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jeudi 31 octobre 2019

Le Grand prix du roman de l'Académie française 2019 à l'uchronie de Laurent Binet

Laurent Binet. (c) Jean-François Paga/Grasset.

Ce n'est qu'au quatrième tour de scrutin, ce jeudi 31 octobre, que les Académiciens français du quai Conti ont choisi le troisième roman de Laurent Binet, "Civilizations" (Grasset, 384 pages) comme lauréat du Grand prix du roman 2019 (10.000 euros). Par dix voix contre huit à "L'Ile du dernier homme" de Bruno de Cessole (Albin Michel). Pas beaucoup de votants sous la coupole donc pour la séance annoncée à 15 heures. Il faut savoir que l''Académie compte actuellement trente-cinq membres dont cinq femmes, cinq fauteuils étant vacants. On peut ainsi considérer que la moitié des effectifs s'est exprimée.

Les présents ont choisi Laurent Binet dont l'uchronie rebat les cartes de l'histoire. Chez lui, il y a mille ans environ, la fille d'Erik le Rouge met cap au sud, cinq siècles plus tard, Christophe Colomb ne découvre pas l'Amérique et en 1531, les Incas envahissent l'Europe. Atahualpa débarque dans l'Europe de Charles Quint. Qu'y trouve-t-il? L'Inquisition espagnole, la Réforme de Luther, le capitalisme naissant. Mais aussi le prodige de l'imprimerie. Des monarchies exténuées par leurs guerres sans fin, sous la menace constante des Turcs. Une mer infestée de pirates. Un continent déchiré par les querelles religieuses et dynastiques. Surtout, des populations brimées, affamées, au bord du soulèvement, juifs de Tolède, maures de Grenade, paysans allemands, qui seront leurs alliés.

De Cuzco à Aix-la-Chapelle, et jusqu'à la bataille de Lépante, Binet campe le récit de la mondialisation renversée, telle qu'elle aurait pu l'être. Un projet ambitieux et séduisant mais parfois obscur.

Pour lire le début de "Civilizations", c'est ici.

A noter que Laurent Binet a déjà reçu le prix Goncourt du  premier roman pour "HHhH" (Grasset, 2010) et le prix du roman Fnac ainsi que le prix Interallié pour "La septième fonction du langage"  (Grasset, 2015).




mercredi 30 octobre 2019

Enfin une soirée d'Halloween alléchante grâce au tout nouveau "Picture! Festival" bruxellois

L'affiche créée par Anne Brugni. 

Rangez vos chapeaux de sorcière et vos trousses de grimage. Cette année, Bruxelles propose mieux pour la soirée d'Halloween où quinze lieux seront ouverts de 18 à 21 heures - et pour les dix premiers jours de novembre. Un nouveau festival, le Picture!, entièrement dédié à l'illustration actuelle! De quoi se rattraper des manques précédents. Car si quelques initiatives avaient bien été lancées ici et là, elles étaient retombées comme des soufflés par manque de conviction, de moyens et/ou d'expérience.

On reprend sur d'autres bases avec le tout nouveau Picture! Festival, concocté par Marie Noble et Carole Saturno, auteure de plusieurs livres documentaires jeunesse (lire iciici et ici) et co-coordinatrice d'une vente de dessins originaux au profit d'enfants réfugiés (lire ici), pour l'asbl Mont des Arts (30 institutions culturelles, touristiques, économiques et cultuelles dans ce quartier de Bruxelles).

Le bébé s'annonce bien beau malgré sa courte gestation de seulement neuf mois. Il se présente ainsi:
"Pour PICTURE!, l'illustration a pour la première fois son festival, et une vitrine à la hauteur, où elle se montre sous toutes ses formes, expositions indisciplinées, concerts dessinés, fresques et masterclasses qui décloisonnent les arts visuels, invitant la peinture, le graphisme, le livre animé ou l'album jeunesse à s’inscrire dans son sillage. #PrintIsNotDead, c'est aussi un salon de la microédition et de l'image imprimée qui s'invite à KBR, la Bibliothèque Royale de Belgique, qui veille sur ce patrimoine!"
Picture! entend célébrer autant l'illustration sous toutes ses formes, jusqu'aux moins conventionnelles, et toutes les rencontres qu'elle permet. "Illustration on the move", est sa devise. Tout cela, à destination du grand public.

Pas moins de cinquante illustrateurs belges et internationaux, reconnus ou débutants, participent à l'aventure qui se concentrera sur le Mont des Arts (22 lieux) et alentours (18 ailleurs dans Bruxelles et 2 à La Louvière). Des lieux évidents comme les musées du coin, Bozar, MIM, Beaux-Arts, etc., mais d'autres plus surprenants dans ce contexte, les églises Saint-Jacques et Protestante par exemple.


Où dans Bruxelles?

Pour se repérer, une carte. Impeccable, joyeuse et informative, elle a été dessinée par Chloé Perarnau.
Elle est aussi l'occasion d'un jeu pour les enfants (lire ici).


La carte dessinée par Chloé Perarnau pour le Picture! Festival.

Que voir? Qui rencontrer? Que découvrir?


Des expos

Rencontres surprenantes, squelettes, chasubles d'église revisitées, jazz...

    Adrien Herda, "Meet me in Bozar". (c) Picture Festival.
  • Meet me in Bozar: expo d'illustrateurs francophones et néerlandophones, confirmés et émergents, qui ne se connaissent pas (Bozar, salon Europe, infos ici)
  • Mari Kanstad Johnsen & Friends: pour découvrir une illustratrice norvégienne qui monte (Bozar, hall Horta, infos ici)
  • Collections: le collectif d'illustrateurs bruxellois Cuistax habille la palissade qui longe Bozar
  • Free Jazz: le Hall Horta de Bozar accueille la fresque monumentale que le peintre liégeois Yves Zurstrassen, en noir et blanc, a consacrée au jazz.
  • Chasubles et Blasons: à partir d'un recueil de blasons peints à la main, les trois illustratrices Sarah Cheveau, Fanny Dreyer et Fien Jorissen, basées à Bruxelles et Anvers, réinterprètent quelques-unes des chasubles précieuses conservées dans l'église (Eglise Saint-Jacques-sur Coudenberg, infos ici)
"Chasubles et Blasons". (c) Picture Festival.
  • L'orchestre autour du monde de Chloé Perarnau: où sont les musiciens en vacances à Tokyo, Rio et Abidjan alors que le concert  a lieu dans une semaine? (MIM, infos ici)
  • Bal des Pendus: des squelettes imaginés par Kitty Crowther et Gerda Dendooven dansent dans la forêt sombre... (Musée Magritte, salle de projection, infos ici)
  • Icinori à Séoul. (c) Picture Festival
  • Icinori à Séoul:  les illustrations du duo français viennent de leur "Travel book" édité par Vuitton (Centre culturel coréen, infos ici)
  • Graphure et peintrisme: exposition explosive de Bonnefrite, Geoffroy Pithon et Mari Kanstad Johnsen composée par Fotokino (Galerie Ravenstein)
Graphure et peintrisme. (c) Picture Festival.
  • Dantesken: une occasion unique de voir ces dessins d'Ingrid Godon (lire ici, galerie Artitude)

Et encore
- Bruegel's Ketjes, ou la vision du peintre par 1.800 élèves de trente écoles bruxelloises (Musée BELvue)
- Croque la mort, ou les souvenirs des libraires de la Galerie Bortier
- Les Méconnues, ou les deux fresques de Paul Delvaux et René Magritte peintes pour l'Expo 58 (Square)
- Lignes de fuite, ou le travail de Claude Renard et François Schuiten (Orchestre National de Belgique)
- Flora Nova, ou une fresque botanique de Cécile Barraud de Lagerie (Visit Brussels)
- Coudenberg autrement, ou les fresques d'Anouck Boisrobert (Palais Coudenberg)
- The World of Bruegel in black and white, ou les estampes du maître et l'atelier de chalcographie (Bibliothèque royale)
- Lustr on tour, ou la nouvelle illustration tchèque (Galerie Ranvenstein)
- Appareil d'Edouard Cabay (Mont des arts)
- Love, hate, debate, ou une sélection d'une soixantaine d'œuvres d'art de la collection ING
"Plat du jour" avec Anne Brugni. c) Picture Festival.
Plat du jour, ou les recettes d'un livre pop-up d'Anne Brugni (ABC)
- Visite, ou la carte blanche offerte au festival Grafixx par la galerie Grafik (avenue Louis Bertrand, 30)
- Wrek not Work, ou les murs de la Bibliothèque Wittockania revus par Olivier Deprez
- 10 ans de la collection de livres d'artistes, Sarah Cheveau et Thisou aux fameuses broderies (Espace Delvaux)
- Obsessions, ou la question de la normalité dans l'art (MIMA)
- Chemin faisant, ou les promenades de Paul Cox (Salon d'Art)
- Entre chien et loup, ou les estampes de Kiki Smith (Centre de la gravure et de l'image imprimée de La Louvière)
- Bénédicte Muller s'expose, ainsi que les éditions Magnani (Librairie Ptyx)


