Vinciane Despret, honorée pour l'ensemble de son œuvre. |
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jeudi 24 juin 2021
La philosophe belge Vinciane Despret parmi les 65 distinctions 2021 de l'Académie française
dimanche 20 juin 2021
20 juin, journée mondiale des réfugiés
Dans l'épaisse bande dessinée "Chez toi" (Casterman, 208 pages), Sandrine Martin nous emmène dans un camp de réfugiés à Athènes il y a cinq ans. On y fait la connaissance de Mona, une réfugiée syrienne originaire de Homs qui vit là, sous tente, avec son compagnon. Puis de Monika, une Grecque qui est sage-femme auprès des réfugiés. Elle vit à Athènes avec son mari au chômage et leur petite fille de trois ans. Elles se croisent au centre de santé de Médecins du monde à Athènes. La seconde est là quand la première apprend qu'elle est enceinte. Entre ces deux femmes surgit une sympathie immédiate et réciproque.
Jour 5, un mort à bord; jour 6, la presse. (c) Encre de nuit. |
L'Algérien résidant en Tunisie (attesté dans son album sur le bled, lire ici) Salim Zerrouki utilise un ton tout à fait différent, le sien, l'humour noir, la dérision, le cynisme, pour dénoncer dans "Comment réussir sa migration clandestine" (Editions Lalla Hadria/Encre de nuit, 92 pages) ce que l'Europe veut à tout prix ignorer. "La plupart de ces histoires qui vont vous paraître affreusement cruelles, absurdes et impossibles, sont tirées de faits réels", avertit le dessinateur de presse en ouverture du livre (QR code de lien aux articles en fin d'ouvrage). On va effectivement s'en prendre plein la gueule. De ce que l'Europe ne veut pas voir.
"Cet album engagé m'a pris 2 ans de travail", explique Salim Zerrouki sur sa page FB, "son élaboration n'a pas été de tout repos, j'ai même déprimé tout au long du processus de création vu la gravité du sujet, mais j'ai tenu bon et j'ai réussi à le finir. Je vous présente 2 ans de labeur en couleur et en douleur, ceux qui sont habitués à rire en lisant mes bd, cette fois-ci, je vous préviens vous allez rire jaune voire pas du tout."
(c) Encre de nuit. |
En bande du roman, le tableau de Miquel Barceló, très influencé par les naufrages de barques de migrants. |
La réponse à la question du titre. (c) Alice Jeunesse. |
lundi 14 juin 2021
Absurde, zen et philosophe, tel était Mandryka
Mandryka. (c) Dargaud. |
Le monde de la bande dessinée est bousculé par le décès ce 13 juin 2021, du dessinateur Mandryka, Nikita Mandryka de son vrai nom (1940-2021). Les hommages se multiplient.
Le communiqué des Editions Dargaud
C'est absurde: Nikita Mandryka est mort
Les mots ne manquent pas quand il s'agit d’envisager la disparition de Mandryka, ils n’ont pas de sens.
Par l'équipe Dargaud.
Le 14 juin 2021
Il est, avec ses grands amis Marcel Gotlib et Claire Bretécher, celui qui aura tout connu et tout fait en matière de bande dessinée, et qui aura permis à ce moyen d'expression d'atteindre des sommets artistiques et littéraires. Son dessin ultra-dynamique et capable de tout lui a permis d'explorer comme personne d'autre l'absurde, le non-sens, la philosophie, le zen - sa dernière grande découverte personnelle après la psychanalyse. Sa compagnie passionnante, sa curiosité sincère et insatiable, son intégrité intellectuelle, tout en lui le rendait attachant… Les mots ne manquent pas quand il s'agit d'envisager la disparition de Mandryka, ils n'ont pas de sens.
Nikita Mandryka, dit Mandryka, est un auteur de bande dessinée français, d'origine russe. Connu pour être le créateur du célèbre "Concombre masqué", il a également fondé avec Claire Bretécher et Marcel Gotlib "L'Écho des savanes" et il a été le rédacteur en chef des magazines "Charlie Mensuel" et "Pilote". Parmi les nombreuses récompenses qu'il a reçues, on lui a notamment décerné le Grand Prix du Festival d'Angoulême en 1994, rendant ainsi hommage à son œuvre. Origine russe pur jus pour ce dessinateur né un 20 octobre 1940 à Bizerte, en Tunisie, par un hasard de circonstances qui influença son génie créateur. Le grand-père maternel, commandant d'un torpilleur, chassé par la révolution bolchevique, part de Sébastopol en 1918, demande l'asile de la France, qui le dévie vers Bizerte. Il y échoue son navire totalement déglingué puis se retrouve gardien de citerne. Les parents de Nikita, étudiants en médecine à Lyon, retrouvent la diaspora slave sous le soleil maghrébin et y conçoivent leur fiston. Papa est devenu toubib."C'était un monde de folie entre immigrés russes", se souvient Mandryka. "Les hommes vaincus aspirant au retour, les femmes faisant des ménages … de doux dingues! J'ai repris certains mots russes qui me faisaient rire en les transcrivant plus tard de façon phonétique en BD. Je pense que c'est à partir de cet univers que j'ai inventé le mien, une façon de me sortir de la folie dans laquelle j'ai vécu mon enfance, de la maîtriser. Le "Concombre" est une BD thérapeutique, une analyse infinie."
