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samedi 23 décembre 2023

Un semainier d'albums de Noël

Où se cache le Père Noël? (c) Les fourmis rouges.


Année 2023,
année à albums de Noël. La quantité fait pencher pour l'affirmative. Sélection de sept titres parmi ceux qui me sont parvenus pour leur qualité. Sans oublier les livres parus les années précédentes (lire ici).


Blague de potache

C comme caché
Julia Frechette
Les fourmis rouges
36 pages 

Sous l'apparence d'un très sérieux abécédaire hivernal, ce petit album extra, un premier livre au graphisme inspiré par les années 50, propose un double jeu: trouver le Père Noël caché dans chaque page et suivre ses aventures rocambolesques. Pour les plus jeunes.

 

Un abécédaire plein d'imagination. (c) Les fourmis rouges.
 

 Pop-up joyeux

Mon beau sapin de Noël
David A. Carter
Gallimard Jeunesse
12 pages animées

Arbres imaginaires, dansants ou pleins de couleurs surgissent des pages quand on les tourne. L'Américain David A. Carter, roi du pop-up, a créé dans ce livre animé une forêt de sapins de Noël d'inspiration variée aussi joyeuse que somptueuse. Pour tous mais avec soin.

De magnifiques sapins de Noël décorés se déploient. (c) Gallimard Jeunesse.


Conte poétique

Petit-Biscuit
Karen Hottois
Marie Mirgaine

Albin Michel Jeunesse
32 pages

Petit-Biscuit ne dort plus dans sa tanière. Il se rend rapidement compte qu'il a besoin d'aide pour écrire sa lettre au Père Noël. L'ourson publie une annonce pour un "secrétaire particulier". Un candidat se présente qui devra aussi se faire aider. C'est une nouvelle vie à trois qui s'ouvre au jeune héros. Un album à la douce poésie ancrée dans le réel, magnifiquement servi par des collages rehaussés de pantone. Pour les années en classes maternelles.

Pas facile d'écrire au Père Noël. (c) Albin Michel Jeunesse.

 

Folklore tchèque


Krakonoche
Claude Clément
Magali Dulain

Les Editions des Eléphants
32 pages

Milena et sa grand-mère ont tant joué dans la neige qu'elles n'ont pas eu le temps de confectionner les carrés de laine qu'elles vendent habituellement au marché de Noël. En rentrant seule dans le froid, dépitée, la petite fille croise un vieil homme. Il aurait passé le soir de Noël tout seul si Milena ne l'avait invité chez sa grand-mère. Il s'agit bien entendu de Krakonoche, un magicien qui donnera une merveilleuse soirée à ses hébergeuses. Une histoire douce et tendre pour les années en classes maternelles.

Milena croise un vieil homme solitaire. (c) Les Editions des Eléphants.


Livraison à domicile

‍Pour qui est ce beau cadeau ?
Chihiro Nakagawa
Junji Koyose

texte français adapté par Alain Serres
Rue du Monde
44 pages

On retrouve avec plaisir la fameuse équipe des P’tits Bonzoms avec leurs innombrables engins de chantier. Cette fois, ils vont aider le Père Noël à livrer un cadeau dans une maison sans réveiller personne, même pas le chien. Une fameuse expédition dont on savoure tous les détails. pour les années en classes maternelles.


Née le 25 décembre 1911

Louise Bourgeois
l'artiste qui fabriquait des araignées géantes (et s'en fichait)

Fausto Gilberti
traduit de l'anglais par Marie-Line Hillairet
Phaidon
48 pages

Une superbe biographie illustrée sur l'immense sculptrice américaine Louise Bourgeois (1911-2010). L'artiste italien la raconte à partir de son enfance en France, de son goût pour les animaux dont les araignées, de la perte de sa maman, artiste tisserande, dont elle demeurera inconsolable, jusqu'à la création de ses araignées géantes, en passant par ses œuvres innombrables. Pour tous à partir de 5 ans.

"Louise Bourgeois" (c) Phaidon.


 

Calendrier de l'Avent

Comment Winston a sauvé Noël
Alex T. Smith
pas de nom de traducteur de l'anglais
Casterman
178 pages

L'histoire commence la veille de Noël quand Winston découvre une lettre adressée au Père Noël par un enfant - un peu comme moi avec cette chronique. N'écoutant que son courage, la petite souris part en direction du Pôle Nord. Evidemment, il est préférable de commencer la lecture de cet album le 1er décembre car l'histoire est découpée en 24 chapitres et demi, pour se terminer avec la Nativité. En même temps, le livre regorge d'idées pratiques, de suggestions d'activités de saison et propose les paroles de quelques chants traditionnels. Au chapitre intitulé "Pour Noël prochain", j'ajouterais la recommandation de conserver cet épais recueil agréablement illustré.

