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jeudi 28 mars 2024

Les lauréats des prix Sorcières 2024

 
L'Association des Librairies Spécialisées Jeunesse (ALSJ) et l'Association des Bibliothèques de France (ABF), ont dévoilé le palmarès des prix Sorcières 2024.
 
Bravo aux albums lauréats! A noter qu'un a obtenu le prix IBBY Belgique francophone 2024 de l'album belge et qu'un autre figurait parmi les dix titres sélectionnés pour le prix IBBY Belgique francophone 2024 de l'album (lire ici).


 
 
 

CARRÉMENT BEAU MINI


"Chez Bergamote", de Junko Nakamura (MeMo, 2023, lire ici).
 
Les autres finalistes étaient
  • "À la faveur de l'été", de Koshiro Hata (traduction de Valentine Barge, Ed. Michi)
  • "Tourne, pense, regarde", de Beau Gardner (Les Grandes Personnes)
  • "Notre voyage", de Romain Bernard (La Partie)
  • "L'escapade", de Marine Schneider (Cambourakis)

 

CARRÉMENT BEAU MAXI

"Dans le jardin de Baba", de Jordan Scott et Sydney Smith (traduit de l'anglais par Michèle Moreau, Didier jeunesse).

 
Les autres finalistes étaient
  • "La chambre de Warren", de Jérémie Moreau (Albin Michel)
  • "Frères", de Marie Le Cuziat & Hua Ling Xu (L'étagère du bas)
  • "Hazel la petite sorcière", de Phoebe Wahl (traduit de l'anglais par Ilona Meyer et Caroline Drouault, Les Éditions des Éléphants)
  • "Ah les voyages!", de Marie Caudry ​​​​​​(Thierry Magnier)

 


CARRÉMENT PASSIONNANT MINI

 
"Monstres", de Stéphane Servant et Nicolas Zouliamis (Éditions Thierry Magnier).

Les autres finalistes étaient
  • "La prophétie de Beatryce", de Kate DiCamillo (trad. Rosalind Elland-Goldsmith, Seuil Jeunesse)
  • "Petite et grandes ourses", de Bernadette Gervais (La Partie)
  • "Trois petites lumières", de Maria Ramos (L'école des loisirs)
  • "L’étoile du soir", de Siècle Vaëlban (Albin Michel)

 


CARRÉMENT PASSIONNANT MAXI


"Nous traversons des orages", d'Anne-Laure Bondoux (Gallimard Jeunesse).
 
Les autres finalistes étaient
  • "Le souffle du puma", de Laurine Roux (L'école des loisirs)
  • "Mille pertuis, tome 1 - La sorcière sans nombril", de Julia Thévenot (Gallimard Jeunesse)
  • "De larmes et d'écume", de Stéphane Michaka (PKJ)
  • "Pony", de R.J. Palacio (Gallimard Jeunesse)


CARRÉMENT SORCIÈRES FICTION


"Nuit de chance"
, de Sarah Cheveau (La Partie, lire ici).
 
Les autres finalistes étaient
  • "Les pins", de Lisa Adbage (Cambourakis)
  • "Les printemps", d'Adrien Parlange (La Partie)
  • "Le secret des sables", de Levi Pinfold (trad. Claire Billaud, Kaleidoscope)
  • "Ö", de Raul Nieto Guridi (Cotcotcot)


CARRÉMENT SORCIÈRES NON FICTION



"L'imagier"
, d'Émilie Chazerand et Anna Wanda Gogusey (La ville brûle).

Les autres finalistes étaient
  • "Le grand livre de la main", de Magda Gargulakova et Vitezslav Mecner (Casterman)
  • "Animaux et humains", de Yoko Heiligers (Hélium)
  • "Balade en Fromagie", de Bernard Friot et Aurore Paillusson, illustré par Thomas Baas et Charlotte Fréreau (Milan)
  • "Africana", de Kim Chakanetsa, illustré par Alabi Mayowa (Milan) 

 

 


 


mardi 26 mars 2024

Annie, naufragée qui s'émancipe

Premières heures dans l'île pour la naufragée. (c) Casterman.


Il faisait beau mais frisquet, ce matin-là. Il était tôt aussi. Française habitant à Bruxelles, Marie Spénale se préparait à sa "journée presse". Joliment maquillée, souriante, lumineuse, la voix flûtée, un gilet en tapisserie et une étincelante chevelure passée au henné. Dingue! La réplique des couleurs pop de son album "Il y a longtemps que je t'aime" (Casterman, 128 pages). Une excellente bande dessinée pour les adultes, il faut le préciser, dont l'illustratrice, habituellement jeunesse, avait déjà eu l'idée en 2017.
 
