Marie Popova est d'origine bulgare mais vit à Brooklyn. Elle est auteure, critique littéraire et bloggeuse. Elle tient le site Brain Pickings.
Il y a quelque temps, elle établissait la liste des "13 meilleurs albums pour enfants de l'année 2013" à ses yeux. Des livres en anglais donc, originaux ou... traductions.
J'y ai découvert avec un immense plaisir quelques titres que j'aime beaucoup aussi.
"Le trou" du Norvégien Oyvind Torseter (traduction de Jean-Baptiste Coursaud, La joie de lire, 64 pages) notamment, "Le petit Brown" d'Isobel Harris, illustré par André François (traduction de Françoise Morvan, MeMo), "Romance" de Blexbolex (Albin Michel Jeunesse), "Jane, le renard et moi" de Fany Britt, illustré par Isabelle Arsenault (Editions de la Pastèque).
"Le trou" est le troisième livre d'Oyvind Torseter qui paraît à La Joie de lire. Très élégant avec son épaisse couverture en carton brut et son ruban toilé jaune sur le dos. Le plus simple à suivre sans doute mais pas le moins insolite. Très sobre par son graphisme mais déjà intriguant à cause du trou perforé à travers toute sa belle épaisseur - difficile de ne pas y coller l’œil comme à une entrée de serrure -. Cet épatant album invite chacun à regarder les images à la plume des pages et à imaginer de quoi il retourne.
Au fond, tout est simple. Un personnage un peu étrange vient de déménager (les images nous le racontent) et remarque qu'il y a un trou dans son nouvel appartement. Un trou qui semble vouloir lui faire des blagues en se déplaçant sans cesse et qui en devient du coup obsédant pour l'occupant. Ce dernier voit par exemple le trou sur un mur mais quand il passe de l'autre côté du mur, le trou a disparu! Par contre, le lecteur le remarque dans le hublot de la machine à laver, le trou, puis par terre, ce qu'expérimente à ses dépens de héros de cette excellente histoire, ensuite dans la porte...
"Au secours!", s'écrie le nouvel occupant des lieux. Il téléphone à un centre de recherches qui l'invite à lui apporter ce trou vagabond. Oyvind Torseter n'a pas encore écrit grand-chose à ce stade de l'album. Inutile tant ses dessins racontent toute l'histoire. S'ensuivent alors quelques scènes croquignolettes pour attraper le trou qui bouge tout le temps et le mettre dans une boîte en carton.
La prise faite, il s'agit de se rendre au labo avec les transports en commun. Pas simple, mais le héros de cette histoire ne semble pas se décourager vite. Les scènes cocasses s'enchaînent. La ville se raconte dans une belle suite de pages. Et toujours ce trou qui perfore les pages...
Les aplats de couleurs qui avaient petitement fait leur apparition se montrent de plus en plus présents.
Enfin, voilà le labo et ses techniciens qui font subir mille examens au fameux trou, jusqu'à ce qu'ils décident de le garder.
Le héros n'a plus qu'à rentrer chez lui, en taxi, croyant s'être débarrassé du problème.
Voilà un album terriblement logique dans son univers insolite et drôlement amusant.
L'abstraction à hauteur d'enfant et, en parallèle, une carte postale attentive de la vie des citadins.
Les deux précédents livres pour enfants d'Oyvind Torseter à La joie de lire étaient tout aussi réussis mais encore plus mystérieux. Destinés à des enfants plus âgés également.
On a d'abord découvert en 2009 "Détours" (traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, La joie de lire, 72 pages), récompensé à la Foire du livre de Bologne 2008. Un album pour les aînés, quasiment sans texte, composé de cinq parties autonomes que chacun interprète à sa guise.
Ensuite vint pour les grands, en 2011, "Gravenstein" (traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, La joie de lire, 112 pages).
L'histoire des pommes Gravenstein, jaunes, rondes, luisantes et juteuses, appréciées de tous. D’autant plus appréciées qu’elles sont rares. Un petit bonhomme à trompe en dérobe quelques-unes et se fait poursuivre par les propriétaires du pommier. Il sera finalement sauvé par un père et sa fille. Une superbe et étrange histoire, en noir et blanc piqué de jaune, sur le rejet, la solitude et la violence.
