Pierre Guyotat. (c) J.-F. Paga. |
S'il y a bien un prix qui a toujours résonné agréablement à mes oreilles, c'est celui de la langue française. Autant pour son intitulé cher à mon cœur que pour ses lauréats, choisis pour être une "personnalité du monde littéraire, artistique ou scientifique dont l'œuvre contribue de façon importante à illustrer la qualité et la beauté de la langue française". La distinction, dotée de 10.000 euros, a été créée en 1986 par la ville de Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et y est officiellement remise durant la Foire du livre de novembre.
Ce mercredi 17 octobre, le jury du prix, composé d'académiciens français, d'académiciens Goncourt, de journalistes et d'écrivains (Tahar Ben Jelloun, Dominique Bona, Hélène Carrère d'Encausse, Paule Constant, Franz-Olivier Giesbert, Paula Jacques, Dany Laferrière, Alain Mabanckou, Jean-Noël Pancrazi, Bernard Pivot, Patrick Rambaud, Jean-Christophe Rufin et Danièle Sallenave), a désigné Pierre Guyotat comme lauréat du Prix de la langue française 2018. L'écrivain recevra son prix à Brive le vendredi 9 novembre à 18 heures.
Né en 1940 à Bourg-Argental (Loire), Pierre Guyotat construit depuis "Tombeau pour cinq cent mille soldats" (Gallimard, 1967) une des œuvres majeures de la littérature française. Auteur de récits, d'essais, de poésie, de livres politiques très marqués par la guerre d'Algérie, Pierre Guyotat est un écrivain qui poursuit inlassablement sa recherche sur la puissance des mots et la langue. Il est aussi l'auteur de dessins qui sont régulièrement exposés.
Publié habituellement chez Gallimard, parfois au Mercure de France, au Seuil, chez Léo Scheer, Pierre Guyotat vient de faire paraître chez Grasset un roman autobiographique, "Idiotie", où il revient sur ses années 1958 à 1962. Quand il a eu dix-huit ans, est entré dans l'âge adulte, s'est intéressé au corps féminin, est arrivé à Paris, venant de Lyon, un an après le décès de sa mère, d'origine polonaise. Tout était déjà là, l'écriture, la peinture, sa famille dévastée par la guerre, l'Algérie où il est appelé en 1960, arrêté et transféré dans un centre disciplinaire deux ans plus tard avant de revenir à Paris, ses rebellions et ses amitiés. Et la langue qu'il utilise évidemment magnifique.
Pour feuilleter en ligne le début d'"Idiotie", c'est ici.
Les lauréats précédents
2017 Jean-Luc Coatalem
2016 Philippe Forest
2015 Mona Ozouf
2014 Hélène Cixous
2013 Jean Rolin
2012 Vassilis Alexakis
2011 Emmanuel Carrère
2010 Alain Veinstein
2009 Jean-Paul Kauffmann
2008 Annie Ernaux
2007 Pierre Assouline
2006 Christiane Singer
2005 Jean-Pierre de Beaumarchais
2004 Gilles Lapouge
2003 Dominique de Villepin
2002 Michel Chaillou
2001 Philippe Beaussant
2000 Bernard Pivot
1999 Jacques Chessex
1998 Marcel Schneider
1997 Francois Weyergans
1996 René de Obaldia
1995 non remis
1994 Hector Bianciotti
1993 Alain Rey
1992 Alain Bosquet
1991 Pascal Quignard
1990 Yves Berger
1989 Michel Jobert
1988 André Lichnerowicz
1987 Jacqueline de Romilly
1986 Jean Tardieu
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À quelques jours de la proclamation des grands Prix d’automne, la Foire du livre de Brive – organisée par la Ville de Brive avec le
soutien du Centre national du Livre (Ministère de la Culture), de la région Nouvelle-Aquitaine et du Département de la Corrèze – est
le rendez-vous incontournable de la rentrée littéraire tant pour le public que pour les éditeurs et les auteurs. Depuis 1981, tous les
ans, plus de 300 écrivains y sont accueillis pour présenter leurs derniers ouvrages. En complément des nombreuses séances de
dédicaces, un programme dense de rencontres littéraires, forums et lectures est proposé aux visiteurs de la manifestation.
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