 
De la robinsonnade... (c) Casterman.


L'album se présente initialement comme une robinsonnade: l'urgence de se protéger, se nourrir, s'échapper... Il se révélera vite bien davantage, réflexion féministe sur le couple, le désir, l'amour. Appréciable, il comporte assez peu de texte, la narration étant souvent portée par les planches superbes aux merveilleuses couleurs. Annie, la soixantaine, échoue sur une île à la suite du violent naufrage du bateau de croisière sur lequel elle se trouvait avec Alain, son mari de longue date. Là, loin de tout, sans rien d'autre qu'une valise, la naufragée involontaire se retrouve seule. Une situation inédite pour elle. Qu'importe, elle tente de se débrouiller. Très vite apparaît toutefois un mystérieux jeune homme, plutôt joli garçon, quasi nu et muet. Moment-clé pour la sexagénaire.

... à l’introspection... (c) Casterman.

 
Ses "aventures" sur l'île sont ponctuées de souvenirs de sa vie de couple et de questions-réponses au mari absent. Annie fait ainsi son bilan conjugal. Elle fait aussi le point sur elle-même, ses envies, ses espoirs, ses désirs, ses rêves. Ce retrait de la vie habituelle sera un tremplin libératoire pour la sexagénaire. Sur l'île, elle va se laisser à ce qu'elle est, ce qu'elle ressent. Elle va apprivoiser le farouche jeune homme. Avec lui, ses fantasmes vont se réveiller. Elle va assouvir ses pulsions érotiques, vivre son désir tout en s'interrogeant sur le sens du mot "je t'aime". "Je t'aime", moment présent, promesse ou pacte? Marie Spénale a le chic pour créer des gammes chromatiques qui épousent les sentiments et les émotions des personnages. Pour varier l'intensité de ses dessins, du flou pour les souvenirs ou les suppositions, du net pour le présent. Pour composer les cases de chaque double page.
 
... et à un érotisme joyeux. (c) Casterman.

 
Avec une grâce infinie, l'auteure-illustratrice qui apprécie Simone de Beauvoir, donne à son héroïne un sursaut de vie, une autorisation à être elle-même et pas seulement l'épouse d'Alain. Cette prise de conscience naît en différentes séquences au graphisme remarquable. Les questionnements et le lâcher-prise se concrétisent par d'intenses scènes érotiques, célébrant les corps et la jouissance. "Il y a longtemps que je t'aime" est une très belle histoire de femme qui se libère, portée par des dessins d'une folle liberté. Annie est dans la soixantaine mais l'ambition de l'album est universELLE.

 

Marie Spénale.
Six questions à Marie Spénale

La première idée pour l'album était-elle la robinsonnade ou la réflexion sur le couple et l'amour?
L'idée était la robinsonnade. J'avais envie d’une île déserte pour mon personnage féminin. La question étant, est-elle contente de se retrouver seule? Quand l'histoire s'est déroulée, je me suis dit qu'il y avait sans doute quelqu'un d'autre sur l'île. Avec ce duo dans l'île déserte, la fantaisie est devenue sérieuse. J'avais aussi l'idée d'une histoire sur l'amour. Il est d'une certaine forme pour le mari. Un amour différent est-il une utopie? Que peut-il se passer avec le jeune garçon? Dans l'île, tous les repères habituels ont disparu. La liberté a un côté vertigineux.
Comment avez-vous campé l'"indigène"?
Le jeune homme est mystérieux. Il se tait et est clairement dans la séduction. Je voulais inverser les rôles, sortir des rôles classiques de la séduction, des normes de qui est désirable. Je lui ai mis un pagne, un peu vintage, en écho aux vieux films. Aussi parce que c'est plus doux à la lecture et permet une révélation de l'érotisme.
L’histoire avance presque plus dans les illustrations que dans le texte.
C'est une histoire d'amour, d'exploration des sens. Les sensations se passent de parole. Faire des images narratives fait partie de mes préférences personnelles. Je voulais aussi faire comprendre que les moments muets sont également le témoin d'une solitude exacerbée. Est-ce qu'on se parle à soi quand on est seul?
Comment avez-vous procédé pour le choix des couleurs, assez "pop"?
Elles sont dues en partie à la technique d'impression où un rose fluo (NDLR: cfr les pages de garde) a remplacé le magenta habituel. Cela donne des mélanges intrigants, fait ressortir les corps qui sont un des sujets de l'album. Je passe beaucoup de temps sur les couleurs, c'est ma chose préférée dans la création, mon plaisir de dessinatrice. Revenir à la matérialité, en jouer un maximum. Bien entendu, avant de travailler à cet album, j'avais réuni beaucoup d'images afin de nourrir mon dessin.
Comment dessinez-vous?
J'ai dessiné cet album à l'ordinateur pour mieux en maîtriser les couleurs. Je dessine depuis toujours à l'ordinateur. Cela me permet de modifier facilement les pages. Mais j'ai aussi des petits carnets de croquis où je raconte ma vie (NDLR: souvent publiés sur les réseaux sociaux).
Plusieurs pages témoignent d'un érotisme qu'on pourrait qualifier de joyeux.
J'ai dessiné les images érotiques qui me plaisent. Je voulais que l'héroïne soit active, qu'elle se permette de jouer. L'érotisme est centré sur le corps du garçon, sans fausse pudeur. On voit son corps. Je voulais représenter une fantaisie érotique sans agressivité. C'est dur de trouver l'équilibre, de représenter du sexe de manière séduisante, sans petits papillons pudiques.

