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vendredi 21 juin 2013

LB nit Yolande de Knokke
et la fête de la musique

Yolande de Knokke, qui était à BD à Bastia en avril dernier (20 ans cette année) et lui envoie, en ce jour de fête de la musique - on verra très vite pourquoi - , un formidable témoignage d'Emmanuel Guibert qui exposait en Corse ses originaux relatifs à Alan I. Cope.



Agé aujourd'hui de 49 ans, l'auteur-illustrateur français a formidablement parlé devant un public ému de son amitié avec Alan, un ancien soldat américain installé à l'île de Ré, rencontré par hasard et dont il conte la vie en quatre volumes pour le moment ("La guerre d’Alan", trois tomes sortis en 2000, 2002 et 2008, réunis en un seul volume grand format en 2009 et en intégrale en  2012, et "L’enfance d’Alan", sorti en 2012, tous à L'Association). Aura-t-on un jour "L'adolescence d'Alan"? Guibert, lui, est prêt.



Vive la fête de la musique 1994

Emmanuel Guibert, ce sont bien sûr aussi les séries "Ariol" (BD Kids), "Les Sardines de l’espace" (Dargaud), les trois tomes du "Photographe"  (Dupuis/Aire libre), des albums chez Dupuis, Actes Sud junior et ailleurs.
Mais ce jour-là, il ne parlera que de son histoire avec un vieux monsieur inconnu.
Les trois albums "La guerre d'Alan" ne sont pas nouveaux, c'est vrai. L'occasion de les relire si vous les connaissez, la chance de les découvrir pour les autres. "L'enfance d'Alan" est plus récent et vaut tout autant le détour.

Emmanuel Guibert explique sa démarche en ouverture du premier volume.



Mais laissons-le parler.
Le projet date de 1995-1996. J’ai proposé à L’Association de faire entre 500 et 1000 pages sur un vieux monsieur et ses souvenirs, en noir et blanc. Jean-Christophe Menu, le patron à l’époque, m’a dit : "Oui c’est intéressant, on va le faire".

L'idée de la chronique.
Depuis tout petit, je tenais les chroniques familiales de la vie alentour: mes parents, le quartier, les commerçants. C’était très spontané. J’ai fait cela durant mon enfance et mon adolescence. Pour prolonger des bons moments, des instants savoureux, des choses qui méritaient d’être racontées. J’ai continué plus tard, après une conversation avec une personne intéressante. Je prenais un quart d’heure le soir pour restituer par écrit ce qu’elle avait dit, avec ses mots. Cela a donné une pléiade de petits carnets de ce qui m’avait frappé.
La rencontre avec Alan I. Cope.
Le 16 juin 1994, j’étais à l’île de Ré pour la première fois, avec mon père. On s’est baladés près du port, puis on s’est perdus, dans la mesure où on peut se perdre là. J’ai remarqué un monsieur qui sciait du bois devant chez lui. Nous avons eu une discussion d'une vingtaine de minutes où il nous a donné des conseils à propos de l’île. C’était à la fois des informations et une conversation. J’avais remarqué qu’il avait une pointe d’accent anglo-saxon. Puis on s’est quittés. Mon père et moi, on s’est dit: "Tiens, cela valait le coup !" On éprouvait de la gratitude pour cet homme. Le soir-même avait lieu au centre culturel un concert de la chanteuse grecque Angélique Ionatos. Nous y sommes allés. En sortant de la salle, j’ai revu le monsieur croisé l’après-midi. Il m’a fait un petit signe de connivence. Une amorce de relation.
La force du hasard.
Notre bien-être général est basé sur des miro-faits accumulés. Quand on y réfléchit, ce n’est pas rien.Quelques jours après, c’était le 21 juin, la fête de la musique. Sur le vieux port, je dessinais deux jeunes filles, jouant de la flûte traversière et du violoncelle. Un chien me renifle et j’entends "Compliments". C’était Alan et sa femme et son chien. On s’est quittés très tard ce soir-là, à minuit révolu. Il m'a parlé de beaucoup de choses.Il m’a raconté des souvenirs qu’il m’a été impossible de consigner à mon habitude. Il me fallait un magnétophone pour capter la lettre de ce qu’il me disait. Très vite est venue l'idée de faire un livre ensemble suite à cette rencontre pittoresque.Il m’a montré des brassées de documents dans son atelier, ses disques vinyles, il est allé chercher tous les passeports de sa vie, il y en avait une dizaine. C’était comme un flipbook qu’il m’offrait pour que je le voie vieillir en une seconde.
Un projet enclenché immédiatement.
J’étais éperdu de reconnaissance. Dès le lendemain, je suis allé m’asseoir dans sa ruelle. J’ai fait le portrait de sa maison, un lavis que j’ai glissé dans sa boîte aux lettres.Ensuite, il m’a présenté son jardin, à un kilomètre et demi de chez lui, avec un chalet, comme aux USA. Il m’a présenté ses poiriers, ses millepertuis, ses rosiers.On s’est assis et on a commencé à enregistrer ses souvenirs. Le processus a duré cinq ans.Ce fut une relation très intense. Une rencontre entre atomes crochus où les qualités étaient appréciées et les défauts supportés. Je me disais que je devais suivre mon instinct. Le livre fut un alibi pour partager l’amitié, où on fabrique aussi quelque chose ensemble. Alan fonctionnait comme cela aussi. Le livre est aussi bien l’amitié entre Alan et moi que les amitiés d’Alan. Je pense que celui qui ne fonctionne pas comme ça disfonctionne. On est là, sur terre, pour les relations humaines.
"L'enfance d'Alan" (c) Emmanuel Guibert/L'Association.

