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lundi 31 octobre 2022

Une très belle adaptation BD de Jean-Paul Dubois

LU & approuvé

Un père terriblement inventif. (c) Futuropolis.

Il y a près de trente ans que Jean-Paul Dubois a publié "La vie me fait peur", son dixième roman (Seuil, 1994; Points, 1996), juste avant "Kennedy et moi" qui le rendra célèbre deux ans plus tard. Il y explorait déjà nos angoisses familières, de son regard désabusé et distancié sur le monde et les rapports humains. On y suivait un anti-héros mélancolique, Paul Siegelman, entre drame et drôlerie, trentenaire à la dérive.

C'est dire si je me suis réjouie en apprenant l'adaptation en bande dessinée de "La vie me fait peur" par Didier Tronchet au récit et Christian Durieux aux dessins (Futuropolis, 80 pages). Lecture faite, j'applaudis  cette adaptation illustrée, première collaboration des deux auteurs, qui s'empare du livre de Jean-Paul Dubois sans le copier bêtement mais en le retravaillant dans l'esprit du romancier. Les pages d'ouverture sont un véritable hameçon. On voit le héros, tout doux, avec sa petite coupe de cheveux, son costume et surtout ses yeux si bleus, face à son épouse. "Quand ma femme m'a licencié de ma propre entreprise, je ne me suis pas révolté. Il devait y avoir une certaine logique là-dessous... mais laquelle?". Il se lève, nous est présenté de dos: "C'était comme l'aboutissement d'un long processus qui m'avait échappé. Mais est-ce que tout ne m'avait pas échappé depuis le début?"

L'histoire de Paul va commencer. (c) Futuropolis.

Contrairement au roman qui était un long flash-back, la bande dessinée suit l'histoire de Paul dans l'autre sens, à l'endroit. Depuis son enfance, entre un père génial inventeur de projets invendables et une mère davantage terre à terre. Avec des voyages aussi fous que foireux. Avec un drame familial caché. Avec une foi inébranlable en l'avenir qui va un jour s'écraser. "C'est ainsi que j'ai grandi... Dans cette atmosphère de cabaret entretenue par un illusionniste inconstant et sa partenaire bienveillante..."

La fin de la jeunesse de Paul est toutefois brutale. Il fuit son père veuf loin, très loin, teste la vie, les métiers, les occupations. Plus de sept ans se passent avant qu'il ne comprenne que son fou de père lui manque. La vie va leur réserver un miracle. Un miracle qui va toutefois à nouveau séparer père et fils avant de les réunir définitivement, apaisés, donnant toute sa force au titre "La vie me fait peur". Texte sobre et précis et dessins tout en douceur portent merveilleusement le destin de cet homme, témoin de sa vie jusqu'au jour où il décida d'en être l'acteur.

Pour feuilleter en ligne le début de "La vie me fait peur", c'est ici.






jeudi 27 octobre 2022

Le Grand prix du roman de l'Académie française couronne l'Italo-Suisse Giuliano da Empoli

Giuliano da Empoli. (c) DR.

Dégainant la première, une semaine avant le Goncourt qui en a fait un de ses quatre finalistes, l'Académie française a décerné ce jeudi 27 octobre son Grand Prix du roman (10.000 euros) à l'Italo-Suisse Giuliano da Empoli pour son roman sorti au printemps "Le Mage du Kremlin" (Gallimard, 288 pages). Son premier roman après plusieurs essais et son premier livre chez Gallimard. Le lauréat a été choisi au premier tour de scrutin, par neuf voix contre cinq à Jean Michelin ("Ceux qui restent", Héloïse d'Ormesson) et trois à Pascale Robert-Diard ("La Petite Menteuse", L'Iconoclaste). Un choix littéraire et politique.

Le "mage du Kremlin" est Vadim Baranov. Il fut metteur en scène puis producteur d'émissions de télé-réalité avant de devenir l'éminence grise de Poutine, dit le Tsar. L'homme énigmatique démissionne un jour de son poste de conseiller politique. Ce qui fait jaser. Où est le faux, où est le vrai? Une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre. Le roman plonge ses lecteurs au cœur du pouvoir russe, où, on le sait, courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Que fait là Vadim? Personnage important du régime, il sait qu'il doit accomplir et faire accomplir les souhaits du Tsar. Sauf que Vadim n'a pas l'ambition des autres et qu'il souhaite s'en sortir.

Le livre passe en revue les grands événements de la Russie contemporaine, guerre en Tchétchénie, crise ukrainienne, Jeux olympiques de Sotchi. Il dévoile les dessous de l'ère Poutine et offre une réflexion sur le pouvoir. Il faut savoir que Giuliano da Empoli a terminé son roman en janvier 2021, un an avant l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe. Ce qui ne fait pas de lui un visionnaire, mais révèle plutôt sa fine connaissance des affaires russes. Agé de 49 ans, il est conseiller politique italo-suisse, président du think tank italien Volta et auteur d'essais remarqués.

Pour lire en ligne le début du roman "Le mage du Kremlin", c'est ici.


Le prix Décembre 2022 à Lola Lafon

Lola Lafon. (c) Jean-Luc Bertini - Pasco.

Superbe choix que celui du jury du prix Décembre (15.000 euros) ce 26 octobre que de récompenser Lola Lafon pour son récit "Quand tu écouteras cette chanson" (Stock, 180 pages). Le prix lui est allé au deuxième tour de scrutin, par cinq voix contre quatre au premier roman de Corentin Durand, "L'Inclinaison" (Gallimard) - la troisième sélection mentionnait aussi "Vivre vite" de Brigitte Giraud (Flammarion). Un livre où elle raconte sa nuit au musée Anne Frank à Amsterdam, l'an dernier en août. Au musée et dans l'Annexe, là où vécut la famille juive avant d'être déportée. Un livre qui s'est un jour, ou plutôt une nuit, imposé à elle. Elle devait l'écrire.

Pour cela, il lui fallait se rendre au musée et convaincre le conservateur de l'intérêt de sa démarche. Tout cela, elle le partage avec le lecteur, en petites phrases simples, sans pathos, l'invitant dans son expérience.

Un livre qui lui a permis de faire des découvertes sur la jeune fille, devenue au fil du temps une icône presque robotisée alors qu'elle était un être humain, de sang, d'émotions, de sentiments, de rêves et d'espoirs. Un livre où Lola Lafon rend à Anne Frank son humanité et montre combien la collégienne était douée pour la littérature. Une rencontre avec une jeune fille morte avec sa famille, tuée par la barbarie nazie, qui lui a aussi permis de retrouver l'histoire de sa propre famille, juive elle aussi, massacrée durant la guerre elle aussi, mais dont le destin avait été occulté jusque-là et, ce chemin parcouru, de mieux se connaître elle-même. Un livre bouleversant et lumineux.
"Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n’en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment.

Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre?

Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l'imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J'imaginais la nuit propice à accueillir l'absence d’Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s'est habitée, éclairée de reflets; au cœur de l'Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver."
Lola Lafon

Pour lire en ligne, et il faut le faire tant c'est beau, le début de "Quand tu écouteras cette chanson", c'est ici.




mercredi 26 octobre 2022

Le prix Rossel 2022 va à Stéphane Lambert



Stéphane Lambert. (c) Arléa.


