Nombre total de pages vues

mercredi 1 avril 2020

La mémoire familiale secouée par une grossesse

Temps de lire, de relire, de découvrir, de se souvenir, de faire fondre sa PAL,
pour les petits et pour les grands #confinothèque9




Impeccable et prenante enquête familiale qui nous vient des Pays-Bas que "Le prénom de mon oncle" de la metteuse en scène Marjolijn van Heemstra (traduit du néerlandais (Pays-Bas) par Emmanuèle Sandron, Les Escales, 220 pages, 2019; 10/18, 214 pages, 2020).
Ce n'est pas pour rien qu'il y a été un best-seller. L'auteure et narratrice y consigne en parallèle l'avancée de sa première grossesse et l'enquête qu'elle se sent obligée de mener à propos de la mémoire de sa famille.

En effet, elle a reçu de sa grand-mère le jour de son 18e anniversaire une bague, une chevalière, qui provenait d'un oncle disparu depuis et qui est considéré comme un héros de la Résistance et elle avait alors promis à son aïeule d'appeler son premier fils Frans. Frans, comme le donateur. Marjolijn a vécu depuis avec cette idée et le bijou sans s'interroger davantage. Mais là, elle est coincée. Il lui reste 27 semaines de grossesse à passer, qu'elle nous partage dans un savoureux franc-parler, et surtout la question de l'identité de l'oncle, celui de l'attentat à la bombe du 5 décembre 1946, la taraude. Sans compter que son compagnon et futur père n'avalise guère ce choix de prénom automatique.

Marjolijn van Heemstra nous entraîne dans une enquête captivante dont on suit toutes les étapes. Elle ne ménage pas sa peine, malgré son ventre qui s'arrondit, et entrouvre petit à petit des portes. Des anciens se mettent à parler, des boîtes de papiers lui sont confiées, des souvenirs reviennent. Le héros décoré perd son ombre légendaire et la future maman mène à bout sa quête tout en nous faisant part des rencontres improbables qui lui ainsi été données. "Le prénom de mon oncle" est passionnant de bout en bout, écrit avec vivacité et questionne l'histoire récente et les légendes familiales.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire