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mardi 15 juillet 2025

Leporellos, cocottes et autres livres-objets en bd

La vitrine des leporellos. (c) Daniel Fouss/CBBD.

Un livre-objet, nous dit Google est un livre dont la forme, la matière ou la présentation matérielle attire l'attention, le rapprochant d'une œuvre d'art plutôt qu'un simple support de lecture. Il se caractérise par une dimension plastique et expérimentale, souvent en marge des livres traditionnels, mettant en valeur l'aspect visuel et tactile autant que le contenu textuel.
 
Quand on dit livre-objet, on pense immédiatement à ceux que la littérature générale et de la littérature  jeunesse ont créés. Des livres d'artistes, des pop-ups, bien d'autres, véritables sculptures sur papier. On pense moins à la bande dessinée alors que c'est précisément le thème d'une nouvelle exposition au CBBD (Centre Belge de la Bande Dessinée). "Le livre-objet en bd" se tient à l'espace Gallery jusqu'au début septembre. On y trouve cinquante trésors, des attendus et des surprises, des pièces uniques, des tirages limités et des éditions "normales". Tout cela constitue un vaste panorama de ce genre.
 
Pourquoi la bande dessinée s'est-elle donc intéressée au livre-objet? "Cela a été une réponse aux blogs BD qui sont arrivés en masse au début des années 2000", assure Greg Shaw, du CBBD. "En réponse aux écrans, le neuvième art a voulu exprimer son attachement à l'objet, à la matière et au toucher." Le  responsable de la BDthèque du CBBD et de sa revue "Le dessableur" signe ici sa première prestation de commissaire d'exposition. "On parle d'un livre-objet quand la forme d'un bouquin est aussi importante que son contenu. Et d'un livre-objet en BD quand il respecte le rythme typique de la bande dessinée, par exemple les phylactères."
 
Une exposition didactique, chaque catégorie, leporello, rouleau, pop-up, etc., faisant l'objet d'une vitrine - le livre-objet est fragile - et d'un repère coloré mais une exposition passionnante qui réjouira le connaisseur comme le néophyte. Qu'y découvre-t-on, sachant que 99% des œuvres exposées viennent de la bédéthèque du musée? Des raretés et des curiosités, déjà présentes en vitrine d'ouverture.
 
Leporello
Magnifiques ces livres-accordéons où on trouve notamment "Première suite aux idées noires" de Franquin (Kunst der Comics, 1989) et "Le petit chaperon rouge" de Warja Lavater (Maeght, 1965).
 
 
 
Pop-up
Un impressionnant poulpe se dresse des pages du "Moby Dick" de Sam Ita (Mango Jeunesse, 2008), juste à côté du cultissime Charlie Brown de Charles Schultz ("Here comes Charlie Brown!", Abrams Comicarts, 2024).
 

Pliures diverses
Variations sur la cocotte en papier ("A love letter to..." de Nausicaa Gournay, autopublication, 2024) ou dépliage d’une image géante façon carte routière ("Soirée d'un faune" de Ruppert & Mulot (L'Association, 2018). 
  

Découpe/déchirure
Ici, on trouve une série d'albums aux découpes de cases ou entre les cases, de pages déchirées sur les bords et aussi cet album du Norvégien Oyvind Torseter avec un trou au milieu des pages dans sa version néerlandaise ("Het Gat", De Harmonie, 2015). Notons que "Le trou" existe en traduction française à la Joie de lire depuis 2013 (lire ici).
 

 
Forme-format
Incroyablement grands ou petits, en relief ou en 3D, dont l'œuvre collective "Un fanzine carré C" (Hécatombe, 2013), composant un ensemble de 999 livres uniques. 
 
 
 
 
  
Objet détourné
Le plus commun en BD sont des jeux de société transformés en album aux possibilités multiples de création de récits. En témoignent le "Scroubabble" de Lécroart & Co (L'Association, 2005) ou la "Piramide" d'Olivier Philipponneau & Renaud Farace (Hoochie Coochie, 2018).
 

 
Pièce unique
Un livre-objet créé à l'occasion d'un évènement temporaire, d'un exercice scolaire ou maquette d'un projet non retenu par un éditeur, qui surprend le lecteur comme le "Bandit manchot" d'Hélène Meyssirel (version machine, 2019).
 
 

 

Multicaractère
Quand certaines bandes dessinées cumulent plusieurs aspects du livre-objet. La taille du livre accordéon de Zeina Abirache, "38, rue Youssef Semaani" (Cambourakis, 2006) par exemple.
 















Enfin, deux vitrine spécifiques, l'une dédiée au Français Marc-Antoine Mathieu, grand maître en jeux avec le livre, l'autre aux éditions Polystyrène d'Angoulême qui proposent des "livres à manipuler". 
 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  
Pratique
Centre Belge de la Bande dessinée, espace Gallery
Rue des Sables 20, 1000 Bruxelles
Du mardi au dimanche, de 10 à 18 heures, jusqu'au 7 septembre.
Plus d'infos ici.
 
 
 

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