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vendredi 30 avril 2021

Un bijou d'album jeunesse qui parle de l'amour

Les pages de garde avant. (c) Rouergue Jeunesse.


Grandes fleurs stylisées en pages de garde avant, évoquant le design finlandais Marimekko en vogue dans les années 60 et 70, les couleurs en moins, l'album "Mon cœur est un petit moteur qui démarre avec de l'amour" d'Alex Cousseau au texte et Charles Dutertre aux illustrations (Rouergue Jeunesse, 32 pages) est une pépite à côté de laquelle il serait dommage de passer. Un petit format, un titre un brin énigmatique, une couverture stylisée au premier regard. C'est pas gagné. Il faut y plonger les yeux, se laisser capter par le regard du personnage qui vous fixe derrière sa tignasse sombre.

En réalité, cet album est une merveille de douceur et d'originalité sur un sujet     abordé depuis la nuit des temps, l'amour. A hauteur d'enfant tant dans le texte imaginatif et poétique que dans les illustrations colorées savamment composées, stylisées ici, expressives là. Plein de joie communicative. Plein de vie. Soigné avec son papier mat, sa mise en page élégante où la couleur du texte d'une page répond à celle de l'image en face. Une exquise célébration des sentiments sous forme poétique. Peut-être même philosophique.



Les trois premières doubles pages. (c) Rouergue Jeunesse.

Le livre se présente comme un traité d'anatomie: "mes yeux...", "mon corps...", "mes bras...". On suit le personnage dans ses explorations et ses observations. Son corps qui "est comme une maison avec une seule personne dedans". Sa bouche dont l'ombre abrite "des mots et des secrets". Sa tête où sont rangés souvenirs, rêves, peurs, larmes et sourires. Dans ce qui n'est évidemment pas qu'un traité d'anatomie, toutes les parties du corps sont visitées et rapprochées d'une action ou d'une émotion. Jusqu'à ce que surgisse la question du comment. Le petit ventre qu'on remplit tous les jours, bien entendu, mais lui seul est insuffisant. Car c'est évidemment dans la poitrine que tout se passe. Là où se trouve le cœur, sensible aux mots doux et aux bisous, celui qui fait que le corps n'est pas une maison triste. Toutes ces découvertes mènent aux pages de garde arrière, identiques aux premières mais pleines de couleurs, elles, car le héros y apparaît accompagné. Revient alors le titre en magnifique ponctuation de la scène: "Mon cœur est un petit moteur qui démarre avec de l'amour". Pour tous à partir de 4 ans.

lundi 26 avril 2021

#THOMIZE, c'est parti et c'est super!


#THOMIZE,
combinaison des noms des écrivains belges Thomas Gunzig et Lize Spit, un francophone et une néerlandophone, est cette conversation entre eux dont l'idée a surgi dans le cerveau de Flirt Flamand en guise d'amuse-bouche à la Foire du livre de Bruxelles (lire ici , ici et ici). Elle a commencé le 24 avril comme prévu. Elle se présente comme un échange de messages entre les deux écrivains, dialogue parfois illustré de photos, que l'on peut suivre dans la langue de son choix.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que cela commence fort! 
Après les messages pratiques aux utilisateurs, voici le début des échanges entre les fiancés - ils doivent se marier le 5 mai, rappelons-le. Il est donc grand temps que les tourtereaux apprennent à se connaître. Mais de manière littéraire.

Plusieurs fois par jour, Thomas Gunzig et Lize Spit s'envoient des messages plus ou moins surprenants, que l'effet de surprise vienne de l'un ou de l'autre, toujours très amusants et surtout très addictifs. Va-t-on parler de sport de combat, de mordillage d'orteils, de contenu de frigo, de façons d'écrire ou de littérature? De tout et du reste. C'est du théâtre, de l'improvisation littéraire et c'est très réussi.

On imagine aussi l'ambiance en coulisses de l'événement. Et même, on aimerait y être.

Premier échange. (c) Flirt Flamand.

On se dit "tu". (c) Flirt Flamand.

On se jauge. (c) Flirt Flamand.



Pour suivre #THOMIZE, il faut télécharger l'application SKAGEN sur un portable (App Store ou Google Play). Pas de panique si l'application vous dit qu'il n'y a plus de billet disponible. Il suffit de s'inscrire en envoyant un courriel à hallobonjour@flirtflamand.be en précisant quelle langue (néerlandais, français ou bilingue) est préférée pour suivre le flirt littéraire au-dessus la frontière (linguistique) de Thomas Gunzig et Lize Spit.


samedi 24 avril 2021

Un marathon de premières pages de livres


Un dimanche au soleil? Non, un dimanche à KANAL – Centre Pompidou. Ce dimanche 25 avril précisément, de 14 à 18 heures, où l'artiste croate Vlatka Horvat invite le public à la performance participative "Beginnings Marathon". Ceci dans le cadre de Brussels, city of stories.

Ce projet invite les visiteurs de l'exposition "It Never Ends" qui s'achève dimanche, à apporter à KANAL un livre qui a beaucoup compté pour eux et à en lire la première page à voix haute. Ledit ouvrage peut être une œuvre de fiction, un classique, un roman de gare, une bande dessinée ou encore un ouvrage scientifique, et dans la langue du choix du visiteur. Pour les timides qui n'osent pas lire en public, il est possible d'envoyer par mail à info@kanal.brussels un scan de la page du livre qu'ils souhaitent entendre.