Ils étaient cinq finalistes au prix Rossel 2022 (lire ici). Le jury a tranché ce mercredi 26 octobre. C'est Stéphane Lambert qui est le lauréat du 79e prix Victor Rossel 2022, pour son très beau récit "L'apocalypse heureuse" paru en début d'année (Arléa), dont j'avais dit ici tout le bien que j'en pensais à l'époque, et que j'en pense toujours. Préféré aux quatre dames, Charlotte Bourlard, Eva Kavian, Dominique Célis, Veronica Mabardi, Stéphane Lambert l'a emporté au dernier tour de scrutin par six voix contre trois au premier roman de Dominique Célis. Une édition Rossel gagnante pour celui qui en avait été le finaliste malheureux à deux reprises.

Par ailleurs, le prix Rossel de la bande dessinée a été décerné au Belge néerlandophone Joris Mertens, pour "Nettoyage à sec" (traduit du néerlandais (Belgique) par Maurice Lomré, à qui le lauréat a rendu hommage, l'école des loisirs, Rue de Sèvres, 152 pages). Quant au Grand prix Victor Rossel de la bande dessinée, couronnant chaque année une autrice ou un auteur dont l'œuvre a contribué à l'évolution de l'écriture de la bande dessinée, il a été attribué à l'unanimité à Florence Cestac, "héritière rebelle de Franquin". Très émue lors de la cérémonie officielle, elle a dédié son prix à son ami Jean Teulé, l'écrivain français décédé le 18 octobre dernier.

Palmarès du prix Rossel

2021 Philippe Marczewski, "Un corps tropical" (Inculte, lire ici)
2020 Catherine Barreau, "La confiture de morts" (Weyrich)
2019 Vinciane Moeschler, "Trois incendies" (Stock, lire ici)
2018 Adeline Dieudonné pour "La vraie vie" (L'Iconoclaste, lire ici
2017 Laurent Demoulin, "Robinson" (Gallimard, lire ici)
2016 Hubert Antoine, "Danse de la vie brève" (Verticales, lire ici)
2015 Eugène Savitzkaya, "Fraudeur" (Minuit)
2014 Hedwige Jeanmart, "Blanès" (Gallimard, lire ici)

2013  Alain Berenboom, "Monsieur Optimiste" (Genèse Édition)
2012 Patrick Declerck, "Démons me turlupinant" (Gallimard)
2011 Geneviève Damas, "Si tu passes la rivière" (Luce Wilquin)
2010 Caroline De Mulder, "Ego Tango" (Champ Vallon)
2009 Serge Delaive, "Argentine" (La Différence)
2008 Bernard Quiriny, "Contes carnivores" (Seuil)
2007 Diane Meur, "Les Vivants et les Ombres" (Sabine Wespieser)
2006 Guy Goffette, "Une enfance lingère" (Gallimard)
2005 Patrick Delperdange, "Chants des gorges" (Sabine Wespieser)
2004 Isabelle Spaak, "Ça ne se fait pas" (Equateurs)

2003 Ariane Le Fort, "Beau-fils" (Seuil)
2002 Xavier Deutsch, "La Belle Étoile" (Le Castor Astral)
2001 Thomas Gunzig, "Mort d'un parfait bilingue" (Au Diable Vauvert)
2000 Laurent de Graeve, "Le Mauvais Genre" (Editions du Rocher)
1999 Daniel De Bruycker, "Silex. La tombe du chasseur" (Actes Sud)
1998 François Emmanuel, "La Passion Savinsen" (Stock)
1997 Henry Bauchau, "Antigone" (Actes Sud); Jean-Philippe Toussaint, "La Télévision" (Minuit)
1996 Caroline Lamarche, "Le Jour du chien" (Minuit)
1995 Patrick Roegiers, "Hémisphère nord" (Seuil)
1994 Alain Bosquet de Thoran, "La Petite Place à côté du théâtre"

1993 Nicole Malinconi, "Nous deux"
1992 Jean-Luc Outers, "Corps de métier"
1991 Anne François, "Nu-Tête"
1990 Philippe Blasband, "De cendres et de fumées"
1989 Jean Claude Bologne, "La Faute des femmes"
1988 Michel Lambert, "Une vie d'oiseau"
1987 René Swennen, "Les Trois Frères"
1986 Jean-Claude Pirotte, "Un été dans la combe"
1985 Thierry Haumont, "Le Conservateur des ombres"
1984 Jean-Pierre Hubin, "En lisière"

1983 Guy Vaes, "L'Envers"
1982 Raymond Ceuppens, "L'Été pourri"
1981 François Weyergans, "Macaire le Copte"
1980 Jacques Crickillon, "Supra-Coronada"
1979 Jean Muno, "Histoires singulières"
1978 Gaston Compère, "Portrait d'un roi dépossédé"
1977 Vera Feyder, "La Derelitta"
1976 Gabriel Deblander, "L'Oiseau sous la chemise"
1975 Sophie Deroisin, "Les Dames"
1974 André-Marcel Adamek, "Le Fusil à pétales"

1973 Georges Thinès, "Le Tramway des officiers"
1972 Irène Stecyk, "Une petite femme aux yeux bleus"
1971 Renée Brock, "L'Étranger intime"
1970 Pierre Mertens, "L'Inde ou l'Amérique"
1969 Franz Weyergans, "L'Opération"
1968 Charles Paron, "Les vagues peuvent mourir"
1967 Marie Denis, "L'Odeur du père"
1966 Eugénie De Keyser, "La Surface de l'eau"
1965 Jacques Henrard, "L'Écluse de novembre"
1964 Louis Dubrau, "A la poursuite de Sandra"

1963 Charles Bertin, "Le Bel Âge"
1962 Maud Frère, "Les Jumeaux millénaires"
1961 David Scheinert, "Le Flamand aux longues oreilles"
1960 Victor Misrahi, "Les Routes du Nord"
1959 Jacqueline Harpman, "Brève Arcadie"
1958 Stéphane Jourat, "Entends, ma chère, entends"
1957 Edmond Kinds, "Les Ornières de l'été"
1956 Stanislas d'Otremont, "L'Amour déraisonnable"
1955 Lucien Marchal, "La Chute du grand Chimu"
1954 Jacqueline de Boulle, "Le Desperado"

1953 Paul-Aloïse De Bock, "Terres basses"
1952 Albert Ayguesparse, "Notre ombre nous précède"
1951 Daniel Gillès, "Mort la douce"
1950 André Villers, "La Griffe du léopard"
1949 Jean Welle, "Le bonheur est pour demain"
1948 Nelly Kristink, "Le Renard à l'anneau d'or"
1947 Maurice Carême, "Contes pour Caprine"
1946 Max Defleur, "Le Ranchaud"
1939 Madeleine Ley, "Le Grand Feu"
1938 Marguerite Guyaux, "Bollèche"





mardi 25 octobre 2022

Nathacha Appanah reçoit le Prix de la langue française 2022

Nathacha Appanah. (c) Catherine Hélie/Gallimard.

