Nombre total de pages vues

jeudi 29 octobre 2015

L'Académie française voit double pour les 100 ans du Grand prix du Roman



Hédi Kaddour.
Boualem Sansal.
Paf! Un doublé pour le centième anniversaire du Grand prix du roman de l'Académie française: la petite trentaine d'académiciens présents à la séance de ce jeudi 29 octobre ont en effet choisi de récompenser  "Les Prépondérants", de Hédi Kaddour (Gallimard) ET "2084", de Boualem Sansal (Gallimard) - ce qui fait aussi un doublé Gallimard, feront remarquer certains.
Et pourquoi n'ont-ils pas choisi le trio des finalistes alors (lire ici)? Cela aurait été innovant de remettre également le prix à Agnès Desarthe  pour "Ce cœur changeant" (L'Olivier). Les deux lauréats 2015 l'ont emporté au quatrième tour de scrutin avec onze voix chacun contre une pour Agnès Desarthe. Ils se partageront la somme de 10.000 euros.

Un Franco-Tunisien et un Algérien donc, pourquoi pas? Mais pourquoi ne pas choisir? Le verdict du scrutin? Sans doute, mais cela tombe mal au moment où les jurés du prix Médicis jouent les abonnés absents (lire ici).

Tant pis, le roman de Hédi Kaddour est excellent, celui de Boualem Sansal beaucoup moins. Ce choix ne va sans doute pas arranger les jurys qui remettront leurs prix tout au long de la semaine prochaine. Mais c'est leur boulot, pas le mien.

Pour lire le début des "Prépondérants", c'est ici.
Pour lire le début de "2084", c'est ici.


Le doublé pour le Grand Prix du Roman avait-il déjà eu lieu au cours du siècle ? Oui.
En 1954: Pierre Moinot pour "La Chasse royale" (Gallimard) et Paul Mousset pour "Neige sur un amour nippon" (Grasset).
En 1978: Alain Bosquet pour "Une mère russe" (Grasset) et Pascal Jardin pour "Le Nain jaune" (Julliard).
En 1999: Amélie Nothomb pour "Stupeur et Tremblements" (Albin Michel) et François Taillandier pour "Anielka" (Stock).
Il revient une fois tous les vingt ans donc.

Les sélections et prix
Goncourt et Goncourt des lycéens, ici, ici et ici
Wepler, ici
Renaudot, ici,  ici et ici
Médicis, ici,  ici et ici
Décembre, ici et ici
Jean Giono (remis), ici, ici et ici 
Flore, ici et ici
Femina, ici, ici et ici 
Grand Prix du roman de l'Académie française, ici et ici
Interallié, ici et ici
Grand Prix de littérature américaine, ici et ici

Sélection Médicis 3 = sélection Médicis 2


Réunis hier soir, mercredi 28 octobre, pour établir leur troisième sélection, les jurés du prix Médicis ont décidé de tout simplement copier-coller les résultats de leur deuxième réunion, le 8 octobre! Une réunion où ils ne s'étaient déjà pas montrés tellement sélectifs.

C'est dire s'ils auront du travail le jour où ils remettront leurs prix, le 5 novembre...
Mais entre-temps, eux et nous auront vu passer les résultats du Grand prix du roman de l'Académie française, ce jeudi 29 octobre, du prix Décembre le lundi 2 novembre, des Goncourt et Renaudot le mardi 3 novembre et du prix Femina le mercredi 4 novembre. Sûrement, de quoi aider à choisir chez soi.

Pour rappel donc, les sélections du prix Médicis

Onze romans français
  • Nathalie Azoulai, "Titus n'aimait pas Bérénice" (P.O.L.)
  • Christophe Boltanski, "La cache" (Stock)
  • Charles Dantzig, "Histoire de l'amour et de la haine" (Grasset, lire ici et ici)
  • Maryline Desbiolles, "Le beau temps" (Seuil)
  • Sophie Divry, "Quand le diable sortit de la salle de bain" (Noir sur blanc)
  • Hédi Kaddour, "Les prépondérants" (Gallimard)
  • Aram Kebadjian, "Les désœuvrés" (Seuil)
  • Laure Limongi, "Anomalie des zones profondes du cerveau" (Grasset)
  • Fabrice Loi, "Pirates" (Gallimard)
  • Antoine Mouton, "Le metteur en scène polonais" (Bourgois)
  • Delphine de Vigan, "D'après une histoire vraie" (JC Lattès) (lire ici)
Huit romans étrangers
  • Javier Cercas, "L'imposteur" (Actes Sud)
  • Hakan Günday, "Encore" (Galaade)
  • Deepti Kapoor, "Un mauvais garçon" (Seuil)
  • Eirikur Orn Norddahl, "Illska" (Métailié)
  • Anna North, "Vie et mort de Sophie Stark" (Autrement)
  • Robert Seethaler, "Une vie entière" (Sabine Wespieser)
  • Jon Kalman Stefansson, "D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds" (Gallimard)
  • Agatha Tuszynska, "La Fiancée de Bruno Schulz" (Grasset)
Dix essais
  • Antony Beevor, "Ardennes 1944" (Calmann-Lévy)
  • Didier Blonde, "Leïla Mahi 1932" (Gallimard)
  • Pierre Boncenne, "Le parapluie de Simon Leys" (Philippe Rey)
  • Serge Bramly, "La transparence et le reflet" (JC Lattès)
  • Jean-Michel Delacomptée, "Adieu Montaigne" (Fayard)
  • Cynthia Fleury, "Les irremplaçables" (Gallimard)
  • Alain Jaubert, "Casanova l'aventure" (Gallimard)
  • Nicole Lapierre, "Sauve qui peut la vie" (Seuil)
  • David Le Breton, "Disparaître de soi" (Métailié)
  • Gilles Sebhan, "Retour à Duvert" (Le Dilettante)