       
"Comment Winston a sauvé Noël." (c) Casterman.




mercredi 13 décembre 2023

Et si on disait plutôt Gretel et Hänsel?

Le retour à la maison après les épreuves. (c) David Sala-Casterman.
  

Pour la couverture de "Hänsel et Gretel" (Casterman, 48 pages), l'album où il interprète magnifiquement en texte et surtout en images le conte des frères Grimm, David Sala a fait fort. Une forêt dans des tons de nuit métallisés où se sont réfugiés le frère et la sœur! Pour le reste aussi. "J'ai joué sur les personnages lumineux dans une forêt très sombre", nous dit l'artiste français (lire ici), de passage à Bruxelles. Les jeux graphiques, presque psychédéliques, sur les arbres vont se répéter tout au long des pages, conférant à ce livre pour enfants une personnalité folle, au service de l'histoire connue.

Se partageant entre la littérature de jeunesse et la bande dessinée, David Sala illustre jusqu'à présent les textes des autres, à l'exception de son superbe roman graphique autobiographique "Le poids des héros" (Casterman, 2022). "Je travaille en jeunesse depuis des années avec de grands auteurs", explique celui qui a déjà adapté "La Belle et la Bête" en 2014. Le voici de retour au conte. "Avec la peur de l'abandon, la sorcière, la perte dans la forêt, je trouvais le thème de "Hänsel et Gretel" tellement fort que j'ai eu envie de le mettre en images, d'en faire quelque chose de personnel par mon graphisme. On ne réalise pas assez que c'est en réalité Gretel l'héroïne car c'est elle qui sauve son frère."

Perdus dans la terrible forêt. (c) Casterman.

Si le texte a été quelque peu modernisé, le conte des frères Jacob et Wilhelm Grimm est entièrement respecté. En résumé, le père et sa femme (la belle-mère) veulent se débarrasser des deux enfants car la famine sévit et qu'ils vont tous mourir de faim. La première tentative d'abandonner Hänsel et Gretel dans la forêt échoue, la seconde réussit. Les gamins sont bel et bien perdus au milieu des arbres. Un oiseau les conduira toutefois vers une maison en sucre, la demeure d'une sorcière décidée à les engloutir après les avoir engraissés. Hänsel aurait rôti au four si Gretel s'était montrée moins maligne. Riches du trésor de la sorcière éliminée, les deux enfants rentreront finalement chez eux.

"J'ai choisi la quatrième version des frères Grimm", précise David Sala, "celle où la belle-mère veut se débarrasser de ses beaux-enfants alors que le père des enfants souffre. Il est bûcheron, il a des mains de bûcheron. Il est à la fois très fort et très fragile. Cela renforce la dynamique, donne une histoire riche. Au départ, Hänsel protège sa petite sœur, c'est touchant. L'élément intéressant supplémentaire est que c'est elle qui le sauve en finale. J'ai opté pour le texte intégral mais j'y ai fait de légères modifications pour coller à mon dessin, la maison ou la sorcière par exemple. J'ai choisi que la sorcière soit belle car les prédateurs sont souvent très séduisants. Si elle n'était pas belle, les enfants s'en méfieraient."

La sorcière. (c) Casterman.

Les dessins, c'est bien là que réside toute la magie de cet album. La première double page est renversante et séduit alors qu'elle est dénuée de toute trace humaine. On y voit une petite maison illuminer un paysage d'arbres aux couleurs assorties, jaune, vert... On la retrouvera en toute fin d'album, tons inversés dans une ode à la vie revenue. Les suivantes nous entraînent comme les deux enfants rouquins du bûcheron roux dans une forêt aux arbres psychédéliques, écho à l'album précédent de David Sala. A l'intérieur de la maison de la sorcière, le conte est projeté à l'époque quasi contemporaine, dans les années 70. En attestent les murs tapissés d'orange bien pop. Et cela marche! On entre dans le récit sans aucune peine et on se laisse émouvoir par les illustrations.

Le graphisme pop des années 70. (c) Casterman.

