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mercredi 30 novembre 2016

Les Pépites 2016 ont été dévoilées à Montreuil


On le sait, le fonctionnement des Pépites a changé cette année au Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis (lire ici). Les catégories sont fixées par tranche d'âge et non plus par genre des livres.

Par les voix de Véronique Ovaldé et Joseph Jacquet (France Télévisions), les deux jurys ont remis leurs palmarès ce mercredi 30 novembre.

Jury professionnel
Raphaële Botte ("Lire", "Mon quotidien"), Claude Combet ("Livres-Hebdo"), Françoise Dargent ("Le Figaro"), Joseph Jacquet ("France Télévisions"), Michel Abescat et Marine Landrot ("Télérama"), Laurent Marsick (RTL), Frédéric Potet ("Le Monde"), Christophe Honoré, auteur et cinéaste, président du SLPJ-93, Sylvie Vassallo, directrice du SLPJ-93, Véronique Ovaldé, écrivaine, présidente du jury.

Catégorie "petits"

Titres en compétition ici

"Björn, six histoires d'ours"
Delphine Perret
Les Fourmis Rouges
lire ici








Catégorie "moyens"

Titres en compétition ici

"Georgia: tous mes rêves chantent"
Timothée de Fombelle (texte)
Benjamin Chaud (illustrations)
Cécile De France (voix)
Arnaud Thorette (direction artistique)
Johan Farjot (direction musicale)
Alain Chamfort, Émily Loizeau, Albin de la Simone et al. (musique)
Gallimard Jeunesse Musique
Contraste productions
A feuilleter ici

Catégorie "grands"

Titres en compétition ici

"Totem"
Nicolas Wouters
Mikaël Ross
Sarbacane








Pépite d'or


"Dans la forêt sombre et mystérieuse"
Winshluss
Gallimard BD










Jury des lecteurs France Télévisions
les votes de 2500 téléspectateurs en catégories "petits" et "grand", les lectures de classes en catégorie "moyens"

Catégorie "petits"

Titres en compétition ici

"Le Facteur de l'espace"
Guillaume Perreault
La Pastèque










Catégorie "moyens"

Titres en compétition ici

"Dans la forêt sombre et mystérieuse"
Winshluss
Gallimard BD









Catégorie "grands"

Titres en compétition ici

"Sauveur & Fils" saison 1
Marie-Aude Murail
l'école des loisirs
lire ici (en deuxième partie de note)









Quant à mes Pépites à moi (lire ici), ben, disons que j'avais un peu de bon. 
La prochaine fois, je regarderai mieux les bandes dessinées, puisque sur sept récompenses accordées, quatre vont à des albums BD!

Vive la lecture et à l'année prochaine pour d'autres Pépites!







mardi 29 novembre 2016

Vive la famille Foufou de Françoize Boucher!

Etre contactée par un éditeur qui vous propose de lui créer une série d'albums jeunesse alors que vous vous dites incapable de dessiner, c'est l'amusante aventure qu'a vécue Françoize Boucher.

Et pourtant, ses épatants Foufous sont là! Deux volumes sont déjà sortis, "Les Foufous à table" et "Les Foufous en voiture" (Casterman, 48 pages chacun). D'autres suivront, un tous les six mois.

La famille Foufou. (c) Casterman.
Entre bande dessinée et roman graphique très illustré, les albums mettent en scène différents sujets du quotidien de la famille Foufou (deux parents et cinq enfants dont un poulpe, soit Mam's, Pap's, Bob, Dolly, Poulpix, Curly et Baby) et ses animaux domestiques, le Chachien, Dronevador. La présentation des différents protagonistes se fait en pages de garde, c'est pratique. Puis viennent les histoires, assez déjantées, drôlement bien observées, admirablement envoyées, pleines de péripéties et de rebondissements, 48 pages, cela permet plein de choses, entre franches pintes de rigolade et petites leçons de vie. Le tout dans des tons souvent fluos bien tempérés. C'est extra et pour tous à partir de 7/8 ans.