L'idée est de créer tous ensemble un collage babylonien de "beginnings", de déclarations préliminaires et d’histoires inachevées. "Beginnings Marathon", le projet de l'artiste croate Vlatka Horvat rassemble ces différents "beginnings", qui sont autant de premières pages de livres.

Lancé en mars 2015 à Osnabrück en Allemagne, le marathon est déjà passé par les viles de Berlin (octobre 2015), Zagreb en Croatie (juin 2016), Atwood Village dans les environs de Los Angeles (mai 2017), au festival en ligne KunstFestSpiele Herrenhausen (mai 2020) et au KunstFestSpiele Herrenhausen à Hannovre (octobre 2020).

"Beginnings Marathon".


vendredi 23 avril 2021

Les mystères du retable de saint Georges percés

Le centre du retable saint Georges. (c) KIK-IRPA Brussels.

Rien à voir avec la littérature dans l'histoire qui suit, mais elle passionnante et me parvient pile le jour de la Saint-Georges, la San Jordi chère aux libraires et aux auteurs (lire ici).

En ce 23 avril 2021, jour de la Saint-Georges, le retable de saint Georges (1493) de Jan II Borman est de retour au Musée Art & Histoire (MRAH). Après trois années de recherche et de restauration qui ont conduit à des découvertes inattendues et ont permis d'élucider des mystères séculaires!

Dès le samedi 24 avril, le retable de saint Georges sera à nouveau exposé dans la section Gothique-Renaissance-Baroque du Musée Art & Histoire. Pendant trois semaines, les visiteurs pourront aussi admirer et découvrir deux éléments qui étaient soigneusement dissimulés à l'intérieur de l'œuvre d'art. 

Le retable de saint Georges est considéré comme l'un des plus beaux ensembles sculptés en bois de l'histoire occidentale: 5 mètres de large, 1,60 mètre de haut, et plus de 80 figures incroyablement détaillées. Il s'agit du chef-d'œuvre de Jan II Borman, le maître incontestable de la dynastie d'artistes bruxellois de ce nom, décrit de son vivant comme "le meilleur sculpteur de son temps". Il a signé et daté l'œuvre en 1493. 

Les scènes surprennent par leurs compositions cinématographiques, leurs personnages réalistes d'une grande expressivité et la virtuosité de la sculpture. Comme dans un arrêt sur image cinématographique, les personnages sont représentés en pleine action. En sept scènes, Borman donne vie à l'atroce martyre de saint Georges. En raison de sa foi, le héros est suspendu par les pieds au-dessus des flammes, éviscéré, décapité...

Seule œuvre signée de Jan II Borman, le retable a toujours été entouré de mystères. Etait-il à l'origine polychromé comme les autres retables flamands? Dans quel contexte a-t-il été créé? Et comment expliquer l'ordre incohérent des scènes qui ne correspond pas à la légende et commence étonnamment par la mort du saint?

Pour examiner le retable sous tous ses angles et le nettoyer en profondeur, les 48 éléments en bois composant les scènes ont été soigneusement démontés. À côté de divers fragments de bois qui s’étaient détachés au fil des ans, comme des doigts, des boucles d'oreilles et des détails architecturaux, Emmanuelle Mercier et son équipe de l'IRPA (Institut Royal du Patrimoine artistique) ont découvert, cachée sous les scènes, une petite figure en prière sculptée. L'analyse au radiocarbone a révélé que le bois date de l'époque du retable. Borman a peut-être caché cet ex-voto en guise de prière ou de remerciement. En démontant la scène centrale, les restaurateurs de l'IRPA ont également trouvé un morceau de parchemin de leur prédécesseur, un certain Sohest, qui y indique avoir restauré le retable en 1835.

Le parchemin du précédent restaurateur. (c) KIK-IRPA Brussels.


La statuette découverte(c) KIK-IRPA Brussels.

L'ordre illogique des scènes a finalement pu être expliqué en étudiant les emplacements des chevilles et des clous originaux utilisés pour fixer les scènes dans la caisse. Ceux-ci montrent clairement que Sohest a démonté, puis replacé les scènes dans un autre ordre pour une raison encore inconnue. Au cours de la restauration actuelle, le sens du récit établi par Jan II Borman a finalement été restitué. 

Lorsque le conservateur Emile Van Binnebeke (MRAH) a appris l'existence du parchemin de Sohest, toutes les pièces du puzzle se sont enfin mises en place. "Sur un autre retable de notre collection, celui de Wannabecq (1530), j'avais déjà remarqué la même peinture bleu-gris appliquée à l'arrière des fenestrages du retable de saint Georges. J'ai pu établir un lien avec un document de 1843 dans lequel un certain Sohest demande le paiement pour ses travaux de restauration du retable de Wannabecq. La présence du parchemin dans le retable de saint Georges confirme qu'il s'agit bien du même restaurateur."

La découverte du parchemin, daté de 1835, est également surprenante car on pensait que le retable de saint Georges n'était entré officiellement au musée du Cinquantenaire qu'en 1848. Lors du démontage, la signature de Sohest et la date de 1832 ont également été trouvées sur quatre statuettes d'anges refaites. Emile Van Binnebeke: "Cela nous donne non seulement une idée de la durée de son intervention, mais nous apprenons également qu'on a investi dans la restauration du retable dès le début des années 1830, juste après la lutte pour l'indépendance de la Belgique. Cela jette un nouvel éclairage sur l'ambition naissante de créer un musée national."

