettres des pochoirs ont été gardées et sont montrées chez CFC.
Le poème de pluie d'Anne Herbauts.

La vitrine avec les parcours dans la ville.


mardi 26 novembre 2019

Un speed dating littéraire et anniversaire

Didier Laloy accueille les participants. (c) Maryse Hendrix.

C'était joyeux, c'était chaleureux, c'était ambitieux. On était heureux d'y être. Il y avait des hommes, beaucoup. Il y avait des jeunes, beaucoup. Il y avait les habituées et des anciens, des vieux de la vieille qui se retrouvaient, s'interpellaient avec force. C'était les vingt ans des soirées Portées-Portraits (lire ici). Une soirée comme les murs de la vénérable maison Autrique à Schaerbeek en ont rarement vécu. Un speed dating littéraire!


Isabelle Wéry lit Barbara Abel.
(c) Maryse Hendrix.
Après l'accueil de la maîtresse de cérémonie et porteuse du projet, Geneviève Damas - qui ne fait vraiment pas ses vingt ans de Portées-Portraits -, le public nombreux s'est réparti dans six pièces de l'historique maison, du sous-sol au deuxième étage (le grenier avait été réservé au studio photo de Véronique Wielemans qui immortalisait les volontaires avec leur livre coup de cœur. Selon la couleur de son carton, cartons dédiés à des écrivains amis disparus, Jacqueline Harpman, Liliane Wouters, Henry Bauchau, Pierre Laroche, Jules-Henri Marchant, Gérald Wauthia, il suivait son ordre de parcours. À la fin de chaque lecture d'une bonne dizaine de minutes, l'accordéon de Didier Laloy signalait les changements de lieu.

Chacun a donc pu bénéficier de six lectures de nouvelles enthousiasmantes, assez piquantes, souvent drôles, plutôt surprenantes et toujours excellemment interprétées. Une formule à étudier?
Les voici:
  • "Hors d'œuvre et canapé sous le signe du Chorizo", de Thomas Gunzig, lu par Emmanuel Dekoninck, l'histoire d'une ado violoniste qui découvre l'amour.
  • "Une simple fiction", de Barbara Abel, lu par Isabelle Wéry, ou le rapport flou entre l'auteure, son personnage et le réel.
  • "La leçon de théâtre", de Geneviève Damas, lu par Isabelle Defossé, une hilarante charge de rhinocéros contre la mauvaise critique théâtrale.
  • "Dégâts collatéraux", d'Armel Job, lu par Alexandre von Sivers, de l'influence des chaussures de marque sur le suicide d'une victime de harcèlement.
  • "La langue de ma mère", de Tom Lanoye, lu par Pietro Pizzuti, l'aveu à la famille de son homosexualité.
  • "Le retour de Nat Tiengo" d'Alain Berenboom, lu par Christian Crahay, les mystères de l'amour et de la littérature à l'école et puis après.

Pietro Pizzuti litTom Lanoye.
(c) Maryse Hendrix.
Isabelle Defossé lit Geneviève Damas.
(c) Maryse Hendrix.






















Depuis vingt ans donc, les soirées Portées-Portraits mettent à l'honneur six fois par an la littérature francophone, principalement à la Maison Autrique à Schaerbeek. Les textes proposés sont chaque fois des coups de cœur dont la mise en voix est confiée à un metteur en scène. Celui-ci s'entoure d'un ou une comédien(ne) et d'un ou une musicien(ne) qui, ensemble, porteront les mots et l'univers de l'auteur. La lecture-spectacle est précédée d'une rencontre du public avec l'auteur et suivie d'un verre, moment convivial de partage.

Calendrier à la Maison Autrique

Lundi 3 février "La Théo des fleuves" de Jean-Marc Turine (Esperluète Editions)
Lundi 16 mars "La vraie vie" d'Adeline Dieudonné (Editions L'Iconoclaste)
Lundi 27 avril "L'île longue" de Victoire de Changy (Editions Autrement)




lundi 25 novembre 2019

Thomas Gunzig lance un haro sur le désespoir

Par Sarah Trillet, invitée de LU cie & co


Thomas Gunzig. (c) Dominique Duchesnes-Le Soir.