Performances

Des concerts dessinés de toutes sortes.
"Vent d'hiver" de Gerda Dendooven. (c) Picture Festival.
  • Vent d'hiver: lectures dessinées de Carl Norac, accompagné par Gerda Dendooven aux dessins et en musique par le trio Etcaetera (Eglise protestante, le 01/11 à 17 heures)
  • Het Vlier een hommel op aarde: concert de hommel, sorte d'épinette des Vosges, par Linus Vandewolken, pour le label Okraïna dont les pochettes sont illustrées par Gwenola Carrère (Eglise Saint-Jacques, le 03/11 à 16 heures)
  • Siete canciones al recuerdo: chansons, poèmes et musique pour chanter le deuil d'une amie proche, par  AlexRecio, compositeur, Fanny Alet, Raphaël Decoster, illustrateurs, et 14 musiciens du Conservatoire Royal (MIM, le 05/11 à 12h30
  • Kitty, Gerda & Patshiva: concert de clôture avec le chœur de femmes Patshiva, dont les chants polyphoniques du monde entier seront mis en couleurs par deux grandes de l'illustration, Kitty Crowther et Gerda Dendooven (Eglise Protestante de Bruxelles, le 10/11 à 18 heures)

Kitty, Gerda & Patshiva. (c) Picture Festival.


Rencontres
  • Avec l'artiste Mari Kanstad Johnsen, le 31/10 de 14 à 17 heures (Muntpunt)
  • Avec Vincent Tuset-Anrès, aux manettes de Fotokino, et Vincent Mathy du festival Jungle à Liège (ESA Saint-Luc Bruxelles, le 04/11 à 18 heures)
  • Avec Pascal Lemaître, auteur-illustrateur et enseignant à l'atelier de communication graphique de La Cambre (Bozar, studio, le 05/11 à 14 heures)
  • Avec Anne Herbauts, Fanny Dreyer, Chloé Perarnau, Marie Malher et Camille Nicolle, cinq anciennes étudiantes du cursus Illustration de l'Académie royale des beaux-Arts de Bruxelles qui racontent leur "après Académie" (ARBA-EsA, auditoire Horta, le 05/11 à 17 heures)
  • Avec l'artiste Paul Cox (Bozar, studio, le 05/11 à 20 heures)
  • Avec Anne Quévy,  professeure titulaire de l'option Illustration à l'Académie Royale des Beaux-Arts-EsA pour une Masterclass (Palais des Académies, auditorium, le 06/11 à 18h30)
  • Avec Brigitte Morel et ses auteurs Anne Brugni, McCloud Zicmuse, Nadia Corazzini, Anne Goy, sur dix ans de livres animés aux Editions des Grandes Personnes (FEB, salle Jules Wabbes, le 07/11 à 18h30)
  • Avec l'artiste Gaya Wisniewski (Librairie Tropismes, le 09/11 de 15 à 18 heures)

Ateliers
  • Dansiner avec Kitty Crowther (Palais des Académies, Galerie de marbre, les 02 et 03/11)
  • Divers ateliers dans les expositions

Avec les étudiants des écoles d'art
  • Les talents d'Achille (Chavée) par les étudiants et La Cambre et Pascal Lemaître (Centre Daily-Bul à La Louvière) et Quand La Cambre illustre (Hôtel Van de Velde, La Cambre)
  • Déviance?, ou la ville en lieu de vie  et Ensauvager la ville (étudiants de ESA Saint-Luc)
  • Binôme Lab, recherches artistiques communes entre étudiants en illustration et artistes du Créahm
  • Se jeter à l'eau, par Geneviève Casterman et les étudiants de l'ERG

Sans oublier le Salon de la petite édition, #Printisnotdead, à la Bibliothèque royale les 09 et 10/11 de 10 à 19 heures.


Invité(e)s

Parmi les illustrateurs participants (j'ajoute leurs maisons d'édition principales pour les identifier plus facilement, on trouve les noms de
  • Kitty Crowther (Pastel de l'école des loisirs)
  • Gerda Dendooven (Etre Editions et la Joie de lire),
  • Paul Cox (Seuil et MeMo)
  • Icinori (Albin Michel Jeunesse)
  • Ingrid Godon (La joie de lire, Alice Editions, l'école des loisirs)
  • Mari Kanstad Johnsen (Cambourakis)
  • collectif Cuistax
  • Loïc Gaume (Thierry Magnier, Versant Sud Jeunesse)
  • Fanny Dreyer (La joie de lire, Cambourakis)
  • Sarah Cheveau(Les Grandes Personnes, Albin Michel, Thierry Magnier)
  • Chloe Perarnau (L'Agrume)
  • Anne Brugni (L'articho, Les Grandes Personnes)
  • Francois Schuiten (Casterman)
  • Anouck Boisrobert (Hélium)
  • Fotokino (groupe marseillais qui s'autopublie)
  • Olivier Deprez (Fremok)
  • Pascal Lemaître (L'Aube)
  • Geneviève Casterman (Esperluète)
  • Bénédicte Muller (Magnani)
  • Benoît Bonnemaison-Fitte, dit Bonnefrite (Rouergue)
Ainsi que les artistes exposant en galerie
  • Kiki Smith
  • Edouard Cabay
  • Yves Zurstrassen
  • Cécile Barraud de Lagerie
  • Lasse Wandschneider
  • Ephameron
  • Adrien Herda
  • Fien Jorissen
  • Shamisa Debroey
  • Geoffroy Pithon
  • Fatinha Ramos
  • Anton Van Hertbruggen
  • Marie-Ghislaine Losseau
  • les artistes tchèques présents au festival pragois Lustr
  • et le Patrimoine A Roulettes

A noter


La programmation est à 90 % gratuite (sauf cinéma, concerts et ateliers), les jours et heures d'ouverture varient fortement de lieu en lieu, le programme se trouve sur place en brochure papier et en ligne ici, une nocturne est organisée le jeudi 31 octobre de 18 à 21 heures - enfin une soirée d'Halloween alléchante, suivie d'un concert dessiné avec Rodolphe Burger à Bozar (payant, infos ici), sans oublier la grande fresque participative "Ta gueule, Brussel!" à la galerie Ravenstein, longue d'1,5 km (infos ici)!

Bref, pendant dix jours et demi, Bruxelles va dévorer de l'illustration à tout crin. Et c'est un formidable plan pour entamer le mois de novembre.










Salut, l'ami Fano, Daniel de son prénom

Daniel Fano.

"Salut", disait-il, plutôt que "bonjour". Disait parce que Daniel Fano est décédé dans la soirée du 28 octobre, à Bruxelles. Il était né le 11 juin 1947 à Jemelle (près de Charleroi). Critique, poète, romancier, journaliste, défenseur pour les enfants lecteurs de la fiction, de l'imagination, "cette part de réel qui construit et entretient notre sensibilité, notre personnalité, notre passion de vivre", amateur pour ce public de livres d'humour ("exutoires de haute salubrité publique") et de nonsense anglo-saxon "qui est intelligence du cœur autant que de l'esprit".

Il a tenu dès 1977 la rubrique consacrée à la littérature de jeunesse dans "Le Ligueur", l'hebdomadaire (alors) de la Ligue des familles en Belgique. Il a fait œuvre de pionnier, à cette époque où bourgeonnait la littérature de jeunesse, défendant inlassablement sa richesse auprès d'adultes souvent suspicieux. Je suis moi-même arrivée dans ce domaine deux ans après. Les premières librairies jeunesse s'ouvraient en Belgique et je préparais mon mémoire de fin de licence universitaire sur le sujet. Fano, comme on l'appelait, était LA référence. Puits de connaissances en matière d'illustration, européenne ou américaine, il partageait sa science avec gentillesse et enthousiasme.

Il a tenu cette rubrique longtemps, guettée chaque semaine par ses lecteurs qu'il avait su convaincre, puis en a été poussé dehors, on ne sait trop pourquoi. Et il en a été chagrin longtemps. Sa joie avait été de voir toute une série de ses chroniques reprises dans le recueil "Biblio-Junior, un guide pour les petits et les grands enfants" (Le Cri/RTBF, 1994), épuisé mais qui vaut toujours le coup d'être lu, par ses choix, par ses opinions.
Sa dédicace de "Biblio Junior", du Fano tout craché.


Au début des années 90, la littérature de jeunesse bouge en Belgique. La branche belge de l'IBBY (International Board on Books for Young People) est créée en 1992 par Marie Wabbes pour la partie francophone. Daniel Fano en sera le vice-président. J'en suis membre.