"Les dessins sont venus avec le projet", explique David Sala. "Une forêt étrange, presque organique, avec un côté abstrait, une forêt qui n'est pas qu'empoisonnée. Elle est même devenue un personnage à part entière. Je lui ai donné des variations chromatiques pour des questions de contrastes. La nuit est censée être sombre, la lumière que je lui confère me permet de jouer des contrastes. Je voulais que mon adaptation propose un regard graphique différent, une relecture de l'histoire dans un nouvel environnement pour donner une autre émotion au lecteur. J'ai choisi un univers cohérent des années 70, le papier-peint, un poêle suspendu. Les personnages sont, eux, plutôt réalistes qu'abstraits."

Il ne reste qu'à plonger dans le conte de "Hänsel et Gretel", magnifiquement revisité par des illustrations toujours à bords perdus, qu'elles figurent sur simple ou double page. Des images qui donnent envie de les voir en vrai: "Mes originaux sont plus grands que le livre", détaille l'artiste. "C'est de la peinture à l'huile classique, avec un mélange d'empâtement, de matière, de liquide, de coulures, de resculptures par le noir. Même les "accidents" sont exploités. Les fonds sont par contre en peinture uniforme pour créer le contraste avec les sujets."

lundi 11 décembre 2023

Les "25 images" de l'Américain Landis Blair

Le dessin de couverture de "Vers le Sud". (c) Editions Martin de Halleux.

"25 images" est le nom d'une collection créée en 2020 par les Editions Martin de Halleux en hommage à l'artiste belge Frans Masereel (lire ici). En résumé: un récit en 25 images, une image par page, en noir et blanc, sans texte. Après Thomas Ott, Joe Pinelli, Lucas Harari, Nina Bunjevac et Tardi, le défi est honoré en cette sixième fois par l'Américain Blandis Lair. Et de quelle façon! "Vers le Sud" (Editions Martin de Halleux, 32 pages) est un formidable album, à la narration aussi impeccable que terrible et à l'emballant graphisme tout en hachures et quadrillages. De l'encre de Chine sur papier en réalité.
 
Dès la couverture, on y décèle l'influence du maître de l'absurde morbide américain Edward Gorey (lire ici). Toutefois, dans "Vers le Sud", Landis Blair s'approche davantage du style Gorey par le graphisme que par le propos. Il s'y donne par contre à fond dans "The Envious Siblings and other Morbid Nursery Rhymes" (traduction littérale: Les frères et sœurs envieux et autres comptines morbides, W.W Norton & Company, 2019, non traduit). Les "enfants fichus" de Gorey ne sont pas loin.

 

Des empreintes dans la neige. (c) Ed. Martin de Halleux.
 
Dans cette création en solo, Landis Blair entame son récit dès les pages de garde - les gardes arrière le clôtureront. On y voit, de dos, un homme bien équipé sortir dans la neige. Dans la partie réellement "album" de "Vers le Sud", il marche dans la neige, chapeau sur la tête, bottes aux pieds, jumelles en suspension, sac au dos et manche à air à la main. L'ambiance est hivernale, alignement de sapins et nuages bien ronds dans un ciel immense. Affairé, le randonneur va, vient, il court parfois sur la vaste étendue neigeuse. Ses empreintes creusent le blanc. Que prépare-t-il?
 
Follement expressifs, d'une incroyable beauté, les dessins répondent aux questions de façon limpide. Parfois, c'est dans le ciel que cela se passe et l'équipement du promeneur montre sa raison d'être. D'autres accessoires permettent au héros d'entamer son voyage "Vers le Sud", cette migration en une compagnie ornithologique choisie, au terme d'un rituel de bon vivant. Un départ dans la joie et un vol ultime, choisi, assumé, mêlant intimement la vie et la mort.

Âgé de quarante ans, l'artiste américain signe ici une merveilleuse fable graphique dont la philosophie s'appuie sur des éléments très concrets. On lit ses images sans aucune difficulté. Originales, surprenantes, elles disent les goûts d'un homme et sa décision une fois l'âge venu. Elles laissent aussi deviner qui est la jeune personne déboulant en fin d'histoire. Rien de morbide dans "Vers le Sud" mais la vision en images de la fin d'une vie bien remplie, dans une nature magnifiquement rendue par les dessins à la plume et par l'excellente qualité tant de l'impression que du papier choisi. Un album sensible et apaisant dont on détaille les images avec admiration.
 

Compagnons choisis et décor de rêve. (c) Ed. Martin de Halleux.

 
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Le public francophone a découvert l'illustrateur américain Landis Blair dans le roman graphique "L'accident de chasse" (scénario de David L. Carlson, traduit de l'américain par Julie Sibony, Sonatine éditions, 2020), Fauve d'or au Festival d'Angoulême 2021.