Le nouveau roman de Thomas Gunzig, son huitième (en dehors de ses  nombreux autres travaux littéraires, nouvelles, scénarios, théâtre, etc.), "Feel good" (Au diable vauvert, 399 pages), nous propose de participer à rien de moins qu'un braquage. Vous avez bien lu: un braquage. Un braquage révolutionnaire, piqué d'audace, qui sidère les logiques, bouscule le cours convenu des choses et tire à vue sur l'essoreuse du "grand capital" qui rejette aux marges les mal-nés de la société. Ce braquage, sans effusion de sang ni terreur, nous exhorte le temps d'une lecture à savourer la revanche de l'imaginaire.
"Ce qu’on va faire, c'est un braquage. Mais un braquage sans violence, sans arme, sans otage et sans victime. (...) On ne va rien voler, mais on aura quand même pris quelque chose qui va changer notre vie une bonne fois pour toutes."
Telle est la réplique foutraque et sublime que lance l'auteur comme un coup de bélier sur l'appareil des injustices sociales qui polluent l'existence de tous ceux qui se retrouvent chaque mois pris dans le piège du "tout juste".

Le roman met en scène Alice et Tom. Ils s'approchent tous deux de la cinquantaine et s'enfoncent lentement dans les eaux molles de la résignation.

Alice, envahie par l'obsession des chiffres sur un compte en banque désespérément vide, est terrorisée par le spectre de la précarité qui menace son petit garçon. Elle a tout tenté, jusqu'à la prostitution, pour s'en sortir. En désespoir de cause, elle enlève un bébé aux abords d'une crèche dans l'espoir d'une rançon. Rien ne se passera comme prévu et ce sera l'occasion de rencontrer Tom, un écrivain sans succès dont l'enthousiasme et l'espoir ont fini par ployer sous le poids d'années d'efforts acharnés suivis de désillusions.

Ils sont tous deux sur le point de capituler, en proie à une crispation qui paralyse toute velléité de rêverie. Et pourtant, leur rencontre improbable agira comme deux métaux qui entrent en fusion, provoquant une sorte de déflagration chimique aux résultats aussi flamboyants qu’inattendus.

Ce surgissement leur redonne une contenance, pulvérise la chape qui plombait leurs rêves, ravive le désir et tous deux rebattent les cartes. Nous sommes alors emportés avec les personnages par la puissance de la création, cet état de fébrilité un peu étrange dans laquelle plonge tout artiste en action.

Au cours de ce périple, nous approchons le monde de l’édition, soumis lui aussi aux logiques marchandes; on entrevoit la solitude que peut vivre un auteur à la notoriété moyenne, le parcours du combattant que peut représenter le quotidien des écrivains qui, pour survivre, doivent parfois mener de front plusieurs projets dont une bonne proportion n'aboutira jamais ou sera insuffisamment reconnue.

On retrouve avec toujours autant de plaisir les ingrédients typiques de la plume de Thomas Gunzig, qui nous ravit par son intelligence, sa sensibilité acérée et son humour qui a toujours l’éclat de la surprise, sans jamais verser dans le pur cynisme. Il explore dans ce roman sans tabou, en s'enfonçant au plus profond de l'intime de ses personnages, l'onde de choc qui frappe les plus faibles, dans une société dominée par les logiques néocapitalistes, qui rétrécissent toujours plus notre humanité.

A la lecture de ce "Feel good" très touchant, on ne peut s'empêcher de penser au parcours de l'auteur, aux interrogations qui ont nourri son œuvre. On y reconnaît aussi l'allusion à une jeune auteure belge récemment propulsée dans ce métier, ce qui fait aussi office d'un bel hommage.


samedi 23 novembre 2019

En attendant le belge prix Victor Rossel 2019, le tableau des prix littéraires français

Les finalistes 2019 du prix Victor Rossel. (c) Le Soir.


