Ils n'ont travaillé qu'une fois ensemble, l'écrivain Michael Rosen et l'illustratrice Helen Oxenbury, mais quelle fois! L'album "La chasse à l'ours" enchante les enfants depuis trente-cinq ans ("We're Going on a Bear Hunt", Walker books, 1989).
Le duo britannique sera de retour à la rentrée avec un nouvel album, "Oh Dear, Look What I Got! , qui paraîtra chez Walker Books le 11 septembre. Sa traduction française, par Maurice Lomré, tout aussi musicale, "Oh là là , voyez-vous ça?", suivra de peu la version originale. Elle sera publiée Pastel, la branche belge de l'école des loisirs, le 24 septembre.
Pas de chasse à l'ours bis dans ce nouvel opus, mais un album chantant comme une comptine avec toute une série de joyeux malentendus portés par les illustrations très reconnaissables: "Je me rends au magasin pour acheter un chapeau élégant. À la place, on me donne… un chat bien portant ! Oh là là, voyez-vous ça? Est-ce que j'ai demandé ça? Non, vraiment pas! Je demande un manteau chaud, et on me donne un bouc tout penaud! Oh là là, mais que faire maintenant?", glisse l'éditeur à son propos. Alléchant.
Quelques pages de la version originale, faciles à traduire et dont on perçoit déjà le charme.
Initialement publié en 1989 en français chez Ouest-France dans une traduction
adaptation de Claude Lauriot Prévost, l'album "La chasse à l'ours" a été repris par Kaléidoscope en 1997 dans une traduction d’Élisabeth Duval.
Voici ce que j'en écrivais dans "Le Soir" à sa sortie.
UNE CHASSE A L'OURS QUI FAIT DU BRUIT
ATTACHANT album que cette "Chasse à l'ours" (1) publiée par un nouveau venu dans l'édition pour la jeunesse, Ouest-France, et dans laquelle une illustratrice au talent incontesté a posé ses aquarelles et ses fusains. Dans le texte, quelques lignes reviennent comme une comptine et nous bercent de leur mouvement de métronome et l'histoire, toute simple au départ, nous entraîne sur les chemins délicieux de la fantaisie. Autant de points tout à l'honneur de cet album, si plaisant avec son alternance de doubles pages en couleurs et en noir et blanc.
Une grande famille, le père, quatre enfants (dont un bébé) et un chien, décide de partir à la chasse à l'ours. Divers obstacles vont se présenter aux promeneurs, une prairie, une rivière, de la boue, une forêt... Comme ils ne peuvent être contournés, ils seront abordés de front: la famille va traverser la prairie, plonger dans la rivière, s'enliser dans la boue, s'enfoncer dans la forêt...
Particularité de cet album, et qui fait tout son charme, chaque épreuve est commentée par des onomatopées: "Flou flou!" pour la prairie herbeuse, "Splich splach!" pour la froide rivière, "Plaf plouf!" pour la boue épaisse... Succès garanti auprès des jeunes lecteurs auxquels on lit l'histoire.
Les illustrations sont autant d'instantanés des aventures des personnages. Les héros y sont saisis sur le vif, en pleine action. Les couleurs douces de l'aquarelle illuminent l'histoire, débordent même sur les pages en noir et blanc.
Quant à la chute de cette chasse, elle nous entraîne dans une folle course. On connaît les rebobinages en accéléré au cinéma, qui nous ramènent en quelques secondes au point de départ. Ici aussi, sur une seule page, toutes les étapes de la promenade défilent en sens inverse. Cette page découpée en espaces horizontaux est suivie d'une autre, découpée en «tranches» verticales où l'on voit la famille se retrouver chez elle, dans sa maison, et se cacher sous la couverture d'un grand lit familial. Quelle originalité et quel dynamisme dans l'utilisation de l'espace!
(1) La Chasse à l'ours, racontée par Michael Rosen, illustrée par Helen Oxenbury, Editions Ouest-France, 587 F (diffusion Labor-Bruxelles).
Les deux versions, 1989 et 1997. |
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