A la même époque existait aussi le "Prix des critiques de littérature de jeunesse", annuel. Nous étions une bonne dizaine de critiques alors et son palmarès tient toujours la route aujourd'hui. Vu la disparition des chroniques jeunesse dans les médias, on blaguait à la fin de ce prix en disant qu'il pourrait s'appeler le prix Fano & Cauwe.

J'ai aussi eu le plaisir de réaliser en 1993 avec Fano  le premier "Répertoire des auteurs et illustrateurs de livres pour l'enfance et la jeunesse en Wallonie et à Bruxelles", (Communauté française de Belgique). Un fameux travail d'enquêteurs, car rien n'existait alors, même pas internet, qui nous a beaucoup occupés et surtout beaucoup amusés. Le répertoire a ensuite été actualisé par la Communauté française elle-même et les noms des auteurs originaux ont été illico gommés. La septième édition date de 2014 et peut être consultée ici.

Daniel Fano avait une passion pour l'illustration et une connaissance inouïe de tout ce qui y touchait. Dont les Américains précurseurs, Seymour Chwast et Milton Glaser, ses chouchous.

La revue "Alice".

En 1996, Daniel Fano lance avec Nicole Nachtergaele la très intéressante revue "Alice, des littératures de jeunesse et de leurs environs" qui paraît trois fois par an. Elle réunit les meilleures et les plus diverses plumes à propos d'œuvres pour la jeunesse et de livres "pour adultes" dont l'enfant est la question centrale.

En parallèle à tout cela, Fano a toujours écrit des livres "pour adultes". Poète, romancier, inclassable, il a été publié, parfois avec peine, depuis 1966. Au Castor Astral dans les années 2000, chez Pierre-Guillaume de Roux en 2015. Il était cependant davantage présent sur les tables des (bons) libraires depuis une grosse dizaine d'années, depuis qu'il avait cessé en 2007 ses activités de journaliste culturel. Il a été publié principalement ces derniers temps par les Editions des Carnets du dessert de lune (huit titres), les Editions Unes (trois titres), les Editions Traverse (quatre titres dont un collectif). Pour en savoir davantage, l'article de Pierre Maury ici.

Il était aussi un membre discret et efficace de la revue de récits graphiques "64_page".

Quelle perte que son décès! Je ne passerai plus devant la terrasse du Mokafé, galerie du Roi à Bruxelles, en regardant s'il n'y est pas assis ou dans la Galerie des Princes où il venait souvent attendre la fin du travail de Graziella, son amour.




lundi 28 octobre 2019

Dernière ligne droite pour les prix littéraires


Les jurys ont fait connaître leurs dernières sélections. Il y aura du suspense jusqu'à la proclamation des palmarès. Trois titres à l'Académie française dont celui d'une femme, quatre au Goncourt (Amélie Nothomb enfin?, un premier Goncourt pour Stock ou L'Olivier?), qui chez les dames du Femina?

L'Académie française ouvre le bal, comme souvent, ce jeudi 31 octobre. Puis, ce sera le peloton des autres grands prix, en tir groupé à partir du lundi 4 novembre.

C'est le moment de se lancer dans les pronostics.
Onze prix, onze chances de viser juste ou de se tromper ou de mélanger les colonnes.

Pour moi
  • Grand prix du roman de l'Académie française: Bruno de Cessole
  • Prix Goncourt: Jean-Paul Dubois
  • Prix Renaudot: Jean-Luc Coatalem
  • Prix Femina: Michael Ferrier
  • Prix du Premier roman: Victoria Mas
  • Prix Décembre: Claudie Hunzinger
  • Prix Médicis: Santiago H. Amigorena 
  • Grand prix de littérature américaine: Kevin Powers
  • Prix Wepler: Anne Pauly
  • Prix de Flore: Emma Becker
  • Prix Interallié: Karine Tuil
  • Prix Giono: Hubert Mingarelli

Et pour vous?


Sélections 

Grand prix du roman de l'Académie française (31 octobre)

  • "Civilizations", Laurent Binet (Grasset) LAURÉAT 
  • "L'Ile du dernier homme", Bruno de Cessole (Albin Michel)
  • "Jour de courage", Brigitte Giraud (Flammarion)

"Cent millions d'années et un jour", Jean-Baptiste Andrea (L'Iconoclaste)
"La part du fils", Jean-Luc Coatalem (Stock)
"Une bête au Paradis", Cécile Coulon (L'Iconoclaste)
"Les jungles rouges", de Jean-Noël Orengo, Grasset)
"Par les routes", Sylvain Prudhomme (Gallimard)
"Nuit d'épine", Christiane Taubira (Plon)
"Les choses humaines", Karine Tuil (Gallimard)


Prix Goncourt (4 novembre)

  • "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon", Jean-Paul Dubois (L'Olivier) LAURÉAT
  • "La part du fils", Jean-Luc Coatalem (Stock)
  • "Soif", Amélie Nothomb (Albin Michel)
  • "Extérieur monde", Olivier Rolin (Gallimard)
"Le ghetto intérieur", Santiago H. Amigorena (P.O.L)
"Le ciel par-dessus le toit", Nathacha Appanah (Gallimard)
"Un dimanche à Ville-d'Avray", Dominique Barbéris (Arléa)
"Rouge impératrice", Léonora Miano (Grasset)
"La terre invisible", Hubert Mingarelli (Buchet Chastel)
"Mur Méditerranée", Louis-Philippe Dalembert (Sabine Wespieser)
"Un monde sans rivage", Hélène Gaudy (Actes Sud)
"Avant que j'oublie", Anne Pauly (Verdier)
"Sœur", Abel Quentin (L'Observatoire)
"Le cœur battant du monde", Sébastien Spitzer (Albin Michel)
"Les choses humaines", Karine Tuil (Gallimard)


Prix Renaudot (4 novembre)


Romans

"La panthère des neiges", Sylvain Tesson (Gallimard)  LAURÉAT
  • "La Maison", Emma Becker (Flammarion)
  • "La part du fils", Jean-Luc Coatalem (Stock)
  • "Le bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel) 
  • "Les jungles rouges", Jean-Noël Orengo (Grasset)
  • "Pourquoi tu danses quand tu marches?", Abdourahman A. Waberi (J-C. Lattès)
Essais
  • "(Très) cher cinéma français", Eric Neuhoff (Albin Michel) LAURÉAT
  • "A l'absente", Martine de Rabaudy (Gallimard)
  • "La Bruyère, portrait de nous-mêmes", Jean-Michel Delacomptée (Robert Laffont)
Romans
"Les petits de décembre", Kaouther Adimi (Seuil)
"Le ghetto intérieur", Santiago H. Amigorena (P.O.L)
"Le continent de la douceur", Aurélien Bellanger (Gallimard)
"Scrabble", Michael Ferrier (Mercure de France)
"Un monstre et un chaos",Hubert Haddad (Zulma)
"La chaleur",Victor Jestin (Flammarion) 
"Cora dans la spirale", Vincent Message (Seuil)
"Loin", Alexis Michalik (Albin Michel)
"Le ciel par-dessus le toit", Nathacha Appanah (Gallimard)
"La symphonie du nouveau monde", Lenka Hornakova-Civade (Alma)
"Par les routes", Sylvain Prudhomme (Gallimard)


Essais
"Le dernier roi soleil", Sophie Des Deserts (Grasset/Fayard)
"Alexandria: Les pionniers oubliés du web", Quentin Jardon (Gallimard)
"Giono, furioso", Emmanuelle Lambert (Stock)
"Au pays des rêves noirs: Antonin Artaud au Mexique", Félix
 Macherez (Equateurs)"Art vaincra! 
"Je suis le carnet de Dora Maar", Brigitte Benkemoun (Stock)
"Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale", Charles Dantzig (Grasset)
Louise Michel: l'artiste en révolution et le dégoût du politique", Claude Rétat (Bleu autour)


Prix Femina (5 novembre)