S'il y a bien un prix qui m'enchante à chaque nouvelle attribution, c'est le Prix de la langue française. Autant pour son intitulé cher à mon cœur que pour ses lauréats, choisis pour être une "personnalité du monde littéraire, artistique ou scientifique dont l'œuvre contribue de façon importante à illustrer la qualité et la beauté de la langue française". La distinction, dotée de 10.000 euros, a été créée en 1986 par la ville de Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et y est officiellement remise durant la Foire du livre de novembre.

Jury: Laure Adler, Tahar Ben Jelloun, Éric Fottorino, Franz-Olivier Giesbert, Paula Jacques, Dany Laferrière, Alain Mabanckou, Éric Neuhoff, Jean- Noël Pancrazi, Danièle Sallenave.

Le choix de Nathacha Appanah pour le cru 2022 me remplit d'autant plus de joie que la romancière mauricienne de 49 ans a été primée pour l'ensemble de son œuvre. Le prix lui sera remis lors de de l'inauguration de la 40e foire du livre de Brive, le vendredi 4 novembre. 


Le dernier roman en date de Nathacha Appanah, son dixième, "Rien ne t'appartient" (Gallimard, août 2021, 160 pages) réjouit par sa langue lyrique et son rythme presque musical. On suit Tara, très éprouvée par son veuvage mais à l'aube d'une nouvelle vie. Sa vie. Celle qu'on a voulu lui ôter jadis mais qu'elle est, cette fois, résolue à vivre comme elle le veut. La petite fille qu'elle a été, Vijaya, va arriver à passer outre les drames qu'elle a endurés dans son enfance. Une enfance meurtrie dont une petite braise n'a pas été éteinte. Dans une écriture prenante, au plus près des sensations, ciselée et impitoyable, un magnifique roman sur la trop difficile condition des femmes. 

Pour lire en ligne le début de "Rien ne t'appartient", c'est ici.



Les lauréats précédents

2021 Pierre Bergounioux
2020 annulé
2019 Louis-Philippe Dalembert
2018 Pierre Guyotat (lire ici)
2017 Jean-Luc Coatalem
2016 Philippe Forest
2015 Mona Ozouf
2014 Hélène Cixous
2013 Jean Rolin
2012 Vassilis Alexakis
2011 Emmanuel Carrère
2010 Alain Veinstein
2009 Jean-Paul Kauffmann
2008 Annie Ernaux
2007 Pierre Assouline
2006 Christiane Singer
2005 Jean-Pierre de Beaumarchais
2004 Gilles Lapouge
2003 Dominique de Villepin
2002 Michel Chaillou
2001 Philippe Beaussant
2000 Bernard Pivot
1999 Jacques Chessex
1998 Marcel Schneider
1997 Francois Weyergans
1996 René de Obaldia
1995 non remis
1994 Hector Bianciotti
1993 Alain Rey
1992 Alain Bosquet
1991 Pascal Quignard
1990 Yves Berger
1989 Michel Jobert
1988 André Lichnerowicz
1987 Jacqueline de Romilly
1986 Jean Tardieu




Les quatre finalistes du prix Goncourt 2022

Les quatre jurés Goncourt à Beyrouth.

C'est à nouveau à Beyrouth, où se tient jusqu'au 30 octobre la première édition du festival Beyrouth Livres, plus précisément depuis la prestigieuse ambassade de France au Liban, et pile dix ans après son premier déplacement au Liban, que le jury du prix Goncourt a révélé sa troisième sélection de romans, la dernière avant l'attribution du prix le jeudi 3 novembre à 13 heures au restaurant parisien Drouant. Les quatre finalistes, deux hommes et deux femmes, sont: 
  • Giuliano da Empoli, "Le Mage du Kremlin" (Gallimard)
  • Brigitte Giraud, "Vivre vite" (Flammarion)
  • Cloé Korman, "Les Presque Sœurs" (Seuil)
  • Makenzy Orcel, "Une somme humaine" (Rivages)
Avaient fait le voyage depuis la France, le président Didier Decoin, le secrétaire Philippe Claudel, le secrétaire et deux jurées, Camille Laurens et Paule Constant. Soit quatre des dix jurés. Quatre autres, Eric-Emmanuel Schmitt, Pascal Bruckner et Pierre Assouline et Tahar Ben Jelloun, ont préféré ne pas se rendre à Beyrouth cette semaine, "en raison de la situation sécuritaire dans le pays" ou "pour des raisons personnelles". Françoise Chandernagor et Patrick Rambaud avaient également décliné l'invitation du festival. "Mais toute l'Académie est moralement présente ici, le choix s'est fait en visio avec tous", a précisé Philippe Claudel.


Contrairement à ce que proclame France Inter depuis ce midi, il ne s'agit pas du premier déplacement du jury Goncourt pour annoncer la troisième sélection du prix. Les jurés étaient déjà allés à Beyrouth en 2012, en soutien au peuple libanais, en en 2015, à Tunis en soutien au peuple tunisien après les attentats. Sans oublier les annonces depuis Brive de temps en temps.



samedi 22 octobre 2022

Pas de candidat russe au prix Astrid Lindgren 2023



Ce 21 octobre, à la même date que les deux années précédentes, lors de la Foire du livre de Francfort, le prix Astrid Lindgren (ALMA, Astrid Lindgren Memorial Award, 5 millions de couronnes suédoises, 462.000 euros) a dévoilé les noms des 251 candidats retenus pour l'édition 2023, auteurs, illustrateurs ou organismes de promotion de la lecture et de la littérature de jeunesse. 251 candidatures en provenance de 64 pays, contre 282 l'an dernier, lire ici, sans les Russes cette fois. Cinq candidats belges figurent dans la liste, Anne Brouillard, Carll Cneut, Gerda Dendooven, Anne Herbauts, Klaas Verplancke. Verdict le mardi 7 mars 2023 où on saura qui succédera à l'auteure-illustratrice suédoise Eva Lindström, lauréate 2022 (lire ici). 

Stabilité des candidats français, Gilles Bachelet, Marc Boutavant, Claude Ponti Timothée de Fombelle, Bernard Friot, François Place auxquels s'ajoute Isabelle Arsenault, étiquetée l'an dernier Canadienne. 

Dans le reste du monde, on trouve beaucoup de noms qui font chaud au cœur, qu'ils soient nouveaux ou habitués de cette liste, l'Autrichienne Lisbeth Zwerger, le Brésilien Roger Mello, le Canadien Stéphane Poulin,  le Canado-Américain Jon Klassen, le Congo-Britannique Dominique Mwankumi, les Ivoiriennes Marguerite Abouet et Véronique Tadjo, la Tchèque Kveta Pacovska, le Danois Kim Fupz Aakeson,  les Allemands Nadia Budde, Nikolaus Heidelbach et l'International Youth Library, l'organisation italienne Silent Books de Lampedusa, l'Italo-Française Beatrice Alemagna, les Hollandais Marit Törnqvist (pour la 14e fois) et Thé Tjong-Khing, les Norvégiens Stian Hole et Øyvind Torseter, le Polonais Józef Wilkoń, le Portugais Bernardo P. Carvalho, les Suédois Anna Höglund, Pija Lindenbaum, Anna-Clara Tidholm, Anna-Clara Tidholm, Jakob Wegelius, la Suissesse Catherine Louis, les Britanniques Allan Ahlberg, Quentin Blake, Julia Donaldson, Michael Rosen, ainsi que les Américains Maira Kalman et Mo Willems.


