Ulf Nilsson. |
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mardi 28 septembre 2021
Décès de l'auteur suédois Ulf Nilsson
lundi 13 septembre 2021
Les inséparables faux jumeaux Labruffe
Alexandre Labruffe. (c) Francesca Mantovani/Gallimard. |
On savait que l'écrivain français Alexandre Labruffe, né à Bordeaux en 1974, découvert il y a deux ans avec "Chroniques d'une station-service" (lire ici), se rendait et séjournait régulièrement en Chine depuis vingt ans. Il a même raconté la ville de Wuhan de l'intérieur dans "Un hiver à Wuhan" (Verticales, 2020). Mais on ne savait pas trop pourquoi il allait si loin de la France. Son troisième roman chez Verticales, le vertigineux et subjuguant "Wonder Landes" (287 pages), donne peut-être quelques clés. Le livre est présenté comme un roman mais il raconte de façon punk et poétique l'itinéraire de la famille Labruffe.
Pour lire le début de "Wonder Landes" en ligne, c'est ici.
mercredi 8 septembre 2021
Magnifique livre où Amélie Nothomb se glisse, le temps de l'écrire, dans la peau de son père
Amélie Nothomb. (c) Jean-Paul Delfino. |
Le 17 mars 2020, le jour précédent le premier confinement en Belgique, le diplomate belge Patrick Nothomb, chanteur de nô à ses heures, meurt d'une rupture d'anévrisme à Habay-la-Neuve. Il ratera son 84e anniversaire de quelques semaines. Cet époux depuis soixante ans et père de trois enfants, André (1962), Juliette (1963) et Fabienne dite Amélie (1966), sera aussi privé de funérailles familiales vu les mesures sanitaires alors imposées. Amélie Nothomb, sa fille, est bloquée à Paris, en quarantaine avec son chagrin. Comment dire au revoir à ce père qu'elle adorait et admirait et qu'elle n'a pu revoir? Par un livre, se dit-elle. Il sera le centième qu'elle a écrit mais le trentième qu'elle publie.
Dans le superbe "Premier sang" (Albin Michel, 175 pages), un des 524 romans de la rentrée littéraire, dont 379 titres en littérature française (chiffres Livres Hebdo/Electre), Amélie Nothomb EST son père. Dès la première ligne, elle se glisse dans la peau du jeune homme qu'il était en 1964. Le diplomate a vingt-huit ans et est conduit devant un peloton d'exécution à Stanleyville. Consul de Belgique, il y représente le gouvernement belge et fait partie des 1.600 personnes, dont 525 Belges, prises en otages par des rebelles congolais. Par son éloquence, il sera parvienu à retarder pendant quatre mois les menaces d'exécution.
"Dans le véhicule qui m'emmenait au monument, j'ai regardé le monde et j'ai commencé à m'apercevoir de sa beauté. Dommage d'avoir à quitter cette splendeur. Dommage, surtout, d'avoir mis vingt-huit années d'existence à y être à ce point sensible."
"[Bon-Papa] Ne t'aveugle pas, il est trop tendre. Ma chérie, il n'y a qu'une solution: il faut l'envoyer passer l'été chez les Nothomb.Maman blêmit.- Le pauvre petit!- Je te rappelle que tu as épousé l'un d'entre eux.- J'ai épousé le seul Nothomb qui n'était pas un barbare.- (...) Patrick a besoin d'un peu de dureté que ta mère est incapable de lui prodiguer. Cet enfant s'amollit, il est grand temps de le reprendre en main.- De là à le confier aux Nothomb!"
- 1992 "Hygiène de l'assassin", Prix René Fallet
- 1993 "Le Sabotage amoureux", Prix de la Vocation / Prix Alain-Fournier / Prix Chardonne
- 1994 "Les Combustibles"
- 1995 "Les Catilinaires", Prix du Jury Jean Giono
- 1996 "Péplum"
- 1997 "Attentat"
- 1998 "Mercure"
- 1999 "Stupeur et tremblements", Grand Prix du roman de l'Académie française
- 2000 "Métaphysique des tubes"
- 2001 "Cosmétique de l'ennemi"
- 2002 "Robert des noms propres"
- 2003" Antéchrista"
- 2004 "Biographie de la faim"
- 2005 "Acide sulfurique"
- 2006 "Journal d'Hirondelle"
- 2007 "Ni d'Ève ni d'Adam", Prix de Flore
- 2008 "Le Fait du prince", Grand Prix Jean Giono pour l'ensemble de son œuvre
- 2009 "Le Voyage d'hiver"
- 2010 "Une forme de vie"
- 2011 "Tuer le père"
- 2012 "Barbe Bleue"
- 2013 "La nostalgie heureuse" (lire ici)
- 2014 "Pétronille" (lire ici)
- 2015 "Le crime du Comte Neville" (lire ici)
- 2016 "Riquet à la houppe"
- 2017 "Frappe-toi le cœur" (lire ici)
- 2018 "Les prénoms épicènes" (lire ici)
- 2019 "Soif"
- 2020 "Les aérostats" (lire ici)
mardi 7 septembre 2021
Seize titres en lice pour le Goncourt 2021
L'Académie Goncourt. |
Les membres de l'académie Goncourt ont révélé, ce mardi 7 septembre, leur première sélection. Celle qui servira au prix Goncourt des lycéens, celle qui sera resserrée pour le Goncourt les 5 et 26 octobre. Celle dont le lauréat/la lauréate sera connu/e le 3 novembre.
