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lundi 17 novembre 2025

Deux Belges lauréats de prix littéraires



Quelques jours d'absence et tombe une salve de prix littéraires, dont deux remportés par des écrivains belges. Normal pour le prix Rossel, belle surprise même si c'était mon pronostic pour le prix Jean Giono. Résumé.
 

Prix Jean Giono

13 novembre. Le Belge Antoine Wauters, 44 ans, est le lauréat du prix Jean Giono (10.000 euros) pour son roman "Haute-folie" (Gallimard). Il l'a emporté au premier tour de scrutin par six voix contre quatre à Pauline Dreyfus ("Un pont sur la Seine", Grasset). Les deux autres finalistes étaient Mathieu Belezi pour "Cantique du chaos" (Robert Laffont) et Sophie Pointurier pour "Notre part féroce" (Phébus). 
 
Rappelons que ce prix littéraire est décerné au meilleur "raconteur d'histoire" et couronne un ouvrage écrit en français faisant une large place à l’imagination, dans l'esprit de Jean Giono.
 
Une plume de plus au chapeau de l'écrivain belge qui a déjà reçu le prix Première 2014 pour "Nos mères" (Verdier, lire ici), le prix Wepler 2021 pour "Mahmoud ou la montée des eaux" (Verdier, lire ici), le prix Goncourt de la nouvelle 2022 pour "Le musée des contradictions" (Editions du Sous-Sol), le prix du Livre Inter 2022 pour "Mahmoud ou la montée des eaux" (Verdier, lire ici), le prix Rossel 2023 et le prix Rossel des lecteurs et lectrices 2023 pour "Le plus court chemin" (Verdier).
 
Pour lire en ligne le début de "Haute-Folie", c'est ici
 
Jury: Paule Constant de l'Académie Goncourt (présidente), Metin Arditi, Tahar Ben Jelloun de l'Académie Goncourt, David Foenkinos, Franz-Olivier Giesbert, Sylvie Giono, Robert Kopp, Emmanuelle Lambert, Vera Michalski, Etienne de Montety et Marianne Payot.
 
 
 
 

Prix Rossel

13 novembre. Le prix Rossel ainsi que le prix Rossel des lecteurs et des lectrices ont été attribués à Claire Huynen pour "Les femmes de Louxor" (Arléa, 160 pages). L'histoire d'une des multiples Occidentales qui se marient avec un Égyptien et partent vivre dans son pays.
 
Les autres livres finalistes étaient "Bien fait pour moi" de Luc Dellisse (L'herbe qui tremble), "La femme du lac" de Sandra de Vivies (Cambourakis), "Jan (sur un air de jazz)" d’Emmanuelle Pol (Finitude) et "Amormina B" de Frédéric Roussel (Hélice Hélas).
 
Jury, placé sous la présidence de Jean-Luc Fromental: Michel Lambert, Jean-Luc Outers, Ariane Le Fort, Caroline De Mulder, Philippe Marczewski, Jean-Claude Vantroyen, Lolita Tardy et Catherine Victor. 
 
Le prix Rossel de la BD va à l'album "Foudroyants" de Mathieu Burniat, Marie et Sébastien Kerascoët (Dargaud). 
 
Les autres finalistes étaient Clara Lodewick pour "Moheeb sur le parking" (Dupuis), Éric Lambé pour "Muséum" (FRMK), Thomas Lavachery et Thomas Gilbert pour "Caballero Bueno" (Rue de Sèvres) et Frédéric Rébéna pour "Vipère au poing", d'après Hervé Bazin (Rue de Sèvres).
 
Quant à Cyril Pedrosa reçoit le Grand prix Rossel de la bande dessinée pour l'ensemble de son œuvre. 
 
Jury, présidé par Bernard Yslaire: Florence Cestac, François Schuiten, Catel Muller, Léonie Bisschoff, Philippe Berthet, Dany, Zidrou, Bernard Cosey, Daniel Couvreur et  Matthieu Morvan. 

 

Prix Interallié

12 novembre. Louis-Henri de la Rochefoucauld, 40 ans, est le lauréat du prix Interallié pour "L'amour moderne" (Robert Laffont). Il l'a emporté devant Christian Authier ("Comme un père, Éditions du Rocher), Nathan Devers ( "Surchauffe", Albin Michel) et Fabrice Pliskin ("Le fou de Bourdieu" (Le Cherche-Midi).

Jury: Jean-Marie Rouart, Stéphane Denis, Gilles Martin-Chauffier, Eric Neuhoff, Christophe Ono-dit-Biot, Jean-Christophe Rufin, Jean-René Van der Plaetsen, Florian Zeller et Thibault de Montaigu.
 
 
 

Grand prix de littérature américaine 

12 novembre. L'écrivaine et journaliste américaine Taffy Brodesser-Akner a reçu le Grand prix de littérature américaine pour son deuxième roman "Le Compromis de Long Island" (traduit de l'anglais (États-Unis) par Diniz Galhos, Calmann-Lévy).