Une baignade révélatrice. (c) Casterman.

Pour mieux connaître Marie Spénale et son travail déjà abondant même si elle n'est née que le 30 novembre 1991, on consultera sa page Instagram (ici), sa page Pinterest (ici) et sa très agréable chaîne Youtube (ici).






lundi 25 mars 2024

Les dix finalistes du prix Prem1ère 2024


C'est à 14 heures le jeudi 4 avril, premier jour de la Foire du livre de Bruxelles, que sera dévoilé en direct et remis le prix Prem1ère 2024. Lequel/laquelle des dix primo-romancier/ère.s finalistes sera-t-il/elle récompensé.e? L'émission spéciale de Laurent Dehossay, président du jury, vous l'apprendra. Cinq des livres sélectionnés datent de la rentrée littéraire d'août 2023, cinq de celle de janvier 2024.

Rappelons que ce prix est un prix de lecteurs, les jurés étant choisis sur base des dossiers qu'ils ont envoyés à la RTBF. Ils ont à lire les dix premiers romans écrits en langue française qui ont été retenus par un comité de professionnels du livre, libraires, journalistes et critiques littéraires.

Les finalistes

Selon la chronologie de leur passage dans le magazine Le Mug (La Première, ici).


Éléonore de Duve
"Donato"
José Corti, 2023

(c) Bruno de Duve.

L'histoire de Donato, ouvrier mineur originaire des Pouilles venu vivre et travailler au Pays noir, telle que l'imagine Clio, sa petite-fille, dans une très grande inventivité langagière.

Présentation du livre le 21 mars dans Le Mug.


Bruno Markov
"Le dernier étage du monde"
Anne Carrière, 2023

(c) Abigail Auperin.

Bruno Markov réinvente le mythe de la réussite individuelle à l'heure des nouvelles technologies. Captivant, émouvant et subversif, il s'empare des questions éthiques les plus brûlantes autour de l'intelligence artificielle et de l’économie de l’attention.

Présentation du livre le 22 mars dans Le Mug sur La Première.

Virginie Bouyx
"La Varangue"
Le Pommier, 2023

(c) Hannah Assouline.

Avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, dans une langue belle et émouvante, ce court roman aux allures de conte écologique nous parle de la disparition des êtres chers, de l'inexorable montée des eaux et de la place du rêve dans nos vies.

Présentation du livre le 25 mars dans Le Mug sur La Première.

Debora Levyh
"La Version"
Allia, 2023

(c) Ayoh Kré Duchâtelet.

Ce récit aux accents anthropologiques nous plonge avec inventivité dans l'observation d'un peuple imaginaire en mue perpétuelle, chez qui la notion d’identité n'a pas de valeur. L'occasion d'analyser finement la question du langage, et la difficulté à parler d'une culture dans une langue qui n'est pas la sienne.

Présentation du livre le 26 mars dans Le Mug sur La Première.

Pascal Lorent
"Retour à Anvie"
Weyrich, 2023

 
Solitaire, rigoureux et austère, un policier va devoir affronter son passé pour résoudre le meurtre qui lui est confié. Affronter un deuil qui se réveille quand il retourne à Anvie, innocente bourgade provinciale.

Présentation du livre le 27 mars dans Le Mug sur La Première.