Romans français
  • "Par les routes", Sylvain Prudhomme (Gallimard) LAURÉAT 
  • "Un dimanche à Ville-d'Avray", Dominique Barbéris (Arléa)
  • "Scrabble", Michael Ferrier (Mercure de France)
  • "La tentation", Luc Lang (Stock)
  • "Opus 77", Alexis Ragougneau (Viviane Hamy)
  • "Eden", Monica Sabolo (Gallimard)
Romans étrangers
  • "Girl", Edna O'Brien (traduit par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat, Sabine Wespieser)  LAURÉATE POUR L'ENSEMBLE DE L'ŒUVRE 
  • "Ordesa", Manuel Vilas (traduit par Isabelle Gugnon, Sous-Sol) LAURÉAT
  • "Borgo Vecchio", Giosuè Calaciura (traduit par Lise Chapuis, Notabilia)
  • "Le cœur de l'Angleterre", Jonathan Coe (traduit par Josée Kamoun, Gallimard)
  • "Le grand royaume des ombres", Arno Geiger (traduit par Olivier Le Lay, Gallimard)
Essais
  • "Giono, Furioso", Emmanuelle Lambert (Stock)  LAURÉATE
  • "La Bruyère, portrait de nous-mêmes", Jean-Michel Delacomptée (Robert Laffont)
  • "La fabrique du crétin digital: les dangers des écrans pour nos enfants", Michel Desmurget (Seuil)
  • "L'usage du vide: essai sur l'intelligence de l'action, de l'Europe à la Chine", Romain Graziani (Gallimard)
  • "La langue confisquée: lire Victor Klemperer aujourd'hui", Frédéric Joly (Premier Parallèle)
  • "Débuter, comment c'est: entrer en littérature", Bertrand Leclair ("Agora", Pocket)
  • "J'ai oublié", Bulle Ogier avec Anne Diatkine (Seuil)
  • "Arpenter le paysage: poètes, géographes et montagnards", Martin de la Soudière (Anamosa)
  • "La fabrique de l'écrivain national: entre littérature et politique", Anne-Marie Thiesse (Gallimard)

Romans français
"Quand la parole attend la nuit", Patrick Autréaux (Verdier)
"Un autre Eden", Bernard Chambaz (Seuil)
"Un pur", Isabelle Desesquelles (Belfond)
"Chronique d'une station-service", Alexandre Labruffe (Verticales)
"Avant que j'oublie", Anne Pauly (Verdier)
"Par les routes", Sylvain Prudhomme (Gallimard)
"Le ciel par-dessus le toit", Nathacha Appanah (Gallimard)
"Les grands cerfs", Claudie Hunzinger (Grasset)
"La chaleur", Victor Jestin (Flammarion)
"Le bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel)
"Les choses humaines", Karine Tuil (Gallimard)
Romans étrangers
"La fracture de Nina Allan", traduit par Bernard Sigaud (Tristram)
"Les hommes d'août", Sergueï Lebedev traduit par Luba Jurgenson (Verdier)
"Bleuets", Maggie Nelson, traduit par Céline Leroy (Sous-Sol)
"Je ne reverrai plus le monde", Ahmet Altan (traduit par Julien Lapeyre de Cabanes, Actes Sud)
"Ordinary people", Diana Evans (traduit par Karine Guerre, Globe)
"La fabrique des salauds", Chris Kraus (traduit par Rose Labourie, Belfond)
"L'ami", Sigrid Nunez (traduit par Mathilde Bach, Stock)
"Appia", Paolo Rumiz (traduit par Béatrice Vierne, Arthaud)
"Ordesa", Manuel Vilas (traduit par Isabelle Gugnon, Sous-Sol)
Essais
"Vagabondes, voleuses, vicieuses: adolescentes sous contrôle, de la Libération à la libération sexuelle",  Véronique Blanchard (François Bourin)
"La solitude Caravage", Yannick Haenel (Fayard)
"De cendres et de braises: voix et histoires d'une banlieue populaire", Manon Ott (Anamosa)
"Sur la route du Danube", Emmanuel Ruben (Rivages)


Prix du Premier roman (6 novembre)


Romans français
  • "On ne meurt pas d'amour", Géraldine Dalban-Moreynas (Plon)  LAURÉATE
  • "Suiza", Bénédicte Belpois (Gallimard)
  • "L'âme du violon", Marie Charvet (Grasset)
  • "Baudelaire et Apolline", Céline Debayle (Arléa)
  • "Un cheval dans la tête", Sylvie Krier (Safran)
  • "Le Bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel)
  • "Une histoire italienne", Laura Ulonatti (Gallimard)
Romans étrangers
  • "Les Patriotes", Sana Krasikov (traduit de l'américain par Sarah Gurcel, Albin Michel)  LAURÉAT
  • "Tangerine", Christine Mangan (traduit de l'américain par Laure Manceau, HarperCollins)
  • "Cendrillon et moi: la belle-mère parle enfin", Danielle Teller (traduit de l'anglais par Audrey Coussy, Denoël)

Prix Décembre (7 novembre)

  • "Les grands cerfs", Claudie Hunzinger (Grasset) LAURÉATE
  • "Souvenirs-écran: voyage en France 2017-2018", Noël Herpe (Bartillat)
  • "Rhapsodie des oubliés", Sofia Aouine (La Martinière)

"Quand la parole attend la nuit", Patrick Autréaux (Verdier)
"L’homme qui brûle", Alban Lefranc (Rivages)
"Le monde horizontal", Bruno Remaury (Corti)
"Le chagrin des origines", Laurence Nobécourt (Albin Michel)
"Les jungles rouges", Jean-Noël Orengo (Grasset)
"Le ghetto intérieur", Santiago H Amigorena (POL)
"L'arbre d'obéissance", Joël Baqué (POL)
"Parking Péguy", Charles Coustille (Flammarion)


Prix Médicis (8 novembre)


Romans français
  • "La tentation", Luc Lang (Stock) LAURÉAT
  • "Le ghetto intérieur", Santiago H. Amigorena (P.O.L)
  • "Jour de courage", Brigitte Giraud (Flammarion)
  • "Les grands cerfs", Claudie Hunzinger (Grasset)
  • "La chaleur", Victor Jestin (Flammarion)
  • "Protocole gouvernante", Guillaume Lavenant (Rivages)
  • "Cora dans la spirale", Vincent Message (Seuil)
  • "Mon ancêtre Poisson", Christine Montalbetti (P.O.L)
Romans étrangers
  • "Miss Islande", Auður Ava Olafsdottir (traduit par Eric Boury, Zulma)  LAURÉATE
  • "La fracture", Nina Allan (traduit par Bernard Sigaud, Tristram)
  • "Solénoïde", Mircea Cartarescu (traduit par Laure Hinckel, Noir sur Blanc)
  • "Le grand royaume des ombres", Arno Geiger (traduit par Olivier Le Lay, Gallimard)
  • "Kintu", Jennifer Nansubuga Makumbi (traduit par Céline Schwaller, Métailié)
  • "Un livre de martyrs américains", Joyce Carol Oates (traduit par Claude Seban, Philippe Rey)
  • "Girl", Edna O'Brien (traduit par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat, Sabine Wespieser)
  • "Ordesa", Manuel Vilas (traduit par Isabelle Gugnon, Sous-Sol)
Essais et documents
  • "J'ai oublié", Bulle Ogier et Anne Diatkine (Seuil)  LAURÉATES
  • "Le Roman noir de l’Histoire", Didier Daeninckx (Verdier)
  • "Scrabble", Michaël Ferrier (Mercure de France)
  • "Récidive", Michaël Foessel (PUF)
  • "Le Greco – un grand sommeil noir", Jean-Paul Marcheschi (éditions Art3)
  • "Ruptures", Claire Marin (L’Observatoire)
  • "Bleuets", Maggie Nelson (Sous-sol)
  • "Avant que j'oublie", Anne Pauly (Verdier)
  • "Le Monde horizontal", Bruno Remaury (Corti)
  • "Appia", Paolo Rumiz (Arthaud)
  • "Carré de ciel", Jean-Louis Schefer (P.O.L)
  • "Icebergs", Tanguy Viel (Minuit)
  • "Le Livret du pupille Jean Genet", Josef Winkler (Verdier)
  • "Des balles et de l'opium", Liao Yiwu (Globe)

Grand Prix de littérature américaine (10 novembre)


  • "L'écho du temps", Kevin Powers (traduit par Carole d'Yvoire, Delcourt) LAURÉAT
  • "Archives des enfants perdus",Valeria Luiselli (traduit par Nicolas Richard, L'Olivier)
  • "Ici n'est plus ici", Tommy Orange (traduit par Stéphane Roques, Albin Michel)
  • "Mécanique de la chute", Seth Greenland (traduit par Jean Esch, Liana Levi)
"Souvenirs de l'avenir", Siri Hustvedt (traduit par Christine Le Bœuf, Actes Sud)
"Les femmes de Heart Spring Mountain", Robin MacArthur (traduit par France Camus-Pichon, Albin Michel)
"Le sport des rois", C. E. Morgan (traduit par Mathilde Bach, Gallimard)
"Mon année de repos et de détente", Ottessa Moshfegh (traduit par Clément Baude, Fayard)
"Ce que l'on sème", Regina Porter (traduit par Laura Derajinski, Gallimard)


Prix Wepler-Fondation la Poste (11 novembre)