Emmanuelle Mercier, experte en sculpture sur bois (IRPA): "Une observation attentive, complétée par des analyses en laboratoire, a révélé que contrairement à la tradition, le retable n'a jamais été recouvert de polychromie. Ceci peut expliquer le travail du bois d'une finesse remarquable, notamment dans les détails minutieux des riches costumes, qui seraient perdus même sous la plus fine couche de peinture. Jan II Borman nous a également étonnés par sa capacité à réaliser des compositions complexes comportant plusieurs personnages à partir d'un seul bloc de bois et sans le moindre assemblage. Les analyses dendrochronologiques ont montré que le sculpteur a utilisé un chêne régional plutôt dur à travailler. Autant de preuves d'un talent exceptionnel."

Les restaurateurs ont enlevé la poussière et la saleté des innombrables reliefs, recollé les morceaux de bois tombés dans la caisse au fil des ans, consolidé les zones fragilisées par les vers du bois. Ils ont également homogénéisé et allégé les différentes patines colorées qui avaient été appliquées depuis le XIXe siècle, dont une cire qui avait noirci tous les visages. La plasticité des reliefs associée à la minutie des détails est ainsi mieux mise en valeur.

Intrigues politiques

Les recherches dans les archives et en histoire de l'art permettent à leur tour d'avoir une meilleure compréhension du retable de saint Georges. Le conservateur Emile Van Binnebeke interprète la commande du retable par la Grande Guilde des Arbalétriers de Louvain pour sa chapelle comme une manœuvre politique du plus haut niveau. Pour s'attirer les faveurs de Maximilien d'Autriche, vainqueur de la révolte des villes brabançonnes et flamandes, la Grande Guilde commande délibérément un retable de saint Georges à Jan II Borman. A ce dernier, car il était très apprécié à la cour et membre de la chambre de rhétorique bruxelloise Le Lys, placée sous la protection de Maximilien. Et un retable de saint Georges précisément, parce que l'archiduc l'avait choisi comme patron personnel et utilisait sa vénération même à des fins de propagande.

Emile Van Binnebeke: "La Grande Guilde a peut-être réussi son pari: bien que ne s'étant pas rangée du côté de Maximilien durant la révolte, elle n'a pas subi de répercussion. Cette victoire a dû être douce-amère. En effet, la ville de Louvain a fait faillite à cause de la révolte et le trésor de la Grande Guilde était presque vide. Ainsi, après le paiement de Borman, il n'y aurait plus eu assez d'argent pour polychromer le retable." 




Rattrapage de la master class de Benoît Jacques

Master class avec Benoît Jacques. (c) FWB.

A tous ceux qui avaient réservé la fin de leur matinée du jeudi 22 avril pour suivre en ligne comme ils y avaient été invités la master class de Benoît Jacques (lire ici) et qui s'étaient énervés parce que la séance en direct n'était que déception, son inaudible, cadrage sur un escalier et autres motifs d'énervement, voici la séance de rattrapage à visionner pour se calmer et apprécier l'artiste, son intelligence et sa générosité (ici). Avec cette captation professionnelle, c'est tout différent!

L'annonce d'Objectif Plumes.


Le cadrage du "live" d'Objectif Plumes.




Par contre, comme annoncé, pas de rediffusion de l'excellente séance avec Benoît Jacques, alias Beno Wa Zak, dans la soirée du même jeudi 22 avril au Centre de Littérature de Jeunesse de Bruxelles.


jeudi 22 avril 2021

Même livre, même prix, même en Belgique!


Repoussée l'an dernier au samedi 13 juin pour cause de coronavirus, de confinement et de librairies fermées (lire ici), la Sant Jordi, la fête de la librairie indépendante aura bien lieu cette année à la date habituelle, soit le samedi le plus proche du 23 avril, date officielle de l'événement. Ce sera donc cette année le samedi 24 avril que 480 libraires indépendants se mobiliseront en France, en Belgique (une petite cinquantaine d'officines), au Luxembourg et en Suisse francophone pour la Fête de la librairie créée en 2011. L'occasion de fêter les auteurs, les livres et la librairie.

Et les lecteurs, précisent les libraires indépendants belges qui leur adressent ce message: "Il ne s'agit pas d'une autre fête de la consommation mais bien d'un moment de partage avec les lecteurs qui privilégient les librairies indépendantes parce qu'ils y retrouvent des valeurs, des choix, des échanges, des rencontres, de l'écoute, de la convivialité et ce on ne sait quoi que l'on ne cherchait pas!
Cette année, les librairies ont obtenu une place toute particulière dans le cœur des lecteurs… Alors, en ce 24 avril, les libraires vont vous dire MERCI car c'est bien vous qui les rendez essentielles!"

Le merci aux clients qui passeront par une des librairies participant à cette opération longtemps appelée "un livre, une rose" recevront cette année une fleur et un livre célébrant les 40 ans de la loi Lang sur le prix unique du livre en France. Elle fut promulguée le 10 août 1981, mettant en place l'obligation de
vendre les livres neufs partout en France au prix fixé par l'éditeur. Un anniversaire qui est une fameuse claque pour la Belgique qui ne peut véritablement parler de prix unique sur son territoire qu'en cette année 2021! Si le décret relatif à la protection culturelle du livre a vu le jour en Wallonie en 2018, à Bruxelles (Région Bruxelles-Capitale) en 2019 et en Flandre en 2017, le mille-feuilles institutionnel et les allers-retours entre Belgique et Europe ont nécessité ce temps pour le rendre effectif (lire iciici, ici et ici). Quarante ans après le pays dont sont originaires la plupart des livres vendus dans notre royaume. Alors que respecter le prix unique dans tous les points de vente permet de préserver la création, la diversité éditoriale et le maintien d'un large réseau de librairies en Belgique. Mais désormais, que l'on achète un livre édité en 2021 à Marseille ou à Bruxelles, en librairies indépendantes ou ailleurs, la seule chose qui ne changera pas, c'est son prix! Evidemment, pour le même prix, une librairie indépendante en donne beaucoup plus au lecteur-acheteur.