Mandryka dessine dès l'âge de 7 ans après la découverte de "Spirou", véritable "explosion" dans son jeune cerveau. Il copie avec application les personnages. Ses balbutiements en BD accompagnent ses premiers émois de spectateur assidu de westerns, de "Zorro" et "Flash Gordon" sur grand écran. La situation se gâte en Tunisie et la famille émigre au Maroc avant d'atterrir à Lons-le-Saunier (Jura) où Nikita entame des études secondaires. Un choc climatique et environnemental qu'il devra surmonter. En 1968, Mandryka entre à l'IDHEC à Paris. Son cursus cinéma terminé, il a déjà commencé la BD pour "gagner sa croûte" et le dessin l'emporte:
"Un film n'est pas une mince affaire alors qu'avec un papier, un crayon et un pinceau, on fait soi-même son cinéma."
L'idée du "Concombre" lui vient à 14 ans quand il tombe sur une BD de Jean-Claude Forest, "Le Copyright", un lézard magique tirant d'une poche une panoplie d'outils. Aguerri au dessin, Nikita publie avec succès ses premières BD chez Vaillant et dans "Pif". Avec un humour aussi décalé que décoiffant, un sens aigu de la dérision et de l'absurde, un langage réinventé, un délire contrôlé et un graphisme percutant, le tout parsemé de quelques réflexions philosophiques, le monde de Mandryka ne ressemble à aucun autre. Le "Concombre" paraît dans "Pilote" en 1967 puis l'auteur fonde avec Bretécher et Gotlib "L’Écho des savanes" au début des seventies. Il quitte "L'Écho" en 1979, manquant de feeling pour gérer une entreprise, et réfractaire aux contraintes éditoriales. Il poursuit en parallèle ses publications dans "Pilote", soit six albums. En 1982, Mandryka devient rédacteur en chef de "Charlie Mensuel", puis de "Pilote" en 1983 avant d'en devenir conseiller à la rédaction et finalement de s'en aller pour de bon. Sa création l'intéresse bien plus que d'expliquer la BD aux autres. À cette période, il rédige le scénario d'"Alice" (1985) dessiné par Riverstone puis s'oriente vers la publicité avec "Pas de sida pour Miss Poireau" (scénario de Claude Moliterni) qui obtient le Prix Alfred de la communication à Angoulême en 1988. Après quatre publications du "Concombre" chez Dupuis, "La Dimension Poznave" (parts 1 et 2), "Le Concombre dépasse les bornes" et "Le Concombre fait avancer les choses", entre 1990 et 1992, Mandryka déménage à Genève où sa future épouse, Alicja Kuhn, crée une adaptation théâtrale des aventures de son héros. Grand Prix d’Angoulême en 1994, Nikita Mandryka est célébré l'année suivante dans un album collectif, "Tronche de Concombre", qui dépeint son "Concombre masqué" du point de vue de trente-quatre autres auteurs. Il relance son légume en 1995 avec un album, "Les Inédits", pour finalement abandonner la bande dessinée pour quelque temps. Mandryka revient en force dans les années 2000, en participant au scénario de deux tomes de la série "Les Gardiens du Maser" de Max Frezzato, avant de reprendre les rênes de son Concombre masqué pour l'album "Le Bain de minuit". Nikita Mandryka anime toujours le site du "Concombre masqué", en publiant chaque semaine une planche avec de nouvelles péripéties du légume, qu'il publie chez Alain-Beaulet.Hommages
Christian Rosset
"Le dernier des "grands" vient de nous quitter. Nikita Mandryka (1940-2021). Je suis effondré. Mais en revoyant cette image, je suis en joie. Heureux de t'avoir connu, Nikita. j'espérais te retrouver bientôt, je pensais que tu deviendrais centenaire..."Benoît Peeters
"Un triste nouvelle. Disparition de #Mandryka, l'auteur du "Concombre masqué"."
Jean-Christophe Menu
"Je suis très triste aujourd'hui, Nikita Mandryka nous a quittés hier."Nathalie Chateau-Vigneron
"Bretzel liquide. Sigh!Mandryka 1940 - 2021
— triste."
Laure Garcia
"Nikita Mandryka, 1940-2021, Bretzel liquide"Eric Naulleau
"Le concombre masqué est orphelin. Reconnaissance éternelle à Mandryka pour avoir enchanté nos adolescences."Olivier Heimana
"Bye bye le Concombre Masqué 😢 (et non pas ce genre de masque)".Jeanne Puchol
"Adieu, Mandryka...(le concombre masqué est immortel, heureusement)."
vendredi 11 juin 2021
Alain Nadaud, l'écrivain, le philosophe
Alain Nadaud, un "Pléiade" sans doute historique et la mer. |
Table des matières
Avant–propos
I. L'écriture d'Alain Nadaud entre histoire et philosophie
II. L'écriture aux bords du gouffre
III. Alain Nadaud face à lui–même: "Les années mortes" de l'écrivain
IV. L'écrivain en échec
V. L'écrivain/héros du "Passage du col"
VI. La tentation d'Alain Nadaud: l’écrivain/non-héros de "D'écrire j'arrête"
VII. Alain Nadaud, à la fin Alain Nadaud
Conclusion
vendredi 4 juin 2021
Une bande dessinée belge honorée à Bologne
L'album "Memet" d'Isabella Cieli et Noémie Marsily a été primé aux BRAW 2021. (c) L'employé du moi. |
- Jury BRAW: Chiara Basile, libraire, Ana Garralon, critique, Izabella Kaluta, éditrice, Yasmine Motawy, enseignante et critique, Caterina Ramonda, bibliothécaire.
- Jury Poésie: Chiara Basile, libraire, Denis Beznosov, poète, Caterina Ramonda, bibliothécaire, Morag Styles, enseignante.
- Jury Bande dessinée: David B., artiste, Matteo Stefanelli, journaliste, Virginia Tonfoni, éditrice.
Prix
Mentions spéciales
Mentions spéciales
Prix
Prix
Prix
Mention spéciale
Prix
Mentions spéciales
Prix
Mentions spéciales
A Story Told in Poems