Départ immédiat vers la lecture. (c) CotCotCot éditions. |
C'est un tout petit livre, plus petit qu'un format de poche mais équipé d'un
rabat arrière qui se transforme facilement en pochette à mots. C'est un tout
petit livre en rouge, noir et crème.
Ce tout petit livre, illustré, c'est "L'art de ne pas lire" d'Elisa Sartori (traduit de l'italien par Anne Brunet, CotCotCot éditions, 52 pages). Un titre qui provoque un peu, des mots qui disent avec légèreté et humour les terribles difficultés à lire qu'a eues une lectrice dyslexique jusqu'à ses dix ans. "Ce livre est une revanche sur tous ces bouquins qu'on m'a offerts dans la vie", écrit celle qui a dédié son texte "à tous les livres non lus". En des énoncés simples et forts, portés par des illustrations qui revoient à la palette graphique des photos détourées, toujours en rouge, noir et crème, l'artiste dit la frustration de celle qui veut mais ne peut, sa colère devant l'obstacle trop ignoré des autres, les excuses pour ne pas y aller. Et puis, un jour, le changement, le tremplin. La "bibliothèque la plus poussiéreuse de Belgique" devient un point de départ, une piscine où plonger, une table où se nourrir. Un livre pour ceci, un autre pour cela, les genres se suivent, très joliment mis en images. Jusqu'à la terrible conclusion, aussi drôle que n'était le titre.
L'idéal format de poche. (c) CotCotCot éditions. |
Elisa Sartori n'est pas une inconnue dans notre royaume. Elle a reçu le prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2021 de la première œuvre en littérature jeunesse pour l'excellent livre-accordéon, "Je connais peu de mots" (CotCotCot éditions, 16 pages en accordéon, lire ici). Elle y questionne notre rapport à la langue, à l'apprentissage d'une langue étrangère et à ce qu'elle nous apporte en plus de la simple grammaire.
Dans ce petit livre bleu et blanc, au format carte postale, fort délicatement illustré, une silhouette de femme déambule dans un décor évolutif. Une eau calme d'abord, puis qui s'agite, jusqu'à devenir une vague géante et se transformer ensuite en une pluie de moins en moins dense. Une très belle manière, expressive et poétique d'aborder le rapport qu'on a à la langue ou à l'apprentissage d'une langue étrangère.
La particularité de ce leporello est qu'il se découvre verticalement, contrairement à l'habitude, et qu'il est sans fin, sa dernière page ramenant à la première pour que le texte reparte ainsi à l'infini.
Mais revenons-en un instant à "L'art de ne pas lire". Un titre qui étreint aussi, à l'heure où les éditions ONLIT ont annoncé leur fin (lire ici).
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