Intitulé "Que vive la loi unique du prix du livre! La loi Lang a 40 ans", ce livre édité à 25.000 exemplaires grâce à un partenariat avec les éditions Gallimard est pensé comme une librairie avec plusieurs entrées.
On y rencontre l'écrivain et journaliste Mohamed Aïssaoui, dont le travail d'entomologiste raconte les luttes et les rêves qui ont animé les acteurs de cette loi, l'auteur de BD Mathieu Sapin qui tire son portrait à Jack Lang,  Jean-Yves Mollier, enseignant et historien, encyclopédie vivante de l'histoire du livre, Alban Cerisier, homme phare des éditions Gallimard qui effeuille les grandes heures de l'histoire de la librairie et aussi l'écrivaine et traductrice Agnès Desarthe dans un texte lumineux "Une chambre à nous" et une prenante "lettre à un jeune lecteur" (détachable).


Coupures de presse de l'époque.

L'ouvrage est passionnant de bout en bout, même pour les Belges. Illustré de coupures de presse et de documents de l'époque - on avait presque oublié les feuilles tapées à la machine -, il rappelle tout ce qui s'est passé AVANT que la loi Lang ne soit adoptée, pile trois mois après l'élection de François Mitterrand à la présidence. Ce ne fut pas simple. En résumé, on peut dire qu'heureusement que Jérôme Lindon, patron des éditions de Minuit, et le ministre d'Etat Gaston Defferre et le sénateur académicien Maurice Schumann étaient là!

Plaisantes enluminures graphiques.

Exquisement enluminé par Michael Cailloux, agréablement rythmé, le livre s'achève avec un magnifique texte d'Agnès Desarthe qui avoue, comme elle l'avait fait dans son livre "Comment j'ai appris à lire" (Stock, 2013; Points, 2014), que jusqu'à 17 ans, elle détestait lire. Elle y pose aussi la vertigineuse question "Où je suis quand je lis?" et y répond superbement.

Mathieu Sapin au travail.

Le livre peut être feuilleté en ligne ici.

Un texte qui emporte.

Les librairies belges associées à l'événement
  • Les Météores Rue Blaes, 207 1000 Bruxelles
  • Tropismes Galerie des Princes, 11 1000 Bruxelles
  • Tulitu Rue de Flandre, 55 1000 Bruxelles
  • Candide Place Brugmann, 1-2 1050 Bruxelles 
  • Les yeux gourmands Avenue Jean Volders, 64A 1060 Bruxelles 
  • Librairie Jaune Rue Léopold 1er , 499 1090 Bruxelles
  • U.O.P.C.  Av. Gustave Demey, 14-16 1160 Bruxelles 
  • La Licorne Chaussée d'Alsemberg, 715 1180 Bruxelles 
  • A Livre Ouvert-Le Rat conteur Rue St Lambert, 116 1200 Bruxelles 
  • Librairie Claudine Courte rue des Fontaines, 74 1300 Wavre
  • Le Chat Botté Rue du Monastère, 4 1330 Rixensart 
  • Le Petit Bouquineur Rue des Fusillés, 2 1340 Ottignies
  • Au P'tit Prince Rue de Soignies, 12 1400 Nivelles 
  • Graffiti Chaussée de Bruxelles, 129 1410 Waterloo
  • Le Baobab Rue des Alliés, 3 1420 Braine-l'Alleud
  • La Grande Ourse Rue Maghin, 95 4000 Liège 
  • Livre aux Trésors Place Xavier Neujean, 27A 4000 Liège
  • La Parenthèse Rue des Carmes, 24 4000 Liège
  • Pax Place Cockerill, 4 4000 Liège
  • Siloë Rue des Prémontrés, 40 4000 Liège 
  • La Parenthèse Voie de l’Ardenne, 82 4070 Embourg
  • Le Long Courrier Avenue Laboulle, 55 4130 Tilff
  • La Dérive Grand Place, 10 4500 Huy
  • Marque Tapage Rue de José, 68 4651 Battice
  • Les Augustins Pont du Chêne, 1 4800 Verviers
  • Librairie Cunibert Chemin-rue, 49 4960 Malmedy
  • Papyrus Rue Bas de la Place, 16 5000 Namur
  • Point-Virgule Rue Lelièvre, 1 5000 Namur
  • Antigone Place de l'Orneau, 17 5030 Gembloux
  • DLivre Rue Grande,  67A 5500 Dinant
  • Molière Bld Tirou, 68 6000 Charleroi
  • Croisy Rue du Sablon, 131 6600 Bastogne
  • Du tiers et du quart Rue de Neufchâteau, 153  6700  Arlon
  • La Dédicace Place Nestor Outer, 11 6760 Virton
  • Le Temps de lire Rue du Serpont, 13 6800 Libramont
  • Oxygène Rue St Roch, 26 6840 Neufchâteau
  • Livre’S Avenue de France, 9 6900 Marche 
  • Florilège Rue du Grand Jour, 16 7000 Mons
  • Leto Rue d'Havré, 35 7000 Mons
  • Polar & Co Rue de la Coupe, 36 7000 Mons
  • Ecrivain Public Rue de Brouckère, 45 7100 La Louvière
  • Librairie de la Reine Grand Place, 9 7130 Binche
  • Quartier Latin Rue Grande, 13 7330  Saint-Ghislain
  • Chantelivre Quai Notre-Dame, 10 7500 Tournai
  • La Procure Rue des Maux, 22 7500 Tournai

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Et parce qu'il n'y a pas de raison de se faire doublement plaisir ce samedi 24 avril, signalons cette initiative de Brussels, city of stories (lire ici) de venir lire de courtes histoires ce jour-là dans les librairies bruxelloises Candide, TULITU, Am Stram Gram, A livre ouvert/Le Rat conteur, Poëtini.



