De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
Bon, il n'est pas vraiment besoin de présenter Nadine Monfils, auteure notamment de polars et même de polars belges comme le rappelle son dernier livre, le décoiffant (rapport à la banane) "Elvis Cadillac", sous-titré "King from Charleroi" (Fleuve éditions, 240 pages). Sera-t-il le successeur de Mémé Cornemuse, autre héroïne récurrente? En tout cas, il ne passe pas inaperçu, le nouveau héros de la mère Monfils, promis lui aussi à d'autres aventures! Tout chez lui est inspiré par Elvis, dont il se veut le sosie. De la bagnole à la chienne dénommée Priscilla...
Mais le rapport avec le polar? J'y viens! Notre Elvis, né à Charleroi mais vivant à Bruxelles, doit chanter au cours de la fête d'anniversaire des 80 ans d'une vieille châtelaine, un peu à l'écart de la capitale, à Tourinnes-Saint-Lambert précisément, en plein Brabant wallon. Et c'est là que les choses vont se corser car un crime y sera commis. Qui est le coupable? Quel est le motif? Qui sont tous ces invités? N'ont-ils pas tous quelque chose à cacher? Nadine Monfils nous promène dans son intrigue avec sa verve incroyablement belge, son sens de l'observation et de l'intrigue, ses leçons de vocabulaire local et ses jeux de mots à trois balles. Mais tout se tient dans ces pages bien remplies, parfois proches d'une conversation, truffées d'anecdotes contées moult détails en patois local (des notes de traduction figurent à la fin de chaque chapitre).
"Elvis Cadillac" se lit avec beaucoup de plaisir si on s'y laisse embarquer, la romancière ayant de nombreux tours dans son sac pour ferrer ses lecteurs et ne les lâcher que passée la ligne d'arrivée. On aura fait un chouette bout de chemin dans le quartier des Marolles de Bruxelles, mieux connu sous le nom de Marché aux puces, et de ses habitants particulièrement bien croqués. On s'amuse bien avec ce King, en mal de mère évidemment et qui va non seulement dénouer l'intrigue de l'histoire mais la sienne propre. Un bon moment de détente.
Venues de l'autre côté de la Manche, deux enquêtes d'Agatha Raisin, l'héroïne détective qu'a créée M.C. Beaton, "La quiche fatale" et "Remède de cheval" ("The Quiche of Death" et "The Vicious Net", traduit de l'anglais pas Esther Ménévis, Albin Michel, 320 et 268 pages). A noter qu'ils ont été publiés en 1992 et 1993 et nous parviennent aujourd'hui sans doute parce que France 3 en a acheté l'adaptation télévisée.
Néanmoins, ces deux livres s'avèrent extrêmement plaisants à lire pour peu qu'on soit fan d'Agatha Christie plutôt que de polars noir de noir. Agatha Raisin se révèle extrêmement attachante en self-made woman quinquagénaire qui a vendu sa florissante entreprise de communication londonienne pour s'acheter le cottage dans les Cotswolds dont elle rêvait depuis toujours et s'y reposer. S'y reposer?
Mais voilà, la vie de village n'est pas celle de Londres et Agatha Raisin vit assez difficilement cette confrontation entre l'accomplissement de son rêve et sa réalité pratique. Est-elle sortie du milieu du travail pour participer aux réunions du comité des femmes local? A-t-elle troqué ses responsabilités pour ne plus commander que sa femme de ménage? Va-t-elle abandonner ses plats surgelés pour le lancer en cuisine? Si les expériences d'Agatha Raisin sont déjà plaisantes à découvrir et on s'amuse de ce qu'elles aient déjà vingt ans, elles se pimentent par le fait que l'héroïne a un cœur d'artichaut et se verrait bien vivre une aventure sentimentale dans son nouveau lieu de vie. L'autre piquant de ses aventures étant évidemment l'apparition d'un cadavre par livre. Dans "La quiche fatale", le premier de la série, il s'agit d'une mort mystérieuse qu'Agatha Raisin ne peut considérer comme naturelle. Elle va se lancer dans une grande enquête envers et contre tous, et surtout contre la police locale qui n'aime guère la voir fouiller partout. Dans "Remède de cheval", il est clair que le vétérinaire a été assassiné, mais par qui? That's the question! Voilà de nouveau du boulot pour la nouvelle villageoise qui a aussi un nouveau voisin qui l'intéresse beaucoup.
Les deux livres sont agréables et distrayants. Quelle quinqua que cette Agatha soucieuse de son apparence, qui fume comme un pompier et a le coude léger. Elle a une forme d'honnêteté qui la rend touchante et brosse un portrait peu convenu de la vie de village. M.C. Beaton soigne ses intrigues en les ancrant dans la société, avec intelligence et humour, tout à fait dans la ligne d'Agatha Christie. Les enquêtes sont celles de détectives amateurs, car Agatha se fait chaque fois aider, mais combien volontaires et courageux. Une belle découverte.
DTPE 6: "L'enjoliveur", Robert Goolrick (Anne Carrière).
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
Bon, il n'est pas vraiment besoin de présenter Nadine Monfils, auteure notamment de polars et même de polars belges comme le rappelle son dernier livre, le décoiffant (rapport à la banane) "Elvis Cadillac", sous-titré "King from Charleroi" (Fleuve éditions, 240 pages). Sera-t-il le successeur de Mémé Cornemuse, autre héroïne récurrente? En tout cas, il ne passe pas inaperçu, le nouveau héros de la mère Monfils, promis lui aussi à d'autres aventures! Tout chez lui est inspiré par Elvis, dont il se veut le sosie. De la bagnole à la chienne dénommée Priscilla...