Et voilà, la saison des prix littéraires 2019 se termine.

Il en reste un dernier, le prix Victor Rossel, belge, qui sera décerné le 3 décembre. Ce prix est réservé à des auteurs belges ou des auteurs étrangers vivant en Belgique depuis cinq ans.

Les cinq finalistes 2019 sont connus:
  • "Baïkonour", Odile d'Oultremont (L'Observatoire, lire ici)
  • "Blues pour trois tombes et un fantôme", Philippe Marczewski (Inculte)
  • "Trois incendies", Vinciane Moeschler (Stock)
  • "D'innombrables soleils", d’Emmanuelle Pirotte (Cherche Midi)
  • "Poney flottant", Isabelle Wéry (Onlit)


Palmarès général des prix français

Prix Maison rouge
  • "Chroniques d'une station-service", Alexandre Labruffe (Verticales/Gallimard, lire ici)


Prix Première plume
  • "Le bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel)


Prix Envoyé par la poste
  • "Avant que j'oublie", Anne Pauly (Verdier)


Prix Stanislas
  • "Le bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel)


Prix littéraire du "Monde"
  • "Une bête au Paradis", Cécile Coulon (L'Iconoclaste)


Prix Blù-Jean-Marc Roberts
  • "La maison", Emma Becker (Flammarion)


Prix du RomanNews
  • "La maison", Emma Becker (Flammarion)


Prix Sade
  • "Querelle", Kévin Lambert (Le Nouvel Attila)
  • "Métaphysique de la viande", Christophe Siébert (Au Diable Vauvert)


Prix de la vocation
  • Roman "La chaleur", Victor Jestin (Flammarion)
  • Poésie "Sortie de route", Flora Souchier (Cheyne)


Prix Paris-Liège
  • "Les Enfants du vide", Raphaël Glücksmann  (Allary)


Prix Patrimoines
  • "Le bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel)


Prix du roman Fnac
  • "De pierre et d'os", Bérengère Cournut (Le Tripode, lire ici)


Prix littéraire Prince Pierre de Monaco,
  • Linda Lê pour l'ensemble de son œuvre


Prix de la langue française
  • "Mur Méditerranée", Louis-Philippe Dalembert (Sabine Wespieser)


Prix Albert Londres du livre
  • "Le parfum d'Irak", Feurat Alani (Nova & Arte Editions)


Grand prix du roman de l'Académie française
  • "Civilizations", Laurent Binet (Grasset)


Prix Goncourt
  • "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon", Jean-Paul Dubois (L'Olivier, lire ici)


Prix Renaudot
  • Roman "La panthère des neiges", Sylvain Tesson (Gallimard)
  • Essai "(Très) cher cinéma français", Eric Neuhoff (Albin Michel)


Prix Femina
  • Roman français "Par les routes", Sylvain Prudhomme (Gallimard, lire ici)
  • Roman étranger "Ordesa", Manuel Vilas (traduit par Isabelle Gugnon, Sous-Sol)
  • Pour l'ensemble de son œuvre "Girl", Edna O'Brien (traduit par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat, Sabine Wespieser)  
  • Essai "Giono, Furioso", Emmanuelle Lambert (Stock)

Prix du Premier roman
  • Roman français "On ne meurt pas d'amour", Géraldine Dalban-Moreynas (Plon)
  • Roman étranger "Les Patriotes", San Krasikov (traduit de l'américain par Sarah Gurcel, Albin Michel)


Prix Décembre
  • "Les grands cerfs", Claudie Hunzinger (Grasset)


Prix Médicis
  • Roman français "La tentation", Luc Lang (Stock)
  • Romans étranger "Miss Islande", Auður Ava Olafsdottir (traduit par Eric Boury, Zulma)
  • Essai et document "J'ai oublié", Bulle Ogier et Anne Diatkine (Seuil)