Bien sûr, on retrouve dans cette nouvelle série l'inspiration et l'humour ravageur qui ont fait la renommée de Françoize Boucher, auteur depuis 2010 d'une bonne douzaine de titres trop rigolos chez Nathan (traduits en 23 langues): "Le  livre qui te rend super méga heureux" (lire ici) et aussi, "Le livre qui te dit enfin tout sur l'amour", "Le livre qui t'explique tout sur les copains", "Le livre qui te dit enfin tout sur les filles et les garçons (la fin du grand mystère!)", "Faites l'amour, pas la guerre!","Le livre qui t'explique enfin tout sur les parents. Pourquoi ils te font manger des légumes et tout le reste", "Le livre qui fait aimer les livres même à ceux qui n'aiment pas lire!", et d'autres. 
A noter que le "Happy stickers" de Françoize Boucher (Nathan) vient de sortir: 400 autocollants de toutes les tailles, repositionnables, drôles et fluo bien entendu, originaux et très marrants. Des mots, des expressions, des dessins légendés... de quoi reconsidérer le quotidien et le détourner.

Les aventures de la famille Foufou sont bien plus que ce qu'on pourrait en imaginer. Car au-delà de ses héros en culbutos et de ses blagues rock'n'roll, Françoize Boucher maîtrise ses sujets. Elle fait beaucoup rire ses lecteurs de tous âges et les incité à réfléchir aussi. Le terme de Foufous donne une bonne idée de ceux qu'elle a créés: des personnages déjantés, c'est sûr,  mais qui font fondre également. Pensez à l'usage qu'on fait du terme "foufou" dans la vie courante. Plutôt mignon et positif, non?

L'histoire "Les Foufous à table" commence dans la rue. C'est déjà un petit traité de sociologie urbaine. Suivent alors l'idée du repas idéal et sa réalité, dûment chronométrée: les parents Foufou crient "à table" et personne ne vient. Que font les enfants? Dronevador, un drone domestique, apporte les réponses. Seule option désormais possible: le chantage. Et ça marche! Sauf qu'être à table déclenche tout de suite des bagarres. Bien plus tard, le dîner peut enfin commencer. Quoique. On l'a compris, les embûches sont encore nombreuses avant que le repas puisse être avalé. Mais ce qui compte surtout, ce sont toutes les observations que Françoize Boucher communique dans ces pages drolatiques, grouillantes d'histoires parallèles, reflet criant de la réalité de nombreuses familles.

Les Foufous sont plus ou moins appréciés par leurs voisins. (c) Casterman.
De la fiction à la réalité... (c) Casterman.

Pour feuilleter le début des "Foufous à table", c'est ici.


On s'amuse autant avec "Les Foufous en voiture". Toute ressemblance avec une situation vécue ne sera pas un fruit du hasard. Pourtant, là, tout commence très mal: la voiture des Foufous a été volée. Excellente raison d'en acheter une nouvelle, ce qui causera de sérieuses discussions avant que la balade envisagée puisse commencer. On se doute que ce ne sera pas une sinécure. Mais comme pour l'autre album, les pages nombreuses sont truffées de choses à lire et à regarder et résumer cette vivacité, cette truculence, cette joie, cette originalité n'est pas aisé.

Le voiture des Foufous a été volée. (c) Casterman.

C'est l'occasion d'en avoir une nouvelle, mais laquelle? (c) Casterman.

Pour feuilleter le début des "Foufous en voiture", c'est ici.