Il y a quelque temps, elle établissait la liste des "13 meilleurs albums pour enfants de l'année 2013" à ses yeux. Des livres en anglais donc, originaux ou... traductions.
J'y ai découvert avec un immense plaisir quelques titres que j'aime beaucoup aussi.
"Le trou" du Norvégien Oyvind Torseter (traduction de Jean-Baptiste Coursaud, La joie de lire, 64 pages) notamment, "Le petit Brown" d'Isobel Harris, illustré par André François (traduction de Françoise Morvan, MeMo), "Romance" de Blexbolex (Albin Michel Jeunesse), "Jane, le renard et moi" de Fany Britt, illustré par Isabelle Arsenault (Editions de la Pastèque).
"Le trou" est le troisième livre d'Oyvind Torseter qui paraît à La Joie de lire. Très élégant avec son épaisse couverture en carton brut et son ruban toilé jaune sur le dos. Le plus simple à suivre sans doute mais pas le moins insolite. Très sobre par son graphisme mais déjà intriguant à cause du trou perforé à travers toute sa belle épaisseur - difficile de ne pas y coller l’œil comme à une entrée de serrure -. Cet épatant album invite chacun à regarder les images à la plume des pages et à imaginer de quoi il retourne.
Au fond, tout est simple. Un personnage un peu étrange vient de déménager (les images nous le racontent) et remarque qu'il y a un trou dans son nouvel appartement. Un trou qui semble vouloir lui faire des blagues en se déplaçant sans cesse et qui en devient du coup obsédant pour l'occupant. Ce dernier voit par exemple le trou sur un mur mais quand il passe de l'autre côté du mur, le trou a disparu! Par contre, le lecteur le remarque dans le hublot de la machine à laver, le trou, puis par terre, ce qu'expérimente à ses dépens de héros de cette excellente histoire, ensuite dans la porte...
"Au secours!", s'écrie le nouvel occupant des lieux. Il téléphone à un centre de recherches qui l'invite à lui apporter ce trou vagabond. Oyvind Torseter n'a pas encore écrit grand-chose à ce stade de l'album. Inutile tant ses dessins racontent toute l'histoire. S'ensuivent alors quelques scènes croquignolettes pour attraper le trou qui bouge tout le temps et le mettre dans une boîte en carton.
La prise faite, il s'agit de se rendre au labo avec les transports en commun. Pas simple, mais le héros de cette histoire ne semble pas se décourager vite. Les scènes cocasses s'enchaînent. La ville se raconte dans une belle suite de pages. Et toujours ce trou qui perfore les pages...
Les aplats de couleurs qui avaient petitement fait leur apparition se montrent de plus en plus présents.
Enfin, voilà le labo et ses techniciens qui font subir mille examens au fameux trou, jusqu'à ce qu'ils décident de le garder.
Le héros n'a plus qu'à rentrer chez lui, en taxi, croyant s'être débarrassé du problème.
Voilà un album terriblement logique dans son univers insolite et drôlement amusant.
L'abstraction à hauteur d'enfant et, en parallèle, une carte postale attentive de la vie des citadins.
Les deux précédents livres pour enfants d'Oyvind Torseter à La joie de lire étaient tout aussi réussis mais encore plus mystérieux. Destinés à des enfants plus âgés également.
On a d'abord découvert en 2009 "Détours" (traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, La joie de lire, 72 pages), récompensé à la Foire du livre de Bologne 2008. Un album pour les aînés, quasiment sans texte, composé de cinq parties autonomes que chacun interprète à sa guise.
Ensuite vint pour les grands, en 2011, "Gravenstein" (traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, La joie de lire, 112 pages).
L'histoire des pommes Gravenstein, jaunes, rondes, luisantes et juteuses, appréciées de tous. D’autant plus appréciées qu’elles sont rares. Un petit bonhomme à trompe en dérobe quelques-unes et se fait poursuivre par les propriétaires du pommier. Il sera finalement sauvé par un père et sa fille. Une superbe et étrange histoire, en noir et blanc piqué de jaune, sur le rejet, la solitude et la violence.
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