Grand Prix de littérature américaine
  • "L'écho du temps", Kevin Powers (traduit par Carole d'Yvoire, Delcourt)


Prix Wepler-Fondation la Poste 
  • Prix "Les Échappées", Lucie Taïeb (Editions de l'Ogre)
  • Mention "Le Monde horizontal", Bruno Remaury (José Corti)


Prix de Flore
  • "Rhapsodie des oubliés", Sofia Aouine (La Martinière)


Prix des Cinq continents de la francophonie
  • "Le tranquille affligé", Gilles Jobidon, (Leméac)


Prix du livre européen
  • Roman "Le cœur de l'Angleterre", Jonathan Coe (traduit de l'anglais par Josée Kamoun, Gallimard)
  • Essai "Nous l'Europe, banquet des peuples", Laurent Gaudé (Actes Sud)


Prix Interallié
  • "Les choses humaines", Karine Tuil (Gallimard)


Prix Goncourt des lycéens
  • "Les choses humaines", Karine Tuil (Gallimard)


Prix Renaudot des lycéens
  • "Le bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel)


Prix du style
  • "Journal de L. : 1947-1952", Christophe Tison (Editions Goutte-d'Or)


Prix Jean Giono
  • "La part du fils", Jean-Luc Coatalem (Stock)














vendredi 22 novembre 2019

Les vingt ans des super soirées Portées-Portraits

Les treize invités de lundi soir.

Ils sont treize sur la photo. Et non à table. Les reconnaissez-vous? Ils composent le petit bout de l'iceberg des "Soirées Portées-Portraits". En réalité, entre 1999 et aujourd'hui, vingt ans plus tard, ce sont plus de 400 artistes, écrivains, comédien(ne)s, musicien(ne)s qui ont fait résonner mots et notes au cours de ces lectures-spectacle créées par Geneviève Damas.
Ces soirées où, une soirée par mois environ, des comédiens donnent à entendre des extraits de livres "coups de cœur", accompagnés par des musiciens.

Ils sont treize sur la photo et ils seront présents lundi soir, le 25 novembre, à la Maison Autrique pour fêter ce bel anniversaire. Les avez-vous reconnus?

De gauche à droite et de haut en bas,
Alain Berenboom - Barbara Abel - Armel Job
Geneviève Damas - Tom Lanoye - Thomas Gunzig
Pietro Pizzuti - Isabelle Wéry - Christian Crahay
Emmanuel Dekoninck - Alexandre von Sivers - Isabelle Defossé - Didier Laloy

Programme

  • 18h30  Accueil en musique par Didier Laloy à l'accordéon pendant que Barbara Abel, Alain Berenboom, Geneviève Damas, Thomas Gunzig et Armel Job dédicaceront leurs livres.
  • 19 heures Faites-vous tirer le portrait avec votre livre coup de cœur par Véronique Wielemans. La galerie des portraits réalisés le 25 novembre fera l'objet d'une exposition au printemps à la Bibliothèque Sésame Schaerbeek)
  • 20h15  Balade littéraire endiablée dans la Maison Autrique sur des textes de  Barbara Abel, Alain Berenboom, Geneviève Damas, Thomas Gunzig, Armel Job et Tom Lanoye, lus par Christian Crahay, Isabelle Defossé, Emmanuel Dekoninck, Pietro Pizzuti, Alexandre von Sivers, Isabelle Wéry, dans une mise en voix de Sandrine Bonjean et Geneviève Damas.
  • Clôture Artistes et spectateurs se retrouveront autour d'un apéro festif.


Pratique
Ce lundi 25 novembre
A la Maison Autrique, chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles.
A partir de 18h30
Prix des places: 8 €
Renseignements et réservation conseillée: albertineasbl@gmail.com






jeudi 21 novembre 2019

Dix ans de Muz, cent œuvres à vendre!