Au printemps de cette année, les enfants ont pu découvrir l'excellent album jeunesse de Landis Blair, "Le chemin des étoiles" (traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Julie Sibony, Kaléidoscope, 36 pages). Hommage évident au "Max et les maximonstres" de Maurice Sendak, il met en scène un jeune Watson en proie à des terreurs nocturnes qu'il va dominer en suivant un passionnant chemin sous les étoiles de sa couverture. 



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Une exposition de l'ensemble des originaux de "Vers le Sud" se tient jusqu'au 27 janvier 2024 à la galerie Philippe Labaume à New York. Un peu loin, mais tous les originaux de l'album et même son chemin de fer sont visibles en ligne sur le site de la galerie (ici). 

 

 

jeudi 7 décembre 2023

Marcher encore

"Comment encore marcher?" (c) Lustre.

En couverture, des cuissardes sombres et gigantesques. Un pêcheur? Un ogre? Un utilisateur des bottes de sept lieues? Peut-être. Ou peut-être pas, des orteils pointant à l'extrémité des énormes chaussures. Une silhouette esquissée et un titre, "Comment encore marcher?". En lien mais énigmatiques. Cet ouvrage poétique illustré est né des lithographies de la dessinatrice bruxelloise Lisa Sibillat sur lesquelles le dessinateur bruxellois Olivier Spinewine a posé ses textes (Lustre, 52 pages, disponible à Bruxelles chez Tropismes, Peinture Fraîche et CFC, à Paris au Monte-en-l'air).
 
Reproduites en deux pantones de tons différents, les lithographies de Lisa Sibillat alignent des silhouettes. Elles se chaussent ou sont debout quand elles ne vacillent pas. Des postures pour tenir sur leurs jambes, pour être en mouvement, pour être en vie. La question du titre surgit d'elle-même. Olivier Spinewine y répond par des textes présentant diverses occasions, apprentissage initial, vieillesse, mort, chute, nouveaux apprentissages... Des histoires de bottes qui séduisent parce que si elles naissent de situations concrètes, elles n'apportent pas la réponse réaliste que tout le monde connaît. Au contraire, elles jouent sur les sons et les sens des mots. Elles lancent des idées, surprennent et enchantent. Elles créent un mouvement qui répond à celui des dessins. Elles nous touchent aussi car elles nous tendent le miroir de ce que nous sommes. Bottes, béquilles, Hula-hoop, autant de manières de marcher encore.
 

"Comment encore marcher?" (c) Lustre.




mardi 5 décembre 2023

Etre la fille du milieu

Illustration de Larissa Viaene. (c) L'arbre de Diane.
 
Ecrire. Ecrire de la poésie. A dix-sept ans, brûler tous ses poèmes.
Ecrire autre chose? Sans doute. En silence.
Née en 1965, Catherine Barreau publiera quatre romans, la cinquantaine et la confiance venues."Quatre attentes" en 2015 (Academia), "L'escalier" en 2016, "La Confiture de morts" en 2020 (prix Rossel) et "La grande profondeur" en 2023 (Weyrich tous les trois).
 
En parallèle à cette dernière fiction en date, Catherine Barreau renoue avec la poésie dans "Tes cendres" (L'arbre de Diane, 84 pages), une suite de textes douloureux et déchirants d'une immense beauté, illustrés de quelques dessins de Larissa Viaene et proposés dans une mise en pages très graphique. La Namuroise y dit la mort du père, pendant le confinement. Elle y dit les progrès de sa maladie. Elle le dit lui, incapable de communiquer, incapable de se laisser aimer. Elle se dit elle, l'enfant du milieu, entre une sœur aînée et une sœur cadette. Celle qui ne doit pas se faire remarquer. Sa jeunesse peu radieuse.
 
Les souffrances sourdent du choix de ses mots, de leur agencement. Rapides ici, comme s'ils couraient pour arriver sur le papier, plus descriptifs là. Ils tracent une relation filiale qui s'est avérée impossible du temps du vivant du père, une incapacité à communiquer des sentiments bien présents, une enfance de frustrations et de déceptions. Se bousculent au fil des pages tant d'espoirs que seule la mort a pu transformer. A fleur d'émotion, les poèmes nous touchent profondément. Ils nous permettent de nous reconnaître ici ou là, de nous projeter, de nous consoler. L'auteure explique que l'écriture poétique lui est revenue à la mort de son père. Elle a la force que confère un élan trop longtemps retenu. "Tes cendres" signent une résurrection multiforme.







samedi 2 décembre 2023

La treizième vente aux enchères du Muz

EDIT 04-12-2023

 

La vente aux enchères 2023 du Muz a rapporté 18.240 euros. Moins que l'an dernier (lire ici), mais de quoi soutenir les activités du Musée des enfants. Plusieurs enchères remarquables, dépassant les mille euros, parmi les œuvres proposées par Claude Ponti: 1.910 euros pour "Musique", 1.210 pour "Maman regarde", 1.010 pour "Rideau de pluie", 1.200 pour "Soudain devant son miroir".