Françoize Boucher.
7 questions à Françoize Boucher

Comment sont nés les Foufous?
L'éditrice Céline Charvet de Casterman m'a demandé de créer un univers proche de la BD. C'était une proposition en or, j'avais carte blanche, j'ai donc dit oui. Est alors venue la question: que faire? Je viens du marketing, des collections de textiles. Au début, je faisais juste des livres pour rigoler. Les Foufous sont dans la continuité de ce que je fais chez Nathan mais ils sont différents. Ce sont des BD. Dès le premier rendez-vous avec l’éditrice, j'ai eu l'idée d'une famille réelle dont je raconterais les aventures de la vie quotidienne, les hauts, les bas, les failles, la cohésion, la folie et la bienveillance. Je voulais des héros positifs. Mes mots-clés sont: drôle et intelligent, absurde, rythmé, à partager. Il faut que le livre passe le test de tous ces mots-clés.
Quelle est la particularité des Foufous?
Je voulais une cible familiale avec une lecture différente que l'on soit enfant, parent ou grand-parent. Je voulais que le livre soit un outil de communication dans les familles par le biais de son humour. Je voulais dédramatiser les situations quotidiennes. Les situations familiales qui bloquent sont souvent les mêmes partout. C'est bien de prendre du recul et d'en parler. Je lance des piques à la famille, mais je glisse aussi des messages sur l'environnement, sur l'alimentation, sur la consommation, sur les règles de vie de base.
Comment travaillez-vous?
Quand je crée une histoire, le texte et le dessin me viennent en même temps. J'ai un fil clair, l'histoire des personnages. Les Foufous sont mon travail le plus inspiré de ma vraie vie avec mes quatre enfants (23, 21, 18 et 16 ans). Je leur ai ajouté des animaux domestiques que je n'ai pas dans la vraie vie. Les animaux sont plus physiques qu'humains. Le chachien n'est jamais d'accord, il est une métaphore des humains. Mon plus gros challenge est le dessin. J'ai dessiné des culbutos. Petite, j'aimais Barbapapa et les Shadoks. Je n'ai pas de bureau. Je n'ai pas de table. Je travaille par terre dans le salon, comme un enfant, avec mes stabilos et des ciseaux. J'écris mes idées dans un cahier. Mais je tape le texte à l'ordinateur puisqu'une typo spécifique a été créée d'après mon écriture manuscrite. En fait, j'ai un côté bricolé très construit.
On découvre chez vous un poulpe et un drone.
Le poulpe est un animal très tendance depuis la coupe du monde de foot. C'est un animal intelligent et, graphiquement, un bijou. Le drone est là parce que je suis moderne. Je suis aussi curieuse. J'aime savoir ce qui s'est passé.
Vous évoquez Brangeline au moment où Brad Pitt et Angelina Jolie se séparent.
Brangeline, c'est un hasard. Cela symbolise pour moi la société people. Je voulais chercher des petits bouts de tout ce qui fait la société aujourd'hui. Vous noterez que Simone de Beauvoir apparaît plus loin dans le même livre.
Votre prénom de Françoize comporte un "Z". Pourquoi?
Le "Z" de mon prénom est là pour signifier que j'ai changé moi-même et aussi parce que j'aime l'énergie de cette lettre. Le fait que mes enfants soient grands m'a donné une sorte de deuxième vie même si nous sommes toujours très proches.
Dans quel ordre avez-vous créé ces deux Foufous?
J'ai d'abord fait les Foufous à table. J'ai noté dans un carnet la liste de tout ce qui pouvait être rigolo à travailler par les familles à table, ainsi que des messages, de bonnes manières par exemple, que je voulais faire passer. La voiture est venue ensuite. Elle est le véhicule familial par excellence et un objet symbolique énorme. Quand toutes les idées sont là commence le travail. Je gribouille, puis je sors mes stabilos, puis j'extrais les feuilles du carnet. J'articule les idées entre le début et la fin du repas, le début et la fin du trajet en voiture. J'organise les feuilles entre elles en un chemin de fer, en faisant attention au rythme, à l'absurde et à la poésie.






lundi 28 novembre 2016

Quel livre en remède à ma culpabilité?

Michaël Uras

Misère! Tout dans mon environnement me rappelle que je dois absolument parler du roman de Michaël Uras, "Aux petits mots les grands remèdes" (Préludes, 376 pages) que j'ai lu il y a un moment et vraiment bien apprécié. D'abord, le livre attend son heure dans la pile des "livres lus à chroniquer". Ensuite, quand j'écoute d'une oreille distraite la radio, je devine aux propos échangés que son auteur est un des invités. Enfin, dans le tam-tam autour de la Fête du livre à la Maison de la radio (Paris), quel est l'écrivain dont je remarque le plus le nom?