EDIT 23/11/2019: le produit de cette neuvième vente aux enchères est de 21.160 euros.

"Bouillon de culture", de Tomi Ungerer,
la locomotive de la neuvième vente aux enchères du Muz.

Il n'est pas trop tard mais il est temps, la neuvième vente aux enchères du Muz, le Musée des œuvres des enfants créé par Claude Ponti il y a dix ans, se termine ce vendredi 22 novembre à 20 heures. Le jour de l'anniversaire du fondateur, mais chut, il ne faut pas le lui rappeler, il n'aime pas ça.

Dix ans donc qu'existe le Muz (ici), ce projet un peu fou né dans une voiture quelque part entre Namur et Bruxelles de donner une pérennité aux œuvres des enfants par la magie du virtuel. Photographiées, scannées, les œuvres des enfants rejoignent les salles du musée qui leur est consacré. Et elles viennent du monde entier. Pour assurer ce travail, il faut de l'argent. Pour avoir de l'argent, il faut des subsides. Quand il faut se débrouiller seul, une vente aux enchères est indiquée. Celle-ci, la neuvième depuis 2009 (lire ici), est un grand cru.

Elle est permise par des artistes donateurs, les habitués et des nouveaux. Emmenés par les locomotives comme Ungerer, Tardi, Solotareff, Ponti. J'ai nommé, pour cette année,

May Angeli, Baxter, Armelle Benoit, Blexbolex, Magali Bonniol, Charles Burns, Ella Charbon, Natali Fortier, Julie Guillem, Bruno Heitz, Pénélope Jossen, Thomas Lavachery, Antonin Louchard, Claire Lebourg, Marine Lefebvre, 
Joanna Concejo, Jeannie Lucas, Louis Matray, Mathieu Pauget, Alan Mets, Dorothée de Monfreid, Elsa Oriol, Pancho, Maximilien Pellet, Audrey Poussier, Ivan Pommaux, Lucas Ribeyron, Sara, Julia Spiers, Grégoire Solotareff,
Frédéric Stehr, Tardi, Anaïs Vaugelade, Clément Vuillier, Marie Wabbes, Emmanuelle Zicot et Claude Ponti. 

A qui s'ajoute une amie du Muz qui propose une œuvre originale de Tomi Ungerer!



En pratique
La vente aux enchères est ouverte depuis le 8 novembre et s'achèvera le 22 novembre à 20 heures précises à la Galerie L'Achronique (42 rue du Mont Cenis, 75018, métro Lamarck Caulaincourt ou Jules Joffrin, ligne 12) et en ligne. En présence de Claude Ponti et de plusieurs artistes.

En détail
Pour voir le catalogue des 100 œuvres mises aux enchères, c'est ici.
Chaque œuvre est photographiée et assortie de ses informations techniques, auteur, titre, lieu d'origine, date, taille, technique et mise à prix. Une visite virtuelle à ne pas manquer.

Pour enchérir

  • Consultez le tableau des enchères, ici.
  • Envoyez un mail à l'adresse venteauxencheresmuz@gmail.com
  • Indiquez nom, prénom, adresse postale,  numéro et titre de l'œuvre pour laquelle vous enchérissez, ainsi que le montant de votre enchère (les enchères se font de 10 euros en 10 euros minimum). 
  • Si vous ne pouvez suivre les enchères en temps réel, vous pouvez indiquer une enchère maximum et l'équipe du Muz fera monter votre enchère de 10 euros en 10 euros jusqu'au maximum indiqué.
  • Suivez l'évolution de vos enchères sur le tableau.


En guise de mise en bouche
Quelques-unes des cent œuvres offertes au Muz pour sa neuvième vente aux enchères.

Blexbolex, "Fêlure".

Frédéric Stehr, "Calinours".

Grégoire Solotareff, "Chat blanc".

Claude Ponti, "Isée le matin".

Claude Ponti, "Isée le soir".