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Tout le monde lit 15 minutes




Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, le 23 avril est aussi la date qu'ont choisie en 2018 l'ADEB (Association des éditeurs belges) et les éditeurs belges pour promouvoir la lecture des enfants (lire ici). Depuis 2019, l'opération porte le joli nom de "Tout le monde lit" (lire ici et ici) et a lieu à date fixe, peu importe le jour de la semaine.
C'est donc un vendredi cette année qu'a lieu "Tout le monde lit". A cette occasion, tout un chacun (des enfants aux grands-parents en passant par les écoles, les entreprises…) est invité à prendre 15 minutes de son temps pour lire. Peu importe l'heure. Le défi est de rendre la lecture virale et pérenne dans toutes les couches de la population. Car essayer le quart d'heure de lecture, c'est l'adopter! Les témoignages de tous, enseignants, élèves, parents, montrent en effet tous les bienfaits liés à la lecture.

Informations supplémentaires, conseils et témoignages ici.



La Partie, nouvel éditeur jeunesse de création



Que nous mijotaient celles qui avaient quitté Albin Michel Jeunesse récemment? Une nouvelle maison d’édition de livres jeunesse illustrés, évidemment. Cette maison, La Partie, envoie aujourd'hui son faire-part de naissance. Espace "dédié à la création française et étrangère", le bébé a quatre mères qui connaissent parfaitement le domaine: Béatrice Vincent, Camille Vasseur, Charlotte Botrel et Fanny Vergnes. Et un père, Antoine Gallimard dans le cadre d'un partenariat lui laissant toute liberté de choix. "Madrigall est heureux d’être partenaire de cette jeune entreprise prometteuse", a déclaré l'homme à l'importante progéniture.

Les premiers livres paraîtront déjà en août de cette année. Parmi les douze albums de l’automne, on note avec grand plaisir les noms de Pauline Martin ("Mon amour"), Beatrice Alemagna ("Un grand jour de rien"), Bruno Gibert, Delphine Chedru, Bastien Contraire, Ramona Bădescu, Loren Capelli, Anne-Margot Ramstein et Matthias Arégui. Rien que du beau monde découvert chez Albin Michel Jeunesse, sous la griffe "Trapèze" principalement. Quatre albums de littérature étrangère figurent aussi au programme des parutions 2021, issus de catalogues polonais, finlandais, italien et néerlandais, frères d'esprit. En 2022 paraîtront les nouveaux livres de Blexbolex, Adrien Parlange, Icinori et d'autres.

On l'a compris, La Partie porte toute son attention sur la création et sur le plaisir de lire ces albums de création. En amuse-bouche, des variations animées sur le logo (ici).



L'équipe est donc constituée de Béatrice Vincent, éditrice qui a travaillé pendant plus de vingt ans aux éditions Albin Michel Jeunesse, Camille Vasseur, éditrice qui a travaillé neuf ans chez Albin Michel Jeunesse notamment sur les albums étrangers, Charlotte Botrel, aux droits étrangers (ex Le Lombard, Albin Michel Jeunesse et Gallimard Jeunesse) et Fanny Vergnes à la communication, responsable pendant cinq ans de la presse et de l'évènementiel chez Albin Michel Jeunesse.





mercredi 21 avril 2021

Le Prix Prem1ère Victor du Livre Jeunesse à Catherine Locandro pour son roman "Cassius"


La troisième lauréate du Prix Prem1ère Victor du Livre Jeunesse 2021 est la Française résidant à Bruxelles Catherine Locandro pour son roman pour ados "Cassius" (Albin Michel Jeunesse, 2019, 350 pages). L'histoire et la vie du boxeur Cassius Clay dans l'Amérique des années 1950, en pleine ségrégation raciale. Né en 1942, il changera son nom pour celui de Mohamed Ali à l'âge de 22 ans, lors de sa conversion à l'islam. Un roman particulièrement d'actualité au moment où la justice américaine vient de déclarer coupable le policier blanc qui a tué George Floyd.

Catherine Locandro entre les parents de Victor.


Rappelez-vous que le prix avait été officiellement blanc lancé en octobre 2018 (lire ici). Doté cette année de 1.500 euros contre 2.500 euros précédemment pour cause de Covid et de rentrées financières moindres, il lui a été remis ce mercredi 21 avril par la chanteuse Typh Barrow durant l'émission Tendances Première (RTBF) de Véronique Thyberghien, où étaient présents Patricia Vergauwen et Francis Van de Woestyne, les parents de Victor, Deborah Danblon, l'initiatrice du prix, Philippine de Bidlot, la coordinatrice du Fonds Victor et Laurent Dehossay, le gardien des prix Prem1ère.