Dans le match culpabilité-action, j'en étais donc à 1-0. Mais je vais égaliser dès la prochaine minute. Car je vais vous parler du troisième roman de Michaël Uras, "Aux petits mots les grands remèdes". Demeurera la question de savoir quel ouvrage lire pour lutter contre ma culpabilité. Vais-je appeler l'auteur lui-même, ou Alex, le personnage central de ce roman original et bien mené? Bibliothérapeute, il conseille à ses patients en souffrance des livres qui pourraient les aider. Mieux que des médicaments.
L'écrivain fait bien de rappeler en exergue une phrase de Romain Rolland dans "L'Eclair de Spinoza": "On ne lit jamais un livre. On se lit à travers les livres, soit pour se découvrir, soit pour se contrôler."
Le roman s'ouvre sur la fiche d'un premier patient, Alexandre. Il vient d'être quitté par sa compagne qui ne supportait plus sa passion "dévorante" pour les livres. Il ne va pas bien mais continue son boulot pour les autres tout en se conseillant lui-même. On l'a compris, ce patient est aussi le narrateur et l'acteur de ces pages bien ficelées et fort agréables à lire. On suit volontiers celui qui "ne laisse personne indifférent", phrase serinée par sa mère, qui s'interroge sur lui-même et nous entraîne dans sa passionnante pratique professionnelle. Chaque épisode lui rappelle le passage d'un livre qu'il a lu et dont il nous donne le titre. Une aubaine pour les lecteurs.

Drôlement érudit, le texte n'est nullement ennuyeux ou donneur de leçons. Alex partage sa passion, contagieuse, celle de la littérature. Michaël Uras, lui, fait de la littérature. En composant un roman intelligent et brillant, dont on découvre avec intérêt les protagonistes et ce qui leur arrive. Yann, l'ado cloîtré chez lui avec l'assentiment de sa mère, Jacques, le patient en fin de vie, Anthony, un footballeur professionnel, Robert, le commercial épuisé...

Entre les consultations, il y a la vraie vie, celle d'Alex dont on découvre le présent (sa voisine de palier notamment), le passé (son amour pour Mélanie entre autres) et les espoirs pour le futur (son amour pour Mélanie entre autres). Il y a aussi les surprises que le destin lui réserve, les bonnes et celles qui pourraient le terrasser. Il n'est pas épargné. Mais les livres veillent, amis fidèles, discrets et bienfaisants. Les maux passent, les mots restent.

Michaël Uras signe un roman plein d'imagination, d'humour et de dérision, usant d'un sens remarquable de la formule. Fin observateur de l'âme humaine, il suit de près ses personnages en thérapie sans oublier Alex qui semble faire de beaux progrès entre la première et la dernière page. "J'aime quand les livres finissent bien", conclut simplement l'auteur. Moi aussi, dans ce cas-ci.
























dimanche 27 novembre 2016

Dingue! Les créateurs jeunesse mangent aussi!


Comme chaque année à cette époque, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse (française mais beaucoup d'artistes belges y sont affiliés) se rappelle au grand public avec une campagne destinée à l'informer du système de rémunération des auteurs en vigueur. Une façon toujours originale de dénoncer la réalité économique qui en découle. Parce que s'ils créent, les auteurs mangent aussi! Et pour nombre d'eux, le quotidien est précaire.

Après les olives, miettes, pépins etc. de l'an dernier (lire ici), il s'agit cette fois de se mettre "dans la peau d'un auteur jeunesse". Comparaison étant souvent raison. La nouvelle brochure de la Charte comporte dix-huit pages. Fièrement propulsée par Dorothée de Monfreid et son kilo de bananes (à condition qu'elle vende 4 livres), elle est réalisée en partenariat avec la Société des Auteurs dans les arts graphiques et plastiques. Elle explique avec brio et humour la situation des auteurs jeunesse.

C'est facile à comprendre. En jeunesse, les droits d'auteur sont extrêmement minces, aux alentours de 6 % du prix d'un livre vendu. Ce qui signifie 0,567 euros pour un livre vendu 10 euros. Bien entendu, ces cinquante cents sont à se partager lorsqu'il y a un auteur et un illustrateur. Oui, 6 % seulement, ce n'est vraiment pas gras, alors que les droits d'auteur en littérature générale tournent en général en France autour de 10 %. Pourquoi moins en jeunesse? Voilà une question à laquelle il serait intéressant de recevoir des réponses. 

Mais la brochure n'est pas là pour faire pleurer. Ou alors pleurer de rire. Car le choix a été fait de montrer le quotidien, par le biais de l'humour et du non sense, le fait que tout créateur qu'il soit, l'auteur ou l'illustrateur doit aussi gagner sa vie, c'est-à-dire de bénéficier de droits d'auteur corrects.

Pour la télécharger, c'est ici.

La quatrième de couverture de la nouvelle brochure. (c) La Charte.