  • "Les Échappées", Lucie Taïeb (Editions de l'Ogre) LAURÉATE
  • "Le Monde horizontal", Bruno Remaury (José Corti) MENTION SPÉCIALE
  • "L'arbre d'obéissance", Joël Baqué  (P.O.L)
  • "Les grands cerfs", Claudie Hunzinger (Grasset)
  • "Chroniques d'une station-service", Alexandre Labruffe (Verticales)
  • "Querelle", Kevin Lambert (Le Nouvel Attila)
  • "La Tentation", Luc Lang (Stock)
  • "Francis Rissin", Martin Mongin (Tusitala)
  • "Forêt-Furieuse," Sylvain Pattieu (Rouergue/La Brune)
  • "Avant que j'oublie" Anne Pauly (Verdier, premier roman)
  • "Trismus", Matthieu Peck (Bartillat)
  • "Et l'ombre emporte ses voyageurs", Marin Tince (Seuil)
  • "Tous tes enfants dispersés", Beata Umubyeyi Mairesse (Autrement)

Prix de Flore  (12 novembre)

  • "Rhapsodie des oublié"s, Sofia Aouine (La Martinière) LAURÉATE
  • "La maison", Emma Becker (Flammarion)
  • "Nino dans la nuit", Simon et Capucine Johannin (Allia)
  • "Chroniques d'une station-service", Alexandre Labruffe (Verticales)

"Rien n'est noir", Claire Berest (Stock)
"Francis Rissin", Martin Mongin (Tusitala)
"Protocole gouvernante", Guillaume Lavenant (Rivages)
"L'île introuvable", Jean Le Gall (Robert Laffont)
"Le nom secret des choses", Blandine Rinkel (Fayard)


Prix Interallié (13 novembre)

  • "Les choses humaines", Karine Tuil (Gallimard) LAURÉATE
  • "L'île du dernier homme", Bruno de Cessole (Albin Michel)
  • "Où vont les fils ?", Olivier Frébourg (Mercure de France)
"La vraie vie de Vinteuil", Jérôme Bastianelli (Grasset)
"Le général a disparu", Georges-Marc Benamou (Grasset)
"La tentation", Luc Lang (Stock)
"Une partie de badminton", Olivier Adam (Flammarion)
"Une bête au paradis", Cécile Coulon (L'Iconoclaste)
"La montre d'Errol Flynn", François Cérésa (Ecriture)
"Mise au vert", Philippe Lacoche (Editions du Rocher)
"Par les routes", Sylvain Prudhomme (Gallimard)
"Le cœur battant du monde", Sébastien Spitzer (Albin Michel)
"Les minets", François Armanet (Stock)



Prix du style (19 novembre)

  • "Journal de L. : 1947-1952", Christophe Tison (Editions Goutte-d'Or) LAURÉAT
  • "Sérotonine", Michel Houellebecq (Flammarion)
  • "Un monde sans rivage", Hélène Gaudy (Actes Sud)
  • "Les guerres intérieures", Valérie Tong Cuong (Jean-Claude Lattès)
  • "Bleu blanc Brahms", Youssef Abbas (Jacqueline Chambon)
  • "Vaincre à Rome", Sylvain Coher (Actes Sud)
  • "Feel good", Thomas Gunzig (Au Diable vauvert)
  • "Baïkonour", Odile D'Oultremont (Editions de l'Observatoire)
  • "Rhapsodie des oubliés", Sofia Aouine (Editions de la Martinière)

Prix Jean Giono (19 novembre)

  • "La part du fils", Jean-Luc Coatalem (Stock) LAURÉAT
  • "Les petits de Décembre", Kaouther Adimi (Seuil)
  • "Ame brisée", Akira Mizubayashi (Gallimard)
  • "Mur Méditerranée", Louis-Philippe Dalembert (Sabine Wespieser)
"Sœur", Abel Quentin (Editions de l'Observatoire)
"Tous tes enfants dispersés", Beata Umubyeyi-Mairesse (Autrement)
"Le général a disparu", Georges-Marc Benamou (Grasset)
"Eloge des bâtards", Olivia Rosenthal (Verticales/Gallimard)
"La terre invisible", Hubert Mingarelli (Buchet-Chastel)
"La petite sonneuse de cloches", Jérôme Attal (Robert Laffont)


Prix du meilleur livre étranger (remise non fixée)

Romans
  • "Mécanique de la chute", Seth Greenland (traduit de l'anglais par Jean Esch, Liana Levi)
  • "Le livre des reines", Joumana Haddad (traduit de l'anglais par Arnaud Bihel, Jacqueline Chambon)
  • "L'ombre d’un père", Christoph Hein  (traduit de l'allemand par Nicole Bary, Métailié)
  • "Les patriotes", Sana Krasikov  (traduit de l'anglais par Sarah Gurcel, Albin Michel)
  • "La fabrique des salauds", Chris Kraus  (traduit de l'allemand par Rose Labourie, Belfond)
  • "L’été où tout a fondu", Tiffany McDaniel  (traduit de l'anglais par Christophe Mercier), Joelle Losfeld)
  • "Tous, sauf moi", Francesca Melandri  (traduit de l'italien par Danièle Valin, Gallimard)
  • "L'ami", Sigrid Nunez (traduit de l'anglais par Mathilde Bach, Stock)
  • "Ombre sur la Tamise", Michael Ondaatje (traduit de l'anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, L’Olivier)
  • "Ici n'est plus ici", Tommy Orange (traduit de l'anglais par Stéphane Roques, Albin Michel)
  • "Les altruistes", Andrew Ridker (traduit de l'anglais par Olivier Deparis, Rivages)
  • "Ce qu'elles disent", Miriam Toews (traduit de l'anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, Buchet Chastel)
  • "Ordesa", Manuel Vilas (traduit de l'espagnol par Isabelle Gugnon, Editions du Sous-Sol)
  • "Le clou", Zhang Yueran (traduit du chinois par Dominique Magny-Roux, Zulma)
  • "Le grand royaume des ombres", Arno Geiger (traduit de l'allemand par Olivier Le Lay, Gallimard)
  • "Marx dans le jardin de Darwin", Ilona Jerger (traduit de l'allemand par Bernard Lortholary, De Fallois)
Essais
  • "Des balles et de l'opium", Yiwu Liao (traduit du chinois par Marie Holzman, Globe)
  • "Soldats de la parole", Frank Westerman (traduit du néerlandais par Mireille Cohendy, Bourgois)
  • "Le temps des magiciens", W. Eilenberger (traduit de l'allemand par Corinna Gepner, Albin Michel)



jeudi 24 octobre 2019

L'écriture ou la mère, selon Didier Delome

Par Sarah Trillet, invitée de LU cie & co


Didier Delome.

Dans son deuxième roman, "Les étrangers" (Le Dilettante, 253 pages), le français globe-trotteur Didier Delome remonte le fil de son enfance négligée et nous dresse un portrait-mosaïque de sa mère, à qui il voue une inextinguible haine.

 "Lorsqu'on s'est retrouvé confronté au dégoût viscéral de soi durant son enfance, c'est un peu comme une langue maternelle qu'on vous aurait inculquée de force dans votre âme meurtrie."

Tapi dans un recoin d'église, le narrateur assiste au baptême de sa petite-fille, occasion de reconvoquer les siens mais surtout sa mère, par le truchement d'un prénom et des témoignages de ceux qui l'ont connue et aimée. Oscillant entre la fascination et la nausée, l'auteur se garde d'une mise au point trop précise sur le petit visage, craignant que la prophétie haineuse ne poursuive la lignée en y reconnaissant l'un ou l'autre trait de sa mère.

Nous voilà embarqués dans les nuits parisiennes dissolues de l'après-guerre où la belle Françoise capte la lumière et suscite toutes les convoitises. Elle circule en vase clos dans un monde de jet-setteurs à la fureur incandescente de jouir, shootés aux fastes et où, seules la fortune, la jeunesse et la beauté semblent cotées à la bourse des cœurs.

Une silhouette floutée apparaît peu à peu, celle d'une mère éprise de liberté, emportée dans une urgence de vivre, passant de bras en bras, de dépendance en dépendance, en quête effrénée d'une sécurité qu'elle ne peut pourtant s'empêcher de fuir. Vouée à une fin de vie effroyable, l'ostentation et la superbe laisseront la place au vide absolu de la solitude.

Une mère négligente, égoïste, ravageuse identitaire, à la fois puissant dissolvant mais aussi révélateur de soi.

Le titre du roman contient toute la charge de son objet, à la manière d'un noyau qui comprime en lui-même la détresse qui alimente en continu la détestation. Comment aimer cette part de soi qui demeure asséchée, comme un membre drainé de tout flux vital?
"Ma mère m'a dégoûté des autres. Physiquement des autres. Et, plusieurs décennies après son décès, j'en souffre encore. Comment ne pas lui en vouloir?"
"Les étrangers" est un roman fort et touchant, il nous parle d'identité, de filiation, d'une tentative de rapprochement avec cette part de l'autre incorporée en soi qu'il est parfois tout simplement impossible d'assimiler. Et dont on reste irrémédiablement orphelin.

