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jeudi 29 juin 2023

Un quatuor féminin autour de deux disparus

(c) Librairie Tropismes.

C'est une double rencontre de primo-écrivaines, animée à deux voix, que propose la librairie Tropismes ce jeudi 29 juin à 19 heures. Nadine Eghels et Fabienne Verstraeten s'entretiendront avec Béatrice Delvaux et Sigrid Bousset à l'occasion de la parution de leurs premiers livres, respectivement "Avec Paul" et "V ou la mélancolie" (187 et 123 pages, Editions Arléa tous les deux). Si les deux ouvrages traitent d'un absent, un mari pour la première, un père pour la seconde, leur manière est radicalement différente.



Trois ans après le décès soudain de l'architecte Paul Andreu, Nadine Eghels se lance dans l'écriture du livre qui nous parvient aujourd'hui. Débutant sur le choc de sa mort, elle raconte en brefs chapitres entrecoupés de lettres adressées à des proches, leur rencontre en 1996, fulgurante, leur amour, affiché peu après, ses passions successives, l'architecture, l'écriture, la peinture. Elle nous dit la vie à ses côtés, sa vie à elle, leur vie ensemble, leurs voyages, les sorties, les repas, les amis. Se dessine entre les mots un immense amour, né de la rencontre profonde entre un homme et une femme. Les souvenirs sont innombrables, et mémorables. Au fur et à mesure qu'on chemine dans "Avec Paul", on perçoit combien le déchirement et le désarroi des premiers temps du deuil ont fait place à la lumière d'un merveilleux amour et à une vie à poursuivre.




Au départ d'une photo prise lors de la cérémonie des obsèques de son grand-père, héros de la Résistance, où elle observe la silhouette triste d'un jeune homme de vingt ans, Fabienne Verstraeten construit en petites touches le portrait de son père. De la périphérie au sud de Bruxelles à la commune de Jette, elle élabore un récit biographique en séquences cinématographiques ponctuées de flash-back. Un roman familial plutôt, avec ce qu'il comporte de fiction, mélancolique mais apaisant. "V ou la mélancolie" est un livre ambitieux sur la forme, qui charme par ses références bruxelloises ou culturelles. Une deuxième partie consigne l'atelier d'écriture auquel a pris part l'écrivaine. Elle a choisi de fouiller les destins d'Aloïs et André, ses grand-père et père, "un arbre généalogique d'ombres de branches masculines cassées".


Pour réserver, c'est ici.






vendredi 2 juin 2023

En Chine avec Wéry, avec ou sans téléphone


"Wéry"
, comme elle s'autointerpelle dans son dernier livre, l'ébouriffant et séduisant "Selfie de Chine" (Midis de la poésie éditions, 86 pages, 2022) assurément l'écrivaine belge la plus décoiffante de l'époque. Décoiffée aussi, mais ça, c'est autre chose. Bref, Isabelle Wéry est l'invitée de la dernière lecture-spectacle de l'année de la compagnie Albertine, ce lundi 5 juin en soirée au lieu habituel, la magnifique Maison Autrique à Schaerbeek. Le cycle Portées-Portraits présentera une mise en voix et en musique de son récit inspiré par les voyages qu'elle y a faits en 2017 et 2019. Six mois sur place en tout, ouverts au hasard et à l'improvisation, où chaque événement a servi de tremplin à son imagination ou a permis une expérimentation littéraire. Un livre écrit en Belgique pendant la covid et le confinement, en pyjama, tenue tout à fait autorisée le soir à Shanghai.

Que trouve-t-on dans ce "Selfie de Chine"? Un portrait formidablement enchevêtré de l'auteure et du pays. Côté pile, "Wéry" qui est partie là retrouver une amie d'enfance, écrire ce "Selfie de Chine" et "Rouge Western", son quatrième roman (sortie le 31 août aux éditions du Diable Vauvert), rencontrer des écrivains du crû, animer des ateliers littéraires avec des étudiants locaux. Côté face, "Wéry" selon les cinq sens, expériences visuelles, culinaires, musicales, sensuelles..., rencontres au night-club, au salon de massage ou au marché, apprentissage du mandarin, cette langue qui s'écrit en images.

Le selfie qui a le champ large nous présente les lieux parcourus par l'attentive voyageuse, décors d'une expérience poussée à fond. Tout du long des pages, on est en Chine, avec ses habitants, ses écrivains, ses odeurs, ses lumières, ses matins, ses soirs, ses nuits. Le tout dans une écriture dynamique, qui sonne bien à l'oreille, pleine de surprises littéraires. Ici des allitérations et des interpellations, là une lettre ou un poème, ici des nouveaux mots, là, la fameuse écriture inclusive. Isabelle Wéry secoue la langue française et cela lui fait fameusement du bien. On en redemande tant on s'y amuse. Une pagination modeste, moins de quatre-vingts pages, mais un récit tellement dense et riche qu'il en paraît au moins le double. Lecteur gagnant!

La soirée "Portées-Portraits" débutera par une rencontre avec Isabelle Wéry à 19 heures, l'occasion d'un partage avec le public sur son travail.
La lecture-spectacle musicale débutera à 20h15. Le texte sera mis en voix par Lénaïc Brulé, lu par Stéphanie Mangez et accompagné musicalement par Julien Lemonnier.
Un verre est offert par la Compagnie Albertine à la fin de la lecture, donnant l'occasion de trinquer ensemble et de se faire dédicacer un livre par l'écrivain.

Pratique
Où? Maison Autrique, chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles.
Quand? Le lundi 5 juin.
A quelle heure? La lecture-spectacle commence à 20h15. Elle est précédée d'une rencontre avec l'auteure à 19 heures.
Durée? 1 heure.
Combien? 8 euros (possibilité de visiter toute la maison et un verre offert), 5 euros pour les étudiants, gratuit pour le "jeune" de moins de 26 ans qui accompagne un adulte.
Renseignements ici.
Réservation indispensable par mail à reservations.compagniealbertine@gmail.com



Albertine à la Poissonnerie

Le temps d'une soirée, le jeudi 8 juin, la Compagnie Albertine propose un moment solidaire et littéraire autour d'un repas à la Poissonnerie, lieu associatif alternatif schaerbeekois qui ouvre ses portes tous les jeudis soir pour une table d'hôtes. Au programme, un repas et la lecture de deux nouvelles inédites, accompagnée par l'accordéon de Didier Laloy.

Pratique
Quand? Le jeudi 8 juin.
Où? La Poissonnerie, Rue du Progrès 214, 1030 Schaerbeek.
A quelle heure? Dès 20 heures.
Combien? Repas à prix libre (3 euros conseillés) et bar.
Pas de réservation.
Lecture gratuite.