Les sélections et prix
Goncourt et Goncourt des lycéens, ici, ici et ici
Wepler, ici
Renaudot, ici,  ici et ici
Médicis, ici et ici
Décembre, ici et ici
Jean Giono (remis), ici, ici et ici 
Flore, ici et ici
Femina, ici, ici et ici 
Grand Prix du roman de l'Académie française, ici et ici
Interallié, ici et ici
Grand Prix de littérature américaine, ici et ici


mercredi 28 octobre 2015

Les dernières sélections du prix Renaudot


Hier, mardi 27 octobre, en soirée, le jury du prix Renaudot a communiqué depuis Paris ses dernières sélections, cinq romans et trois essais, en vue du prix qui sera proclamé chez Drouant le mardi 3 novembre - ainsi que le Renaudot poche. Curiosité, figure toujours dans la liste de la fiction "Ann", de Fabrice Guénier (Gallimard), un deuxième roman sorti en début d'année. Oui, celui de la petite annonce dans "Libération".

Troisième sélection romans
  • Laurent Binet, "La septième fonction du langage" (Grasset)
  • Christophe Boltanski, "La cache" (Stock)
  • Delphine De Vigan, "D'après une histoire vraie" (JC Lattès)
  • Fabrice Guenier, "Ann" (Gallimard)
  • Philippe Jaenada, "La petite femelle" (Julliard)

Deuxième sélection essais
  • Didier Blonde, "Leïlah Mali 1932" (Gallimard)
  • Philippe Forest, "Aragon" (Gallimard)
  • Sony Labou Tansi, "Encre, sueur, salive et sang" (Seuil)


Les sélections et prix
Goncourt et Goncourt des lycéens, ici, ici et ici
Wepler, ici
Renaudot, ici et ici
Médicis, ici et ici
Décembre, ici et ici
Jean Giono (remis), ici, ici et ici 
Flore, ici et ici
Femina, ici, ici et ici 
Grand Prix du roman de l'Académie française, ici et ici
Interallié, ici et ici
Grand Prix de littérature américaine, ici et ici


mardi 27 octobre 2015

Les sélections pour les Pépites de Montreuil

Toujours appelé officieusement "Montreuil", le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis (du 2 au 7 décembre) vient de dévoiler les 54 œuvres qui ont été retenues dans les différentes catégories des Pépites 2015, à savoir Album francophone, Bande dessinée-manga, Roman francophone 9-12 ans, Roman ado européen 13 ans et plus, Livre d'art, Documentaire, Livre audio et Création numérique. Huit catégories donc cette année, dont deux nouvelles (Roman 9-12 ans et Livre audio), une de plus que l'an dernier, mais la disparition de la Pépite Petite enfance; ouvertes uniquement aux créations francophones, sauf la Bande dessinée-manga, le Roman ado 13 ans et plus et la Création numérique.
 
Les lauréats seront désignés le 24 novembre par un jury composé des parrains des Pépites 2015, l'écrivaine Anne-Laure Bondoux et l'illustrateur Olivier Tallec, de journalistes, de bibliothécaires et de libraires. 

Dix albums francophones ont été sélectionnés en vue de l'attribution de la Pépite de l'album.  La moitié est publiée par Actes Sud Junior et ses satellites, Rouergue, Thierry Magnier et Hélium. Les autres titres sont estampillés Gallimard, Albin Michel, La joie de lire, MeMo et Sarbacance. Aucune création dans cette catégorie ne vient de Grasset, du Seuil ou de L'école des loisirs et ses imprints.

La sélection "album" en court
  • "Diable d'où viennent-ils?", de David Ivar et Marion Hanania (Gallimard Jeunesse)
  • "L'Enfant chasseur", d'Adrien Parlange (Albin Michel Jeunesse)
  • "L'Explo-rateur", de Bonnefrite (Rouergue)
  • "Ma mère", de Stéphane Servant et Emmanuelle Houdart (Thierry Magnier)
  • "Marcel et Giselle", de Natali Fortier (Rouergue)
  • "Mon tout petit", de Germano Zullo et  Albertine (La Joie de lire)
  • "Os court!", de Jean-Luc Fromental et Joëlle Jolivet (Hélium)
  • "Paloma et le vaste monde", de Véronique Ovaldé et Jeanne Detallante (Actes Sud junior)
  • "Les Sauvages", de Mélanie Rutten (MeMo)
  • "Tempête", de Sandrine Bonini et Audrey Spiry (Sarbacane)

Pour les titres sélectionnés pour les autres Pépites 2015, lire ici.

La sélection "album" en long

(par ordre alphabétique d'illustrateur)


"Mon tout petit"
Germano Zullo et  Albertine
La Joie de lire, 80 pages

Lire ici.

Pour tous.