L'écriture de Didier Delome est à la fois rêche et flamboyante. Sublime. Une voix qui n'y va pas par quatre chemins et avance en ligne droite comme un soc entre dans le sol. Le narrateur nomme sans s'apitoyer, sans équivoque tout en gardant l'élégance de la pudeur. Comme il procède d'une démonstration, il conclut sur la faillite même de l'entreprise de consolation, où toute attente n'est depuis longtemps qu'une vaine abstraction.

Mais derrière l'acidité sèche de la rancœur, on entrevoit ce qui fait toute la puissance de ce roman et celle de son écriture: l'usage des mots en lieu et place de ce qui aurait dû advenir, comme tentative ultime de vivre. En cela, ce roman est aussi un fabuleux cri de tendresse et d'amour.
"Jamais nous n'aurions dû nous croiser, ma mère et moi. Loulou a raison. J'aurais mieux fait de la fréquenter avant ma naissance. Peut-être aurais-je su l'apprécier à sa juste valeur, sans tous ces a priori détestables qu'ont forgés en moi nos six années de promiscuité forcée. Mais n'est-il pas trop tard à mon âge pour réécrire notre histoire? Malgré ma certitude que la littérature possède ce génie faramineux de cicatriser les plaies du passé et de consoler de ce qui aurait pu être et n'a pas été."

Pour lire le début de "Les étrangers", c'est ici.


Note de LU cie & co


Didier Delome est aussi l'auteur d'un très beau premier roman paru l'an dernier, "Jours de dèche" (Le Dilettante, 258 pages, août 2018). Il l'a publié à 65 ans. Il y raconte la dégringolade d'un galeriste en vogue, jusqu'au fond du trou. Mais alors vraiment, le fond du fond, la dépression, le suicide, les huissiers, la rue. Et puis sa remontée vers d'autres cieux plus lumineux grâce à l'écriture. Un sujet déjà vu qui, ici, est transcendé par le ton de l'auteur, son humour irrésistible, son choix de mots qui font mouche. Et que de tendresse aussi en filigrane de ce roman optimiste!

Pour lire le début de "Jours de dèche", c'est ici.




vendredi 18 octobre 2019

Où en est-on dans les sélections des prix?

Quels livres seront-ils primés en 2019?


Chaque jury des prix littéraires de l'automne a remis sa nouvelle sélection ou presque, restreignant la première, la complétant, en attente parfois d'une ultime troisième sélection. Où en est-on avant qu'on en découse vraiment?

Côté fiction française, le premier roman de Victoria Mas, "Le bal des folles" (Albin Michel), tient la corde avec quatre nominations à l'heure actuelle (Renaudot, Femina, Premier roman, Style). Tout comme "Les grands cerfs" de Claudie Hunzinger (Grasset), pointé au Femina, au Médicis, au Décembre et au Wepler. Tout comme "La tentation" de Luc Lang (Stock), présent au Femina, au Médicis, au Wepler et à l'Interallié.

"Le ciel par-dessus le toit", de Nathacha Appanah (Gallimard), apparaît sur trois listes, Goncourt, Renaudot et Femina. Tout comme "La part du fils" de Jean-Luc Coatalem (Stock), Goncourt, Renaudot et Giono. Ou "Par les routes" de Sylvain Prudhomme (Gallimard), Renaudot, Femina, Interallié.
Plus que dans deux sélections, Femina et Interallié,  pour "Les choses humaines" de Karine Tuil (Gallimard), Flore et Wepler pour "Chroniques d'une station-service" d'Alexandre Labruffe (Verticales)

"Le ghetto intérieur", de Santiago H. Amigorena (P.O.L), omniprésent dans les premières sélections, est encore présent dans les listes du Goncourt et du Médicis. Deux positions également, Académie française et Médicis, pour "Jour de courage" de Brigitte Giraud (Flammarion).

Mais on sait bien que ces statistiques ne sont pas très importantes, des outsiders n'apparaissant que dans la liste d'un seul jury pouvant très bien récolter aussi des lauriers.


Sélections à l'heure actuelle

Grand prix du roman de l'Académie française (31 octobre)

  • "Civilizations", Laurent Binet (Grasset)
  • "L'Ile du dernier homme", Bruno de Cessole (Albin Michel)
  • "Jour de courage", Brigitte Giraud (Flammarion)

Cent millions d'années et un jour, Jean-Baptiste Andrea (L'Iconoclaste)
La part du fils, Jean-Luc Coatalem (Stock)
Une bête au Paradis, Cécile Coulon (L'Iconoclaste)
Les jungles rouges, de Jean-Noël Orengo, Grasset)
Par les routes, Sylvain Prudhomme (Gallimard)
Nuit d'épine, Christiane Taubira (Plon)
Les choses humaines, Karine Tuil (Gallimard)


Prix Goncourt (4 novembre)

  • "Le ghetto intérieur", Santiago H. Amigorena (P.O.L)
  • "Le ciel par-dessus le toit", Nathacha Appanah (Gallimard)
  • "Un dimanche à Ville-d'Avray", Dominique Barbéris (Arléa)
  • "La part du fils", Jean-Luc Coatalem (Stock)
  • "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon", Jean-Paul Dubois (L'Olivier)
  • "Rouge impératrice", Léonora Miano (Grasset)
  • "La terre invisible", Hubert Mingarelli (Buchet Chastel)
  • "Soif", Amélie Nothomb (Albin Michel)
  • "Extérieur monde", Olivier Rolin (Gallimard)

Mur Méditerranée, Louis-Philippe Dalembert (Sabine Wespieser)
Un monde sans rivage, Hélène Gaudy (Actes Sud)
Avant que j'oublie, Anne Pauly (Verdier)
Sœur, Abel Quentin (L'Observatoire)
Le cœur battant du monde, Sébastien Spitzer (Albin Michel)
Les choses humaines, Karine Tuil (Gallimard)


Prix Renaudot (4 novembre)


Romans
  • "Le ciel par-dessus le toit", Nathacha Appanah (Gallimard)
  • "La Maison", Emma Becker (Flammarion)
  • "La part du fils", Jean-Luc Coatalem (Stock)
  • "La symphonie du nouveau monde", Lenka Hornakova-Civade (Alma)
  • "Le bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel) 
  • "Les jungles rouges", Jean-Noël Orengo (Grasset)
  • "Par les routes", Sylvain Prudhomme (Gallimard)
  • "Pourquoi tu danses quand tu marches?", Abdourahman A. Waberi (J-C. Lattès)
Essais
  • "Je suis le carnet de Dora Maar", Brigitte Benkemoun (Stock)
  • "Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale", Charles Dantzig (Grasset)
  • "La Bruyère, portrait de nous-mêmes", Jean-Michel Delacomptée (Robert Laffont)
  • "(Très) cher cinéma français", Eric Neuhoff (Albin Michel)
  • "A l'absente", Martine de Rabaudy (Gallimard)
  • "Art vaincra! Louise Michel: l'artiste en révolution et le dégoût du politique", Claude Rétat (Bleu autour)

Romans
Les petits de décembre, Kaouther Adimi (Seuil)
Le ghetto intérieur, Santiago H. Amigorena (P.O.L)
Le continent de la douceur, Aurélien Bellanger (Gallimard)
Scrabble, Michael Ferrier (Mercure de France)
Un monstre et un chaos,Hubert Haddad (Zulma)
La chaleur,Victor Jestin (Flammarion) 
Cora dans la spirale, Vincent Message (Seuil)
Loin, Alexis Michalik (Albin Michel)

Essais
Le dernier roi soleil, Sophie Des Deserts (Grasset/Fayard)
Alexandria: Les pionniers oubliés du web, Quentin Jardon (Gallimard)
Giono, furioso, Emmanuelle Lambert (Stock)
Au pays des rêves noirs: Antonin Artaud au Mexique, Félix Macherez (Equateurs)


Prix Femina (5 novembre)