L'amour de la vie.
Alan, malade, souffrait beaucoup, mais cela ne se voyait pas quand il racontait ses souvenirs. Il arrêtait mes cris de compassion. Il n’était pas presbytérien pour rien. "Si on n’avait pas vécu cela hier, on ne serait pas là aujourd’hui", disait-il. Le livre raconte nos coups durs et surtout un immense amour de la vie. Alan est une personne âgée souriante qui continue à aimer l’existence avec une force de vie intacte jusqu’au bout ; même sur son lit d’hôpital, il s’intéressait encore à un petit oiseau qu’il ne connaissait pas.
Un récit d’apprentissage.
L’expression artistique sert à nous informer de ce qu’on a à l’intérieur. Alan découvre la vie et apprend tout ce qui peut l’être. C’est un homme qui avait compris le sens de l’apprentissage. Un autodidacte. Il a 18 ans en 1943 et le monde est en feu autour de lui. On lui donne un casque et un fusil. Son entraînement se fait à balles réelles. Il apprend à conduire un char. Il doit se cacher dans des trous d’hommes (« fox holes ») sur les routes. Il est un défenseur de l’esprit de paix. Il a eu une vie d’exilé, loin de sa terre natale. Vers cinquante ans, il a essayé de renouer avec toutes les personnes qui lui avaient plu dans l’existence. Il a tenu des correspondances, fait des rencontres, que j’ai prolongées, moi, après sa mort. C’était une enquête amicale, sur les traces d’Alan et de ce qui avait été son monde.
Au-delà de la mort.
La mort n’est pas une raison suffisante pour arrêter d’avoir des sentiments envers quelqu'un. La confiance dans les affinités intellectuelles continue, la personne continue. Nous continuons à  chercher conseil auprès d’elle. Mais il y a aussi des gens qu’on a oubliés, qu’on oublie. Ils ont décidé de s’en aller. C’est bien, pour ne pas être alourdi par des présences fantômes. Ma façon de faire le deuil d’Alan a été de continuer le boulot. La perspective était ouverte.S’agit-il de l’enfance d’Alan ou de l’enfance d’Emmanuel ? Je vais sur ses traces là où mon cœur bat. Ce sont des rendez-vous avec des parcelles de lui. Il n’y a pas de fin, pas de limite, je n’en aurai jamais terminé avec cela. Cela soulage, cela n’accable pas, cela fait du bien, c’est rassérénant. Sur les traces de quelqu’un, on est très bien accueilli. Les portes s’ouvrent, les bras aussi. Je suis allé entre  Los Angeles et Pasadena, là où Alan a vécu dans les années 30. C’est devenu un quartier latino, j’y suis allé avec une caméra, malgré les avertissements. Mais les portes se sont ouvertes. Les gens m’ont parlé : "Moi, mon grand-père…"  Cela m’est arrivé des dizaines de fois. Des choses miraculeuses me sont arrivées.
Le hasard, encore.
A Prague, j’ai rencontré un spécialiste de la guerre qui m’a dit : "Votre livre, cette mission d’Alan, c’est ma vie, c’est ma thèse"». Nous avons fouillé les archives. Cette mission a été archidocumentée ; des films, des petits bouts de papier tendus aux GI pour des dédicaces. J’ai vu, image par image, ce qu’Alan m’a raconté, un soldat américain qui parle tchèque, des snipers allemands... Tout ce qu’il m’avait dit, je le voyais. Quelle émotion ! Un mois et demi après mon retour à Paris, j’ai reçu un mail de Tomas : une photo agrandie où figuraient les mots "Alan Patsy", Patsy,  la jeune fille à laquelle il était fiancé pendant la guerre. Dans la tourelle du char se trouvait un soldat comme lui, mais de dos. Un mois après, j’ai reçu une nouvelle photo d’Alan, de face dans sa tourelle cette fois. Quel bonheur!
Etre au monde.
"L’enfance d’Alan", c’est un travail sur la mémoire et un questionnement graphique pour lesquels j’ai utilisé des supports et des outils nouveaux pour moi. J’ai fixé des îlots de mémoire qui jalonnent l’enfance. Il y a moins de dialogues que dans "La guerre d’Alan" mais davantage de récits narratifs, pour explorer les confins de la BD. Pour ces récits, j’écris intégralement le texte, jusqu’à la virgule près, avant de dessiner. Un jour, on a rendez-vous avec le défi qu’on s’est lancé et on essaie de marier tout cela. Où faire passer un moment de vie ? comment modeler le temps de lecture? Je fais des recherches pour induire des réactions psychologiques chez le lecteur (arrêt du récit, accélération, tension, détente). C’est extrêmement jouissif à concevoir. On est comme dans un laboratoire, dans un pré carré qu’on s’est choisi.