Liste complète
Avec le domaine du candidat, selon l'ALMA, et ici avec éventuellement les sites internet.
On note le retour de l'Afghanistan, l'apparition de la Côte d'Ivoire, des Iles Féroé et de la Nouvelle-Zélande mais la disparition de la Russie, du Cameroun, de la Croatie, de l'Egypte, du Groenland, de l'Inde, d'Israël, des Philippines et du Soudan.
Répartition par genre, sachant qu'il peut y avoir cumul entre auteur ou illustrateur et promotion de la lecture et de la littérature de jeunesse: 113 auteurs, 50 illustrateurs, 46 auteurs-illustrateurs, 54 organismes de promotion.


Afghanistan
Sayyed Nader Musavi, organisation

Argentine
María Teresa Andruetto, auteur/promotion de la lecture
Argentine Association of Children's and Young Adult Literature (ALIJA), organisation
CEDILIJ, organisation
Andrea Ferrari, auteur
Jorge Luján, auteur
Sandra Siemens, auteur

Australie
Ursula Dubosarsky, auteur
Susanne Gervay, auteur
Indigenous Literacy Foundation, organisation
Alison Lester, auteur/illustrateur

Autriche
Renate Welsh-Rabady, auteur/illustrateur
Lisbeth Zwerger, illustrateur
Linda Wolfsgruber, illustrateur

Azerbaïdjan
Sevinj Nuruqizi, auteur
Raziya Ragim-zade, auteur

Belgique
Anne Brouillard, auteur
Carll Cneut, illustrateur
Gerda Dendooven, auteur/illustrateur
Anne Herbauts, illustrateur
Klaas Verplancke, auteur/illustrateur

Bosnie Herzégovine
Bisera Alikadić, auteur
Šimo Ešic, auteur
Elmira Mekić, auteur
Ranko Risojević, auteur

Brésil
Roger Mello, auteur/illustrateur

Bulgarie
Stella Dreis, auteur/illustrateur
Iassen Ghiuselev, illustrateur
Julia Spiridonova, auteur

Canada
Deborah Ellis, auteur
Robert Munsch, auteur/promotion de la lecture/storytelling
Stéphane Poulin, illustrateur
Eric Walters, auteur

Canada/Iran
Nahid Kazemi, illustrateur

Canada/Etats-Unis d'Amérique
Zetta Elliott, auteur/illustrateur
Jon Klassen, auteur/illustrateur

Chili
María José Ferrada, auteur

Chine
Gerelchimeg Blackcrane, auteur
Dandangzhe Foundation, organisation
Huang Beijia, auteur
Qin Wenjun, auteur
Xiong Liang, auteur/illustrateur
Yu Dawu, illustrateur
Zhang Zhilu, auteur

Colombie
Biblioburro (Luis Sorrano), organisation
Bibliotecas Rurales Itinerantes, organisation
Ivar Da Coll, illustrateur
Proyecto Gulliver, organisation
Yolanda Reyes, auteur

République démocratique du Congo/Royaume-Uni
Dominique Mwankumi, auteur/illustrateur

Côte d'Ivoire
Marguerite Abouet, auteur
Véronique Tadjo, auteur/illustrateur

Chypre
Sandra Eleftheriou, illustrateur
Elli Peonidou, auteur

République tchèque
Květa Pacovská, illustrateur

Danemark
Kim Fupz Aakeson, auteur
Bibliotekernes Sprogspor, organisation
Otto Dickmeiss, illustrateur
Cecilie Eken, auteur
Marianne Iben Hansen, auteur
Dorte Karrebæk, illustrateur

République dominicaine
Julia Álvarez, auteur/storytelling

Estonie
Marja-Liisa Plats, illustrateur
Leelo Tungal, auteur

Iles Féroé
Bárður Oskarsson, auteur/illustrateur

Finlande
Linda Bondestam, auteur/illustrateur
Jenny Lucander, illustrateur
Marika Maijala, auteur/illustrateur
Sanna Mander, illustrateur
Irmelin Sandman Lilius, auteur/illustrateur
Salla Savolainen, illustrateur
Salla Simukka, auteur
Maria Turtschaninoff, auteur

France
Isabelle Arsenault, auteur/illustrateur
Gaël Aymon, auteur
Gilles Bachelet, illustrateur
Marc Boutavant, illustrateur
Timothée de Fombelle, auteur
Bernard Friot, auteur
Michèle Petit, promotion de la lecture
Francois Place, auteur/illustrateur
Claude Ponti, auteur

Géorgie
Giorgi Jincharadze, illustrateur
Irma Malatsidze, auteur/illustrateur/promotion de la lecture
Nikozi Saint Alexander Okropiridze Art School, organisation

Allemagne
Kirsten Boie, auteur
Nadia Budde, illustrateur
Nikolaus Heidelbach, illustrateur
Internationale Jugendbibliothek München, organisation
Labor Ateliergemeinschaft, organisation
Jens Rassmus, auteur/illustrateur
Andreas Steinhöfel, auteur
Mehrdad Zaeri, auteur/illustrateur

Grèce
Diavazontas Megalono, organisation
Manos Kontoleon, auteur
Vassilis Papatheodorou, auteur/promotion de la lecture
Antonis Papatheodoulou, auteur
Loty Petrovits-Andrutsopulou, auteur

Hongrie
Judit Berg, auteur
Tibor Kárpáti, illustrateur

Islande
Gunnar Helgason, auteur/promotion de la lecture
Brian Pilkington, illustrateur

Indonésie
Kelompok Pencinta Bacaan Anak (KPBA), organisation

Iran
Ahmad Akbarpour, auteur
Feraidoon Amoozadekhalili, auteur
Noushafarin Ansari, promotion de la lecture
Reza Dalvand, auteur/illustrateur
Farhad Hassanzadeh Kamalabadi, auteur
Jamshid Khanian, auteur
Houshang Moradi Kermani, auteur
Read With Me, organisation
Mohammad Reza Shams, auteur
Ali Asghar Seidabadi, promotion de la lecture
Hamid Reza Shahabadi, auteur/promotion de la lecture

Irlande
Marie Louise Fitzpatrick, auteur/illustrateur
Jane Mitchell, auteur
Áine Ní Ghlinn, auteur

Italie
Chiara Carminati, auteur
Museo della gente della Val Resia, organisation
Luigia Negro & Sandro Quaglia, storytelling
Roberto Piumini, auteur
Silent Books Lampedusa, organisation

Italie/France
Beatrice Alemagna, illustrateur

Japon
Rumiko Takahashi, auteur/illustrateur
Seizo Tashima, illustrateur
Tokyo Children's Library, organisation