Romans français
  • "Le ciel par-dessus le toit", Nathacha Appanah (Gallimard)
  • "Un dimanche à Ville-d'Avray", Dominique Barbéris (Arléa)
  • "Scrabble", Michael Ferrier (Mercure de France)
  • "Les grands cerfs", Claudie Hunzinger (Grasset)
  • "La chaleur", Victor Jestin (Flammarion)
  • "La tentation", Luc Lang (Stock)
  • "Le bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel)
  • "Par les routes", Sylvain Prudhomme (Gallimard)
  • "Opus 77", Alexis Ragougneau (Viviane Hamy)
  • "Eden", Monica Sabolo (Gallimard)
  • "Les choses humaines", Karine Tuil (Gallimard)
Romans étrangers
  • "Je ne reverrai plus le monde", Ahmet Altan (traduit par Julien Lapeyre de Cabanes, Actes Sud)
  • "Borgo Vecchio", Giosuè Calaciura (traduit par Lise Chapuis, Notabilia)
  • "Le cœur de l'Angleterre", Jonathan Coe (traduit par Josée Kamoun, Gallimard)
  • "Ordinary people", Diana Evans (traduit par Karine Guerre, Globe)
  • "Le grand royaume des ombres", Arno Geiger (traduit par Olivier Le Lay, Gallimard)
  • "La fabrique des salauds", Chris Kraus (traduit par Rose Labourie, Belfond)
  • "L'ami", Sigrid Nunez (traduit par Mathilde Bach, Stock)
  • "Girl", Edna O'Brien (traduit par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat, Sabine Wespieser)
  • "Appia", Paolo Rumiz (traduit par Béatrice Vierne, Arthaud)
  • "Ordesa", Manuel Vilas (traduit par Isabelle Gugnon, Sous-Sol)
Essais
  • "Vagabondes, voleuses, vicieuses: adolescentes sous contrôle, de la Libération à la libération sexuelle",  Véronique Blanchard (François Bourin)
  • "La Bruyère, portrait de nous-mêmes", Jean-Michel Delacomptée (Robert Laffont)
  • "La fabrique du crétin digital: les dangers des écrans pour nos enfants", Michel Desmurget (Seuil)
  • "L'usage du vide: essai sur l'intelligence de l'action, de l'Europe à la Chine", Romain Graziani (Gallimard)
  • "La solitude Caravage", Yannick Haenel (Fayard)
  • "La langue confisquée: lire Victor Klemperer aujourd'hui", Frédéric Joly (Premier Parallèle)
  • "Giono, Furioso", Emmanuelle Lambert (Stock)
  • "Débuter, comment c'est: entrer en littérature", Bertrand Leclair ("Agora", Pocket)
  • "J'ai oublié", Bulle Ogier avec Anne Diatkine (Seuil)
  • "De cendres et de braises: voix et histoires d'une banlieue populaire", Manon Ott (Anamosa)
  • "Sur la route du Danube", Emmanuel Ruben (Rivages)
  • "Arpenter le paysage: poètes, géographes et montagnards", Martin de la Soudière (Anamosa)
  • "La fabrique de l'écrivain national: entre littérature et politique", Anne-Marie Thiesse (Gallimard)

Romans français
Quand la parole attend la nuit, Patrick Autréaux (Verdier)
Un autre Eden, Bernard Chambaz (Seuil)
Un pur, Isabelle Desesquelles (Belfond)
Chronique d'une station-service, Alexandre Labruffe (Verticales)
Avant que j'oublie, Anne Pauly (Verdier)
Par les routes, Sylvain Prudhomme (Gallimard)
Romans étrangers
La fracture de Nina Allan, traduit par Bernard Sigaud (Tristram)
Les hommes d'août de Sergueï Lebedev traduit par Luba Jurgenson (Verdier)
Bleuets de Maggie Nelson, traduit par Céline Leroy (Sous-Sol)


Prix du Premier roman (7 novembre)


Romans français
  • "Suiza", Bénédicte Belpois (Gallimard)
  • "L'âme du violon", Marie Charvet (Grasset)
  • "On ne meurt pas d'amour", Géraldine Dalban-Moreynas (Plon)
  • "Baudelaire et Apolline", Céline Debayle (Arléa)
  • "Un cheval dans la tête", Sylvie Krier (Safran)
  • "Le Bal des folles", Victoria Mas (Albin Michel)
  • "Une histoire italienne", Laura Ulonatti (Gallimard)
Romans étrangers
  • "Les Patriotes", Sana Krasikov (traduit de l'américain par Sarah Gurcel, Albin Michel)
  • "Tangerine", Christine Mangan (traduit de l'américain par Laure Manceau, HarperCollins)
  • "Cendrillon et moi: la belle-mère parle enfin", Danielle Teller (traduit de l'anglais par Audrey Coussy, Denoël)


Prix Décembre (7 novembre)

  • "Les grands cerfs", Claudie Hunzinger (Grasset)
  • "Souvenirs-écran: voyage en France 2017-2018", Noël Herpe (Bartillat)
  • "Rhapsodie des oubliés", Sofia Aouine (La Martinière)

Quand la parole attend la nuit, Patrick Autréaux (Verdier)
L’homme qui brûle, Alban Lefranc (Rivages)
Le monde horizontal, Bruno Remaury (Corti)
Le chagrin des origines, Laurence Nobécourt (Albin Michel)
Les jungles rouges, Jean-Noël Orengo (Grasset)
Le ghetto intérieur, Santiago H Amigorena (POL)
L'arbre d'obéissance, Joël Baqué (POL)
Parking Péguy, Charles Coustille (Flammarion)


Prix Médicis (8 novembre)


Romans français
  • "Le ghetto intérieur", Santiago H. Amigorena (P.O.L)
  • "Jour de courage", Brigitte Giraud (Flammarion)
  • "Les grands cerfs", Claudie Hunzinger (Grasset)
  • "La chaleur", Victor Jestin (Flammarion)
  • "La tentation", Luc Lang (Stock)
  • "Protocole gouvernante", Guillaume Lavenant (Rivages)
  • "Cora dans la spirale", Vincent Message (Seuil)
  • "Mon ancêtre Poisson", Christine Montalbetti (P.O.L)
Romans étrangers
  • "La fracture", Nina Allan (traduit par Bernard Sigaud, Tristram)
  • "Solénoïde", Mircea Cartarescu (traduit par Laure Hinckel, Noir sur Blanc)
  • "Le grand royaume des ombres", Arno Geiger (traduit par Olivier Le Lay, Gallimard)
  • "Kintu", Jennifer Nansubuga Makumbi (traduit par Céline Schwaller, Métailié)
  • "Un livre de martyrs américains", Joyce Carol Oates (traduit par Claude Seban, Philippe Rey)
  • "Girl", Edna O'Brien (traduit par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat, Sabine Wespieser)
  • "Miss Islande", Auður Ava Olafsdottir (traduit par Eric Boury, Zulma)
  • "Ordesa", Manuel Vilas (traduit par Isabelle Gugnon, Sous-Sol)
Essais et documents
  • "Le Roman noir de l’Histoire", Didier Daeninckx (Verdier)
  • "Scrabble", Michaël Ferrier (Mercure de France)
  • "Récidive", Michaël Foessel (PUF)
  • "Le Greco – un grand sommeil noir", Jean-Paul Marcheschi (éditions Art3)
  • "Ruptures", Claire Marin (L’Observatoire)
  • "Bleuets", Maggie Nelson (Sous-sol)
  • "J'ai oublié", Bulle Ogier et Anne Diatkine (Seuil)
  • "Avant que j'oublie", Anne Pauly (Verdier)
  • "Le Monde horizontal", Bruno Remaury (Corti)
  • "Appia", Paolo Rumiz (Arthaud)
  • "Carré de ciel", Jean-Louis Schefer (P.O.L)
  • "Icebergs", Tanguy Viel (Minuit)
  • "Le Livret du pupille Jean Genet", Josef Winkler (Verdier)
  • "Des balles et de l'opium", Liao Yiwu (Globe)


Grand Prix de littérature américaine (10 novembre)

  • "Mécanique de la chute", Seth Greenland (traduit par Jean Esch, Liana Levi)
  • "Souvenirs de l'avenir", Siri Hustvedt (traduit par Christine Le Bœuf, Actes Sud)
  • "Archives des enfants perdus",Valeria Luiselli (traduit par Nicolas Richard, L'Olivier)
  • "Les femmes de Heart Spring Mountain", Robin MacArthur (traduit par France Camus-Pichon, Albin Michel)
  • "Le sport des rois", C. E. Morgan (traduit par Mathilde Bach, Gallimard)
  • "Mon année de repos et de détente", Ottessa Moshfegh (traduit par Clément Baude, Fayard)
  • "Ici n'est plus ici", Tommy Orange (traduit par Stéphane Roques, Albin Michel)
  • "Ce que l’on sème", Regina Porter (traduit par Laura Derajinski, Gallimard)
  • "L’écho du temps", Kevin Powers (traduit par Carole d'Yvoire, Delcourt)


Prix Wepler-Fondation la Poste (11 novembre)