L'histoire d'Alan est aussi la très belle exposition qui a été présentée aux excellentes rencontres BD à Bastia.

© Laurence Le Saux pour BoDoï.
© Laurence Le Saux pour BoDoï.

© Laurence Le Saux pour BoDoï.
© Laurence Le Saux pour BoDoï.

© Laurence Le Saux pour BoDoï.

© Laurence Le Saux pour BoDoï.






mercredi 12 juin 2013

LB nit Maggy Rayet

Maggy Rayet signe l'article du "Ligueur"
qui présente les résultats du Prix Bernard Versele 2013,
révélés ce 12 juin.



Prix Versele : les 5 lauréats de 46 000 enfants


Comme chaque année à la veille de l’été, les 5 Chouettes du Prix Bernard Versele ont apporté la liste des livres plébiscités par le jury des enfants. Cette année, 46 240 bulletins de vote - 500 de plus qu’en 2012 - sont parvenus à la Ligue des Familles.

46 240, un chiffre qui parle. Au moins 46 240 enfants ont donc lu cette année - quelque part en Wallonie ou à Bruxelles - un ou plusieurs livres sélectionnés pour le Prix. Un tel résultat ne s’obtient pas d’un coup de baguette magique. Et cela vaut la peine de rappeler à chaque fois que le Prix Bernard Versele est non seulement un prix littéraire décerné par des enfants, mais aussi un extraordinaire outil d’éducation permanente tissé par un réseau de permanents de la Ligue des familles et de bénévoles passeurs de livres, avec le soutien de professionnels du livre, de bibliothèques, de librairies, d’éditeurs et de créateurs.
Partir de l’ensemble de la production éditoriale de fiction pour aboutir aux 25 titres - des pépites ! - qui seront soumis aux enfants représente un long parcours : comité de prospection, comités de lecture régionaux, séances de formation, de discussion et de vote. Et encore, quand elle est enfin peaufinée cette fameuse liste des 25, la tâche des passeurs de livres ne fait que commencer.
Il faut ensuite se démener pour faire la promotion de ces ouvrages, les présenter dans les écoles, les associations et auprès des familles. Il faut réfléchir, innover, trouver de nouvelles pistes, pour introduire les livres auprès des adultes encadrant les enfants, accrocher les enfants, capter leur attention pour un album, les mettre en appétit devant un roman, susciter leurs réactions, écouter leurs avis et leurs commentaires.
L’aboutissement de toute cette activité - le vote des enfants - est présenté ci-après. Cinq livres lauréats. Cinq autres arrivés deuxièmes en nombre de voix… et talonnant souvent les vainqueurs. N’hésitez pas à les faire lire autour de vous et à les lire vous-mêmes.


1 Chouette (à partir de 3 ans)

"Où est passé papa ?"
Taro Gomi, trad. Émilie Nief (Autrement Jeunesse).
Américain né à Tokyo, Taro Gomi est un artiste aux multiples talents. Il a non seulement écrit et illustré des centaines d’albums - dont plusieurs livres à dessiner -, mais il a aussi imaginé des jeux et créé des vêtements pour enfants. Une fois de plus, son humour et sa créativité font mouche : perdre de vue son papa au milieu de la foule d’un grand magasin peut donner le frisson. Mais quand, grâce à un subtil jeu de découpage, la situation se transforme en un formidable jeu de cache-cache bourré d’imprévus et de fausses pistes, le sourire reprend le dessus... et l’album l’emporte haut la main !

Ils ont aimé aussi "Heureusement", de Remy Charlip, trad. Olga Kent (MeMo).
Et si on jouait à se faire peur en suivant les aventures rocambolesques du jeune Ned ? Les enfants ont sauté à pieds joints sur cette proposition alléchante. Ils se sont régalés de ce suspense progressant au rythme des bonnes nouvelles et des catastrophes. Il faut avouer que cet album semble avoir été créé ce matin alors que l’édition originale va bientôt fêter ses 50 ans. Son créateur, qui nous a quittés en 2012, était un immense artiste, non seulement auteur-illustrateur, mais aussi designer et chorégraphe.

2 Chouettes (à partir de 5 ans)

"Tétine Man"
Christophe Nicolas, ill. Guillaume Long (Didier Jeunesse).
Il faut se faire une raison : Tétine Man ne quitte jamais sa tétine. L’intelligence de ce très jeune héros, sa capacité à résister, à s’affirmer tranquillement… et à garder sa tétine dans l’adversité avaient déjà suscité l’admiration de ses créateurs qui, sans hésitation aucune, s’étaient rangés de son côté. Les enfants ont fait pareil en plébiscitant cet album proche de la bande dessinée.




Ils ont aimé aussi "Haut les pattes !", de Catharina Valckx (l’école des loisirs).
Le père de Billy - un bandit - s’inquiète : son fils est trop gentil. Qu’à cela ne tienne, il lui donne un pistolet (non chargé, ouf !) avec comme mission de crier « Haut les pattes ! » à tous ceux qu’il croisera. Alors que la mission semble vouée à l’échec, voici qu’arrive ce filou de renard …
Chaque fois qu’un album de Catharina Valckx est proposé au vote, c’est le même engouement. « Déjà très jeunes, les enfants sont sensibles à l’humour un peu absurde, suggère l’artiste. Celui qui ne fait pas rire, mais sourire. Celui qui me réconforte, moi aussi. »

3 Chouettes  (à partir de 7 ans)

"Ma petite voiture rouge"
Peter Schössow, trad. Brigitte Déchin (Seuil Jeunesse).
Adopté haut la main, ce récit d’aventures en voiture à pédales, où on est secoué, on a peur, on crie, on tombe… où on vit, quoi ! Et pourtant, avant de se lancer sur les « vrais chemins » en compagnie du jeune narrateur et de son petit frère « à tétine » (encore une !), il aura fallu au lecteur décrypter les panneaux routiers et réussir l’épreuve du code de la route. Exigeante, en effet, la lecture des images de cette réalisation assistée à l’ordinateur !