Dorothée de Monfreid a la banane.(c) Charte.
Ils sont seize auteurs et illustrateurs jeunesse à s'être prêtés au jeu "Dans la peau d'un auteur jeunesse". Ils sont photographiés par Laura Stevens dans des mises en scène très amusantes, en lien avec leur quotidien. Une légende explique chaque fois le choix de l'objet quotidien retenu. Pourquoi un paquet de café moulu pour Olivier Philipponneau (7 livres vendus), un tube de dentifrice pour Valentine Goby (5 livres vendus), un sèche-cheveux pour Marion Billet (71 livres vendus), , une baguette croustillante pour Roland Garrigue (2 livres vendus), une chemise fleurie pour Marc Boutavant (62 livres vendus), une paire de chaussettes pour Joëlle Jolivet (8 livres vendus), une paire de baskets pour enfants pour Marc Lizano (62 livres vendus), un vélo de ville pour Magali Le Huche (353 livres vendus), une place de cinéma pour Séverine Vidal (18 livres vendus), une boîte de paracétamol pour Marcelino Truong (4 livres vendus), une paire de lunettes pour Gilles Bachelet (530 livres vendus), un ordinateur pour Sara (1676 livres vendus), un poulet fermier pour Fred Bernard (18 livres vendus), une maison pour Karim Ressouni-Demigneux (388.008 livres vendus), une valise à roulettes pour Yaël Hassan (87 livres vendus)...

Gilles Bachelet.
Joëlle Jolivet.
Marc Boutavant.

Les autres participants sont à découvrir dans la nouvelle brochure ou sur la page Facebook de la Charte ou sur son compte Twitter.

Et ce n'est pas tout. La Charte invite les créateurs jeunesse, auteurs et illustrateurs de tous horizons, à se mettre également en scène, accompagnés de l'objet de leur choix, en précisant son équivalent en nombre de livres vendus et à poster cette photo sur le Facebook ou Twitter de la Charte.

Certains ont déjà répondu. Allez-voir sur Facebook ou Twitter comment ils prolongent l'esprit de la campagne 2016. Et les photos personnelles ne cessent d'arriver...

Elise Fontenaille.
Martine Bourre.



Alice Brière-Haquet.
Maïa Brami.













Au Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis, la Charte occupe le stand G2 au niveau 0. Rendez-vous y pour discuter avec les membres présents et découvrir l'exposition photographique qui accompagne la brochure.











vendredi 25 novembre 2016

Plein de Belges à Montreuil, Sens dessus dessous


On le sait, la trente-deuxième édition du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis se tiendra du 30 novembre au 5 décembre 2016. Le thème de l'année? "Sens dessus dessous"!

L'affiche, par Jeanne Le Ruz. (c) SPLJ.
"Sens dessus dessous", pour pister les nouvelles formes de la création de la littérature jeunesse mais aussi repérer la place du lecteur sur le sens du récit.

"Sens dessus dessous" pour aborder les chamboulements de l'enfance et les bouleversements du monde tels qu'ils sont perçus dans les livres pour la jeunesse.

"Sens dessus dessous" pour bouleverser les Pépites (lire ici).

"Sens dessus dessous" pour mêler auteurs, illustrateurs et éditeurs sur les différentes "scènes".

Montreuil, c'est toujours une grande exposition. Cette année, ce sera "La règle et le jeu", consacrée aux livres atypiques, pop-up, livre-objet, recourant à des accessoires de lecture comme des lunettes 3D, leporellos, etc., scénographiée par Olivier Douzou (dans le cadre du projet européen Transbook). Soit vingt artistes, dont les Belges Anne Brouillard et Anne Herbauts, et vingt ouvrages qui seront l'objet d'expériences de lectures interactives et sonores.

Qui?
Les trois précurseurs Bruno Munari ("Les Prélivres", 1907-1998, Italie), Warja Lavater ("Le petit chaperon rouge", 1913-2007, Suisse) et  Paul Cox ("Cependant… (le livre le plus court du monde)", France).

Paul Cox, "Cependant... (le libre le plus court du monde)". (c) SPLJ.

Les trois expérimentateurs contemporains Marion Bataille ("ABC3D", France), Adrien Parlange ("Le ruban jaune", France) et Matthias Picard ("Jim Curious", France).


"Mon petit frère invisible" de Ana Pez, "Nocturno" de Isol
 et "Prendre et donner" de Lucie Félix. (c) SLPF.

