Comme chaque année à cette époque, la
Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse (française mais beaucoup d'artistes belges y sont affiliés) se rappelle au grand public avec une
campagne destinée à l'informer du système de
rémunération des auteurs en vigueur. Une façon toujours originale de dénoncer la réalité économique qui en découle. Parce que s'ils créent, les auteurs mangent aussi! Et pour nombre d'eux, le quotidien est précaire.
Après les olives, miettes, pépins etc. de l'an dernier (lire
ici), il s'agit cette fois de se mettre
"dans la peau d'un auteur jeunesse". Comparaison étant souvent raison. La nouvelle brochure de la
Charte comporte dix-huit pages. Fièrement propulsée par
Dorothée de Monfreid et son kilo de bananes (à condition qu'elle vende 4 livres), elle est réalisée en partenariat avec la Société des Auteurs dans les arts graphiques et plastiques. Elle explique avec brio et humour la situation des auteurs jeunesse.
C'est facile à comprendre. En jeunesse, les droits d'auteur sont extrêmement minces, aux alentours de 6 % du prix d'un livre vendu. Ce qui signifie 0,567 euros pour un livre vendu 10 euros. Bien entendu, ces cinquante cents sont à se partager lorsqu'il y a un auteur et un illustrateur. Oui, 6 % seulement, ce n'est vraiment pas gras, alors que les droits d'auteur en littérature générale tournent en général en France autour de 10 %. Pourquoi moins en jeunesse? Voilà une question à laquelle il serait intéressant de recevoir des réponses.
Mais la brochure n'est pas là pour faire pleurer. Ou alors pleurer de rire. Car le choix a été fait de montrer le quotidien, par le biais de l'humour et du non sense, le fait que tout créateur qu'il soit, l'auteur ou l'illustrateur doit aussi gagner sa vie, c'est-à-dire de bénéficier de droits d'auteur corrects.
Pour la télécharger, c'est
ici.
|
La quatrième de couverture de la nouvelle brochure. (c) La Charte. |
|
Dorothée de Monfreid a la banane.(c) Charte. |
Ils sont seize auteurs et illustrateurs jeunesse à s'être prêtés au jeu
"Dans la peau d'un auteur jeunesse". Ils sont photographiés par
Laura Stevens dans des mises en scène très amusantes, en lien avec leur quotidien. Une légende explique chaque fois le choix de l'objet quotidien retenu. Pourquoi un paquet de café moulu pour
Olivier Philipponneau (7 livres vendus), un tube de dentifrice pour
Valentine Goby (5 livres vendus), un sèche-cheveux pour
Marion Billet (71 livres vendus), , une baguette croustillante pour
Roland Garrigue (2 livres vendus), une chemise fleurie pour
Marc Boutavant (62 livres vendus), une paire de chaussettes pour
Joëlle Jolivet (8 livres vendus), une paire de baskets pour enfants pour
Marc Lizano (62 livres vendus), un vélo de ville pour
Magali Le Huche (353 livres vendus), une place de cinéma pour
Séverine Vidal (18 livres vendus), une boîte de paracétamol pour
Marcelino Truong (4 livres vendus), une paire de lunettes pour
Gilles Bachelet (530 livres vendus), un ordinateur pour
Sara (1676 livres vendus), un poulet fermier pour
Fred Bernard (18 livres vendus), une maison pour
Karim Ressouni-Demigneux (388.008 livres vendus), une valise à roulettes pour
Yaël Hassan (87 livres vendus)...
|
Gilles Bachelet. |
|
Joëlle Jolivet. |
|
Marc Boutavant. |
Et ce n'est pas tout. La
Charte invite les créateurs jeunesse, auteurs et illustrateurs de tous horizons, à se mettre également en scène, accompagnés de l'objet de leur choix, en précisant son équivalent en nombre de livres vendus et à poster cette
photo sur le Facebook ou Twitter de la Charte.
Certains ont déjà répondu. Allez-voir sur Facebook ou Twitter comment ils prolongent l'esprit de la campagne 2016. Et les photos personnelles ne cessent d'arriver...
|
Elise Fontenaille. |
|
Martine Bourre. |
|
Alice Brière-Haquet. |
|
Maïa Brami. |
Au Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis, la
Charte occupe le stand G2 au niveau 0. Rendez-vous y pour discuter avec les membres présents et découvrir l'exposition photographique qui accompagne la brochure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire