Chaque année à cette époque, c'est la même chose. L'un ou l'autre éditeur français publie l'un ou l'autre album pour enfants en lien avec la fête des mères. En précisant bien que ledit livre sortira la veille ou l'avant-veille dudit jour. Comme si le monde entier fêtait les mamans à l'heure française, soit le dernier dimanche de mai au mieux. Alors qu'en Belgique, en Suisse, au Québec, c'est le deuxième dimanche de mai. Le 8 donc, cette fois.
Quand le livre n'est pas très intéressant, je profite de ce décalage pour dire: désolée, à la date fériée belge, le livre n'était pas disponible en librairie. Et hop, emballé, pesé. Mais quand il est intéressant? Dois-je en parler à la date prévue pour la fête ou lors de sa sortie véritable, alors que Belgique, Suisse et Québec se préparent à ce moment à la fête des pères (respectivement le 12, le 5 et le 19 juin comme en France)?
En ce qui concerne "La déclaration des droits des mamans" d'Elisabeth Brami pour le texte et Estelle Billon-Spagnol pour les illustrations (Talents hauts, 40 pages), j'ai tranché. Ce sera aujourd'hui, même s'il n'arrive en librairie que le 19 mai. Parce qu'il est temps d'entendre aussi la voix des mamans en tant qu'êtres humains. On sait que tout le monde voudrait pour des raisons diverses qu'elles soient des saintes. Non, elles entendent aussi être incarnées, vivre.
Et les quinze articles de la déclaration de leurs droits font rudement du bien. Cela remet gentiment les pendules à l'heure, permet de considérer d'un nouvel œil ces héroïnes du quotidien. Cela ouvre mille discussions nécessaires et fécondes pour mettre en place de meilleures relations dans la famille. Elisabeth Brami ne mâche pas ses mots tout en précisant dès l'entame que ces droits sont valables pour les mamans comme pour les papas. Estelle Billon-Spagnol décline les affirmations de la première en de croquignolets dessins pleins de mots et d'humour. Qu'on s'amuse en détaillant les scènes parfois dantesques, parfois simplement réalistes, dessinées avec force et légèreté.
Exemple.
"Article 1
Les mamans comme les papas ont le droit de ne pas être parfaites, de ne pas tout savoir sur tout, de se tromper, d'oublier, de faire des bêtises et parfois, de lâcher un gros mot. Elles n'ont pas de super-pouvoirs."
Les illustrations attenantes sont craquantes, entre la maman qui a oublié la sortie des classes, celle qui a prolongé la cuisson des pâtes jusqu'à l'obtention d'une purée, celle qui jure parce que sa gym lui a fait perdre de vue l'anniversaire de son enfant, celle qui ne rassure pas la petite qui a le hoquet, celle qui monopolise les toilettes... et encore il faut voir les tenues de ces super-mamans!
Cet énergique rapport texte-images se poursuit au cours de l'énoncé des quatorze droits suivants, ayant trait aux activités père/mère, au vocabulaire, aux émotions, aux activités en solo, au partage des tâches, au respect de la vie privée, au travail, à l'apparence, à la fatigue, au divorce, à la liberté, à une nouvelle union, à de nouveaux enfants même... Une bienfaisante déclaration des droits qui touche à pas mal d'aspects d'une existence, sous couverture bleue et non rose bien entendu.
Cette dernière couleur, un rouge rosé, est réservée à la couverture de "La déclaration des droits des papas", des mêmes Elisabeth Brami et Estelle Billon-Spagnol (Talents Hauts, 40 pages, en librairie le 19 mai), pendant masculin du précédent tout aussi percutant et réussi. Car les papas, comme les mamans, ont le droit de ne pas être parfaits, de s'occuper des tout-petits, d'être de mauvaise humeur ou émus, d'être des papas-poules...
Voilà deux albums pour enfants qui devraient bien entendu être lus par les parents. Non, être père ou être mère n'oblige pas à être un(e) saint(e), même si de multiples pressions, venant de toutes parts, le suggèrent. Il ne s'agit pas de s'indigner mais de comprendre, de dialoguer et de résister. Et vivent les héros et les héroïnes du quotidien!
Quand le livre n'est pas très intéressant, je profite de ce décalage pour dire: désolée, à la date fériée belge, le livre n'était pas disponible en librairie. Et hop, emballé, pesé. Mais quand il est intéressant? Dois-je en parler à la date prévue pour la fête ou lors de sa sortie véritable, alors que Belgique, Suisse et Québec se préparent à ce moment à la fête des pères (respectivement le 12, le 5 et le 19 juin comme en France)?
Et les quinze articles de la déclaration de leurs droits font rudement du bien. Cela remet gentiment les pendules à l'heure, permet de considérer d'un nouvel œil ces héroïnes du quotidien. Cela ouvre mille discussions nécessaires et fécondes pour mettre en place de meilleures relations dans la famille. Elisabeth Brami ne mâche pas ses mots tout en précisant dès l'entame que ces droits sont valables pour les mamans comme pour les papas. Estelle Billon-Spagnol décline les affirmations de la première en de croquignolets dessins pleins de mots et d'humour. Qu'on s'amuse en détaillant les scènes parfois dantesques, parfois simplement réalistes, dessinées avec force et légèreté.
Exemple.
"Article 1
Les mamans comme les papas ont le droit de ne pas être parfaites, de ne pas tout savoir sur tout, de se tromper, d'oublier, de faire des bêtises et parfois, de lâcher un gros mot. Elles n'ont pas de super-pouvoirs."
Les illustrations attenantes sont craquantes, entre la maman qui a oublié la sortie des classes, celle qui a prolongé la cuisson des pâtes jusqu'à l'obtention d'une purée, celle qui jure parce que sa gym lui a fait perdre de vue l'anniversaire de son enfant, celle qui ne rassure pas la petite qui a le hoquet, celle qui monopolise les toilettes... et encore il faut voir les tenues de ces super-mamans!
Article 1 des droits des mamans. (c) Talents hauts. |
Cet énergique rapport texte-images se poursuit au cours de l'énoncé des quatorze droits suivants, ayant trait aux activités père/mère, au vocabulaire, aux émotions, aux activités en solo, au partage des tâches, au respect de la vie privée, au travail, à l'apparence, à la fatigue, au divorce, à la liberté, à une nouvelle union, à de nouveaux enfants même... Une bienfaisante déclaration des droits qui touche à pas mal d'aspects d'une existence, sous couverture bleue et non rose bien entendu.
Cette dernière couleur, un rouge rosé, est réservée à la couverture de "La déclaration des droits des papas", des mêmes Elisabeth Brami et Estelle Billon-Spagnol (Talents Hauts, 40 pages, en librairie le 19 mai), pendant masculin du précédent tout aussi percutant et réussi. Car les papas, comme les mamans, ont le droit de ne pas être parfaits, de s'occuper des tout-petits, d'être de mauvaise humeur ou émus, d'être des papas-poules...
Article 1 des droits des papas. (c) Talents hauts. |
Voilà deux albums pour enfants qui devraient bien entendu être lus par les parents. Non, être père ou être mère n'oblige pas à être un(e) saint(e), même si de multiples pressions, venant de toutes parts, le suggèrent. Il ne s'agit pas de s'indigner mais de comprendre, de dialoguer et de résister. Et vivent les héros et les héroïnes du quotidien!
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