Sébastien Bailly
"Parfois l'homme"
Le Tripode, 2024

(c) Le Tripode.

Ce roman de la condition masculine et de son agonie nous invite au rire en revisitant toutes les étapes de vies désormais pathétiques, hésitantes, égarées. De la naissance à la mort, des premières craintes aux ultimes lâchetés, des émois adolescents aux dernières rancœurs.

Présentation du livre le 28 mars dans Le Mug sur La Première.

Louis Vendel
"Solal ou la chute des corps"
Seuil, 2024

(c) Astrid di Crollalanza.

Dans ce livre, il n'y a ni personnages inventés, ni histoires imaginées, tout y est strictement vrai. Le rapport au monde de Solal, ami bipolaire du narrateur. Pourtant, on le lit comme un pur roman, au plus proche du réel. Une narration littéraire au service d’une éthique du récit.

Présentation du livre le 29 mars dans Le Mug sur La Première.

Cyril Anton
"Le nain de Whitechapel"
Les Éditions du Sonneur, 2024

A Londres, à la fin du XIXe siècle, la misère rôde. Prostitution, cirques de curiosités, corruption, mendicité, Jack l’Éventreur, Elephant Man, le gang Tabula Rasa... Un nain arrivera-t-il à offrir un refuge à tous les marginaux pourchassés avec son immense boule à neige magique?

Présentation du livre le 1er avril dans Le Mug sur La Première.

Paloma de Boismorel
"La fin du sommeil"
L'Olivier, 2024

(c) Patrice Normand.

Autour d'un architecte devenu malgré lui à la mode, une comédie absurde et pleine d'esprit qui se joue avec vivacité de la tyrannie du bien-être, des vanités et des faux-semblants.

Présentation du livre le 2 avril dans Le Mug sur La Première.

Marion Fayolle
"Du même bois"
Gallimard, 2024

(c) Francesca Mantovani.

Dans une ferme, l'histoire se reproduit de génération en génération: on s'occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l’étable et celles qui ruminent dans les têtes. Les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer.

Présentation du livre le 3 avril dans Le Mug sur La Première.





lundi 11 mars 2024

Un album et une BD belges primés à Bologne



Imaginez! Un total de 3.355 titres soumis par des éditeurs de 65 pays aux différents jurys 2024 des BolognaRagazzi Awards, les BRAW, décernés cette année dans dix catégories (Fiction, Prix extraordinaire, Non-Fiction, Opera Prima (Première œuvre), Tout-petits, New Horizons (nouveaux horizons), La mer (thème de l'année) et Bande dessinée selon trois catégories d'âge...

Dans ces montagnes d'albums pour enfants et de bandes dessinées, un prix et une mention spéciale vont à des créations belges. L'artiste belge Nina Six est la lauréate en catégorie Bande dessinée – Médium pour son album "Les pissenlits" (Sarbacane) tandis qu'une mention spéciale est décernée à un album des éditions belges Cotcotcot en catégorie Première œuvre pour "Petits riens" de Marion Pédebernade, alias *Waii-Waii*.

Vingt-neuf livres au total sont récompensés par les BRAW24, distinctions partagées entre prix et mentions spéciales. La création franco-belge emporte sept récompenses contre cinq à l'Italie, trois à l'Espagne et à la Corée du Sud, deux à la République tchèque, neuf autres pays figurant au palmarès pour un titre (Brésil, Hong Kong, Japon, Lettonie, Lituanie, Norvège, Pologne, Portugal, Royaume-Uni). De quoi faire un tour du monde.


Des "Petits riens" auxquels il ne manque rien
 
Une entrée en matière réaliste. (c) CotCotCot éditions.

Album broché aux teintes douces, "Petits riens" (CotCotCot éditions, 32 pages, 2023) aborde les mondes minuscules qui sont à portée de doigts quand l'enfant se trouve dans un bac à sable. Un enfant au délicat profil tracé au crayon de couleur. Un enfant à la lourde chevelure de teinte carotte. Un enfant qui ne joue pas avec les autres mais observe le sable qui coule entre ses doigts.
 
Un cheminement plus allégorique. (c) CotCotCot éditions.

Les grains, le plus souvent aquarellés, apparaissent de plus en plus grands dans les illustrations. Ils entrent dans les yeux de l'enfant narrateur dans une double page à rabats qui, ouverte, lui fait découvrir un autre univers. "Ce n'était plus du tout le sable que je connaissais. Sous mes yeux, de minuscules mondes: planètes infimes, trésors de fourmi, pépites insignifiantes, paillettes étincelantes." La large image nous en donne de très jolis détails.

