Edward Hopper, "Gas", 1940. |
On pensait que le prix du roman Fnac (dont les 4 finalistes seront annoncés demain 28 août) ouvrait le bal annuel des récompenses littéraires. Raté pour 2019.
Un nouveau prix, le "G7 littéraire - Maison rouge" devient en effet le premier prix littéraire de la saison. Décerné à Biarritz le 20 août, juste avant le G7, et peut-être cette récompense sera-t-elle ce qui restera de mieux de ce sommet, il a été attribué au premier roman "Chroniques d'une station-service!", du Français Alexandre Labruffe (Verticales, 141 pages). L'auteur, 45 ans, qui se partage entre littérature et cinéma s'est dit "Emu, honoré, ravi, amusé!"
La Maison Rouge, Biarritz. |
Alors, ce premier roman? Hé bien, "Chroniques d'une station-service" est aussi surprenant que plaisant. Par le choix du sujet (même s'il n'est pas le premier) comme par le ton (même s'il n'est pas le premier non plus). Alexandre Labruffe a opté pour la forme de notules numérotées (de 1 à 189, avec quelques bis, ter et quater, et de A à I comme pour laisser du champ à sa fin ouverte). La plupart sont extrêmement courtes et consignent ce qui se passe ou ne se passe pas dans cette station-service de Pantin, centre du monde à elle toute seule.
Le narrateur nous fait découvrir qui il est, un "pompiste déphasé, qui fait tout sauf gérer sa station-service". Heureusement pour nous car il nous partage son regard aigu, son sens de la formule, sa parole drôle ou acide, son imagination débordante. En résumé, il nous glisse sa vision du monde à travers ses clients et ses habitués, métronomes de cette vie où l'horloge ne semble jamais s'arrêter, une fine analyse de notre société. Entre rêves d'amour et/ou d'érotisme, passages à l'acte ou non, passages à suspense, blancs et trous noirs, ce premier roman procure un grand plaisir de lecture, grâce à une écriture inventive qui a su savamment doser ses effets.
Piles et liste, c'est bien l'heure du service de presse. En juin pour Alexandre Labruffe. |
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