Si Catherine Locandro est bien connue en littérature générale, on lui doit les romans "Clara la nuit" (Gallimard, 2004, prix René Fallet), "Sœurs" (Gallimard, 2005),  "Les Anges déçus" (Héloïse d'Ormesson, 2007), "Face au Pacifique" (Héloïse d'Ormesson, 2009), "L'Enfant de Calabre" (Héloïse d'Ormesson, 2013),  "L’Histoire d’un amour" (Héloïse d'Ormesson, 2014), "Pour que rien ne s'efface" (Héloïse d'Ormesson, 2017), "Des Cœurs ordinaires" (Gallimard, 2019), "Cassius" est son premier roman de littérature de jeunesse. Un second est à paraître en mai chez le même éditeur, "Dans ce monde ou dans l'autre".

Son roman "Cassius" a été plébiscité par les 2.166 lecteurs et lectrices de cette troisième édition, répartis en 97 groupes de lecture dans des écoles, des bibliothèques et des maisons de jeunes dans toute la Wallonie et à Bruxelles, qui ont composé le jury. Cinq livres de qualité avaient été proposés aux jeunes de 12 à 15 ans. Ceux-ci avaient été invités à les lire et à voter pour celui qu'ils préfèrent.

La sélection 2020-2021

  • "L'immortelle", de Ricard Ruiz Garzón (traduit de l'espagnol par Anne Cohen Beucher, Alice Jeunesse)
  • "Mémorandum", de Michel Honaker (Mijade)
  • "Les Aventures de Bob Tarlouze", Tome 7, de Frank Andriat (Ker éditions)
  • "Cassius", de Catherine Locandro (Albin Michel Jeunesse)
  • "Le Voyage de Fulmir", de Thomas Lavachery (l'école des loisirs)



On constate une forte augmentation du nombre des jurés qui sont passés de 600 lors de la première édition (lire ici) à plus de 2.000 aujourd'hui. Et ce malgré toutes les difficultés engendrées par les mesures sanitaires liées au coronavirus. 

Ils avaient été 800 l'an dernier et avaient consacré Marie Colot pour son roman "Jusqu'ici tout va bien" (Alice Editions), prix qui lui avait été remis à la Foire du livre de Bruxelles 2020.


La sélection pour la prochaine édition n'a pas encore été publiée.







mardi 20 avril 2021

Plantureuses agapes littéraires en mai


On le sait, la Foire du livre de Bruxelles aura lieu cette année sous la forme d'un festival littéraire en ligne (lire ici). Comme annoncé lors de la présentation du programme flamand, le désormais célèbre Flirt Flamand (lire ici), les organisateurs ont dévoilé ce 20 avril le programme complet des onze jours d'agapes littéraires. Un programme qui ne changera plus, même si sont annoncées de nouvelles mesures gouvernementales. "La Bibliothèque royale sera notre quartier général du 6 au 16 mai", a expliqué Marie Noble, commissaire générale. C'est là en effet que se dérouleront principalement les rencontres, entretiens, perles poétiques, ateliers, etc... Filmées, les séances seront ensuite diffusées gratuitement en ligne sur le site de la Foire du livre (ici) et sur les réseaux sociaux. Le festivalier pourra suivre le festival de chez lui, sur son écran. En direct et en différé. Histoire de choisir entre un marathon frénétique et une promenade tranquille.

Si le livre est nourrissant, on se réjouit qu'il ne soit pas une nourriture terrestre car, vu le copieux programme des 250 auteurs invités à une centaine de rencontres durant ces onze jours, on prendrait vite du poids! Du 6 au 16 mai, chaque journée est organisée de 10 heures à 21 heures selon les grands rendez-vous gourmands suivants - d'autres rendez-vous littéraires sont évidemment prévus en dehors de ce planning quotidien.
  • à 10:00, café ou thé: prendre soin de soi et des autres, mais comment?
  • à 10:30, collation "trois minutes pour une voix": un auteur lit quelques pages de son dernier ouvrage ou le présente.
  • à 12:00, tartines avec le couple d'auteurs, un néerlandophone, un francophone, du Flirt Flamand (programme ici)
  • à 16:00, goûter en famille avec plein de propositions à l'attention de la jeunesse (programme ci-dessous)
  • à 19:30, apéro des auteurs européens avec Isabelle Wéry, lauréate belge de l'EUPL 2013, qui nous fera découvrir "l'Europe d'une plume à l'autre"
  • à 20:00, à table pour les grandes rencontres, parfois en direct mais en majorité enregistrées, Erri De Luca et Alain Damasio, Florence Aubenas et Dimitri Rouchon-Borie, lauréat du prix 1ère (lire ici), Hervé Le Tellier et Clémentine Mélois, Lisette Lombé, Joy Sorman et Gringe, Adeline Dieudonné et Victoire Tuailllon, Lola Lafon et Christine Aventin, Néhémy Pierre-Dahomey et Jean d'Amérique et d'autres encore.
Sans oublier les rencontres avec les auteurs belges, grands habitués de la Foire du livre comme Amélie Nothomb ou Eric-Emmanuel Scmitt, ou Adeline Dieudonné comme nouveau talent. Et celles avec d'autres invités qui viendront par exemple de France, ceux habitant plus loin restant chez eux mais rejoignant Bruxelles par la grâce de l'internet.

Le festival révélera aussi des parts insolites de Bruxelles: un Gueuloir poétique dans les Galeries Royales Saint-Hubert, un atelier d'écriture féminin intitulé "Le chant des supportrices", une Murder Party à la Bibliothèque royale, la lecture d'histoires par deux drag-queens dans l'Église protestante de Bruxelles et ce n'est pas tout. Programme complet du jeudi 13 mai par Brussels, City of Stories ici.