Mais le rapport avec le polar? J'y viens! Notre Elvis, né à Charleroi mais vivant à Bruxelles, doit chanter au cours de la fête d'anniversaire des 80 ans d'une vieille châtelaine, un peu à l'écart de la capitale, à Tourinnes-Saint-Lambert précisément, en plein Brabant wallon. Et c'est là que les choses vont se corser car un crime y sera commis. Qui est le coupable? Quel est le motif? Qui sont tous ces invités? N'ont-ils pas tous quelque chose à cacher? Nadine Monfils nous promène dans son intrigue avec sa verve incroyablement belge, son sens de l'observation et de l'intrigue, ses leçons de vocabulaire local et ses jeux de mots à trois balles. Mais tout se tient dans ces pages bien remplies, parfois proches d'une conversation, truffées d'anecdotes contées moult détails en patois local (des notes de traduction figurent à la fin de chaque chapitre).
"Elvis Cadillac" se lit avec beaucoup de plaisir si on s'y laisse embarquer, la romancière ayant de nombreux tours dans son sac pour ferrer ses lecteurs et ne les lâcher que passée la ligne d'arrivée. On aura fait un chouette bout de chemin dans le quartier des Marolles de Bruxelles, mieux connu sous le nom de Marché aux puces, et de ses habitants particulièrement bien croqués. On s'amuse bien avec ce King, en mal de mère évidemment et qui va non seulement dénouer l'intrigue de l'histoire mais la sienne propre. Un bon moment de détente.
Venues de l'autre côté de la Manche, deux enquêtes d'Agatha Raisin, l'héroïne détective qu'a créée M.C. Beaton, "La quiche fatale" et "Remède de cheval" ("The Quiche of Death" et "The Vicious Net", traduit de l'anglais pas Esther Ménévis, Albin Michel, 320 et 268 pages). A noter qu'ils ont été publiés en 1992 et 1993 et nous parviennent aujourd'hui sans doute parce que France 3 en a acheté l'adaptation télévisée.
Néanmoins, ces deux livres s'avèrent extrêmement plaisants à lire pour peu qu'on soit fan d'Agatha Christie plutôt que de polars noir de noir. Agatha Raisin se révèle extrêmement attachante en self-made woman quinquagénaire qui a vendu sa florissante entreprise de communication londonienne pour s'acheter le cottage dans les Cotswolds dont elle rêvait depuis toujours et s'y reposer. S'y reposer?
Mais voilà, la vie de village n'est pas celle de Londres et Agatha Raisin vit assez difficilement cette confrontation entre l'accomplissement de son rêve et sa réalité pratique. Est-elle sortie du milieu du travail pour participer aux réunions du comité des femmes local? A-t-elle troqué ses responsabilités pour ne plus commander que sa femme de ménage? Va-t-elle abandonner ses plats surgelés pour le lancer en cuisine? Si les expériences d'Agatha Raisin sont déjà plaisantes à découvrir et on s'amuse de ce qu'elles aient déjà vingt ans, elles se pimentent par le fait que l'héroïne a un cœur d'artichaut et se verrait bien vivre une aventure sentimentale dans son nouveau lieu de vie. L'autre piquant de ses aventures étant évidemment l'apparition d'un cadavre par livre. Dans "La quiche fatale", le premier de la série, il s'agit d'une mort mystérieuse qu'Agatha Raisin ne peut considérer comme naturelle. Elle va se lancer dans une grande enquête envers et contre tous, et surtout contre la police locale qui n'aime guère la voir fouiller partout. Dans "Remède de cheval", il est clair que le vétérinaire a été assassiné, mais par qui? That's the question! Voilà de nouveau du boulot pour la nouvelle villageoise qui a aussi un nouveau voisin qui l'intéresse beaucoup.
Les deux livres sont agréables et distrayants. Quelle quinqua que cette Agatha soucieuse de son apparence, qui fume comme un pompier et a le coude léger. Elle a une forme d'honnêteté qui la rend touchante et brosse un portrait peu convenu de la vie de village. M.C. Beaton soigne ses intrigues en les ancrant dans la société, avec intelligence et humour, tout à fait dans la ligne d'Agatha Christie. Les enquêtes sont celles de détectives amateurs, car Agatha se fait chaque fois aider, mais combien volontaires et courageux. Une belle découverte.
Rappel
DTPE 1: "Le Roi René", René Urtreger par Agnès Desarthe (Odile Jacob).
DTPE 2: "Cœur Croisé", Pilar Pujadas (Mercure de France).
DTPE 3: "Sens dessus dessous", Milena Agus (Liana Levi).
DTPE 4: "La reine du tango", Akli Tadjer (JC Lattès).
DTPE 5: le lapin à toutes les sauces.DTPE 1: "Le Roi René", René Urtreger par Agnès Desarthe (Odile Jacob).
DTPE 2: "Cœur Croisé", Pilar Pujadas (Mercure de France).
DTPE 3: "Sens dessus dessous", Milena Agus (Liana Levi).
DTPE 4: "La reine du tango", Akli Tadjer (JC Lattès).
DTPE 6: "L'enjoliveur", Robert Goolrick (Anne Carrière).
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