Sept auteurs-illustrateurs du monde entier qui ont imaginé de nouvelles mécaniques du livre, Isol (Argentine), Anne Brouillard (Belgique), Lucie Félix (France), Madalena Matoso (Portugal), Virginia Mori et Virgilio Villoresi (Italie), Ana Pez (Espagne), David Wiesner (Etats-Unis).

Anne Brouillard, "Voyage d'hiver", un leporello. (c) SLPJ.

Sept artistes européens qui proposent de lire entre les lignes, Isidro Ferrer (Espagne), Anne Herbauts (Belgique), Ben Newman (Royaume-Uni), Daniela Olejnikova (Slovaquie), Hélène Riff (France), Katrin Stangl (Allemagne), Massimiliano Tappari (Italie).

Anne Herbauts.
"J'aime prendre comme exemple la haie, pour parler des limites du livre. Si l'on regarde un jardin depuis la fenêtre, c'est joli. C'est clos. C'est connu. C'est gentil. Si l'on descend au jardin, que l'on s’y promène, cela devient un monde, un pays, un voyage. De l'extérieur, la haie est une limite, verte, domestique. Mais, dans la haie, c'est l’infini (infiniment grand, infiniment petit). Quand on y entre le regard: paillettes de lumière, éclatement de l'espace, multitude, hors-champs, bords-perdus, plans différents, trous noirs, inconnu, jungle, pétillement, éraflures, mouvements décomposés. Et c'est un peu ce que je mets dans un livre. Une haie."

Je suis sûre que l'évocation de ces vingt noms a fait venir des tas d'albums sous vos yeux. Ceux-là et d'autres sont à découvrir à Montreuil. Et notamment dans la Biblio-connection qui propose d'"entrer" dans le livre grâce au numérique.

Et pour rester dans le volet belge, bien sûr, de nombreux auteurs et illustrateurs seront présents et dédicaceront leurs livres sur le stand de leurs éditeurs français, suisses ou belges. Ces derniers sont Esperluète, Pastel (avec l'école des loisirs), Langue au chat, CotCotCot Editions, A pas de loups, Philéas & Autobule, FLBL sans oublier la librairie Wallonie-Bruxelles. Les auteurs belges annoncés sont Nicolas Wouters (en lice pour les Pépites avec sa BD Totem), Max de Radiguès, Loïc Gaume, Eric Lambé, Thierry Van Hasselt, Jeanne Ashbé, Kitty Crowther, Emile Jadoul, Catherine Pineur, Rascal, Michel Van Zeveren, Frédéric Stehr, Marie Wabbes, José Parrondo, Bernadette Gervais, Francesco Pittau, Ingrid Godon... et ceux que je n'ai pas repérés mais que j'ajouterai volontiers.

D'autres infos sur le Salon ici.





jeudi 24 novembre 2016

Trente-et-un écrivains américains demandent la grâce d'Edward Snowden à Barack Obama

Edward Snowden.

Ils sont 31 écrivains américains à cosigner une lettre ouverte à Barack Obama pour demander, avant la fin de son mandat présidentiel, la grâce de l'informaticien Edward Snowden qui vit en exil à Moscou depuis juillet 2013 après ses révélations sur les méthodes d'espionnage à grande échelle de la NSA.

Ce sont, par ordre alphabétique, Nicholson Baker, Michael Chabon, Joshua Cohen, Teju Cole, Michael Cunningham, Geoff Dyer, Steve Erickson, Nick Flynn, Neil Gaiman, Rivka Galchen, Rachel Kushner, Ursula Le Guin, Ben Lerner, Rabbi Michael Lerner, Jonathan Lethem, Sam Lipsyte, Ben Marcus, Lydia Millet, Maggie Nelson, Joyce Carol Oates, Joseph O'Neill, Francine Prose, Norman Rush, Luc Sante, Christopher Sorrentino, Dana Spiotta, Cheryl Strayed, Lynne Tillman, Colm Tóibín, Ann Waldman et Ayelet Waldman.

Cette lettre a été insérée dans l'édition du 22 novembre du "New York Times". On peut la consulter en ligne ici.