"L'Explo-rateur"
Bonnefrite
(ou Benoît Bonnemaison Fitte)
Rouergue, 48 pages

Attention les yeux avec l'orange-rose fluo qui dynamise des pages déjà drôlement dynamiques. De quoi s'agit-il? De s'amuser avec le concept de l'explorateur (bien relever le tiret générateur de double sens). Ce dernier est bien présent. Il s'agit du professeur Sir Von Matuvu. Hmmmhhhmmmm. Spécialisé en recherche de monstres. Super équipé avec les fameuses lunettes aux lentilles M5 Matuvux de son invention. Mmmmmmmhhhhhhhhhmmmmm. Il invite le lecteur à le suivre? Allons-y. On va découvrir une formidable succession de paysages éclatants de couleurs, quasiment abstraits, à scruter en suivants les conseils de l'explorateur: où sont donc les yeux des monstres? Regardons encore, regardons mieux... Car "explorer, c'est persévérer", nous rappelle-t-il aimablement. Et si l'explo-rateur est lui-même déçu par les résultats de son expédition, sans doute le lecteur, également équipé des M5 Matuvux, aura-t-il fait de fort enrichissantes observations de monstres. Un super chouette album oscillant entre jeu, observation et imagination. Dès 4 ans.



"Paloma et le vaste monde"
Véronique Ovaldé et Jeanne Detallante
Actes Sud junior, 40 pages

Dans un pays non nommé, trois filles vivent quasiment recluses avec leur mère. Ce sont Marie-Madeleine, Colombe et Valérie. On les surnomme respectivement Santa Maria, Paloma et Rubéole. Véronique Ovaldé qui aime les lieux et les personnages aux consonances sud-américaine,  explique l'origine de ces surnoms. Elle dit aussi pourquoi on va s'intéresser à la fille du milieu. Celle que le passé et la tristesse, la disparition du père pilote d'avion, n'empêchent pas d'avancer, de tenter l'aventure. De sortir de sa rue. De vivre tout simplement. Paloma dont les désirs d'aventure seront entendus par sa mère, encouragés par ses sœurs et les voisins. Une jeune fille qui veut voir le monde et rentrer le raconter. Une très belle histoire, à contre-courant de la surprotection actuelle des enfants, portée par les intéressantes illustrations de Jeanne Detallante (mentionnée à Bologne cette année pour "Le cabinet de curiosités", avec Camille Gautier, Actes Sud), qui alterne pages en couleurs et pages en nuances de gris, qui multiplie les détails rendant les propos encore plus présents. Dès 6 ans.


"Marcel et Giselle"
Natali Fortier
Rouergue, 48 pages

Un album gourmand, dans les tons de miel et de gâteau, à lire avec l'accent chantant du Québec dont vient l'auteure-illustratrice, pour mieux savourer son vocabulaire original qui convient à merveille à cette revisite particulière de Hansel et Gretel. Plusieurs personnages vont successivement s'exprimer dans ce petit théâtre décoré de gourmandises. Eustache, le père, se morfond tellement dans sa solitude que Marguerite, sa voisine, le menace de prendre ses enfants chez elle! Quoi, pas question, disent Giselle et Marcel qui préfèrent filer dans la forêt, tout en semant des cailloux blancs sur leur chemin... Bien sûr, ils vont découvrir une maison de sucre, bien sûr, ils vont se régaler. Bien sûr, ils vont rencontrer une sorcière à sa manière. Bien sûr, ils seront menacés d'être mangés. Mais ce délicat album va bien sûr beaucoup plus loin que le schéma du conte traditionnel. En donnant la parole aux uns et aux autres, en invitant des animaux, il multiplie les éléments narratifs. Pour le plus grand bien du lecteur qui suit l'intrigue en devinant - aisément - le sens des mots venus du Québec. Quant aux illustrations, elles sont du Natali Fortier grand cru, pleines de vigueur et de fantaisie sous leur apparente simplicité. Dès 6 ans.



"Ma mère"
Stéphane Servant et Emmanuelle Houdart
Editions Thierry Magnier, 32 pages

En tournant les doubles pages de ce grand format célébrant la mère et, à travers elle, toutes les autres, on ne peut que penser au merveilleux "Abris" de l'illustratrice paru l'an dernier (lire ici). Même fond blanc sur lequel se lisent ses splendides images, savamment composées, souvent dans des verts relevés de rouge ou de bleu, que ponctuent un bref texte de Stéphane Servant. Même sensation de plaisir en découvrant les scènes pleines de fantaisie et d'étrangeté
Dès les premières pages de garde, tout est dit: la mère, l'enfant, le nid, le livre, les oiseaux... Et dit en couleurs. Ensuite, se compose le puzzle de la mère, dite par l'enfant. Il commence: "Ma mère a le cœur entre soleil et nuit." Le portrait se complète au fil des scènes qui réunissent toujours la mère,  l'enfant et la lampe allumée. Les différentes saynètes relatent la vie d'une mère, qui est aussi une femme mais est maman pour toujours. Ne retrouvera-t-elle pas toujours son enfant, avec ou sans boussole? Rires, sourires,  pleurs, blessures, cultures se donnent la réplique dans une nature follement exubérante. Un texte imagé et de superbes tableaux créent un très intéressant rapport texte-images pour un superbe album qui dit, comme le précédent, la confiance. Dès 7 ans.