  • "L'arbre d'obéissance", Joël Baqué  (P.O.L)
  • "Les grands cerfs", Claudie Hunzinger (Grasset)
  • "Chroniques d'une station-service", Alexandre Labruffe (Verticales)
  • "Querelle", Kevin Lambert (Le Nouvel Attila)
  • "La Tentation", Luc Lang (Stock)
  • "Francis Rissin", Martin Mongin (Tusitala)
  • "Forêt-Furieuse," Sylvain Pattieu (Rouergue/La Brune)
  • "Avant que j'oublie" Anne Pauly,(Verdier, premier roman)
  • "Trismus", Matthieu Peck (Bartillat)
  • "Le Monde horizontal", Bruno Remaury (José Corti)
  • "Les Échappées", Lucie Taïeb (Editions de l'Ogre)
  • "Et l'ombre emporte ses voyageurs", Marin Tince (Seuil)
  • "Tous tes enfants dispersés", Beata Umubyeyi Mairesse (Autrement)


Prix de Flore  (12 novembre)

  • "Rhapsodie des oublié"s, Sofia Aouine (La Martinière)
  • "La maison", Emma Becker (Flammarion)
  • "Nino dans la nuit", Simon et Capucine Johannin (Allia)
  • "Chroniques d'une station-service", Alexandre Labruffe (Verticales)

Rien n'est noir, Claire Berest (Stock)
Francis Rissin, Martin Mongin (Tusitala)
Protocole gouvernante, Guillaume Lavenant (Rivages)
L'île introuvable, Jean Le Gall (Robert Laffont)
Le nom secret des choses, Blandine Rinkel (Fayard)


Prix Interallié (13 novembre)

  • "La vraie vie de Vinteuil", Jérôme Bastianelli (Grasset)
  • "Par les routes", Sylvain Prudhomme (Gallimard)
  • "Les choses humaines", Karine Tuil (Gallimard)
  • "Le général a disparu", Georges-Marc Benamou (Grasset)
  • "La tentation", Luc Lang (Stock)
  • "Une partie de badminton", Olivier Adam (Flammarion)
  • "Une bête au paradis", Cécile Coulon (L'Iconoclaste)
  • "Le cœur battant du monde", Sébastien Spitzer (Albin Michel)
  • "Les minets", François Armanet (Stock)
  • "La montre d'Errol Flynn", François Cérésa (Ecriture)
  • "L'île du dernier homme", Bruno de Cessole (Albin Michel)
  • "Où vont les fils ?", Olivier Frébourg (Mercure de France)
  • "Mise au vert", Philippe Lacoche (Editions du Rocher)


Prix du style (19 novembre)

  • "Sérotonine", Michel Houellebecq (Flammarion)
  • "Un monde sans rivage", Hélène Gaudy (Actes Sud)
  • "Les guerres intérieures", Valérie Tong Cuong (Jean-Claude Lattès)
  • "Journal de L. : 1947-1952", Christophe Tison (Editions Goutte-d'Or)
  • "Bleu blanc Brahms", Youssef Abbas (Jacqueline Chambon)
  • "Vaincre à Rome", Sylvain Coher (Actes Sud)
  • "Feel good", Thomas Gunzig (Au Diable vauvert)
  • "Baïkonour", Odile D'Oultremont (Editions de l'Observatoire)
  • "Rhapsodie des oubliés", Sofia Aouine (Editions de la Martinière)


Prix du meilleur livre étranger (remise non fixée)


Romans
  • "Mécanique de la chute", Seth Greenland (traduit de l'anglais par Jean Esch, Liana Levi)
  • "Le livre des reines", Joumana Haddad (traduit de l'anglais par Arnaud Bihel, Jacqueline Chambon)
  • "L'ombre d’un père", Christoph Hein  (traduit de l'allemand par Nicole Bary, Métailié)
  • "Les patriotes", Sana Krasikov  (traduit de l'anglais par Sarah Gurcel, Albin Michel)
  • "La fabrique des salauds", Chris Kraus  (traduit de l'allemand par Rose Labourie, Belfond)
  • "L’été où tout a fondu", Tiffany McDaniel  (traduit de l'anglais par Christophe Mercier), Joelle Losfeld)
  • "Tous, sauf moi", Francesca Melandri  (traduit de l'italien par Danièle Valin, Gallimard)
  • "L'ami", Sigrid Nunez (traduit de l'anglais par Mathilde Bach, Stock)
  • "Ombre sur la Tamise", Michael Ondaatje (traduit de l'anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, L’Olivier)
  • "Ici n'est plus ici", Tommy Orange (traduit de l'anglais par Stéphane Roques, Albin Michel)
  • "Les altruistes", Andrew Ridker (traduit de l'anglais par Olivier Deparis, Rivages)
  • "Ce qu'elles disent", Miriam Toews (traduit de l'anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, Buchet Chastel)
  • "Ordesa", Manuel Vilas (traduit de l'espagnol par Isabelle Gugnon, Editions du Sous-Sol)
  • "Le clou", Zhang Yueran (traduit du chinois par Dominique Magny-Roux, Zulma)
  • "Le grand royaume des ombres", Arno Geiger (traduit de l'allemand par Olivier Le Lay, Gallimard)
  • "Marx dans le jardin de Darwin", Ilona Jerger (traduit de l'allemand par Bernard Lortholary, De Fallois)
Essais
  • "Des balles et de l'opium", Yiwu Liao (traduit du chinois par Marie Holzman, Globe)
  • "Soldats de la parole", Frank Westerman (traduit du néerlandais par Mireille Cohendy, Bourgois)
  • "Le temps des magiciens", W. Eilenberger (traduit de l'allemand par Corinna Gepner, Albin Michel)


Prix Jean Giono (11 décembre)

  • "La part du fils", Jean-Luc Coatalem (Stock)
  • "Ame brisée", Akira Mizubayashi (Gallimard)
  • "Tous tes enfants dispersés", Beata Umubyeyi-Mairesse (Autrement)
  • "Le général a disparu", Georges-Marc Benamou (Grasset)
  • "Eloge des bâtards", Olivia Rosenthal (Verticales/Gallimard)
  • "La terre invisible", Hubert Mingarelli (Buchet-Chastel)
  • "La petite sonneuse de cloches", Jérôme Attal (Robert Laffont)
  • "Les petits de Décembre", Kaouther Adimi (Seuil)
  • "Mur Méditerranée", Louis-Philippe Dalembert (Sabine Wespieser)
  • "Sœur", Abel Quentin (Editions de l'Observatoire)



jeudi 17 octobre 2019

Qui aura le prix Astrid Lindgren 2020?



Comme d'habitude, c'est durant la Foire du livre de Francfort, ce 17 octobre,  que le Prix Astrid Lindgren (Alma, Astrid Lindgren Memorial Award, 5 millions de couronnes suédoises) a dévoilé la liste des nominés pour l'édition 2020. Soit 237 candidatures en provenance de 68 pays, dont 49 nouveaux noms, qui ont été sélectionnées par le jury. Auteurs, illustrateurs et associations œuvrant à la promotion de la littérature de jeunesse parmi lesquels on recense 46 % de femmes, 41 % d'hommes et 13 % d'organisations. Verdict le mardi 31 mars 2020.

Et pour la Belgique? Il y avait six candidats l'an dernier (lire ici), dont le lauréat 2019, Bart Moeyaert. Il y en a sept cette année, dont trois nouveaux, Anne Brouillard, Ingrid Godon et Thomas Lavachery, les quatre Carll Cneut, Anne Herbauts, le Prix Bernard Versele et Klaas Verplancke étant à nouveau retenus, contrairement à Marie Wabbes.

Les candidats français ne sont guère différents des années précédentes. Reviennent commen en 2019 l'association A.C.C.E.S., Benjamin Chaud, Olivier Douzou, Timothée de Fombelle, Bernard Friot, Jean-Claude Mourlevat, Marie-Aude Murail, Geneviève Patte. Nouveaux de cette édition, deux François,  Place et Roca, et l'Agence Quand les Livres Relient.

Dans le reste du monde, on trouve beaucoup de noms qui font chaud au cœur, même si on les a déjà vus dans cette liste,  l'Australien Robert Ingpen, l'Autrichienne Lisbeth Zwerger, le Canadien Jon Klassen, les Allemands Nadia Budde, Nikolaus Heidelbach, Janosch et l'International Youth Library, l'Italienne Beatrice Alemagna et la Bibliothèque de Lampedusa, les Hollandais Joke van Leeuwen, Toon Tellegen, Thé Tjong-Khing, Marit Törnqvist et Edward Van De Velde, les Norvégiens Stian Hole et Øyvind Torseter, le Polonais Józef Wilkoń, le Portugais Bernardo P. Carvalho, les Suédois Eva Eriksson, Olof Landström, Pija Lindenbaum, Eva Lindström, Anna-Clara Tidholm, la Suisse Albertine, les Britanniques Allan Ahlberg, David Almond, Quentin Blake, Michael Foreman, Emily Gravett, Shirley Hughes, Elizabeth Laird, Patrick Ness, Jan Pienkowski, John Shelley,
ainsi que l'Américain Eric Carle.

La liste complète des candidats 2020 se trouve ici.