Anne Berest, "La carte postale" (Grasset)
Sorj Chalandon, "Enfant de salaud" (Grasset)
Louis-Philippe Dalambert, "Milwaukee Blues" (Sabine Wespieser)
Agnès Desarthe, "L'éternel fiancé" (L'Olivier)
David Diop, "La porte du voyage sans retour" (Seuil)
Clara Dupont-Monod, "S'adapter" (Stock)
Elsa Fottorino, "Parle tout bas" (Mercure de France)
Patrice Franchesci, "S'il n'en reste qu'une" (Grasset)
Lilia Hassaine "Soleil amer" (Gallimard)
Philippe Jaenada, "Au printemps des monstres" (Mialet-Barrault)
François Noudelmann, "Les enfants de Cadillac" (Gallimard)
Maria Pourchet, "Feu" (Fayard)
Abel Quentin, "Le voyant d'Étampes" (L'Observatoire)
Mohamed Mbougar Sarr, "La plus secrète mémoire des hommes" (Philippe Rey)
Tanguy Viel, "La fille qu'on appelle" (Minuit)
Qui aura le prix Vendredi 2021?
Les dix titres sélectionnés
- "Amour chrome", Sylvain Pattieu (l'école des loisirs)
- "J'ai 14 ans et ce n'est pas une bonne nouvelle", Jo Witek (Actes Sud junior)
- "Je serai vivante", Nastasia Rugani (Gallimard Jeunesse)
- "Kô", Joëlle Ecormier (Zebulo Editions)
- "La Sourcière", Elise Fontenaille (Rouergue Jeunesse)
- "La-gueule-du-loup", Eric Pessan (l'école des loisirs)
- "Olympe de Roquedor", Jean-Philippe Arrou-Vignod et François Place (Gallimard Jeunesse)
- "Parler comme tu respires", Isabelle Pandazopoulos (Rageot)
- "Plein gris", Marion Brunet (Pocket Jeunesse)
- "Quelques secondes encore", Thomas Scotto (Nathan)
Hors compétition, parce que lauréate en 2019, "D'ors et d'oreillers", Flore Vesco (l'école des loisirs).
A noter que les auteur(e)s qui ont reçu des mentions lors des éditions précédentes peuvent être sélectionnés.
Doté de 2.000 euros, le Prix Vendredi 2021 sera remis à Paris le 8 novembre.
Palmarès
2020 Vincent Mondiot, pour "Les Derniers des Branleurs" (Actes Sud junior, lire ici)2019 Flore Vesco, pour "L'Estrange Malaventure de Mirella" (l'école des loisirs, lire ici)
2018 Nicolas de Crécy, pour "Les amours d'un fantôme en temps de guerre " (Albin Michel, lire ici)
2017 Anne-Laure Bondoux, pour "L'Aube sera grandiose" (Gallimard, lire ici)
vendredi 3 septembre 2021
A confinement, confinement et demi
Amir en exploration dans les grottes. (c) Casterman. |
Max de Radiguès. (c) Christopher Diaz. |
Les gens, ce sont Amir, Ellen, Maddison, Kim et Vlad, les cinq astronautes qui sont reclus dans une base d'exploration martienne. On va suivre leur travail à chacun, à l'extérieur et à l'intérieur, en fonction de leurs intérêts personnels et des impératifs de leur mission. On va surtout suivre les relations au sein de ce groupe confiné. Et aussi avec le malheureux David, perdu tout seul dans l'espace.
"J'ai voulu mettre mes personnages dans des situations difficiles", poursuit l'auteur belge par ailleurs éditeur chez Sarbacane et à L'employé du moi, "et je me suis retrouvé dans ces situations. Amir a été le premier personnage auquel j'ai pensé et il est le personnage principal. Jusqu'à présent, les astronautes sont toujours des hommes blancs. J'ai fait une équipe mixte où ce n'est pas forcément un homme qui est aux commandes. Amir est un Belge d'origine marocaine et paie par moments sa couleur de peau. Les autres personnages sont plus idéologiques. Quand on voit une station internationale, on a l'idée de gens qui viennent de plein d'endroits différents. Une botaniste notamment, Kim. Vlad, qui a l'air d'un glandeur mais est en réalité super efficace..."
Travail en équipe dans le noir. (c) Casterman. |
"Alerte 5", titré du niveau d'alerte suite à une attaque terroriste, est un huis-clos passionnant et prenant, humain et rigolo, d'autant plus haletant que les contrôles de sécurité renforcés, même à bord de la station, titillent les susceptibilités et ouvrent la porte aux soupçons ordinaires. Fragile, la tolérance est toutefois toujours prête à réapparaître.
Entièrement en noir et blanc, la BD mène ses lecteurs à travers les divers épisodes jusqu'à la terrible fin, tout en établissant une connivence jouant avec l'idée "Et si on était sur Mars?" "Le noir et blanc est un travail naturel pour moi. J'ai un dessin naïf. J'aime aller à l'essentiel, avancer quitte à recommencer si ça ne va pas. J'ai besoin d'avancer. Je ne suis pas un virtuose. La fin du récit est angoissante. J'ai trouvé la fin à force de bosser. J'avais plein de pistes et puis les portes se ferment et ne demeure qu'une seule fin. Assez excitante mais angoissante." Allez, hop, tous sur Mars!
Max de Radiguès sera en signature ce samedi 4 septembre de 16h30 à 19 heures à la librairie Tropismes (11 Galerie des Princes, 1000 Bruxelles).