 

Prix Wepler

10 novembre. Le prix Wepler-Fondation la Poste va à Bernard Bourrit, pour "Détruire tout" (Inculte / Actes Sud). La Mention spéciale du jury est attribuée à Hélène Laurain, pour "Tambora" (Verdier).
 
Pour lire en ligne le début de "Détruire tout", c'est ici
  
Les autres titres sélectionnés étaient
"Qui tombe des étoiles", Julien d'Abrigeon (Le Quartanier)
"L'entroubli", Thibault Daelman (Le Tripode)
"Le monde est fatigué", Joseph Incardona (Finitude)
"Une pieuvre au plafond", Melvin Mélissa (Rivages)
"Les crédits", Damien Peynaud (Noir sur Blanc/Notabilia)
"Le cri du barbeau", Marius Daniel Popescu (Corti)
"Vertu et Rosalinde", Anne Serre (Mercure de France)
"Un frère", David Thomas(L'Olivier)
"Les forces", Laura Vazquez (Éditions du Sous-Sol)
"Les Dernières Écritures", Hélène Zimmer (P.O.L.)
 
 
 
 

 

 

 


dimanche 9 novembre 2025

Le monde tel que l'a vu Robert Doisneau

Georges Simenon au musée Grevin, Paris, 4 septembre 1962.
(c) Atelier Robert Doisneau.

À Liège vient de s'ouvrir une magnifique exposition consacrée à Robert Doisneau (14 avril 1912 - 1er avril 1994). La photo du "Baiser de l'hôtel de ville"? Oui, bien sûr. Oui, mais non, car cette photo célébrissime est l'arbre qui cache la forêt qu'est l'œuvre du photographe de Montrouge. Une œuvre aussi immense que variée qui est splendidement mise en valeur à la Boverie. "Instants donnés" se veut une rétrospective d'envergure de l'artiste. Inaugurée et présentée au musée Maillol parisien du 17 avril au 19 octobre de cette année, elle est complétée dans sa déclinaison liégeoise d'un volet belge riche de 45 clichés. Des liens de Robert Doisneau avec l'écrivain du crû Georges Simenon aux reportages sur l'Expo 58 à Bruxelles.

Les puristes auront remarqué un changement de visuel pour l'affiche. Ils ont l'œil. Le gamin prêt à sauter à Paris ("Le saut", 1936) a été remplacé pour la halte belge par le musicien et touche-à-tout Maurice Baquet, grand ami du photographe, protégeant son instrument de la pluie ("Le violoncelle sous la pluie", 1957). "Cette photo offre une vision du surréalisme à la belge", estime Elisabeth Fraipont, échevin de la Culture à la ville de Liège. "Un geste symbolique à l'heure où la culture est galvaudée. Il est de notre devoir de la défendre."
 
 

Robert Doisneau à la Boverie: ateliers d'artistes. (c) Tempora.

Robert Doisneau à la Boverie: écrivains. (c) Tempora.

On n'avait plus vu de photos de Robert Doisneau en Belgique depuis l'exposition qui s'était tenue au musée d'Ixelles, portant simplement son nom, du 19 octobre 2017 au 4 février 2018 (lire ici). Huit ans! C'était long mais l'attente est diantrement bien récompensée. Non seulement cette exposition est pharaonique: plus de 400 photos sont présentées ici, une infime part en réalité, un petit millième, des 450.000 négatifs que compte son œuvre! Mais elle offre un regard nouveau sur le travail de l'immense photographe qu'il a été. Datés de 1934 à 1992, les clichés couvrent quasiment l'intégralité de son travail. Ils présentent toutes les facettes de son œuvre, celles qu'on connaît bien, les enfants, les portraits d'écrivains et les ateliers d'artistes, et aussi celles qu'on connaît moins, les hommes et les femmes au travail, les banlieues, la difficulté de vivre… On les découvre avec un immense bonheur. Derrière chaque cliché, on retrouve l'œil de Robert Doisneau, qui a fixé un instant et nous le présente dans sa beauté. Parfois avec malice, parfois pour témoigner. En noir et blanc ou en couleurs, ses photos respirent de son humanité. Que ses sujets appartiennent à la haute société française ou jouent aux cartes dans un bistrot. Qu'il s'agisse de commandes ou de créations, c'est le monde tel que l'a vu Doisneau, disparu il y a déjà trente ans.

Galibots, Lens, 1945. (c). Atelier Robert Doisneau.


Francine Deroudille et Annette Doisneau,
les deux filles de Robert Doisneau. (c) Tempora.
Comment le choix de ces "Instants donnés" s'est-il fait? Benoît Remiche, patron de l'agence Tempora qui organise l'exposition, s'en explique: "Nous avions depuis longtemps le désir d'exposer Robert Doisneau. L'occasion a été un article du "Monde" (NDLR: du 12 novembre 2023 par Benoît Hopquin, "Robert Doisneau, ce père, ce héros", décrivant le travail d'Annette et Francine, les deux filles de Robert Doisneau). Contact a été pris avec elles deux. Avec Isabelle Benoit, nous sommes allés les voir à l'atelier de Montrouge, où elles font vivre le travail de leur père, avec l'idée de montrer toutes les dimensions du travail de Robert Doisneau." En est né un commissariat collectif composé de lui-même et Isabelle Benoit pour Tempora, Annette Doisneau et Francine Deroudille, ainsi que des scénographes Peter Logan et Flora Peyrot.

Robert Doisneau à La Boverie: les années "Vogue". (c) Tempora.

Effectivement, on n'avait jamais vu autant de diversité dans une expo Doisneau. Les photos apparaissent selon une dizaine de thématiques dont les titres sont issus du classement de l'agence Rapho - Atelier Doisneau ensuite: 70 clichés pour Enfance, 40 pour les Ateliers d'artistes et les années Vogue, 30 portraits d'Ecrivains, 30 clichés de Bistrots, mais aussi 70 photos intitulées Gravités. Sans oublier les 45 clichés de la Belgique lors de reportages qui ont eu lieu entre 1956 et 1970 et d'autres surprises comme des photomontages. Au fil de la découverte, on rencontrera aussi des objets, et pas seulement le Rolleyflex et le Leica iconiques, et des documents, ainsi que des dispositifs interactifs.

Caniveau en crue, Paris,1934. (c) Atelier Robert Doisneau.

Chaque section de l'exposition bénéficie de cimaises aux couleurs particulières. Chaque fois une amorce forte, portée par un bref texte, et sa déclinaison en diverses propositions. Ici, des mots de Doisneau imprimés interpellent le visiteur, là on entend sa voix tellement reconnaissable dans des séquences audiovisuelles. Lui qui disait "Dans le fond, le photographe, comme ce qu'il emploie, doit être une surface sensible" nous prend par le coude et nous invite à laisser nos références pour mieux regarder les miroirs qu'il nous tend du monde qui a été le sien.
 
Nicolas Schoffer à Liège le 27 mars 1962.
 (c) Atelier Robert Doisneau.
Au fil des salles, on croise des gamins anonymes et spontanés qui blaguent, jouent, expérimentent, dessinent, vont à l'école ou rêvent. Un nombre incroyable d'artistes et d'écrivains du XXe siècle, chacun mis en scène dans une façon qui lui sied. Du travail de commande pour des publicités, des magazines et des couvertures de livres. Les malicieuses séries où des visiteurs sont vus face à une œuvre d'art. Le questionnement sur l'humanité dans les années "Vogue" comme dans les escapades en banlieue. Dans le volet belge, on est surtout frappé par les vues de Nicolas Schöffer et de sa Tour cybernétique. Impossible par contre de ne pas être touché par les photos intitulées "Gravités". Aucun misérabilisme mais une approche empathique de toute beauté de sujets durs comme le travail à la mine ou à l'usine, les manifestations ou les grèves, dans une époque qui ne l'était pas moins. Robert Doisneau a toujours su débusquer la vie et l'humain partout où il se promenait, sempiternellement accompagné de son appareil photo.
 
Robert Doisneau à La Boverie: Gravités. (c) Tempora.
 
Pour le plaisir, les premiers mots de l'entretien que Robert Doisneau m'avait accordé en 1993 (lire ici).
- Vous avez besoin de piles? Parce que j'en ai.
- Vous êtes habitué à ce que des journalistes tombent en panne de piles?
- Oui, j'ai toujours des piles ici.
- Quelle sollicitude!
-
(rires) Moi aussi quand je vais faire des photos et que mon flash ne marche pas, on prend des piles dans le transistor de la concierge de l'immeuble. Ça ne fait pas très reporter international, mais je trouve ça marrant. Ces contacts bonnement humains, c'est bien. Je ne sais pas ce que vous voulez savoir. Ça tombe bien, parce que comme je ne sais rien à rien, vous êtes tombée sur un spécialiste. (rires)
 
Pratique
Quoi? "Instants donnés" de Robert Doisneau.
Où? La Boverie, Parc de la Boverie - 4020 Liège
Quand? Du mardi au dimanche, de 10 à 18 heures, jusqu’au 19 avril 2026 (fermé le 25 décembre et le 1er janvier, fermeture à 16h30 les 24 et 31 décembre).
Combien? Standard: 16,50 €; Jeune de 6 à 25 ans: 11 €; Enfant de moins de 6 ans: gratuit; Pack Famille (4 personnes, 2 adultes et 2 jeunes): 45 €; autres tarifs sur le site.
Quoi d'autre?
  • Catalogue de l'exposition avec nouvelle photo de couverture et supplément belge broché de 48 pages: "Instants donnés" (Tempora, 288 pages richement illustrées, 38 euros).
  • Guide de l'enseignant pour préparer et approfondir la visite (44 pages, à télécharger ici).
  • Livret-Jeux pour les enfants (22 pages, gratuit).


jeudi 6 novembre 2025

Benoît Jacques est la Grande Ourse 2025

D'après une photo de Gaëlle Le Guillou.

Il a fallu attendre longtemps en ce 6 novembre, 19 heures, mais cela en valait la peine. Car c'est notre Benoît Jacques national qui a été choisi pour être la Grande Ourse 2025, distinction de l'équipe du Salon du livre et de la presse jeunesse, en partenariat avec l'Institut français.
 
Un Benoît Jacques national qui habite en France depuis 1991 après avoir séjourné une dizaine d'années au Royaume-Uni dans sa jeunesse et avoir voyagé aux États-Unis. Il est toutefois né à Bruxelles, le 20 juin 1958. Passionné de dessin, d'histoires à raconter, il s'y adonne dès tout petit sous le nom de Jojo la plume. Sa maison d'édition? Les éditions Bibi! Qu'à cela ne tienne. En 1989, il crée sa propre maison d'édition, Benoît Jacques Books, pour s'autopublier. Et s'autodiffuser, avec l'aide de libraires convaincus, passionnés et enthousiastes.
 
Une bonne cinquante d'ouvrages sont aujourd'hui parus dans sa structure - quelques autres ailleurs (lire ici quand il reçut en 2012 le Grand Prix Triennal de littérature de jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles et ici pour d'autres textes). Des flip-books aux livres plus ou moins illustrés. Une œuvre que l'on qualifiera d'inclassable, pas par facilité, mais parce qu'elle l'est. Livres sur papier, livre sur tissu, sculptures, assemblages, Benoît Jacques tâte de tout et y réussit, souvent après de longues réflexions. Mais identifiable à la première seconde par son graphisme, tant dans les dessins que dans les textes. Il s'adresse aux enfants d'âges différents, aux ados et aux adultes qu'il séduit par sa pertinence et son humour. Être sérieux sans se prendre au sérieux pourrait être son credo. La preuve dans les titres de ses albums, "Titi Nounours et la sousoupe au pilipili" (2002), de circonstance aujourd'hui ou dans leurs noms d'auteurs, Benito Jacomo, Beno Wa Zak, Benito Jacóbon... Chanceux sont les enfants qui le rencontreront au cours de cette année.
 
La Grande Ourse 2025 honorera deux rendez-vous au Salon de Montreuil:
- dimanche 30 novembre à 16 heures, "Dans la peau d"une Grande Ourse" (niveau 1 - scène d'en haut)
- lundi 1er décembre à 14h30, lors de l'entretien à la Télé du Salon. 
 
Quelques livres de Benoît Jacques.


Les précédent.e.s tenant.e.s du titre ont été:
  • Gilles Bachelet en 2019 (lire ici)
  • Marie Desplechin en 2020 (lire ici)
  • Lucie Félix en 2021 (lire ici)
  • Marc Boutavant en 2022 (lire ici)
  • Beatrice Alemagna en 2023 
  • Susie Morgenstern en 2024 (lire ici



Les pop-up pour bébés d'Aurore Petit primés

Le début de "Été pop". (c) La Martinière Jeunesse.
 
En France, il y a le splendide prix Pitchou créé par la Fête du livre de jeunesse de Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux en 1995 et qui récompense le meilleur album pour tout-petits de l'année. Il y eut de 1987 à 2017, les tranches d'âge ont ensuite été remaniées et les bébés ont sauté (lire ici et ici), le prix Sorcières "tout-petits". Il y a maintenant le Prix du livre pour les bébés (4.000 euros), créé à l'initiative de Rachida Dati, ministre de la Culture, choisi sur une sélection de vingt titres (en fin de note).
 
Cette nouvelle récompense a été attribuée le 5 novembre pour la première fois à Aurore Petit pour son charmant mini pop-up "Été pop" (La Martinière jeunesse). Le dixième déjà de cette série de mini-imagiers animés qui nous avait séduite dès le premier (lire ici) et qui s'adresse à tous les enfants. Comme les autres titres, "Été pop" est de petite taille, celle des mains d'un bébé lecteur. Il comporte six images en relief, en carton bien solide, dont les scènes surgissent en tournant les pages. Un maximum d'effet avec un minimum de mots!
 
 
La finale de "Été pop". (c) La Martinière jeunesse.


La série comporte dix titres aujourdh'ui, deux sont à paraître.


Jury: Agnès Bergonzi (BNF), Soledad Bravi (auteure-illustratrice et présidente du jury), Régine Hatchondo (présidente du CNL), Patricia Humann (Union nationale des associations familiales), Nicole Lambert ("Les Triplés"), Nicole Notat (association Coup de pouce), Éric Osika (pédiatre), Sylvie Vassallo (directrice du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis). 

Étaient en lice les albums: 
  • "L'oie et le chat: histoires d'ombres", Ianna Andréadis (Les Grandes personnes)
  • "Le bébé", Jeanne Ashbé (l'école des loisirs- Pastel)
  • "Jour d'été en musique", Anaïs Brunet (Didier Jeunesse)
  • "Couleur", David A. Carter (Gallimard jeunesse)
  • "Fruits insolites", Clara Corman (Amaterra)
  • "Imagier des formes", Claire Dé (Les Grandes personnes)
  • "Là-bas dans la forêt", Malika Doray (MeMo)
  • "Au gré du vent", Mélie Giusiano (Éditions Thierry Magnier)
  • "Les petites bêtes", Raphaele Glaux et Marguerite Courtieu (Albin Michel jeunesse)
  • "Balade au fil de l'eau", Charlotte Molas (Amaterra)
  • "L'heure d'aller au lit", Eva Montanari (Éditions Thierry Magnier)
  • "Et si on jouait?", Ana Pessoa et Madalena Matoso (MeMo)
  • "Bonjour, bonne nuit", Hubert Poirot-Bourdain (Sarbacane)
  • "Ma Doudoue", Claude Ponti (l'école des loisirs)
  • "Triangle", Christine Roussey (La Martinière jeunesse)
  • "Bonsoir Hibou", Grégoire Solotareff (l'école des loisirs)
  • "Ours", Arianna Tamburini (Éditions Thierry Magnier)
  • "Le vent est ma couleur préférée", Fred Theys (Zébulo éditions)
  • "Le grand livre des petites choses", Sophie Vissière (Hélium)
 
 
 
 

Le prix de Flore à Rebeka Warrior

Rebeka Warrior. (c) Marie Rouge.

 
Le prix de Flore 2025 a été attribué le mercredi 5 novembre à Rebeka Warrior pour "Toutes les vies" (Stock), son premier roman. Une autofiction qui est le récit d'une histoire d'amour sublime, d'un deuil impossible et d'une quête spirituelle qui sauve. Elle l'a emporté par sept voix contre deux pour "Le fou de Bourdieu" de Fabrice Pliskin (Le Cherche Midi) et deux pour "Jacky" d'Anthony Passeron (Grasset).
Deux autres titres figuraient aussi dans la sélection finale, "Il pleut sur la parade" de Lucie-Anne Belgy (Gallimard) et "La bonne mère" de Mathilda Di Matteo (L'Iconoclaste).

Rebeka Warrior est le nom de scène de Julia Lanoë, figure emblématique de la scène électro-punk et queer française, membre notamment des groupes Sexy Sushi, Mansfield.TYA et Kompromat. Née en mai 1978 à Saint-Nazaire, elle est diplômée des Beaux-Arts de Nantes et engagée dans une démarche artistique radicale et plurielle.
 
Pour lire en ligne le début de "Toutes les vies", c'est ici
 
 
 

mercredi 5 novembre 2025

Cap sur les "Îles" de Marine Schneider

Un titre en trois dimensions.

Avant de découvrir une exposition aux Chiroux, il y a un large escalier à descendre. On plonge alors d'un coup dans les scénographies qui ont toujours su fort bien tirer profit du lieu. Il n'en est pas autrement avec la nouvelle exposition, "Îles", de Marine Schneider. Elle offre une magnifique expérience visuelle immersive aux enfants comme aux adultes. Les cimaises splendidement pourvues répondent à ce qui est déployé au sol. A moins que ce ne soit l'inverse. C'est en tout cas tout l'univers graphique de l'auteure-illustratrice qu'on découvre là, dans ses originaux, leur déclinaison en deux ou trois dimensions, leur contexte et leurs prolongements en séances de lecture ou de dessin. Il est vrai qu'"Îles" est proposée dans le cadre du festival "Babillage – l'art et les tout-petits". Même si les grands et les très grands y trouveront largement leur compte.
 
Impressionnant premier contact. (c) Les Chiroux.

Selon son âge et son tempérament, on verra d'abord les chaleureuses couleurs des compositions de Marine Schneider, parfois à la limite de l'abstrait, ou ses délicats petits formats, le tipi au tissu inspiré de son album "Minik" ou l'énorme volcan tout droit sorti de "Hekla et Laki", à moins que ce ne soient les maisonnettes de Blaireau et Helga où entrer pour lire et dessiner. On peut encore préférer l'espace atelier, les livres ou les objets disséminés ci et là.
 
Sur Instagram, Marine Schneider confie:
"Il y a plusieurs mois, les Chiroux m'ont contactée pour me proposer d'imaginer une exposition avec eux autour de mon travail. Au fil des mois, j'ai compris que construire le volcan d'"Hekla et Laki" et un tipi comme dans "Minik" ne leur faisait pas peur, que bien sûr c'était possible de construire la maison de Blaireau ou d'Helga, bref j'ai découvert qu'ils ne faisaient pas les choses à demie mesure. Hier, j'ai découvert l'expo finie, et mamamia quelle expo. Tout est beau. Tout est grandiose. Merci mille fois Gilles, Manon et tous ceux qui se sont réunis autour de mon travail. J'ai de la chance!!"
L’exposition "Îles" est en effet conçue autour de cinq albums marquants de Marine Schneider, "Hekla et Laki" (Albin Michel Jeunesse, 2022), "Minik" (Albin Michel Jeunesse, 2024), "Blaireau" (Pastel, 2020), "Pas plus haut que trois pommes" (Pastel, 2021) et "Presque une histoire de loup" (Pastel, 2023). L'excellent scénographie de Gilles Dewalque et son équipe en a tiré un parti idéal. 

Rappelons cependant que Marine Schneider, née en 1991 à Bruxelles, a publié son premier album jeunesse en tant qu'auteure-illustratrice "Hiro, hiver et marshmallows" en 2018 chez Versant Sud jeunesse. Pour retrouver son parcours, c'est notamment sur le site de la Scam (ici). Elle a aujourd'hui deux douzaines d'albums pour enfants à son actif, pour différents âges de l'enfance, en solo ou en duo, fruits de magnifiques recherches graphiques qui portent un propos sincère, modulé, alternant histoires simples ou plus philosophiques, quand elles ne sont pas magiques (bibliographie complète en fin de note).
 
Quelques vues de l'exposition. 
 
Le volcan du livre se décline sur le mur.

Tout le monde a peur.

Mais personne ne le dit.

Un tipi...

... et son inspiration.   

 
 
Originaux pour les plus grands.

Originaux pour les plus petits.


Cabanes au choix pour lire et dessiner.

Ateliers attendant jeunes artistes.
 
Pratique
Quoi? Expo "Îles" de Marine Schneider. 
Où? Les Chiroux, Centre Culturel de Liège, Place des Carmes, 8 - 4000 L!ège.
Quand? Jusqu'au 31 janvier 2026, du mercredi au samedi de 14 à 18 heures (sauf les 24, 25 et 31 décembre et 1er janvier).
Combien? Accès gratuit.
Quoi d'autre?
  • Apéro littéraire avec Marine Schneider le 30 janvier 2026 (de 18 h à 20h30).
  • Atelier parents-enfants avec Marine Schneider (pour les 6-12 ans) le 31 janvier 2026 (de 10 à 12h).
  • Moment lecture et signatures avec Marine Schneider à la Grande Ourse (Rue Maghin 95) le 31 janvier 2026 (à partir de 14h).

 

Tous les albums de Marine Schneider

  • "Petit ours, Grand grand ours" tome 4 de sa série (Cambourakis, à paraître le 4 février)
  • "La Petite Sabot" (de Jean-Christophe Cavallin, Albin Michel, collection "Ronces", à paraître le 2 janvier)
  • "Maximonde" (l'école des loisirs/Pastel, mars 2025)
  • "Minik" (Albin Michel, octobre 2024, lire ici)
  • "En route, Marin!" (l'école des loisirs/Pastel, juin 2024)
  • "Rue Bilal Balazar" (d'Alice Babin, Albin Michel Jeunesse, mars 2024, lire ici)
  • "Presque une histoire de loup" (l'école des loisirs/Pastel, octobre 2023)
  • "L'escapade" (Cambourakis, septembre 2023)
  • "Les bêtes sauvages grandissent la nuit" (avec Lucie Desaubliaux, Seuil jeunesse, septembre 2023)
  • "Hekla et Laki" (Albin Michel Jeunesse, novembre 2022, lire ici et ici)
  • "Maman tambour" (avec Pauline Delabroy-Allard, Éditions Thierry Magnier, octobre 2022, lire ici)
  • "Petit ours, petit ours" (Cambourakis, août 2022)
  • "Pippa" (l'école des loisirs/Pastel, avril 2022)
  • "Pas plus haut que trois pommes" (l'école des loisirs/Pastel, octobre 2021)
  • "Le gang des chevreuils rusés" (de Corinne Morel-Darleux, Seuil jeunesse, collection "Le Grand Bain", septembre 2021)
  • "Le bison non non" (de Victoire de Changy, Cambourakis, août 2021)
  • "L'ours Kintsugi" (de Victoire de Changy, Cambourakis, juillet 2021)
  • "Le chant des loups" (d'Alice Liénard, Albin Michel Jeunesse, mars 2021)
  • "Petit ours, tout petit ours" (Cambourakis, février 2021)
  • "Tu t'appelleras lapin" (Versant Sud Jeunesse, septembre 2020, lire ici)
  • "Blaireau" (l'école des loisirs/Pastel, août 2020)
  • "Grand ours, petit ours" (Cambourakis, mars 2020)
  • "Chansons d'amour pour ton bébé" (de Julie Bonnie, Le Label Dans La Foret, octobre 2019)
  • "Je suis le clown" (d'Elisabeth Helland Larsen, traduit du norvégien par Aude Pasquier, Versant Sud Jeunesse, avril 2019)
  • "Je suis la vie" (d'Elisabeth Helland Larsen, traduit du norvégien par Aude Pasquier, Versant Sud Jeunesse, avril 2019)
  • "Je suis la mort" (de Elisabeth Helland Larsen, traduit du norvégien par Aude Pasquier, Versant Sud Jeunesse, avril 2019)
  • "Hiro, hiver et marshmallows" (Versant Sud Jeunesse, octobre 2018)

 

 

 

 

 

Le prix Médicis à Emmanuel Carrère

Emmanuel Carrère. (c) Hélène Bamberger/P.O.L.

On pouvait s'en douter après son échec au prix Goncourt hier (lire ici). Emmanuel Carrère a reçu ce mercredi 5 novembre le prix Médicis pour "Kolkhoze" (P.O.L., 560 pages, 538 grammes), l'autre poids lourd de la rentrée littéraire. Un prix de consolation? Il été choisi au premier tour de scrutin, par cinq voix contre deux à Laura Vazquez ("Les Forces", éditions du Sous-Sol), déjà lauréate du prix Décembre (lire ici) et une pour Kevin Orr ("Laure", Seuil). Les autres finalistes étaient Laurent Mauvignier ("La Maison vide", Minuit), Goncourt 2025 (lire ici), Marie Richeux ("Officier radio", Sabine Wespieser), Anne Serre ("Vertu et Rosalinde", Mercure de France) et Julia Sintzen ("Sporen" Corti).

Avec "Kolkhoze", Emmanuel Carrère signe un livre hommage à sa mère Hélène Carrère d'Encausse, décédée le 5 août 2023 et brasse l'Histoire sur quatre générations.
 
Présentation de l'éditeur: "Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, un jeune bourgeois bordelais rencontre une jeune fille pauvre, apatride, fille d'une aristocrate germano-russe ruinée et d'un Géorgien bipolaire, disparu et certainement fusillé à la Libération. Il devine, en l'épousant, qu'il s'engage dans tout autre chose que l'union paisible avec la jeune bourgeoise bordelaise à laquelle il était promis. Mais il n'imagine pas à quel point, ni quel destin romanesque et quelle somme d'épreuves l'attendent au cours des soixante-et-onze ans de son mariage avec Hélène Zourabichvili, qui deviendra sous son nom à lui, Carrère d'Encausse, spécialiste internationalement reconnue de la Russie (mais aussi de l'épizootie du mouton en Ouzbékistan), familière du Kremlin et de ses maîtres successifs, secrétaire perpétuelle de l'Académie française, ni qu'avant de mourir lui-même - "147 jours après elle et, à mon avis, de chagrin", écrit Emmanuel Carrère - il assistera, dans la cour des Invalides, à ses funérailles nationales.

"Kolkhoze" est le roman vrai d'une famille sur quatre générations, qui couvre plus d'un siècle d'histoire, russe et française, jusqu'à la guerre en Ukraine. Emmanuel Carrère s'en empare personnellement, avec un art consommé de la narration qui parvient à faire de leur histoire notre histoire. Tout en plongeant dans les archives de son père, passionné par la généalogie familiale. On traverse la révolution bolchévique, l'exil en Europe des Russes blancs, deux guerres mondiales, l'effondrement du bloc soviétique, la Russie impériale de Poutine et ses guerres, tout en pénétrant dans une saga familiale à la fois follement romanesque, tragique, aux destins prestigieux ou plus modestes, parfois sombres et tourmentés. Ce grand récit familial et historique, qui mêle souvenirs poignants, rebondissements, secrets de famille, anecdotes inattendues et géopolitique, est aussi un texte intime sur la vie et la mort des siens, et sur l'amour filial. Jusqu'à cet aveu: "Vient un moment, toujours, où on ne sait plus qui on a devant soi – et je ne le sais pas moi-même. Ou plutôt si, je le sais, je le sais très bien: je suis le visage de ma mère qui se détourne sans appel, je suis la détresse sans fond de mon père.""
 
C'est la Britannique Nina Allan qui reçoit le prix Médicis étranger pour "Les Bons Voisins" (traduit de l'anglais (UK) par Bernard Sigaud, Tristram). Un roman noir d'investigation où l'on suit l'enquête menée par Shirley pour éclairer, dans l'île de Bute, l'assassinat, vingt ans auparavant de son amie Susan Craigie et de sa famille.
 
 
Un prix spécial du jury  a été attribué au Hongrois Péter Nádas pour "Ce qui luit dans les ténèbres, Souvenirs de la vie d’un narrateur" (traduit du hongrois par Sophie Aude, Noir sur Blanc, 1178 pages, 1.245 grammes). Un livre autobiographique.


Quant au prix Médicis essai, il va à Fabrice Gabriel pour "Au cinéma Central" (Mercure de France, 160 pages). 
Présentation par l'auteur: "Le centre du monde s'appelle le Central: c'est à cette place que je m'installe, une place en corbeille, au deuxième rang derrière la petite rambarde de fer forgé marquant la frontière avec le parquet, dans cette salle aujourd'hui disparue. J'y ai vécu, et continue peut-être d'y vivre, l'imagination n'en étant pas morte, les moments les plus heureux de mon enfance, de mon adolescence aussi."