"Diable d'où viennent-ils?"
David Ivar et Marion Hanania
Gallimard Jeunesse, 48 pages

Bon, je dois bien l'avouer. Je ne savais pas que David Ivar, l'auteur-illustrateur avec sa compagne Marion Hanania, de ce premier album, était le chanteur du groupe Herman Düne. Et, bon, d'accord, j'ignorais l'existence de ce groupe, dont la vie se partage entre Paris et Los Angeles. C'est d'ailleurs la vue de l'océan embrumé le matin qui a déclenché la création de cet ouvrage où des êtres aux bizarres crânes multicolores surgissent de pièces d'eau à différents endroits ou d'autres lieux. Enormément de questions dans cet album aux décors en crayon noir (par elle) et aux personnages à la peinture (par lui), qui constituent une sorte de poème aquatique jusqu'à l'explication finale. Un album plus original que réellement convainquant. Dès 6 ans.


"Os court!"
Jean-Luc Frosmental et Joëlle Joslivet
Hélium, 48 pages

Les Bizardos de Janet et Allan Ahlberg ont trouvé leurs dignes successeurs dans cette nouvelle et excellente farce des compères Fromental et Jolivet, experts en squelettes et aventures à leur tour. Que se passe-t-il dans la bonne petite ville d'Ostendre? Chaque nuit, une personne ou un commerçant y est attaqué par un monstre à l'allure changeante et un os, au minimum, lui est dérobé. Heureusement que le détective Sherlos, pipe et casquette à oreilles, est là pour mener l'enquête. Joliment rythmé, le texte qui joue sur les mots et tout ce qui se rapporte aux os est inquiétant à souhait. Splendides, les illustrations dans les bleus, les noirs, les oranges, relevés de blanc campent un décor souvent affolant. Le suspense augmente au fil des événements particulièrement bien choisis pour faire rire et frémir jusqu'à la finale imparable qui rendra à Ostendre son calme. Et on aura même revu en chemin les noms des principaux éléments du squelette! Combien d'os au fond, chez un humain? Au secours? Nooooooon, la réponse dans "Os court!" Dès 6 ans.

"L'Enfant chasseur"
Adrien Parlange
Albin Michel Jeunesse, 32 pages

On retrouve avec grand plaisir Adrien Parlange, révélé l'an dernier dans son deuxième titre, "La chambre du lion" (lire ici), dans ce très beau nouvel album, épuré à souhait. Particularité: il est équipé d'un calque à l'effigie d'un petit garçon, à poser d'une certaine façon sur les images pour y faire surgir une deuxième image, dotée cette fois d'un animal. Le livre conte l''histoire d'un petit garçon qui part dans la forêt, à la recherche de l'enfant chasseur dont sa maman lui a lu l'histoire la veille. Les animaux qu'il rencontre (et qui apparaissent par l'effet du calque sur les dessins en aplats) lui fournissent quelques informations sur cet enfant qu'il recherche - tout cela devant l'enfant lecteur qui suit la promenade-enquête dans la nature. Sans succès en finale, mais l'histoire ne s'arrête pas là. Elle repart avec la visite de l'enfant chasseur, un enfant sauvage qui ne connaît ni les mamans, ni les vases de fleurs, ni les bises, mais va sans doute les découvrir... Voilà un très joli album qui parle de sentiments sans en avoir l'air, avec poésie et douceur. Dès 5 ans.


"Les Sauvages"
Mélanie Rutten
MeMo, 40 pages

Lire ici.







"Tempête"
Sandrine Bonini et Audrey Spiry
Sarbacane

Sans commentaire, puisque aucun ouvrage Sarbacance ne me parvient plus jamais.

Arrivé entre-temps, mon commentaire ici.


L'un des quatre est le Goncourt 2015!

On connaît les noms des quatre finalistes du prix Goncourt 2015! Une belle délégation de sept personnes appartenant à l'Académie Goncourt  (Bernard Pivot, Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Paule Constant, Régis Debray, Didier Decoin) s'est déplacée au Musée du Bardo à Tunis, lieu d'un attentat le 18 mars dernier, pour y annoncer ce mardi 27 octobre les quatre finalistes du prix 2015, diminuant la deuxième sélection de moitié. Quatre écrivains heureux, quatre déçus (Liberati, Mabanckou, Reverdy et Sansal) pour le moment, en attendant la remise du prix mardi prochain, le 3 novembre, depuis Paris et le restaurant Drouant, comme à l'habitude. Mais avant, on aura ce jeudi 29 octobre le Grand prix du Roman de l'Académie française dont Hédi Kaddour est un des trois finalistes...

La troisième sélection
  • Nathalie Azoulai, "Titus n'aimait pas Bérénice" (P.O.L)
  • Mathias Enard, "Boussole" (Actes Sud)
  • Hédi Kaddour, "Les Prépondérants" (Gallimard)
  • Tobie Nathan, "Ce pays qui te ressemble" (Stock)


Les sélections et prix
Goncourt et Goncourt des lycéens, ici et ici
Wepler, ici
Renaudot, ici et ici
Médicis, ici et ici
Décembre, ici et ici
Jean Giono (remis), ici, ici et ici 
Flore, ici et ici
Femina, ici, ici et ici 
Grand Prix du roman de l'Académie française, ici et ici
Interallié, ici et ici
Grand Prix de littérature américaine, ici et ici


 

jeudi 22 octobre 2015

Hédi Kaddour maintenant en tête des sélections

Magie des tableaux Excel bis!
En prenant en compte les deuxièmes sélections des huit prix que voici, selon leur apparition dans le calendrier, Goncourt, Renaudot, Médicis, Décembre, Flore, Femina, Interallié et Académie française, le prix Giono ayant été remis et le Wepler ne communiquant pas de deuxième sélection, même si certains jurys retiennent trois livres et d'autres parfois plus du double, on dénombre cinq sélections pour Hédi Kaddour et ses "Prépondérants" (Gallimard). Pareil qu'au premier tour (lire ici)!