Julia Spiers, "Enfance".

May Angeli, "L'éléphant".

Claude Ponti, "L'île des Zertes".

Tardi, "La chasse est ouverte".

Audrey Poussier, "La monture de Castor Têtu".

Sara, "La salsa".

Thomas Lavachery, "Eléphanteau".

Anaïs Vaugelade, "Le premier frère de Mimi Quichon".



Yvan Pommaux, "Le foot".

Anaïs Vaugelade, "Lire".

Blexbolex, "Maison rouge".

Marie Wabbes, "Mon ours préféré".

Claude Ponti, "Mouha".

Natali Fortier, "Graines de petits monstres".

Pénélope Jossen, "Bucéphale".

Jérémie Fischer, "Route jaune".

Joanna Concejo, "Sur sa feuille de nénuphar".

Tardi, "Trompettes de la renommée".

Bruno Heitz, "Vive le Muz".

Antonin Louchard, "A table".


Dorothée de Monfreid, "Hommage à Tomi Ungerer".










mercredi 20 novembre 2019

La première Grande Ourse pour Gilles Bachelet

EDIT: la Licorne a appris la nouvelle pour la Grande Ourse.
(c) Gilles Bachelet.





Gilles Bachelet au SLPJ,
dessin réalisé avant l'annonce du prix,
dans le cadre d'une saga "licornes" sur Facebook. (c) Gilles Bachelet.

Gilles Bachelet.
Il dessine, remarquablement, des chats, des éléphants, des lapins, des singes, des autruches, des licornes, des lamas, des champignons, des polochons, des gants de ménage, mais c'est une Grande Ourse que Gilles Bachelet vient de recevoir. Une étoile de plus à son palmarès (Pépite de l'album au salon du livre et de la presse jeunesse 2012 de Montreuil pour "Madame le Lapin Blanc", prix Baobab 2004 du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil et prix Bernard Versele 2007 pour "Mon chat le plus bête du monde", Grand prix jeunesse 2003 de la Société des gens de lettres pour "Le singe à Buffon")

Annoncée chaque 20 novembre, jour anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l'enfant, cette nouvelle distinction émane du Salon du livre et de la presse jeunesse (SPLJ). Elle est décernée par une équipe professionnelle (lire ici) pour saluer "l'œuvre d'une autrice, un auteur, une illustratrice, un illustrateur francophone dont l'écriture, le geste, la créativité, d'une ampleur ou d'une audace singulière marque durablement la littérature jeunesse."

Comme se plaît à la décrire Ramona Bădescu, présidente du CPLJ-93, "cette distinction récompense une vision; elle donne à voir une ourse là où un regard moins averti ne discerne qu'une casserole. Une constellation qui guide, vibrante et universelle." La Grande Ourse appelle à lever les yeux au firmament pour souligner ce qu'une kyrielle d'étoiles déjà installées forment ensemble comme chemin d'inspiration. Le nouveau prix rappelle aussi le défunt Baobab décerné à Montreuil.

Excellent choix que celui de l'auteur-illustrateur Gilles Bachelet, aussi talentueux que prolifique, présent dans une foultitude de salons jeunesse et de rencontres professionnelles tout au long de l'année, toujours prêt à dessiner pour les enfants. A se demander quand il a le temps de créer ses livres car il est aussi un grand adepte de Facebook où il enchante ses "amis". Ce virtuose du rapport texte-images joue avec les idées, le langage, le patrimoine de la littérature de jeunesse, les codes de société. Le tout avec une élégance folle, une subtilité confondante, un humour permanent et un talent graphique inouï. Fresques sur double page ou vignettes témoignent de la même qualité de dessin et sont un régal pour les lecteurs, enfants bien entendu mais aussi adultes. Raconteur d'histoires hors pair, il pousse haut et l'air de rien la littérature de jeunesse.


Pour retrouver ce que j'ai déjà écrit sur Gilles Bachelet, c'est ici.

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