Une finale à hauteur d'enfant. (c) CotCotCot éditions.

Dire que tous ces petits riens étaient entre ses mains... Le voilà parti dans des rêveries portées par des pages au graphisme allégorique avant de revenir au pragmatisme des boîtes d'allumettes du collectionneur. Les autres s'amusent-ils de le voir jouer avec son imagination? Il s'en moque: "Moi, j'aime bien les trucs qui ne servent à rien".

Premier album de Marion Pédebernade, alias *Waii-Waii* (surnom venu du nom des nouilles asiatiques qu'elle dévorait étudiante, elle ne s'en cache pas), "Petits riens" charme par la qualité de ses illustrations aux crayons de couleurs et à l'aquarelle et convainc par la justesse de son propos et sa discrète façon de l'avancer. Laissons donc rêver nos enfants et offrons-leur du beau.
 
Entre les mains, des petits riens. (c) CotCotCot éditions.

 
Sur les réseaux sociaux, Marion Pédebernade, alias *Waii-Waii*,
se réjouit:
"Il faut que je vous dise
Cet après-midi, j'ai appris une grande nouvelle, ma chaise de bureau où je tentais de terminer consciencieusement un dessin a tremblé. Boum.
Odile, mon éditrice m'a annoncé que le jury des Ragazzi Awards avait décerné une mention spéciale à mon premier livre "Petits Riens" paru en juin 2023. Cette distinction, alors que ne je m'y attendais vraiment pas, remplit tous mes réservoirs de persévérance dans cet univers que je n'ai pas l’habitude de côtoyer.
La Bologna Children's Bookfair est le plus grand événement international consacré à l'édition jeunesse. C'est un temps fort réservé aux professionnels du monde entier. Toutes les maisons d'édition sont là. Je suis vraiment honorée et surprise de faire partie de cette prestigieuse sélection.
Étrangement, je n’ai pas imaginé "Petits Riens" comme un livre destiné aux enfants. En passant de longues heures à raconter des histoires à mon fils Élie, je me suis demandé ce qu'elles m’apportaient aussi à moi qui chaque jour lisais les mêmes phrases, regardais les mêmes images. Qu'est-ce que j'avais envie d'entendre? Qu'est-ce que j'avais envie qu'on me chuchote entre les pages?
De ne pas oublier l'enfance, le temps infini, les trésors de fourmi.
Et "Petits Riens" s'est inventé comme ça. Avec ce souvenir de la cour de maternelle où je triais des petits grains pour ma plus grande joie."




 

Le palmarès complet

Le jury BRAW 2024 "Fiction", "Opera Prima" (Première œuvre) et "Tout-petits": la chercheuse Tina Bilban (Slovénie), la bibliothécaire Claudette S. McLinn (USA), la graphiste Alice Nussbaum (France) et la chercheuse Beatriz Sanjuán (Espagne).





FICTION 2024

 
Prix
"Kintsugi"
Issa Watanabe
Libros del Zorro Rojo (Espagne) 
"Kintsugi"
en français chez Père Fouettard en septembre 2024
 
 
 
 
 
 

Mention spéciale
"¡Gracias, Madre Tierra!" (Merci, Mère Terre!)
tradition orale iroquoise
illustrations de Vanina Starkoff
Akiara books (Espagne) 
 
 
 
 
 
 
 

Mention spéciale
"Já, chobotnice" (Moi, le poulpe)
Magdalena Rutová
Baobab (République tchèque)


 
 
 
 
 
 
 
Prix extraordinaire pour un livre extraordinaire
"Bambini nascosti" (Enfants cachés)
Franco Matticchio
Vànvere edizioni (Italie) 
 
 
 
 
 
 
 


OPERA PRIMA 2024

 
Prix
"Ko darīt, ja esi kails pilsētā"
"Que faire si vous êtes nu en ville?"
Aleksandra Runde
Janis Roze Publishers (Lettonie)
 
Mention spéciale
"Petits riens"
Marion Pedebernade,
alias *Waii-Waii*
CotCotCot éditions (Belgique)

Mention spéciale
"모 이야기" (Mon histoire)
Yeonju Choi
Atnoonbooks (Corée du Sud) 

 

"L'étoile de Mo"
traduit du coréen par Elvire Beaule
hélium, 176 pages, en septembre 2024

 