Logiquement, Boualem Sansal et son "2084" (Gallimard), grand favori avec sept nominations aux  premières sélections en perd trois, certains jurys l'ayant logiquement écarté.

Pour se rafraîchir la mémoire si nécessaire, voici ci-dessous les premières et deuxièmes sélections des différents prix - et même la troisième du Femina et l'attribution du prix Giono.

Les sélections et prix
Goncourt et Goncourt des lycéens, ici et ici
Wepler, ici
Renaudot, ici et ici
Médicis, ici et ici
Décembre, ici et ici
Jean Giono (remis), ici, ici et ici 
Flore, ici et ici
Femina, ici, ici et ici 
Grand Prix du roman de l'Académie française, ici
Interallié, ici et ici
Grand Prix de littérature américaine, ici et ici


Reprenons donc mon précieux tableau Excel. 

Aujourd'hui il me donne

5 sélections donc pour Hédi Kaddour (Gallimard): Goncourt, Médicis, Giono, Femina et Académie française

4 pour Boualem Sansal (Gallimard): Goncourt, Femina, Interallié et Académie française

3 pour Nathalie Azoulai (P.O.L.): Goncourt, Médicis et Femina,  Laurent Binet (Grasset): Renaudot, Flore et Interallié, Christophe Boltanski (Stock): Renaudot, Médicis et Femina

2 pour Charles Dantzig (Grasset): Médicis et Interallié,  Delphine de Vigan (JC Lattès): Renaudot et Médicis, Agnès Desarthe (L'Olivier): Renaudot et Académie française, 
Charif Majdalani (Seuil): Giono (lauréat) et Femina, Judith Perrignon (L'iconoclaste): Décembre et Femina

Suit un long peloton d'écrivains retenus une seule fois au second tour des prix littéraires.
Christine Angot (Flammarion), Michaël Ferrier (Gallimard): Décembre
Maissa Bey (L'Aube), Brigitte Giraud (Stock), Hélène Lenoir (Grasset), Alexandre Seurat (Rouergue), Amanda Sthers (Stock): Femina
Yves Bichet (Mercure de France), Fabrice Guénier (Gallimard), Philippe Jaenada (Julliard), Arnaud Leguern (Le Rocher), Alice Zeniter (Flammarion): Renaudot
Maryline Desbiolles (Seuil), Sophie Divry (Noir sur Blanc), Aram Kébabdjian (Seuil), Laure Limongi (Grasset), Fabrice Loi (Gallimard), Antoine Mouton (Bourgois): Médicis
Pierre Ducrozet (Stock), Emilie Frèche (Stock), Jean-Pierre Montal (P.-G. de Roux), Jean-Noël Orengo (Grasset), Daniel Parioka (Buchet-Chastel): Flore
Lionel Duroy (Julliard), Philippe Lacoche (Ecriture), Olivier Poivre d'Arvor (Grasset), Nathalie Rheims (Léo Scheer), Amanda Sthers (Grasset): Interallié
Mathias Enard (Actes Sud),  Simon Liberati (Stock), Alain Mabanckou (Seuil), Tobie Nathan (Stock), Thomas B. Reverdy (Flammarion): Goncourt
Laurent Seksik (Flammarion): Giono


En tout, ce sont moins de 44 romans français qui apparaissent en second tour des prix littéraires de l'automne 2015. Encore un petit élagage en troisième sélection et ce seront les prix, tant attendus.




Et la deuxième sélection de l'Interallié pour finir


Le jury du prix Interallié qui sera remis le 12 novembre a dévoilé, ce jeudi 22 octobre, sa deuxième sélection comportant encore sept romans français (six sont partis). Demeurent trois livres sortis chez Grasset et une seule femme. Prochaine étape: le 4 novembre pour la troisième sélection.

La deuxième sélection
  • Laurent Binet, "La septième fonction du langage" (Grasset)
  • Christophe Boltanski, "La cache" (Stock)
  • Eve de Castro, "Nous, Louis, roi" (L'Iconoclaste)
  • Charles Dantzig, "Histoire de l'amour et de la haine" (Grasset)
  • Lionel Duroy, "Echapper" (Julliard)
  • Mathias Enard, "Boussole" (Actes Sud)
  • René Guitton, "Mémoires fauves" (Calmann-Lévy)
  • Philippe Lacoche, "Vingt-quatre heures pour convaincre une femme" (Ecriture)
  • Olivier Poivre d'Arvor, "L'amour à trois" (Grasset)
  • Nathalie Rheims, "Place Colette" (Léo Scheer)
  • Monica Sabolo, "Crans-Montana" (JC Lattès)
  • Boualem Sansal, "2084" (Gallimard)
  • Amanda Sthers, "Les promesses" (Grasset) 

Les autres sélections et prix
Goncourt et Goncourt des lycéens, ici et ici
Wepler, ici
Renaudot, ici et ici
Médicis, ici et ici
Décembre, ici et ici
Jean Giono, ici, ici et ici 
Flore, ici et ici
Femina, ici, ici et ici 
Grand Prix du roman de l'Académie française, ici
Interallié, ici 
Grand Prix de littérature américaine, ici et ici


 

mercredi 21 octobre 2015

La troisième sélection du prix Femina


Les jurées du prix Femina, qui sera remis le 4 novembre, ont dévoilé ce mercredi 21 octobre leur troisième sélection:  sept romans français, cinq romans étrangers et cinq essais (dont un ajout), dus chacun pour moitié à des femmes.