Ils ont aimé aussi "Les listes de Wallace", de Barbara Bottner et Gérald Kruglik, ill. Olof Landström, trad. Rémi Stefani, (Casterman).
Entre Wallace, prévoyant et organisé, et Albert, fantasque et imprévisible, c’est une belle histoire d’amitié. À lui seul, cet argument pourrait expliquer le succès de l’album. D’autant plus que les illustrations, signées par le créateur des Nisse, fourmillent de détails savoureux et signifiants. Mais peut-être que, dans un deuxième niveau de lecture, ce souriceau Wallace « qui ne pouvait rien faire si ce n’était pas inscrit sur une liste » pourrait bien évoquer le monde adulte… Et alors là, il y a de quoi sourire, non ?

4 Chouettes  (à partir de 9 ans)

"Lettres à plumes et à poils"
Philippe Lechermeier, ill. Delphine Perret (Ed. Thierry Magnier).
Albums, récits, romans, poèmes, proverbes, dictons…. les mots permettent tant de formes différentes. Et voici que, grâce au vote des enfants, le genre épistolaire apparaît dans le « catalogue » du Prix Versele. Et de la manière la plus pétillante qui soit ! De la limace à l’escargot, du renard à la poule, de la fourmi à sa reine… toutes ces missives recèlent de trésors d’éloquence et de tromperie. Avec la complicité de l’illustratrice, l’auteur s’amuse des fables et les détourne, joue avec les codes de la langue, lance les enfants sur la piste du non-dit, de la déduction, de l’intertextualité et de l’humour référencé.

Ils ont aimé aussi "Le secret de Garmann", de Stian Hole, trad. Jean-Baptiste Coursaud (Albin Michel Jeunesse).
"J’écris sur moi, tu lis sur toi", affirme l’auteur norvégien, face à ses lecteurs. Et ces lecteurs ont sans doute trouvé beaucoup de choses sur « eux » dans ce troisième volume de Garmann (sans doute le dernier de la série) : le garçon, toujours aussi calme et réfléchi, y devient plus indépendant. Il grandit et son univers grandit avec lui. Le texte est long, mais accessible, et subtilement traduit. Utilisant numérique et photomontage, l’artiste superpose dessins, photos, collages, pour aboutir à ces illustrations saisissantes - entre rêve et hyperréalisme - qui avaient déjà ébloui petits et grands lors de la première apparition de Garmann, en 2007.

5 Chouettes (à partir de 11 ans)

"Babyfaces"
Marie Desplechin, (Neuf de l’école des loisirs).
Le titre faisant référence aux tout-petits, les jeunes adolescents allaient-ils négliger ce roman? On aurait pu le craindre. Bien au contraire, ils ont été séduits ! Par le rythme du récit. Par son humour. Par le regard bienveillant et constructif de l’auteur. Par ses personnages : ces deux « héros » atypiques : Raja, le garçon paisible qui n’aime pas se battre et Nejma, son amie, baraquée, solitaire, volontiers agressive… mais terriblement attachante. Que l’on soit adulte ou enfant, il est si difficile parfois de préciser pourquoi le charme d’un roman nous accroche et nous retient jusqu’à la dernière ligne.

Ils ont aimé aussi "Noir et Blanc", de David Macaulay, adapté de l’américain par Gaël Renan (Le Genévrier).
Les adultes s’étonnent parfois de ce que des « livres d’images » avec peu de mots soient proposés en 5 chouettes. Ils devraient de toute urgence se plonger dans cet album. Ils y découvriront quatre histoires parallèles, chacune d’elles traitée dans un style graphique différent. Mais sont-elles indépendantes, ces histoires ? Ne se rejoignent-elles pas à la fin pour n’en former qu’une seule ? Quelqu’un tire-t-il les ficelles de ce qui n’est peut-être qu’un jeu ? L’artiste laisse entière liberté au lecteur : l’ambiguïté calculée et maîtrisée - obligeant à lire l’image, à réfléchir, à poser des hypothèses - relève du grand art. En pointant ce livre, les enfants ont vu juste !


