Mauvaise quinzaine pour les écrivains, leurs amis et leurs lecteurs.
Régine Deforges nous a quittés le 3 avril, subitement, d'une crise cardiaque, à l'âge de 78 ans.
Ce samedi 12 avril, c'est Pierre Autin-Grenier qui s'en est allé. L'écrivain et poète était né à Lyon le 4 avril 1947, le jour de la Saint-Isidore.
Même sans le connaître autrement que par ses livres, souvent des textes courts, mais aussi des poèmes en prose, des nouvelles et des récits, même s'il me dirait que je ne devrais pas, je suis triste tout de même.
Sans doute parce que m'était juste parvenu il y a quelques jours l'ouvrage les "Chroniques des faits" de Pierre Autin-Grenier (Les Carnets du Dessert de Lune, collection "Pleine lune", 50 pages). Son éditeur venait d'aller lui en porter un exemplaire chez lui, à Lyon.
Le recueil est une réédition complétée, car enrichie d'illustrations de Georges Rubel, d'un livre publié en 1992 aux Editions de l'Arbre. Elles sont au nombre de treize, les chroniques réunies ici, brèves et cinglantes, issues ou ancrées dans le quotidien. Si on se prend à sourire à leur lecture, on se rend vite compte que c'est nous qu'elles visent. Pour amateurs d'autodérision, donc, mais quel régal dans ce cas. Pour amateurs de littérature aussi, car chacun des mots est à sa place.
Un retour au pays après sept ans d'absence dans "Patience", des doutes voraces dans "Fragilité de vivre", l'irruption de charlatans dans "Fausses clés", une zizanie galopante dans "Fourberie du moine"... autant de textes courts, ciselés, qui disent des faits mais appellent, l'air de rien, à la révolte. Mots de poète, mots de témoin d'une époque qui n'en finit pas de se perdre, et en filigrane, une quête incessante de liberté.
"Chroniques des faits" porte formidablement ses vingt-deux ans d'âge. Un recueil à savourer.
Une exception à ces lacunes, le recueil
d' aphorismes de Pierre Autin-Grenier, "Le poète pisse dans son violon (version symphonique)" (Les Carnets du dessert de lune, Collection "Pousse-café", 24 pages)
C'est un petit carnet à spirales, tout court, comprenant une cinquantaine d’aphorismes. Sur la vie, sur les livres, sur soi. Un brin misanthropes, un brin machos. Mais c’est pour rire. En tout cas, on sourit souvent. "On imagine toujours le pire, et puis c’est pire", écrit ainsi l’auteur qui propose aussi: "ne faire que des choses inutiles, mais bien les faire". Pour la dernière, on a vu...
Texte écrit, en hommage à Pierre Autin-Grenier, à l'heure de l'apéro.
Régine Deforges nous a quittés le 3 avril, subitement, d'une crise cardiaque, à l'âge de 78 ans.
Pierre Autin-Grenier. |
Même sans le connaître autrement que par ses livres, souvent des textes courts, mais aussi des poèmes en prose, des nouvelles et des récits, même s'il me dirait que je ne devrais pas, je suis triste tout de même.
Sans doute parce que m'était juste parvenu il y a quelques jours l'ouvrage les "Chroniques des faits" de Pierre Autin-Grenier (Les Carnets du Dessert de Lune, collection "Pleine lune", 50 pages). Son éditeur venait d'aller lui en porter un exemplaire chez lui, à Lyon.
Le recueil est une réédition complétée, car enrichie d'illustrations de Georges Rubel, d'un livre publié en 1992 aux Editions de l'Arbre. Elles sont au nombre de treize, les chroniques réunies ici, brèves et cinglantes, issues ou ancrées dans le quotidien. Si on se prend à sourire à leur lecture, on se rend vite compte que c'est nous qu'elles visent. Pour amateurs d'autodérision, donc, mais quel régal dans ce cas. Pour amateurs de littérature aussi, car chacun des mots est à sa place.
Un retour au pays après sept ans d'absence dans "Patience", des doutes voraces dans "Fragilité de vivre", l'irruption de charlatans dans "Fausses clés", une zizanie galopante dans "Fourberie du moine"... autant de textes courts, ciselés, qui disent des faits mais appellent, l'air de rien, à la révolte. Mots de poète, mots de témoin d'une époque qui n'en finit pas de se perdre, et en filigrane, une quête incessante de liberté.
"Chroniques des faits" porte formidablement ses vingt-deux ans d'âge. Un recueil à savourer.
Précédemment, il y avait eu plein d'autres titres de l'auteur disparu, chez Gallimard, chez Finitude, que je n'ai pas lus mais qui me tentent fort.
d' aphorismes de Pierre Autin-Grenier, "Le poète pisse dans son violon (version symphonique)" (Les Carnets du dessert de lune, Collection "Pousse-café", 24 pages)
C'est un petit carnet à spirales, tout court, comprenant une cinquantaine d’aphorismes. Sur la vie, sur les livres, sur soi. Un brin misanthropes, un brin machos. Mais c’est pour rire. En tout cas, on sourit souvent. "On imagine toujours le pire, et puis c’est pire", écrit ainsi l’auteur qui propose aussi: "ne faire que des choses inutiles, mais bien les faire". Pour la dernière, on a vu...
Texte écrit, en hommage à Pierre Autin-Grenier, à l'heure de l'apéro.
Ici, mon dernier livre, paru au Dilettante, lui est dédié. Il nous manque beaucoup. Christine Van Acker
RépondreSupprimer