Jordanie
Taghreed Najjar, auteur

Corée
Korean Children's Book Association, organisation
Lee Sang-kyo, auteur
Lee Young-kyoung, illustrateur

Lettonie
Anete Melece, illustrateur
Gita Treice, illustrateur

Liban/Belgique
Fatima Sharafeddine, auteur

Lituanie
Kęstutis Kasparavičius, auteur/illustrateur

Mexique
María Baranda, auteur
Daniel Goldin, promotion de la lecture
Verónica Murguía, auteur

Moldavie
Ion Creanga National Children's Library, organisation

Mongolie
Turmunkh Batbayar, illustrateur
Sundui Oyunbadam, auteur

Pays-Bas
De Schrijverscentrale, organisation
Tonke Dragt, auteur/illustrateur
Thé Tjong-Khing, auteur/illustrateur

Pays-Bas/Suède
Marit Törnqvist, illustrateur

Nouvelle-Zélande
Gavin Bishop, auteur/illustrateur

Nicaragua
Libros para Niños, organisation

Nicaragua/Germany
German Nicaraguan Library & the Bibliobús Bertolt Brecht, organisation

Nigeria/Royaume-Uni
Atinuke, auteur/storytelling

Norvège
Gro Dahle, auteur
Anna Fiske, auteur/illustrateur
Ante Mikkel Gaup, storytelling
Stian Hole, auteur/illustrateur
Leser søker bok, organisation
Gry Moursund, auteur/illustrateur
Svein Nyhus, auteur/illustrateur
Bjørn F. Rørvik, auteur
Sommerles National Reading Campaign, organisation
Arne Svingen, auteur/promotion de la lecture
Øyvind Torseter, illustrateur
Trøndelag County Library, organisation
Uprisen, organisation

Pakistan
Alif Laila Book Bus Society (ALBBS), organisation

Palestine
Sonia Nimr, auteur/storytelling

Pologne
Iwona Chmielewska, illustrateur
Joanna Jagiełło, auteur
Daniel de Latour, illustrateur
Małgorzata Karolina Piekarska, auteur
Marcin Szczygielski, auteur
Wojciech Widłak, auteur/promotion de la lecture
Józef Wilkoń, auteur/illustrateur/promotion de la lecture

Portugal
Bernardo P. Carvalho, auteur/illustrateur
Cristina Carvalho, auteur
António Jorge Gonçalves, illustrateur
André Letria, illustrateur
Isabel Martins, auteur
Catarina Sobral, illustrateur

Roumanie
Andrea Kürti, illustrateur
Anamaria Smigelschi, auteur/illustrateur
Done Stan, illustrateur

Serbie
Olivera Jelkić, auteur/promotion de la lecture/storytelling
Jasminka Petrović, auteur
Ljubivoje Ršumović, auteur

Slovénie
Ismet Bekrić, auteur
Miroslav Košuta, auteur
Andrej Rozman, auteur
Valerija Skrinjar-Tvrz, auteur
Huiqin Wang, illustrateur
Ana Zavadlav, illustrateur

Afrique du Sud
Niki Daly, auteur/illustrateur
Gcina Mhlope, promotion de la lecture/storytelling

Afrique du Sud/Canada
Kagiso Lesego Molope, auteur

Espagne
Elena Odriozola, illustrateur
Jordi Sierra i Fabra, auteur

Suède
Anna Höglund, auteur/illustrateur
Jenny Jägerfeld, auteur
Pija Lindenbaum, auteur
Läsrörelsen, organisation
Frida Nilsson, auteur
Sven Nordqvist, auteur/illustrateur
Anna-Clara Tidholm, auteur/illustrateur
Cecilia Torudd,auteur/illustrateur
Jakob Wegelius, auteur/illustrateur
Jujja Wieslander, auteur
Monica Zak, auteur/illustrateur/promotion de la lecture

Suisse
Franz Hohler, auteur
Doris Lecher, illustrateur
Catherine Louis, illustrateur
Carlo Meier, auteur

Thaïlande
Cheewan Wisasa, auteur

Turquie
Uğur Altun, illustrateur
Aslı Der, auteur
Ayse Inan, illustrateur
Şiirsel Taş, auteur
Deniz Üçbaşaran, illustrateur
Mavisel Yener, auteur

Ukraine
Oleksandr (Sashko) Dermanskyi, auteur

Royaume-Uni
Allan Ahlberg, auteur
Malorie Blackman, auteur
Quentin Blake, auteur/illustrateur
Bookmark Reading Charity, organisation
Centre for Literacy in Primary Education, organisation
Aidan Chambers, auteur/promotion de la lecture
Juno Dawson, auteur
Julia Donaldson, auteur
Daniel Hahn, auteur
Margaret Jones, illustrateur
Patrice Lawrence, auteur
Elle McNicoll, auteur
Mo O'Hara, auteur
Michael Rosen, auteur/promotion de la lecture/storytelling
Katherine Rundell, auteur
Verna Wilkins, auteur

Royaume-Uni/Australie
Morris Gleitzman, auteur

Royaume-Uni/Afrique du Sud
Beverley Naidoo, auteur

Etats-Unis
Elisabeth Acevedo, auteur/storytelling
Laurie Halse Anderson, auteur
R. Gregory Christie, illustrateur
Kate DiCamillo, auteur
Dolly Parton's Imagination Library, organisation
Maira Kalman, auteur/illustrateur
Stephen Krashen, promotion de la lecture
Malinda Lo, auteur
Margaret Read MacDonald, auteur/storytelling
Kadir Nelson, auteur/illustrateur
Jason Reynolds, auteur
Carole Boston Weatherford, auteur
Mo Willems, auteur/illustrateur

Etats-Unis/Iran
Rashin Kheiriyeh, auteur/illustrateur

Zambie
Lubuto Library Partners, organisation

Zimbabwe
Ken Wilson-Max, illustrateur


Une vidéo pour terminer





jeudi 20 octobre 2022

Isabelle Simler remporte le Grand prix de l'Illustration jeunesse 2022 à Moulins



Décerné annuellement depuis 2008 à Moulins (Allier), le Grand prix de l'illustration jeunesse  récompense un illustrateur ou une illustratrice pour un album jeunesse. Le plus souvent une illustratrice, à voir le palmarès. Cette année, 70 ouvrages ont été proposés à l'estimée récompense, plus que l'an dernier mais moins qu'avant le covid. Le comité de présélection en a retenu 18. A l'issue de trois tours de scrutin, le jury a finalement désigné  Isabelle Simler comme lauréate 2022 pour son album "Les idées sont de drôles de bestioles" (Éditions Courtes et longues, août 2021), qui lui a été inspiré par des rencontres scolaires.

Selon le jury, l'album lauréat est un ouvrage conceptuel qui fait bouger les lignes de la littérature jeunesse. Le livre interroge: "Mais comment viennent les idées?", "Est-ce que tu n'es jamais à court d'idées?", "C'est quoi une idée?" En spectateur discret, le lecteur suit le fil d'une pensée... Un sujet original au traitement graphique atypique.
Diplômée des Arts décoratifs de Strasbourg, la lauréate 2022 est à la fois auteure et illustratrice. Edités principalement aux Editions Courtes et Longues, mais aussi chez Nathan et à La Martinière Jeunesse, ses ouvrages sont traduits dans plus d'une dizaine de langues.
Dans l'album primé, "Les idées sont de drôles de bestioles", Isabelle Simler prend ses crayons de couleurs pour illustrer, à sa manière, et expliquer aux enfants les chemins que prennent nos pensées. En créant des analogies avec des animaux familiers, elle invente un univers où les idées vivent et évoluent sous nos yeux. Poisson d'argent, silhouette de gazelle élancée ou lièvre prêt à bondir, les idées s'échappent comme des anguilles, émergent comme des têtards, surgissent la nuit comme la biche puis se volatilisent dans la nature. Le narrateur/lecteur suit ainsi le fil de la pensée en train de se faire et décrit la naissance d'une idée. Entre le monde intérieur et l'extérieur, l'idée se balade, joue, se perd et reparaît au moment où l'on s'y attend le moins. Elle connecte le narrateur à son environnement mais peut aussi l'emmener dans un univers fantaisiste et inventé. 

Quelques pages de l'album élu. (c) Editions Courtes et Longues.

Rappelons qu'Isabelle Simler avait figuré en 2017 dans la liste des "Best Illustrated Children's Books" du New York Times (lire ici).




Deux autres albums ont été remarqués par le jury du Grand prix de l'illustration: "Petites nouvelles de la révolution", d'Alex Cousseau et Henri Meunier (Sarbacane) et "Le phare", de Guridi (Petit Poulpe).


Les lauréats précédents du Grand prix
  • 2021 Joanna Concejo pour "Sénégal" (L'atelier du poisson soluble)
  • 2020 Loren Capelli pour "Cap !" (Editions Courtes et longues)
  • 2019 Rebecca Dautremer pour "Les riches heures de Jacominus Gainsborough" (Sarbacane, lire ici)
  • 2018 Pauline Kalioujny pour "Promenons-nous dans les bois" (lire ici)
  • 2017 Beatrice Alemagna pour "Un grand jour de rien" (lire ici)
  • 2016 Emmanuelle Houdart pour "Ma mère" (lire ici)
  • 2015 Michel Galvin (lire ici)
  • 2014 Delphine Jacquot (lire ici)
  • 2013 May Angeli (lire ici)
  • 2012 Jean-François Martin
  • 2011 Zaü
  • 2010 Régis Lejonc
  • 2009 Anne Herbauts
  • 2008 Juliette Binet



mercredi 19 octobre 2022

Les deuxièmes sélections des prix littéraires


Effet entonnoir à l'heure où les grands prix littéraires français ont fait connaître leurs deuxièmes sélections (sachant que le Wepler ne sélectionne qu'une fois). Qui reste-t-il des premières sélections (lire ici)? Pas grand-monde. Seuls neuf livres apparaissent encore à deux ou trois places - ce qui n'augure rien de la suite.
Cinq triplés:
  • Claudie Hunzinger dont "Un chien à ma table" (Grasset) reste présent au Renaudot, au Femina et au Médicis.
  • Monica Sabolo ne change rien par rapport au premier tour car "La vie clandestine" (Gallimard) figure toujours au Goncourt, au Renaudot et au Médicis.
  • Brigitte Giraud fait pareil:  "Vivre vite" (Flammarion) reste au Décembre, au Goncourt et au Femina.
  • Giuliano da Empoli aussi: "Le Mage du Kremlin" (Gallimard) apparaît toujours à l'Académie, au  Goncourt, à l'Interallié.
  • Pascale Robert-Diard encore: "La Petite menteuse" (L'Iconoclaste): Académie, Goncourt, Interallié.

Quatre doublés:
  • Emma Becker, "L'inconduite" (Albin Michel): Décembre, Flore (et Interallié).
  • Nathan Devers, "Les Liens artificiels" (Albin Michel): Goncourt, Renaudot.
  • Sybille Grimbert, "Le dernier des siens" (Anne Carrière): Renaudot, Femina.
  • Grégoire Bouillier, dont la brique "Le cœur ne cède pas" (Flammarion) est encore en lice au Goncourt et au Femina

    Et toujours la Belge Eva Kavian dont "L'engravement" (Editions La Contre Allée) est retenu au prix Wepler.

    Pour ceux que cela intéresse, voici les deuxièmes sélections des dix prix in extenso. C'est un peu moins long mais toujours fastidieux, je suis d'accord.

    Prix littéraires 2022

    Décembre (26 octobre)

    Brigitte Giraud, Vivre vite (Flammarion)
    Catherine Millet, Commencements (Flammarion)
    Lola Lafon, Quand tu écouteras cette chanson (Stock)
    Emma Becker, L'inconduite (Albin Michel)
    Corentin Durand, L'inclinaison (Gallimard)

    Académie française (27 octobre)

    Giuliano Da Empoli, Le Mage du Kremlin (Gallimard)
    Jean Michelin, Ceux qui restent (Héloïse d'Ormesson)
    Pascale Robert-Diard, La Petite Menteuse (L'Iconoclaste)

    Goncourt (3 novembre)

    Grégoire Bouillier, Le cœur ne cède pas (Flammarion)
    Nathan Devers, Les liens artificiels (Albin Michel)
    Giuliano da Empoli, Le Mage du Kremlin (Gallimard)
    Brigitte Giraud, Vivre vite (Flammarion)
    Cloé Korman, Les Presque Sœurs (Seuil)
    Makenzy Orcel, Une somme humaine (Rivages)
    Pascale Robert-Diard, La petite menteuse (L'Iconoclaste)
    Monica Sabolo, La vie clandestine (Gallimard)

    Renaudot (3 novembre)

    * Romans
    Antoine Choplin, Partie italienne (Buchet-Chastel)
    Sandrine Collette, On était des loups (J-C Lattès)
    Nathan Devers, Les liens artificiels (Albin Michel)
    Sybille Grimbert, Le dernier des siens (Anne Carrière)
    Claudie Hunzinger, Un chien à ma table (Grasset)
    Simon Liberati, Performance (Grasset)
    Laurence Nobecourt, Opéra des oiseaux (Grasset)
    Christophe Ono-Dit-Biot, Trouver refuge (Gallimard)
    Monica Sabolo, La vie clandestine (Gallimard)
    * Essais
    Anne Akrich, Le sexe des femmes (Gallimard)
    Guillaume Durand, Déjeunons sur l'herbe (Bouquins)
    Lola Lafon, Quand tu écouteras cette chanson (Stock)
    Jean-Paul Mari, Oublier la nuit (Buchet Chastel)
    Jean-Claude Perrier, Le Photographe de Notre-Dame (Cerf)
    Olivier Philipponat, Géographie des peuples fabuleux (Buchet Chastel)

    Femina (7 novembre)