Les sélections
Romans français
  • Nathalie Azoulai, "Titus n'aimait pas Bérénice" (P.O.L)
  • Christophe Boltanski, "La cache" (Stock)
  • Brigitte Giraud, "Nous serons des héros" (Stock)
  • Hédi Kaddour, "Les prépondérants" (Gallimard)
  • Charif Majdalani, "Villa des femmes" (Seuil)
  • Judith Perrignon, "Victor Hugo vient de mourir" (L'Iconoclaste)
  • Boualem Sansal, "2084" (Gallimard)
  • Christine Angot, "Un amour impossible" (Flammarion)
  • Laurent Binet, "La septième fonction du langage" (Grasset)
  • Charles Dantzig, "Histoire de l'amour et de la haine" (Grasset)
  • Mathias Enard, "Boussole" (Actes Sud)
  • Michaël Ferrier, "Mémoires d'Outre-mer" (Gallimard)
  • Hélène Lenoir, "Tilleul" (Grasset)
  • Diane Meur, "La carte des Mendelssohn" (Sabine Wespieser)
  • Alexandre Seurat, "La maladroite" (Rouergue)
  • (ajout) Maissa Bey, "Hizya" (L'Aube)

Romans étrangers
  • Martin Amis, "La zone d'intérêt" (Calmann-Lévy)
  • Oya Baydar, "Et ne reste que des cendres" (Phébus)
  • Kerry Hudson, "La couleur de l'eau" (Philippe Rey)
  • Dinaw Mengestu, "Tous nos noms" (Albin Michel)
  • Owen Sheers, "J'ai vu un homme" (Rivages)
  • Najwa Barakat, "La langue du secret" (Actes Sud)
  • Stefan Brijs, "Courrier des tranchées" (Héloïse d'Ormesson)
  • Javier Cercas, "L'imposteur" (Actes Sud)
  • Jane Gardam, "Le maître des apparences" (JC Lattès)
  • Laird Hunt, "Neverhome" (Actes Sud)
  • Paul Lynch, "La neige noire" (Albin Michel)
  • Alice McDermott, "Someone" (La Table ronde)
  • Anna North, "Vie et mort de Sophie Stark" (Autrement)
  • Sasa Stanisic, "Avant la fête" (Stock)
  • Jon Kalman Stefansson, "D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds" (Gallimard)
  • Agata Tuszynska, "La fiancée de Bruno Schulz" (Grasset)
  • Zoé Valdès, "La femme qui pleure" (Arthaud)

 Essais
  • Frédéric Brun, "Novalis et l'âme poétique du monde" (Poesis)
  • Joël Cornette, "La mort de Louis XIV, apogée et crépuscule de la royauté: 1er septembre 1715" (Gallimard)
  • Philippe Forest, "Aragon" (Gallimard)
  • Alain Jaubert, "Casanova l'aventure: récits" (Gallimard)
  • Nicole Lapierre, "Sauve qui peut la vie" (Seuil)
  • Emmanuelle Loyer, "Claude Levi-Strauss" (Flammarion)
  • (ajout) Mona Chollet, "Chez soi, une odyssée de l'espace domestique" (Zone)
  • Benoît Duteurtre, "La nostalgie des buffets de gare" (Payot)
  • Cynthia Fleury, "Les irremplaçables" (Gallimard)
  • Benjamin Stora, "Les clés retrouvées: une enfance juive à Constantine" (Stock)

Rendez-vous le 4 novembre pour la finale.


Les autres sélections et prix

Goncourt et Goncourt des lycéens, ici et ici
Wepler, ici
Renaudot, ici et ici
Médicis, ici et ici

Décembre, ici et ici
Jean Giono, ici ici et ici 
Flore, ici et ici
Femina, ici et ici
Grand Prix du roman de l'Académie française, ici
Interallié, ici 
Grand Prix de littérature américaine, ici et ici



La deuxième sélection du prix Décembre

Conserver trois titres dans la dernière sélection avant l'attribution d'un prix littéraire semble de mise cette année. Les jurys du prix de Flore et du Grand Prix de littérature américaine l'ont fait, ainsi les académiciens pour le Grand prix du roman de l'Académie française. Le prix Giono l'avait fait également, avant de désigner Charif Majdalani (lire ici).

Ce 20 octobre, c'est le jury du prix Décembre qui embraie, en ne conservant lui aussi que trois titres dans sa deuxième sélection, sur les quatorze que comptait la première. Plouf! Onze éliminés d'un coup! Demeurent deux femmes et un homme, c'est suffisamment rare pour le faire remarquer.

La deuxième sélection
  • Christine Angot, "Un amour impossible" (Flammarion)
  • Michaël Ferrier, "Mémoires d'outre-mer" (Gallimard)
  • Judith Perrignon, "Victor Hugo vient de mourir" (L'Iconoclaste) 

Verdict le lundi 2 novembre.