TOUT-PETITS

 
Prix

"Dia de Lua" (Jour de Lune)
Renato Moriconi
Jujuba Editora (Brésil)



Mention spéciale

"Desenha tudo o que quiseres"
(Dessine ce que tu veux)
Madalena Matoso
Planeta Tangerina (Portugal)



Mention spéciale

"Joséphine"
Chloé Alméras
Seuil Jeunesse (France)



Mention spéciale

"Złapię cię! Tutu i pojazdy"
(Je t'attrape! Tutu et véhicules)
Piotr Karski
Wydawnictwo Dwie Siostry (Pologne)

 




NEW HORIZONS 2024


Prix spécial du jury
"回憶見"
(A bientôt en souvenirs)
Pen So
Pen So Artlab (Hong Kong-Chine)


* *
*


 
Le jury BRAW 2024 "Non-Fiction" et "La Mer" (thème de l'année): la chercheuse Giorgia Grilli (Italie), le scientifique Alessio Scaboro (Italie) et le vétérinaire Henning Wiesner (Allemagne).
 








NON FICTION 2024


Prix

"Myko" (Myco)
texte de Jiří Dvořák
illustrations de Daniela Olejníková
Baobab (République tchèque)


Mention spéciale
"A Jungle in Your Living Room: A Guide to Creating Your Own Houseplant Collection"
(Une jungle dans votre salon: un guide pour créer votre propre collection de plantes d'intérieur)
texte de Michael Holland
illustrations de Philip Giordano
Flying Eye Books (Royaume-Uni)
 


Mention spéciale

"Caduto. La seconda vita degli alberi"
(Par terre. La seconde vie des arbres)
texte de Valentina Gottardi, Danio Miserocchi, Maciej Michno
illustrations de Valentina Gottardi
Cocai Books (Italie)
 

 
Mention spéciale
"Vertical. Historia ilustrada de la escalada" (Vertical. Une histoire illustrée de l'escalade)
Ximo Abadía
à qui on doit "La plage" et "La montagne" (Gallimard jeunesse)
Litera Libros (Espagne






LA MER (catégorie spéciale 2024)

 
Prix
"Giù nel blu - Dalla superficie agli abissi: viaggio sottomarino sfogliabile" (Dans le bleu - De la surface aux profondeurs : un voyage sous-marin navigable)
texte de Gianumberto Accinelli
images de Giulia Zaffaroni
Nomos Edizioni (Italie)
sera publié chez Nathan



Mention spéciale

"Pleine Mer"
Antoine Guilloppé
Gautier-Languerau (France)



Mention spéciale

"死んだかいぞく Shinda Kaizoku"
(Le pirate mort Shinda Kaizoku)
Masakatsu Shimoda
Poplar Publishing (Japon)





 
* *
*

Le jury BRAW 2024 bande dessinée: le dessinateur et graphiste Mohammad Yousuf AlShaibani (Emirats arabes unis), l'enseignant Enrico Fornaroli (Italie) et l'artiste Joonas Sildre (Estonie).









 

Bande dessinée - Jeune lecteur

 
Prix
"Comment naissent les arbres"
Charles Berbérian
La Martinière Jeunesse (France)









Mention spéciale

"달리다 보면" (En conduisant)
Ji-an Kim
Woongjin ThinkBig (Corée du Sud)


Mention spéciale

"호랭떡집" (Maison de gâteaux de riz Horaeng)
Seo Hyun
Sakyejul Publishing (Corée du Sud)









Bande dessinée - Médium


Prix

"Les Pissenlits"
Nina Six
Sarbacane (France)
 

Mention spéciale

"Dronefangeren" (L'attrape-drones)
Øyvind Torseter
Cappelen Damm (Norvège)


 
Mention spéciale
"Mergaitė su šautuvu. Istorija apie mergaitę partizanę" (Fille avec un fusil. L'histoire d'une fille partisane)
texte de Marius Marcinkevičius
illustrations de Lina Itagaki
Misteris Pinkmanas (Lituanie)





Bande dessinée- Jeune adulte

 
Prix
"Il racconto della roccia" (Le Conte du Rocher)
BeneDì (Benedetta D'Incau)
Coconino Press (Italie)

 
 
Mention spéciale
"Clocki"
Mathias Martinez
Misma (France)

 
Mention spéciale
"Le Visage de Pavil"
Jeremy Perrodeau
Editions 2024 (France)


 
Mention spéciale
"Loops"
texte de Luca Pozzi
illustrations d'Elisa Macellari
BAO Publishing (Italie)