2014, les livres à découvrir
C’est en 1979 - année internationale des Droits de l’enfant - que la Ligue des familles a créé le Prix Bernard Versele. À la rentrée de septembre sera donc lancée officiellement la sélection 2014, celle du 35e anniversaire.
Dès à présent, en exclusivité pour les lecteurs du "Ligueur", voici la liste des titres qui seront soumis aux votes des enfants de septembre 2013 à avril 2014. De quoi prendre le temps de les repérer dès à présent dans les bibliothèques ou sur les rayons des librairies. Et surtout d’en parler autour de vous !


1 Chouette
   "Les trois petits pourceaux", Coline Promeyrat et Joëlle Jolivet (Didier jeunesse, A petits petons)
   "Plic, plac, ploc", Etsuko Bushika et Kaori Moro (Didier Jeunesse)
   "Sam & Pam", Mo Willems, Jon J Muth (Le Genévrier)
   "Le roi Jules et les dragons", Peter Bently et Helen Oxenbury (l'école des loisirs/Pastel)
    "Morse, où es-tu ?", Stephen Savage (l’école des loisirs /Pastel)

2 Chouettes
    "Une chanson d’ours", Benjamin Chaud (hélium)
    "Oiseau et Croco", Alexis Deacon (Kaléidoscope)
    "Le panier", Jean Leroy et Matthieu Maudet (l'école des loisirs/Mouche)
    "Joseph avait un petit manteau", Simms Taback (Le Genévrier)
    "Rêves d'Océan", Dennis Nolan (Petite Plume de carotte)

3 Chouettes
    "Nour. Le moment venu", Mélanie Rutten (MeMo)
    "Le bateau vert", Quentin Blake (Gallimard)
    "Dessine !",  Bill Thomson (l'école des loisirs)
    "Le géant et le gigot", Christian Oster (l'école des loisirs/Mouche)
    "Les poings sur les îles", Élise Fontenaille et Violeta Lópiz (Rouergue)

4 Chouettes
    "Le Yark", Bertrand Santini et Laurent Gapaillard (Grasset Jeunesse)
    "La mémoire de l'éléphant. Une encyclopédie Bric à Brac", Sophie Strady et Jean-François Martin (hélium)
    "Docteur Parking", Franz Hohler (La joie de lire)
    "Les A.U.T.R.E.S.", Pedro Mañas (La joie de lire)
    "Le bus de Rosa", Fabrizio Silei, Maurizio et A.C. Quarello (Sarbacane)

5 Chouettes
   "Le goût de la tomate", Christophe Léon (Ed. Thierry Magnier)
    "Moi, Ambrose roi du scrabble", Susin Nielsen (hélium)
    "Le conte du genévrier", Jacob et Wilhelm Grimm et Gilles Rapaport (Le Genévrier)
    "Mandela et Nelson", Hermann Schulz (l'école des loisirs/Neuf)
    "Tempête au haras", Chris Donner (l'école des loisirs/Neuf)

jeudi 6 juin 2013

LM beaucoup ce que fait José Parrondo






José Parrondo, c'est ce Liégeois dont le trait tout rond enchante petits et grands enfants.
Il publie aussi bien à L'Association, que chez Delcourt et au Rouergue Jeunesse, pour l'essentiel de son travail.






Dès ce samedi 8 juin à 14 heures, il va exposer ses peintures et ses illustrations,  à Bruxelles, à La Charcuterie (rue Paul Dejaer, 16 à 1060).


Thème de l'expo: "Il était une fois une histoire qui fut prise dans un courant  d’air et  s’envola de plus en plus haut. On n’en sut pas la chute."

Un thème déjà écrit sur les murs émaillés de la galerie.



Jouera-t-il de la musique avec ses instruments jouets? Mystère.