Tisseuse de lien, la Foire du livre invite aussi à son festival de mai
  • le Flirt Flamand, à suivre sur l'application Skagen, avec notamment le mariage de Lize Spit et Thomas Gunzig qui sera célébré par Carl Norac (#THOMIZE)
  • la Suisse qui délègue sept auteurs, dont Léonie Bischoff déjà sur place (lire ici), Élisa Shua Dusapin, Alain Freudiger et Bruno Pellegrino
  • l'Europe avec la réalisation live d'une fresque graphique au Vauxhall (parc de Bruxelles) sur les valeurs européennes par une vingtaine de dessinateurs de BD
  • les libraires qui permettront au public d'acheter les livres des auteurs présents au festival et d'éventuellement se les faire dédicacer

A noter encore que le recueil "Des murs et des mots, Écritures  contraintes" présentant l'enfermement sous toutes ses formes via 19 plumes (Naziha Atar, Isabelle Bary, Véronique Bergen, Valérie Cohen, François Coune, Víctor del Árbol, Carine Devos, Julien Dufresne-Lamy, Fatima Farahy, François Filleul, Marcel Leroy, Philippe, Rachida, Philippe Raxhon, Pedro Romero, Fatiha Saïdi, Nicolas Swysen, Denis Uvier, Isabelle Wéry, Jacques André Wilmart), un thème choisi en décembre 2019, in tempo non suspecto, sera la première publication de la nouvelle maison Foire du Livre de Bruxelles Editions (en librairie le 1er mai).

A noter enfin que c'est le "média de la Foire du livre de Bruxelles" qui assurera l'édition en ligne des contenus durant le festival, leur apportant de la valeur ajoutée sous diverses formes. Un média sans nom actuellement car il deviendra une plateforme en septembre, laquelle est encore actuellement à la recherche de son appellation. Toutes idées bienvenues.

Programme complet ici.


Goûter littéraire en famille
06 mai: Wauter Mannaert
07 mai: Noémie Favart
08 mai: Marie Colot et Françoise Rogier
09 mai: Gabrielle Vincent
10 mai: Jérôme Poncin et Ian De Haes
11 mai: Vincent Wagner
12 mai: Marion Arbona
13 mai: Manon Fargetton
14 mai: Carl Norac
15 mai: Jeanne Ashbé
16 mai: Edna et Cléo




lundi 19 avril 2021

Le baroque raffiné de Thierry Bosquet en décor somptueux de Fables de Jean de La Fontaine

#belgicothèque 13

Jean de La Fontaine et Thierry Bosquet. (c) Kate'Art.


On célèbre cette année les 400 ans de Jean de La Fontaine, né précisément le 8 juillet 1621 - et mort le 13 avril 1695. On va nous le répéter au moins 400 fois. Mais le rapport qui fait entrer le fabuliste dans ma belgicothèque? Il est simple! Le somptueux leporello en format A4 "Les Fables de Jean de La Fontaine" illustrées par le fameux peintre et décorateur belge, aujourd'hui octogénaire, Thierry Bosquet (Kate'Art Editions)! Long de 160 cm, ce livre-accordéon présente douze fables célèbres imprimées sur des décors baroques créés spécialement pour elles! Et en version audio (lien envoyé à l'achat du livre), il propose vingt fables contées par des comédiens belges à la manière du XVIIe siècle et à celle de notre temps.


Thierry Bosquet au travail. (c) Kate'Art.

Côté coulisses, on apprend que ce projet un peu fou mais hautement appréciable vient de l'idée conjointe du grand décorateur d'opéra et de théâtre Thierry Bosquet et de l'éditrice Catherine de Duve, d'honorer les fables de Jean de La Fontaine. Thierry Bosquet a pris ses pinceaux et a illustré à la gouache sur papier une quinzaine des fables choisies. De son style baroque et raffiné, comme on l'était à l'époque du fabuliste. Quelle merveille que ces dessins qui rappellent le décor de théâtre mais surtout sont le support parfait aux vers du maître de la fable.

Le leporello en affiche douze, somptueusement illustrées:

  • "La grenouille qui..." (c) Kate'Art.
    Le Corbeau et le Renard
  • La Cigale et la Fourmi
  • Le Renard et les raisins
  • Le Lièvre et la Tortue
  • Le Loup et l'Agneau
  • La Laitière et le Pot au lait
  • Le Loup, la Chèvre et le Chevreau
  • La Poule aux œufs d'or
  • La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf 
  • Le Rat de ville et le Rat des champs 
  • Le Chêne et le Roseau
  • Le Lion, le Loup et le Renard

Jean de La Fontaine et Thierry Bosquet. (c) Kate'Art.

Mais le projet a ensuite pris de l'ampleur! L'éditrice a voulu y intégrer des fables récitées également à la manière baroque également. Douze comédiens et la claveciniste Dubee Sohn ont conjugué leurs talents pour concocter vingt fables audio, parfois en versions ancienne et moderne, contées sur la pièce pour clavecin "Les Barricades mystérieuses" de François Couperin.

Les comédiens. (c) Kate'Art.