    * Romans français
    Miguel Bonnefoy, L'inventeur (Rivages)
    Grégoire Bouillier, Le cœur ne cède pas (Flammarion)
    Brigitte Giraud, Vivre vite (Flammarion)
    Sybille Grimbert, Le dernier des siens (Anne Carrière)
    Claudie Hunzinger, Un chien à ma table (Grasset)
    Oriane Jeancourt-Galignani, Quand l'arbre tombe (Grasset)
    Marie Nimier, Petite sœur (Gallimard)
    Polina Panassenko, Tenir sa langue (L'Olivier)
    Yves Ravey, Taormine (Minuit)
    Lucie Rico, GPS (P.O.L.)
    * Romans étrangers
    Gabriel Byrne, Mes fantômes et moi, traduit par Diane Meur (Sabine Wespieser)
    Rachel Cusk, La dépendance, traduit par Blandine Longre (Gallimard)
    Nathan Harris, La douceur de l'eau, traduit par Isabelle Chapman (Philippe Rey)
    Andreï Kourkov, Les abeilles grises, traduit par Paul Lequesne (Liana Levi)
    Lutz Seiler, Stern 111, traduit par Philippe Giraudon (Verdier)
    Alexander Starritt, Nous, les Allemands, traduit par Diane Meur (Belfond)
    Maria Stepanova, En mémoire de la mémoire, traduit par Anne Coldefy-Faucard (Stock)
    Brandon Taylor, Real life, traduit par Héloïse Esquié (La Croisée)
    Colm Toibin, Le magicien, traduit par Anna Gibson (Grasset)
    Hanya Yanagihara, Vers le paradis, traduit par Marc Amfreville (Grasset)

    Médicis (8 novembre)

    * Romans français
    Emmanuelle Bayamack-Tam, La Treizième Heure (P.O.L.)
    Diaty Diallo, Deux secondes d'air qui brûle (Seuil)
    Virginie Despentes, Cher connard (Grasset)
    Claudie Hunzinger, Un chien à ma table (Grasset)
    Victor Jestin, L'Homme qui danse (Flammarion)
    Tristan Jordis, Le pays des ombres (Stock)
    Olivia Rosenthal, Un singe à ma fenêtre (Verticales)
    Monica Sabolo, La Vie clandestine (Gallimard)
    Anne Serre, Notre si chère vieille dame (Mercure de France)
    * Romans étrangers
    Maria Sonia Cristoff, Mal d'époque, traduit de l'espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet (Le Sous-Sol)
    Gyrdir Eliasson, Requiem, traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson (La Peuplade)
    Anna Hope, Le Rocher blanc, traduit de l'anglais par Elodie Leplat (Le Bruit du monde)
    Andreï Kourkov, Les abeilles grises, traduit du russe (Ukraine) par Paul Lequesne (Liana Levi)
    Nicola Lagioia, La Ville des vivants, traduit de l'italien par Laura Brignon (Flammarion)
    Leila Mottley, Arpenter la nuit, traduit de l'américain par Pauline Loquin (Albin Michel)
    Maria Stepanova, En mémoire de la mémoire, traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard (Stock)
    Colm Toibin, Le Magicien, traduit de l'anglais (Irlande) par Anna Gibson (Grasset)
    Allen S.Weiss, L'Autobiographie de Teddy, traduit de l'américain par Jean-François Allain (Gallimard)

    Giono (8 novembre)

    Muriel Barbery, Une heure de ferveur (Actes Sud)
    Mathieu Belezi, Attaquer la terre et le soleil (Le Tripode)
    Sandrine Collette, On était des loups (J-C Lattès)
    Xavier Le Clerc, Un homme sans titre (Gallimard)
    Maud Simonnot, L'heure des oiseaux (L'Observatoire)

    Interallié (9 novembre)

    Pierre Adrian, Que reviennent ceux qui sont loin (Gallimard)
    Giuliano Da Empoli, Le Mage du Kremlin (Gallimard)
    Fabrice Gaignault, La vie plus douce (Grasset)
    Philibert Humm, Roman fleuve (Équateurs)
    Pascale Robert-Diard, La Petite menteuse (L'Iconoclaste)

    Prix de Flore (10 novembre)

    Emma Becker, L'Inconduite (Albin Michel)
    Joffrine Donnadieu, Chienne et louve (Gallimard)
    Clovis Goux, Les poupées (Stock)
    Anthony Passeron, Les enfants endormis (Globe)
    Basile Panurgias, Le doute (Robert Laffont)

    Wepler (14 novembre)

    Grégoire Bouillier, Le cœur ne cède pas (Flammarion)
    Corinne Desarzens, Un Noël avec Winston (La Baconnière)
    Eva Kavian, L'engravement (Éditions La Contre Allée)
    Jean Baptiste Maudet, Tropicale tristesse (Le Passage)
    Polina Panassenko, Tenir sa langue (L'Olivier)
    Anthony Passeron, Les enfants endormis (Globe)
    Guillaume Perilhou, Ils vont tuer vos fils (L'Observatoire)
    Laurence Potte-Bonneville, Jean-Luc et Jean-Claude (Verdier)
    Lucie Rico, GPS (P.O.L)
    Jane Sautière, Corps flottants (Verticales)
    Anne Savelli, Musée Marilyn (Inculte)
    Kinga Wyrzykowska, Patte blanche (Seuil)


    lundi 17 octobre 2022

    Des nouvelles des quatre sœurs qui étaient cinq

    Les sœurs Verdelaine par Lucie Durbiano. (c) Bayard.

    Personne n'a oublié la formidable série romanesque jeunesse de Malika Ferdjoukh, "Quatre sœurs" (l'école des loisirs). Les quatre tomes "Enid", "Hortense", "Bettina" et "Geneviève" sont sortis en 2003, l'intégrale en 2010. Deux adaptations en bande dessinée ont également été réalisées, une par Cati Baur (Delcourt pour le premier tome, repris ensuite par Rue de Sèvres qui publiera les trois suivants, de 2011 à 2018), une par Lucie Durbiano sous le titre "Les quatre sœurs, Quatre saisons", reprenant les petites histoires au sujet des quatre sœurs parues à l'origine sous forme de feuilleton dans la revue "Je Bouquine" (Bayard, 2013).

    Quatre tomes comme les quatre saisons d'une année. Chacun fait apparaître une des cinq sœurs Verdelaine, car elles sont cinq et non quatre, mais l'aînée, Charlie, 23 ans, n'a pas de volume propre. Orphelines depuis peu, elles vivent dans une belle et ancienne villa, la Vill'Hervé, au bord de l'Atlantique. On les suit au cours d'une année: Enid, 9 ans, durant l'automne, Hortense, 11 ans, durant l'hiver, Bettina, 14 ans, durant le printemps, et Geneviève, 16 ans, pendant l'été. Une année où on fait aussi connaissance de l'acariâtre Tante Lucrèce, des deux chats caractériels Ingrid et Roberto, de la chaudière souvent en panne et de Basile, l'amoureux de Charlie.

    Charlie, Bettina, Hortense, Geneviève et Enid. (c) Bayard.