Les autres sélections et prix

Goncourt et Goncourt des lycéens, ici et ici
Wepler, ici
Renaudot, ici et ici
Médicis, ici et ici

Décembre, ici
Jean Giono, ici et ici 
Flore, ici et ici
Femina, ici et ici
Grand Prix du roman de l'Académie française, ici
Interallié, ici 
Grand Prix de littérature américaine, ici et ici




mardi 20 octobre 2015

Patrick Roegiers et les frères Simenon

Il faut  s'être endormi depuis quelques semaines ou alors habiter hors de Belgique pour ignorer la tempête qui siffle depuis quelques semaines sur le petit monde des lettres belges. Son déclencheur? Le nouveau roman de Patrick Roegiers, "L'autre Simenon" (Grasset, 298 pages). Un livre fort bien titré qui évoque aussi bien Christian Simenon (1906-1948), le frère peu connu de Georges Simenon, que la part sombre de l'écrivain né à Liège en 1903 et mort à Lausanne en 1989.

Que fait l'"écrivain belge de Paris" - il y est installé depuis 1983 - dans ce volume? Il romance la vie de Christian Simenon, le cadet de Georges avec qui il est toujours resté en contact, le préféré de la mère très catholique, la proie facile pour le rexisme alors en pleine ascension, le collaborateur avéré durant la guerre. Ce faisant, Patrick Roegiers assombrit forcément la figure du Grand Simenon qui, s'il n'était pas un saint dans certains domaines, n'en soignait pas pour le moins son image politique. Tout comme le font aujourd'hui ses descendants et suiveurs qui s'en prennent à l'auteur de ce roman faisant également le portrait d'une époque sombre qui n'est pas sans rappeler la nôtre.

Y aurait-il des choses qui ne peuvent être écrites en 2015? Même dans un roman? On en discutera peut-être, entre autres sujets du livre, ce mardi 20 octobre, à  19h15, à la librairie Tropismes (Galerie des Princes, 11, 1000 Bruxelles) qui accueille Patrick Roegiers, pour un entretien avec Dominique Cabiaux. Réservation indispensable: 02-512 88 52.

"L'autre Simenon" s'ouvre sur un meeting rexiste, alors non daté, dans une salle pleine à craquer, auquel assiste Christian Simenon. Il sera ébloui par le "beau Léon" (Degrelle), y trouvera ce qu'il ne trouvait pas ailleurs. Une logorrhée pénible, mais qui est la caractéristique de l'orateur. Patrick Roegiers romance de long en large cette vie fichue. Il ne révèle pas le frère cadet, Pierre Assouline l'avait évoqué dans sa biographie de Georges Simenon, d'autres en ont parlé aussi, mais il lui donne une existence, parfois inventée, puisqu'il rappelle qu'il a écrit un roman. Sans occulter ses activités de rexiste, dont l'odieuse tuerie de Courcelles.

Patrick Roegiers. (c) JF Paga/Grasset.
Lors de ma rencontre avec Patrick Roegiers en mars 2014 pour son escapade littéraire "La traversée des plaisirs" (lire ici), il m'avait dit : "Lundi, je reprends mon roman, il doit paraître en septembre 2015".  Ce roman, c'est "L'autre Simenon", paru à l'heure dite. "J'ai écrit "La traversée de plaisirs"," me confie-t-il lors d'un passage à Bruxelles, "comme une respiration, comme un bonheur nécessaire, parce que je n'en pouvais plus d'écrire ce nouveau roman. J'étais écœuré par Degrelle, par ses tueries. Ça me travaillait inconsciemment la nuit. J'avais besoin de réconfort, d'admirer la littérature et les auteurs."

Aujourd'hui, le livre est là, avec son sujet qui en fâche certains alors qu'il est plus que nécessaire et qu'il va bien au-delà de ce qui est arrivé dans la famille Simenon. Il scrute un destin d'homme, de frère et de fils, mal dans sa tête, mal sans son cœur, déclencheur d'un funeste effet papillon. Il nous ramène dans une époque sombre, celle des années 30, qu'on aimerait oublier alors qu'on se retrouve à la vivre, ou à craindre de la vivre, de plus en plus régulièrement. Il pose la question de l'engagement pour une cause, et celle de l'honneur.

Mais ce n'est pas l'actualité politique qui a motivé le roman. "Depuis longtemps", reprend l'écrivain, "j'avais envie d'écrire sur les frères inconnus de gens célèbres. Je fais des recherches là-dessus depuis un bon bout de temps. Je connais l'histoire des frères Simenon certainement depuis le livre de Pierre Assouline. Mon éditeur, Jean-Paul Enthoven, en a tout de suite saisi les enjeux: Georges Simenon, la collaboration, le rexisme, Léon Degrelle, les réminiscences contemporaines.
L'autre Simenon, Christian, est le frère rexiste d'un milieu que je connais très bien, la petite bourgeoisie francophone. Il est mort l'année de ma naissance, disparaissant sous un faux nom. Quel roman que sa vie!
Début 1929, dans une famille très catholique, Christian, qui porte un prénom indiquant une religion,  découvre les idées de Degrelle. Le meeting auquel il assiste est un choc pour lui, homme sans envergure, perdu, séduit par une parole de chef. Sans oublier que la mère Simenon est rexiste, sans hésitation.
Les personnages en marge sont une thématique fréquente chez moi. Et dans tous mes livres, les personnages principaux sont des créateurs. Ici, on retrouve les deux figures qui traversent mes romans."
 
Le titre est-il volontairement ambigu? "Le titre est simple. Il vise à la fois l'autre du nom et la face cachée du premier. La mise en lumière de l'un met en avant la face cachée de l'autre. C’est l'histoire mythique de deux frères. On a quelque chose d'universel même s'il s'agit ici de rexisme. On peut même penser à Caïn et Abel."