Les fables audios sont, les quatre premières étant en deux versions:
  • Le Corbeau et le Renard,  contée par Jacqueline Bir et Ségolène van der Straten
  • La Cigale et la Fourmi, contée par Jacqueline Bir et Ségolène van der Straten
  • Le Chêne et le Roseau, contée par Jacqueline Bir et Ségolène van der Straten
  • Le Loup et l'Agneau, contée par Jacqueline Bir et Ségolène van der Straten
  • Le Loup et le Chien, conté par Jacqueline Bir
  • Le Lièvre et la Tortue, contée par Charlie Dupont et Tania Garbarski
  • La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf, contée par Astrid Whettnall
  • La Laitière et le Pot au lait, contée par Maureen Dor
  • La Poule aux œufs d'or, contée par Frédéric Etherlinck
  • Le Renard et les raisins, contée par Frédéric Etherlinck
  • Le Rat de ville et le Rat des champs, contée par Robert Guilmard
  • Le Lièvre et la Perdrix, contée par Robert Guilmard
  • Le Loup, la Chèvre et le Chevreau, contée par Philippe Drecq
  • Le Lion, le Loup et le Renard, contée par In Koli Jean Bofane
  • L'Âne et le Chien, contée par Hélène d'Udekem
  • Le Héron, contée par Odile Matthieu

Jean de La Fontaine et Thierry Bosquet. (c) Kate'Art.


Quatre cents bravos pour ce formidable projet!




Que sont les rêves d'Aleksander devenus?

#belgicothèque 12

Aleksander a retrouvé ses souvenirs. (c) MeMo.

Voici un grand format en noir et blanc, ou plutôt en noir et crème car il est imprimé, en tons directs, sur un beau papier crème, bien plus doux et sensuel qu'un blanc pur. "Ours à New York" (MeMo, 48 pages, novembre 2020) est le quatrième album jeunesse de Gaya Wisniewski (lire ici). Il traite sous forme de parabole des choix qu'on fait pour sa vie, de comment un adulte compose avec ses rêves d'enfants. Ou pas. Pour cela, l'auteure-illustratrice met en scène Aleksander. Si le jeune New-Yorkais se montre adepte du "métro-boulot, dodo", il a tout de même un goût de trop peu dans sa vie: "Il ne se passe rien".


Ours attend Aleksander. (c) MeMo.

Qu'a fait Aleksander de ses rêves d'enfant? Quand il se projetait dessinateur? Sa vie d'adulte est monotone. Les mêmes trajets chaque jour, le même boulot et, en plus, un boulot qui l'ennuie. Mais Aleksander porte un costume et se cache derrière le fait qu'il se sent important. Jusqu'au soir où son chemin habituel lui est barré par un immense ours, la réplique gigantesque de celui qu'il avait petit.
"- Pourquoi es-tu si grand?
- Je veux que tu me voies." 
Matin et soir, soir et matin, l'énorme animal va interroger Aleksander sur ses choix, pointer le fait qu'il n'est pas heureux mais qu'il pourrait l'être. Mauvaise formule. Ours fait alors appel à Foxi, l'ancien doudou renard du jeune homme devenu sérieux. Autre procédé: Foxi s'entretient brièvement avec Aleksander et s'en va.

Aleksander et Foxi. (c) MeMo.

Les efforts conjugués des deux compères donnent des résultats. Aleksander a un déclic. Il retrouve ses souvenirs de famille qui le poussent à mettre en pratique ses rêves d'enfant, à se retrouver en harmonie avec lui-même et du coup, à s'octroyer sa place dans le monde. Mettant en scène un adulte et ses choix d'adulte, "Ours à New York" est plutôt destiné aux enfants à l'école primaire, capables de se projeter ou d'appréhender ce parcours ainsi que ces réflexions teintées de philosophie. Mais rien n'empêche les enfants de tout âge et les adultes d'admirer les magnifiques illustrations de Gaya Wisniewski, croquant New York avec vigueur, glissant dans le réalisme des rues et des quartiers cet immense ours en peluche et le doudou renard dotés de la parole. Des merveilles.


New York. (c) MeMo.






Comment réparer le cœur brisé de Thomas

#belgicothèque 11

Thomas demande l'aide de la couturière. (c) D'Eux.


Simplement titré du prénom "Thomas", cet album jeunesse de Martine Arpin au texte et Claude K. Dubois aux illustrations (D'Eux, 48 pages), raconte avec beaucoup de douceur comment un tout petit bonhomme réagit au décès de sa maman. Il ressent un trou dans son cœur. Il parcourt la ville, de magasin en officine ou atelier, pour trouver quelqu'un qui l'aidera à réparer son cœur brisé. Mais ni la couturière, ni le docteur, ni le menuisier chez qui il s'était rendu précédemment avec sa maman, n'ont d'outils ou de méthode pour lui venir en aide.

C'est en rentrant chez lui et en regardant avec son papa, effondré lui aussi, des photos de sa maman que Thomas a l'idée qui va l'aider. "Dans ce grand trou qui avait pris place dans mon cœur, j'ai décidé de mettre de petits morceaux de ma maman." Le voilà qui parcourt ses souvenirs. La voix de sa maman est là, et l'odeur du feu de camp, et la chaleur de ses sourires, et plein d'autres images qui lui remplissent le cœur et qu'il partage avec son papa.

Les illustrations de Claude K. Dubois épousent superbement le texte du premier album de Martine Arpin. En tons extrêmement doux, ses aquarelles tout juste esquissées semblent effleurer le papier, conférant beaucoup de douceur aux scènes douloureuses que sont le cimetière ou le périple en ville infructueux de Thomas. Qu'il semble petit dans les paysages, le héros. L'atmosphère passe ensuite de l'empathie à la véritable tendresse quand sont évoquées les scènes avec la maman. Des moments de bonheur que père et fils se promettent de poursuivre. "Thomas" entrera dans la liste des beaux albums qui traitent du deuil. Dès 4 ans.

Souvenirs. (c) D'Eux.