 

Les cadeaux 2023 de Bruno Heitz.

Gloups!

Le calendrier affiche aujourd'hui la date du 2 décembre. Et contrairement aux éditions précédentes (lire ici), c'est déjà à midi ce samedi que s'achève la treizième vente aux enchères du Muz, le musée des œuvres des enfants créé en 2009 par Claude Ponti, aujourd'hui dénommé La Venture - Le Muz!
 

Chaque année, Claude Ponti organise une vente aux enchères d'originaux de littérature jeunesse afin de permettre au Musée des enfants de poursuivre ses activités. Un très pratique système d'enchères automatiques apparaît sur le site (ici). Mais attention, si elles ont été ouvertes le 18 novembre, elles s'arrêteront ce samedi 2 décembre à midi pile (heure de Paris).

Cette treizième vente est permise par la générosité des 19 artistes donateurs, dont trois Belges, des habitués et quelques nouveaux, emmenés par la locomotive Claude Ponti, bien entendu.
J'ai nommé, pour cette année,

Martina Aranda, Aurélia Aurita, Jeanne Ashbe,
Armelle Benoît, Julien Béziat, Bruno Heitz,
Pénélope Jossen, Mai lan Chapiron,
Claire Lebourg, Clémentine Mélois, Alan Mets,
Dorothée de Monfreid, Yvan Pommaux, Pomme,
Grégoire Solotareff, Tardi, Eglantine Triboulet,
Anaïs Vaugelade, Marie Wabbes.

 
En détail

Pour voir le catalogue des cinquante œuvres mises aux enchères, et enchérir, c'est ici.
Chaque œuvre est photographiée et assortie de ses informations techniques, auteur, titre, lieu d'origine, date, taille, technique et niveau d'enchère.

En pratique

Le prix de l'enchère en cours s'affiche sous la miniature de l'œuvre.
On enchérit en cliquant sur le bouton "enchérir" sur chacune des œuvres.
Une fenêtre s'ouvre et demande à être complétée.
L'enchère est confirmée par mail (possibilité de l'infirmer).
Il est aussi possible de proposer une enchère maximale, le système actualisant alors l'enchère de 10 euros en 10 euros si nécessaire jusqu'au moment de l'enchère maximale déterminée.
La vente se termine le samedi 2 décembre à 12 heures précises.
Après la clôture de la vente, les enchérisseurs ayant remporté l'enchère recevront un mail indiquant la procédure pour payer et récupérer l'œuvre.

En guise de mise en bouche
Quelques-unes des œuvres offertes au Muz pour sa treizième vente aux enchères, dont quinze par Claude Ponti lui-même.
 

Anaïs Vaugelade.

Claude Ponti.

Dorothée de Monfreid.

Marie Wabbes.

Martina Aranda.

Claude Ponti.


Yvan Pommaux.

 



vendredi 1 décembre 2023

La vie comme un roman de Simone Guillissen-Hoa

Louvain-la-Neuve, en partie bâtie selon les plans de Simone Guillissen-Hoa.
(c) Jean-Dominique Burton/Prisme.
 
Louvain-la-Neuve. Tout le monde connaît ce projet fou des années 1970 de construire une ville nouvelle au milieu des champs. Qui sait toutefois qu'une de ses plus anciennes parties fut établie selon les plans de Simone Guillissen-Hoa? Une architecte belge! Une des premières femmes architectes belges même! Une architecte moderniste belge, du second modernisme exactement, dont le nom n'a guère percé, contrairement à celui de ses homologues masculins, Henry Van de Velde ou Constantin Brodzki pour ne citer qu'eux.