Jury: Marianne Alphant, Michel Braudeau, Marie Darrieusecq, Dominique Fernandez, Anne Garreta, Patrick Grainville, Andreï Makine, Pascale Roze et Alain Veinstein.

mardi 4 novembre 2025

Le Renaudot à Milady de Clermont-Tonnerre


La romancière Adélaïde de Clermont-Tonnerre reçoit le prix Renaudot 2025 pour "Je voulais vivre" (Grasset, 480 pages). Son roman revisite "Les trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas d'un point de vue féminin, celui de Milady. Elle l'a emporté devant Feurat Alani pour "Le ciel est immense" (JC Lattès), Anne Berest pour "Finistère" (Albin Michel), Justine Lévy pour "Une drôle de peine" (Stock) et Louis-Henri de La Rochefoucauld pour "L'amour moderne" (Robert Laffont). 
 
"Je voulais vivre"
est l'histoire de cette fillette de six ans recueillie par le père Lamandre. Pieds en sang dans ses souliers à boucles d'argent, elle refuse de répondre aux questions sauf celle de son prénom, Anne. Vingt ans plus tard, elle est devenue Lady Clarick. Richissime, courtisée, elle a l'oreille des grands et le cardinal de Richelieu ne jure que par elle. Pourtant, dans l'ombre, quatre hommes connaissent son vrai visage et sont prêts à tout pour la punir de ses forfaits. Manipulatrice sans foi ni loi, intrigante, traîtresse, empoisonneuse, cette criminelle au visage angélique a traversé les siècles et la littérature: elle se nomme Milady. Quelle est la femme au-delà de la légende? Même un personnage de fiction peut réclamer justice. Le roman rend vie à Milady et nous offre son histoire. Celle d'une femme libre menant, pour sa survie, un jeu dangereux et se battant – jusqu'à la transgression ultime – pour son pays, son idéal et sa liberté.
 
Pour lire en ligne le début de "Je voulais vivre", c'est ici
 
 
Fidèle à ses habitudes, le jury a choisi de donner le prix Renaudot essai à Alfred de Montesquiou pour "Le crépuscule des hommes" (Robert Laffont), un livre qui ne figurait pas dans la sélection finale. Celle-ci comportait Fabrice Gaignault pour "Un livre" (Arléa), Agnès Michaux pour "Huysmans vivant" (Le Cherche Midi), Jean-Claude Perrier pour "La mystification indienne" (Cerf) et Marc Weitzmann pour "La Part sauvage" (Grasset) qui a reçu le prix Femina essai (lire ici). 

Avec précision historique et tension romanesque, l'auteur ressuscite des hommes et des femmes de l'ombre, qui ont été les témoins du procès le plus retentissant du XXe siècle, celui de Nuremberg. Göring et vingt autres nazis y sont jugés à partir de novembre 1945. Hors de la salle d'audience, Joseph Kessel, Elsa Triolet, Martha Gellhorn, John Dos Passos, sont là. Ils sont venus assister à ces dix mois où doit œuvrer la justice. Alfred de Montesquiou les a retrouvés. 


Enfin, le jury a attribué le prix Renaudot Poche à Boualem Sansal pour son dernier roman, "Vivre, Le compte à rebours" (Gallimard, Folio). Rappelons que l'écrivain, âgé aujourd'hui de 80 ans, a été élu en octobre dernier à l'Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique (ARLLFB)
 
Présentation de l'éditeur: Paolo fait partie des rares "Appelés". Il a été choisi par une puissance mystérieuse pour diffuser un message terrible: dans 780 jours, la Terre disparaîtra. Seule une minorité d'habitants sera sauvée et conduite en lieu sûr, sur une autre planète. Les Appelés ont peu de temps pour recruter ces êtres dignes de confiance, qui participeront à la fondation d'une humanité nouvelle. Mais comment faire pour écarter de la sélection ceux qui ont manifesté leur nocivité: les puissants, les politiciens, les mafieux, les religieux de toutes obédiences? Paolo et les Appelés parviendront-ils, le jour venu, à les empêcher d'embarquer à bord de l'immense vaisseau spatial venu sauver les Élus ? 
 
Communiqué des Editions Gallimard: 
"Nous sommes très heureux d'annoncer que les jurés du Prix Renaudot ont choisi de décerner le Prix Renaudot poche à Boualem Sansal pour son roman "Vivre" en Folio. L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté à Alger le 16 novembre 2024 par les autorités algériennes, est hélas toujours incarcéré. Ce qu'on lui reproche? Sa liberté d'expression, ses prises de position, ses écrits. La place d'un écrivain n’est pas en prison. 
Puisse l'annonce de ce Prix lui parvenir là où il est retenu.
Tous les bénéfices liés à la vente du livre sont reversés à la Société de soutien international 
 
Jury: Jean-Marie Gustave Le Clézio, Georges-Olivier Châteaureynaud, Jean-Noël Pancrazi, Franz-Olivier Giesbert, Dominique Bona, Patrick Besson, Frédéric Beigbeder, Cécile Guilbert, Stéphanie Janicot et Mohammed Aissaoui.