Le livre mélange constamment histoire et fiction, ce que lui reprochent ses détracteurs.  L'auteur s'explique: "Christian n'a pas de vie personnelle alors qu'on sait tout de la vie de Georges. Ma chronologie est rigoureusement exacte. Par contre, la scène avec Gide est inventée, comme celle avec la légion. Mais le timing correspond. En réalité, on sait tout sauf ce qu'on ne voit pas. 'La vérité d’un homme, c'est d'abord ce qu'il cache', a écrit Malraux. Et la vie de Christian a été bien cachée, par Georges dont l'idéologie a toujours été l'opportunisme, et par ceux qui suivent son œuvre.
Le point de vue du romancier s'exprime dans les descriptions. "L'autre Simenon" est la mise en perspective d'un romancier qui devient héros de roman. La place du roman est dans les mots. Quand l'histoire se tait, la fiction parle."

L'écrivain ne se doutait pas d'où il allait: "Je raconte une histoire. C'est en tirant sur le fil que tout est venu. Le roman en dit plus que ce que j'ai raconté. Je ne raconte pas sa vie, je trace une trajectoire jusqu'à ce que le couvercle de la casserole se soulève. La modernité du sujet est frappante et consternante."

































jeudi 15 octobre 2015

La deuxième sélection du prix de Flore


Le jury de l'édition 2015 du prix de Flore vient d'annoncer sa deuxième et dernière sélection de six ouvrages, sur dix au départ. Trois publiés chez Grasset et un chez le cousin Stock! Une femme reste en piste.

La récompense sera remise à l'un des finalistes le mardi 10 novembre. 

A noter qu'à l'exception de Laurent Binet, les autres candidats n'apparaissent que dans cette sélection-ci.

Les six romans en lice
  • Laurent Binet, "La septième fonction du langage" (Grasset)
  • Pierre Ducrozet, "Eroica" (Grasset, lire ici)
  • Emilie Frèche, "Un homme dangereux" (Stock)
  • Jean-Pierre Montal, "Les années Foch" (Pierre-Guillaume de Roux)
  • Jean-Noël Orengo, "La fleur du capital" (Grasset)
  • Daniel Parokia, "Avant de rejoindre le grand soleil" (Buchet-Chastel)


Les autres sélections et prix
Goncourt et Goncourt des lycéens, ici et ici
Wepler, ici
Renaudot, ici et ici
Médicis, ici et ici

Décembre, ici
Jean Giono, ici et ici 
Flore, ici
Femina, ici et ici
Grand Prix du roman de l'Académie française, ici et ici
Interallié, ici 
Grand Prix de littérature américaine, ici et ici








On prend les mêmes et on recommence


Le prix Astrid Lindgren (Astrid Lindgren Memorial Award, ALMA) avait annoncé qu'il dévoilerait les noms des candidats à recevoir le prestigieux trophée de littérature de jeunesse en 2016 (5 millions de couronnes suédoises) ce jeudi 15 octobre depuis la Foire de Francfort.

Il a tenu parole.

Bloum! Il a dévoilé sa liste de  215 candidats provenant de 59 pays, dont cinq nouveaux, Chine, Nicaragua, Palestine, Autriche et Emirats Arabes unis (lire ici).

Curiosité nationale oblige, je fonce sur le paragraphe des Belges. Dingue! Ce sont pile les mêmes que l'an dernier! Je regarde ailleurs sur le document, quasiment un copié-collé du précédent... Je me dis que je me suis trompée d'année. Je vérifie avec 2015. Mais non. Les deux listes sont côte à côte et se ressemblent furieusement.

Les candidats belges pour 2016 sont donc toujours "Blanche-Neige et ses sept nain(e)s" (lire ici). A savoir Carll Cneut, Ingrid Godon, Anne Herbauts (qui a perdu le "e" de son prénom dans cette nouvelle aventure), Thomas Lavachery, Bart Moeyaert, Rascal, Marie Wabbes et Klaas Verplancke.

Ailleurs, outre les organisations aidant à promouvoir la lecture des enfants, comme PRAESA, lauréat 2015, je retrouve les noms de Olivier Douzou, Marie-Aude Murail, François Place, Marjane Satrapi, Tomi Ungerer, Rotraut Susanne Berner, Wolf Erlbruch, Eoin Colfer, Beatrice Alemagna, Sara Fanelli, Katsumi Komagata, Harrie Geelen, Oyvind Torseter, Jan Pienkowski, Eva Eriksson, Eva Lindström, Albertine, Allan Ahlberg, David Almond, Raymond Briggs, Michael Foreman, Neil Gaiman, Shirley Hughes, Michael Morpurgo, Michael Rosen, Meg Rosoff, Istvan Banyai, Eric Carle, Peter Sis, David Wiesner. Catharina Valck  a par contre disparu.

S'y ajoutent quelques nouveaux noms (dans ceux que je connais, hein), des anciens et des jeunes: Lisbeth Zwerger, Piret Raud, Nadja, Joke van Leeuwen, Stian Hole, Anna-Clara Tidholm, Quentin Blake, Olivier Jeffers, Jacqueline Wilson, Lois Lowry.

Bien du plaisir aux jurés!

Le prix Astrid Lindgren sera décerné le 5 avril 2016, durant la Foire de Bologne.