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vendredi 5 octobre 2018

Instantané de Tunisie. Réussite que les stages estivaux de danse contemporaine MOUVMA

Durant un stage MOUVMA.

Durant tout l'été s'est tenu dans le gouvernorat de Sidi Bouzid en Tunisie le projet MOUVMA. Un programme de formation pour tous en danse contemporaine et en création chorégraphique étalé sur trois mois, du 2 juillet au 30 septembre, déployé dans dix municipalités, porté par le chorégraphe Achref Hammouda et les membres de sa compagnie (lire ici). Un peu d'espoir et un pas vers la culture dans une zone précaire et marginalisée, touchée par la montée de l'islamisme et du terrorisme. La danse contemporaine comme forme pacifique de défense de droit à l'expression, comme résistance à l'ennui, aux assuétudes et aux illusions.

Au terme de l'expérience, le bilan se montre très satisfaisant. "Nous avons découvert beaucoup de talents inconnus", se réjouit le maître d'œuvre, persuadé qu'il y en a encore plein d'autres à découvrir. Plus de soixante personnes ont pris part aux stages durant l'été, des enfants, des ados, des femmes. Et des groupes de danse contemporaine se sont ouverts dans différentes maisons de la culture. De quoi encourager Achref Hammouda à continuer son travail d'artiste en danse contemporaine à Sidi Bouzid. Lui donner l'énergie de chercher des subsides pour une nouvelle session.




On voit ici une vidéo captée lors du spectacle de clôture de la session des ateliers de danse. Ce spectacle ultime a eu lieu à Sidi Bouzid le 30 septembre, avec seize danseurs rencontrés au cours de tout l'été et quatre membres du staff. Un aboutissement pour ce projet original et courageux. Aujourd'hui, Achref Hammoudi se dit "heureux de l'avoir fait, fier de ses danseurs et fier d'avoir partagé ces moments avec eux."

Achref Hammouda.
"Nous sommes comme une famille", complète le chorégraphe. "Et je suis confiant en ces gens qui ont commencé tout de suite après le stage leurs propres réunions de danse. Il est tellement important pour moi qu'il y ait des moteurs partout qui continuent le projet. Je suis fier et heureux. On a tellement besoin de l'art dans la région où je vis. Je veux changer l'image que la société a de notre région. La culture peut être aussi efficace que la politique."

Pour lui, ce projet étalé sur trois mois a changé les choses dans sa région. "Cela a parfois été difficile pour les stagiaires de suivre la formation. Il fallait se lever le matin, travailler toute la journée. C'était dur physiquement, c'était dur mentalement. Mais ce qu'on a fait ici avec eux est plus important que le spectacle final. Ils sont les citoyens de demain."

Une des idées de MOUVMA est en effet de lutter contre le terrorisme en apportant autre chose. Achref Hammouda le sait: "Empty mind, empty imagination (esprit vide, imagination au point mort)." Mais il ajoute: "Si on peut le faire ici en Tunisie, on peut le faire ailleurs dans le monde. On DOIT le faire! Je veux donner la culture et l'art aux gens qui ne l'ont pas et n'osent pas l'avoir."



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