    Quel plaisir de retrouver le quotidien des cinq sœurs orphelines dans le plaisant roman illustré "Charlie et ses sœurs", dû à Malika Ferdjoukh pour les textes et Lucie Durbiano pour les illustrations (Bayard, 206 pages), comportant une soixantaine de tranches de vie illustrées inédites. Après un bref rappel de leur situation et la présentation des lieux préférés du quatuor des plus jeunes, celui de l'aînée n'étant pas connu, on passe aux différents récits, présentés selon les quatre saisons et donnant la parole aux quatre intéressées habituelles, Charlie n'intervenant qu'à la toute fin du livre.

    On replonge avec joie dans ce quotidien cette fois illustré de façon pétillante, les initiatives de l'une ou l'autre, leurs disputes, leurs cachotteries, leurs réconciliations, leurs expériences culinaires, leurs déboires ménagers, leurs invité(e)s et bien sûr leurs histoires d'amour. A partir de 12 ans.

    Pour lire en ligne le début de "Charlie et ses sœurs", c'est ici.




    dimanche 16 octobre 2022

    Les perles épistolières de Madame Irma

    Une question. (c) Lamiroy.

    Qui ne connaît une Madame Irma? Celle qui démarche par téléphone, celle qui glisse des publicités dans les boîtes aux lettres... Ce sont de fausses Madame Irma, on le sait bien. Car la vraie Madame Irma se tient derrière sa boîte aux lettres liée à un compte bancaire suisse. Elle vient de rassembler ses meilleurs échanges de courrier dans le livre illustré "Madame Irma, Perles fines", par l'intermédiaire de la Tournaisienne Kro, de son vrai nom Caroline Wlomainck, (Lamiroy, 88 pages). Une farce pleine d'humour qui, l'air de rien, passe au crible notre mode de vie.


    Sa réponse. (c) Lamiroy.

    L'album se présente sous forme de questions-réponses. A gauche, le problème soumis par un(e) correspondant(e), posé sur une photo pleine page en lien. A droite, sur fond clair, la solution proposée par Madame Irma, laquelle annonce traiter d'amour, d'argent, de santé, de boulot, d'amitié..., illustrée par la voyante dont les vêtements et la boule de cristal s'assortissent à la photo de gauche.

    Si elles sont fines, les perles de Madame Irma sont aussi référencées que noires. Allusion aux chanteurs Daniel Balavoine, Alain Souchon et Yves Duteil ici, conseils complètement inattendus là. Farfelus, terre à terre, désinvoltes jouant sur les mots ou les situations. Quand ils ne sont pas carrément diaboliques, Madame Irma ne connaissant pas la solidarité féminine mais réclamant systématiquement ses dix euros de consultation. Une dérision bienvenue.

    On sourit aux premières pages, la banane s'élargit aux suivantes. On rit et on est cuit. Il faudra lire les conseils de Madame Irma jusqu'au bout, sans marquer de halte. C'est tout notre société qui défile dans les questions, foot à la télé, ronflements nocturnes, religion, cancer incurable, obsessions diverses, vie de couple, loterie, grossesse mystère, émissions TV, mariages arrangés, choix des prénoms, etc. Quant aux réponses, elles font rire aux éclats quand leur rédactrice apparaît comme une nouvelle Madame Sans-Gêne. Elles font aussi parfois frémir tant Madame Irma met le doigt sur ce qui coince. La boule de cristal de la voyante est un miroir infaillible de notre société. A-t-elle tout vu? Peut-être pas car le titre du recueil est précédé d'un mystérieux 1.

    Une autre question. (c) Lamiroy.

    Sa réponse. (c) Lamiroy.









    samedi 15 octobre 2022

    Les cinq finalistes du prix Rossel 2022

    Les finalistes du prix Rossel 2022.

    Depuis l'an dernier, le prix Rossel, prix littéraire belge existant depuis 1938 et attribué par le journal "Le Soir", rejoint le calendrier des prix littéraires d'automne français. Il fait même mieux! Il est le dernier à publier son unique sélection de cinq titres sur les cinquante-cinq en lice, ce vendredi 14 octobre, et sera le premier à attribuer ses lauriers le 26 octobre prochain (en même temps que le prix Décembre).



    Les cinq titres sélectionnés
    • "L'apparence du vivant", de Charlotte Bourlard (Inculte)
    • "Ainsi pleurent nos hommes", de Dominique Celis (Editions Philippe Rey)
    • "L'engravement", d'Eva Kavian (La Contre Allée)
    • "L'apocalypse heureuse", de Stéphane Lambert (Arléa, lire ici)
    • "Sauvage est celui qui se sauve", de Veronika Mabardi (Esperluète)


    vendredi 14 octobre 2022

    "Marginales", saison 3

    "Marginales", saison 3.

    Fondée en 1945 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par l'écrivain et poète Albert Ayguesparse (1900-1996) et quelques compères, la remarquable revue littéraire belge "Marginales" était en pause depuis le décès de Jacques De Decker (1945-2020, lire ici) qui, élu en 1997 à l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique à la succession... d'Albert Ayguesparse, lui avait redonné vie en 1998, fermant une parenthèse de sept ans. L'écrivain et essayiste belge Vincent Engel la ressuscite aujourd'hui tout en renouvelant sa formule.

    • Saison 1: Albert Ayguesparse, 1945-1991, numéros 1 à 229
    • Saison 2: Jacques De Decker, 1998-2020, numéros 230 à 304, les livraisons 305 et 306 assurées par Vincent Engel étant des hommages au disparu
    • Saison 3: Vincent Engel, 2022-xxxx, le numéro 307 "Balance ton peuple" est consacré aux nationalismes, l'appel pour le numéro 308 "La loi phallique est dure" est déjà en ligne (ici)

    Depuis plus de trente ans, Vincent Engel considère que "la fiction est le moyen le plus accompli pour dire le monde". Il fait remarquer que le terme "nouvelle" désigne aussi bien un texte littéraire que l'information délivrée par les médias.

    Désormais éditée par Ker éditions et dirigée par Vincent Engel, "Marginales" saison 3 applique le changement dans la continuité.

    Ce qui est maintenu:
    • "Marginales" cherche les vérités de l'actualité à travers le prisme de la fiction, des nouvelles en l'occurrence
    • "Marginales" suit une thématique d'actualité par numéro

    Ce qui est modifié:
    • "Marginales" sera dorénavant en ligne et en accès libre (ici)
    • "Marginales" s'ouvre à toute la francophonie
    • "Marginales" s'ouvre aux contributions graphiques, photos ou dessins
    • "Marginales" se fait en partenariat avec le journal belge "Le Soir"
    • "Marginales" paraît trois fois par an désormais, en février, juin et octobre
    • "Marginales" publiea un numéro papier par an, reprenant les contributions les plus représentatives de l’année écoulée

    Dans le numéro 307 de "Marginales", sur les nationalismes, tout juste mis en ligne, on trouve deux éditos, trente-quatre nouvelles en provenance du monde entier, cinq contributions en images et textes et trois varias dont le premier épisode d'un feuilleton par Alain Berenboom. Dix contributions de femmes sur les quarante-deux de la première livraison. Un numéro costaud, balayant toute la francophonie, au graphisme agréable, de navigation aisée, qui renouvelle la formule sans l'appauvrir mais l'ancre dans son époque.

    Le sommaire du numéro 307.