Après avoir expliqué les raisons de cette demande ("Ceci est, à notre avis, exactement le type de circonstances pour lesquelles la présidence a été investie du privilège de la grâce"), ils terminent ainsi:
"En accordant la grâce présidentielle à Snowden et en lui permettant de rentrer libre dans le pays qu'il aime, votre administration enverrait un message fort pour le futur - que l'Amérique reste attachée à ses responsabilités démocratiques et que les innovations technologiques de demain ne pourront pas faire plier la Constitution, mais qu'au contraire, elles devront se conformer à elle, et renforcer les droits qu'elle confère."





Si je devais décerner les Pépites, je choisirais....


A la suggestion de Brigitte M., je vais donc décerner mes Pépites à moi.
Mission plus difficile cette année que les genres sont mélangés au sein de trois catégories d'âge. Comment choisir entre un album, un roman, un docu, une BD, un album audio? Dur, mais c'est ainsi.
Voici donc mon palmarès, un peu faussé par le fait que je n'ai pas lu tous les 36 titres en compétition (pas les BD, pas tous les romans et un seul livre audio). Mais c'est pour rire, hein.

Pour rappel, les douze titres sélectionnés pour les petits se trouvent ici, les douze pour les moyens ici et les douze pour les grands ici.

Mes Pépites des petits

  • "Björn, six histoires d'ours" de Delphine Perret (Les fourmis rouges)
  • "Le ruban" d'Adrien Parlange (Albin Michel Jeunesse)
  • "La ronde" de Louise-Marie Cumont (MeMo)

Mes Pépites des moyens

  • "Le mystère des Nigmes" de Claude Ponti (l'école des loisirs)
  • "De la préhistoire à aujourd'hui: l'Histoire du Monde en 400 pictos" d'Anne Jonas et Michaël Leblond (De La Martinière Jeunesse)
  • "Egyptomania" d'Emma Giuliani et Carole Saturno (Les Grandes Personnes

Mes Pépites des grands

  • "Sauveur & Fils saison 1" de Marie-Aude Murail (l'école des loisirs)
  • "Jan" de Claudine Desmarteau (Editions Thierry Magnier)
  • "Hugo de la nuit" de Bertrand Santini (Grasset Jeunesse)

Ma Pépite des Pépites

  • "Buffalo Belle" d'Olivier Douzou (Rouergue)

Je répète que c'est pour rire, le vrai jury rendra son verdict le mercredi 30 novembre à 13 heures.
D'un côté, les lecteurs de France Télévisions  choisiront trois prix (Petits, Moyens, Grands). De l'autre, le jury du Salon, présidé par Véronique Ovaldé, décernera quatre prix (Petits, Moyens, Grands et la Pépite d'Or, meilleur ouvrage de l'année). Il n'est donc pas impossible que les deux jurys choisissent le même ouvrage dans une catégorie, puisqu'ils jugent sur la même sélection.







mercredi 23 novembre 2016

Les titres en lice pour les Pépites des grands


Cette année, les Pépites du Salon du livre et de la presse jeunesse (SLPJ) font peau neuve. Désormais on mélange les genres des trente-six titres retenus et on les répartit en trois tranches d'âge, "petits", "moyens" et "grands".
Un jury professionnel et un jury de lecteurs "France Télévisions" (partenaire du prix) choisiront trois titres par catégorie d'âge. En supplément, une Pépite d'or, Pépite des Pépites, couronnera le livre jeunesse de l'année.


Verdict le mercredi 30 novembre à 13 heures, le premier jour du Salon.

En attendant, reprenons la liste que j'avais publiée ici dans le nouvel agencement, par catégorie d'âge et ordre alphabétique des titres. Avec mon avis, pour peu que le livre me soit parvenu et que j'aie eu le temps de le lire.

Les titres en lice pour les Pépites des petits, à lire ici.

Les titres en lice pour les Pépites des moyens, à lire ici.


Grands (à partir de 12, 13 et beaucoup plus…)



"L'Anniversaire de Kim Jong-Il"
Aurélien Ducoudray
Mélanie Allag
Delcourt

(BD)






"Boca Nueva"
vol.1 Soufre
Sylvain Almeida
Youness Benchaieb
Casterman

(BD)





"Body Art"
Floriane Herrero
Palette…

(documentaire)








"Le Fils de l'ombre et de l'oiseau"
Alex Cousseau
Rouergue

(roman ado)

Alors qu'ils s'apprêtent à tuer le célèbre bandit Butch Cassidy, deux frères racontent, au cours d'une nuit, l'histoire de leurs ancêtres. Leur récit nous entraîne dans toute l'Amérique latine au cours du XIXe siècle, à la rencontre d'aventuriers, d'inventeurs et de révolutionnaires, dans un mélange d'histoires vraies, de légendes et de rêves.