Le nom de Simone Guillissen-Hoa va pouvoir sortir de l'ombre grâce à la formidable biographie illustrée que lui consacre Caroline Mierop, l'ancienne directrice de l'ENSAAV La Cambre - entre autres fonctions. Tout simplement intitulée "Simone Guillissen-Hoa Architecte 1916-1996" (Prisme éditions, 232 pages), elle se lit comme un roman grâce à une écriture précise mais virevoltante. Le texte marie avec justesse et élégance éléments de vie, témoignages, écrits, engagements et réflexions. Il est ponctué de sept "portraits-souvenirs" signés Jean-Pierre Hoa, le fils de l'architecte devenu également architecte dont on découvre l'origine du prénom.

1916-1996. Ces deux dates balisent une vie qui fut extraordinaire à tous points de vue. Simone naît en effet d'un père chinois et d'une mère juive polonaise qui se sont rencontrés à Paris et se sont installés en Chine. La famille qui s'est agrandie voyage entre l'Asie et l'Europe. Après Paris et l'Angleterre, Simone viendra faire ses études d'architecture à La Cambre. Une école où étudier et établir de solides amitiés. On suit la jeune femme dans tous ses chemins, amitiés, amours, architecture, famille, engagements politique et civil, féminisme et maternité en solo. Résistante pendant la guerre, elle connaîtra un camp de concentration dont elle reviendra mais ne dira rien. En parallèle, devenue Simone Guillissen-Hoa par mariage, elle travaille, assistant un architecte ici, créant là ses propres maisons ou des bâtiments publics. Avec en constante la recherche de la lumière naturelle. Les six chapitres du livre sur l'architecte permettent de bien suivre l'évolution de ses recherches et leur aboutissement. Des éléments les plus importants à d'attachantes anecdotes.

Une des premières doubles pages. (c) Prisme éditions.

En parallèle à son sujet principal, Caroline Mierop conte cette Belgique créatrice et innovante. Que ce soit à l'école avec la fréquentation de l'école Hamaïde ou lors de rencontres amicales ou de plans conçus pour des amis, ici ou ailleurs, on perçoit l'énergie de cette jeune femme qui semblait ne jamais devoir vieillir. Les noms égrenés au fil des pages raviront les habitants du sud de Bruxelles, pour peu qu'ils aient un certain âge. C'est en effet là que sont nés plusieurs maisons ou immeubles de Simone Guillissen-Hoa, dont celui qu'elle s'est fait pour elle-même rue Langeveld à Uccle et qui existe toujours.

Les innombrables photos ponctuent les différents épisodes de cette vie incroyable, habilement mis en page et dont les textes sont présentés dans un caractère au noir affirmé qui correspond parfaitement au style moderniste de l'architecte. D'avoir rencontré Simone Guillissen-Hoa dans ces pages splendides, on se sent grandi. 
 
L'appartement de l'architecte dans l'immeuble de la rue Langeveld.
(c) ArchitectenWoning/Prisme éditions.

jeudi 30 novembre 2023

Les Pépites du Salon de Montreuil


Hier, mercredi 29 novembre, jour d'ouverture du 39e Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis a été révélé le palmarès des Pépites dont les vingt titres finalistes se trouvent ici. A le découvrir, on constate qu'un seul album jeunesse est primé, sur la production de toute une année. Pas que le roman lauréat de la Pépite d'or soit mauvais, loin de là, mais ne serait-il pas utile de porter l'attention sur davantage de livres illustrés pour lecteurs plus jeunes?

Palmarès

La Pépite d'or,

attribuée par un jury de critiques littéraires (Raphaële Botte de Télérama, Émile Bravo, auteur-illustrateur et président du CPLJ-93, Alexis Demeyer de France Inter, Charline Guerton Delieuvin de Libération, Laurence Houot de Franceinfo Culture, Laurent Marsick de RTL, Lucille Prost de la librairie Matière Grise à Montrouge, Cécile Ribault Caillol de Franceinfo et Sylvie Vassallo, directrice du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis,

va au roman "Nous traverserons des orages", d'Anne-Laure Bondoux (Gallimard Jeunesse). 

 

 

 

 

 


Les quatre autres Pépites ont été décernées par 36 jeunes lecteur·rice·s de 8 à 18 ans, choisi·e·s parmi les 800 candidatures de cette année.

Pépite livre illustré

"Des papillons dans la nuit", d'Olivier Ka et Christophe Alline (Les Grandes Personnes).

 

 

 

 

 


Pépite fiction junior

"Ottoline et le vétérinaire des monstres", de Yann Apperry et Laurent Gapaillard (PKJ).


 

 

 

 

 

Pépite bande dessinée

"Sans panique", de Coline Hégron (Delcourt).

 

 

 

 

 

 

 

Pépite fiction ados

"Oxcean", de Nicolas Michel (Talents Hauts).