"Hugo de la nuit"
Bertrand Santini
Grasset Jeunesse

(roman 8-12)

Une mère romancière, un père botaniste, la découverte de pétrole, une plante à sauver, un cambrioleur, un mort qui ressuscite... Bertrand Santini compose un roman qui paraît farfelu en résumé mais tient très bien à la lecture. Il mêle humour et gravité, tendresse et impertinence. Son intrigue se ramifie subtilement et explore les rêves. Comme le héros du livre, le lecteur est chahuté jusqu'aux révélations finales.

Pour lire le début du roman, c'est ici.


"Jan"
Claudine Desmarteau
Thierry Magnier

(roman ado)

Jan est une fille et non un garçon comme on pourrait le penser dans un premier temps. Jan est le diminutif de Janis, prénom que la narratrice n'apprécie guère. La narratrice! Quelle personnalité que cette gamine qui parle mal, se trompe dans les mots, recourt à l'argot. Jan est une fonceuse, un cœur d'or sous sa forte tête et ses petits poings. Elle est née dans une famille peu aisée. Sa mère est vendeuse de chaussures, son père chômeur professionnel et surtout buveur invétéré même s'il promet sans cesse d'arrêter. Surtout, Jan a un petit frère qu'elle adore, qu'elle protège et qu'elle n'écoute guère dans ses tentatives de modération. Un jour, par un bête concours de circonstances, Jan et Arthur sont placés en protection provisoire dans un foyer, puis dans une famille d'accueil. Ce qui donne à Jan l'acharnée d'autres raisons de se révolter. D'autant plus qu'elle n'a qu'une idée: réunir sa famille, sa famille qu'elle aime. Elle y sera notamment aidée par Antoine Doinel, le héros du film de Truffaut qu'un prof de français attentif a glissé à son élève. Un roman qui dit de l'intérieur la révolte et l'insolence, reflet d'une violence intérieure non analysée. Un roman qui a le ton juste pour incarner ces jeunes rebelles qu'on préfère ne pas voir.


"Jungle Park"
Philippe Arnaud
Sarbacane

(roman ado)







"Les Mystères de Larispem"
vol.1 Le sang n'oublie jamais
Lucie Pierrat-Pajot
Donatien Mary (illustrations)
Gallimard jeunesse

(roman 8-12)

Ce livre a gagné la deuxième édition du Concours du premier roman jeunesse organisé par l'éditeur. Dans la Cité-Etat indépendante de Larispem, en 1899, où les bouchers constituent la caste forte d'un régime populiste, il fait se croiser trois destins. Ceux de Liberté, mécanicienne hors pair, Carmine, apprentie louchébem et Nathanaël, orphelin au passé mystérieux. Tout un monde rétrofuturiste qui se donne rendez-vous dans les ruelles de Paris.

Pour lire le début du roman, c'est ici.



"Sauveur & Fils" saison 1
Marie-Aude Murail
l'école des loisirs

(roman ado)

lire ici (en deuxième partie de note)





"Sexe sans complexe"
Bérangère Portalier
Frédéric Rébéna (illustrations)
Actes Sud junior

(documentaire)

Un livre qui répond aux questions des ados, garçons et filles, sur la sexualité. Il explore l'intimité de la relation sexuelle, en révèle les différentes facettes physiologiques et psychologiques: apprendre avant tout à aimer son corps, savoir faire jouer la mécanique du désir, comment faire l'amour quelle que soit son orientation sexuelle, l'importance d'être en confiance, la nécessité de la contraception, le rapport entre désir et amour…



"Totem"
Nicolas Wouters
Mikaël Ross
Sarbacane

(BD)






"Tous citoyens, tous politiques!"
Sandra Laboucarie
Vincent Bergier
Nathan Jeunesse

(documentaire)

Un documentaire qui décrypte le monde politique à destination des ados, un ouvrage pour comprendre, participer, s'engager dans une citoyenneté éclairée.