Le Français d'origine chinoise était terriblement intrigué par un dessin traditionnel chinois du VIIe siècle. Un squelette y manipule une marionnette d’enfant-squelette devant un petit garçon qui les regarde paisiblement, tandis que, derrière lui, sa mère apparaît terrifiée. Cette image, Chen la voulait, mais comment se l'approprier? Il y est arrivé en lisant de nombreux contes, notamment inuits, et a trouvé son histoire, superbe, proche du conte et de la philosophie chinoise où vie et mort sont étroitement liés.
"Le petit pêcheur et le squelette" commence par l'étonnante juxtaposition d'une ville moderne, gigantesque, et d'un chemin de sable au bout duquel se dresse une cabane en bambou, celle du petit pêcheur. Puis ce sera la mer, à bords perdus comme dans presque toutes les doubles pages savamment agencées. Puis le rivage, la cabane, la mer à nouveau.
Tous les matins, Tong va à la pêche. A peine parti ce jour-là, le ciel s'obscurcit. Il se rappelle la phrase de son père: "Il ne faut jamais sortir en mer quand les nuages sont couleur de suie et que les oiseaux s'enfuient vers le rivage." Il s'en rappelle mais il n'en tient pas compte.
En pleine mer, il lance sa ligne et sent aussitôt une grosse touche. Il s'arc-boute sur le fil, sans voir la tempête qui se lève. La mer est devenue noire, les vagues immenses. Tong ne lâche rien. Un tourbillon l'engloutit, il doit fermer les yeux. Quand il les rouvre, il est terrorisé. On le comprend: un squelette partage son esquif - comme dans la scène où Pi Patel, le héros de Yann Martel dans le roman ou le film "L'histoire de Pi", découvre un tigre face à lui dans son canot de sauvetage.
Le petit pêcheur reprend vite ses esprits et frappe le squelette de sa pagaie. L'intrus tombe à l'eau mais Tong n'en est pas quitte pour longtemps. Revenu sur le rivage, il est poursuivi par le tas d'os et tombe évanoui.
Chen poursuit son histoire en montrant ce qui se passe pendant le sommeil de Tong. Qui prend soin de lui, le transporte dans son lit, allume la lampe, met ses affaires à sécher, veille le bonhomme?
Jusqu'à ce l'étrange ange gardien se regarde dans un miroir, en perde tous ses moyens et se mette à trembler sans plus pouvoir s'arrêter.
C'est à ce moment que le petit pêcheur va se réveiller et, à son tour, prendre soin de son invité. Le réchauffer, le nourrir jusqu'à ses ultimes provisions.
Ces scènes de découverte mutuelle sont graphiquement splendides. Elles mènent à un dénouement empli de beauté et d'émotion. D'amour et de transmission. La tempête et sa noirceur sont loin, le blanc et les couleurs envahissent les pages. Le petit pêcheur n'est plus seul, et le squelette non plus. Dans cet album plein de retenue, Chen pointe ce qui est important de ses pinceaux sobres, expressifs et tellement addictifs.
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Ses recherches pour "Le petit pêcheur et le squelette" n'avaient pas empêché Chen Jiang Hong, que tout le monde appelle de son nom de famille Chen et non de son prénom Jiang Hong, de publier en 2008 le superbe "Mao et moi, le petit Garde rouge" (L'école des loisirs, 80 pages, existe en Lutin poche). Soit son enfance en Chine, sous la Révolution culturelle.
Si tous ses albums gravitent autour de son pays natal, jamais avant ce livre, le peintre et créateur de livres pour enfants arrivé à Paris en 1987 n’avait encore raconté son enfance chinoise. Il se met à nu dans cet album autobiographique, magnifique à tous points de vue, fruit de deux ans et demi de travail. Une suite de faits bruts, petits ou grands, alignés sans jugement, magistralement illustrés, et qui montrent les générations sacrifiées sur l’autel du communisme. Invité aux Rencontres BD 2009 de Bastia, Chen avait longuement parlé de cet album cher à son cœur, et au mien.
Chen Jiang Hong, dit Chen. (c) B. Desprez. |
C’est un livre sur mon enfance, sur mon enfance sous la Révolution culturelle. Je suis né en Chine en 1963. Quand on a quitté son pays d’origine, on a un autre regard sur sa propre culture. C’est comme le parcours d’un voyageur qui n’aurait ni les barrières de langue, ni les barrières de frontière. J’étais Petit Garde rouge. J’y croyais.Le ton est volontairement calme, distancié, sans jugement.
Succession de faits, votre livre impressionne par son absence de jugement.
Je témoigne auprès d’enfants d’aujourd’hui de ce que j’ai vécu moi, enfant, jusqu’à mon entrée en sixième. J'ai essayé de conserver le plaisir, de raconter de belles histoires, au départ de mon expérience personnelle, en ajoutant l’imagination. J’ai choisi comme titre "Mao et moi" parce que c’est mon enfance sous la Révolution culturelle. C’est ma vie: mes journées à l’école, la mort de mon grand-père, les relations avec mes parents, mes loisirs avec mes deux sœurs, dont une est sourde-muette.Ce livre vous a-t-il fait du bien?
Il a été une sorte de thérapie pour moi. J’ai dû regarder de plus près cette enfance qui m’a toujours perturbé. Notamment parce que mon père a été absent de la maison pendant dix années: la Révolution culturelle l’avait envoyé à la campagne. C’est un livre plus réaliste qu’à mon habitude.On l’espérait depuis longtemps. Qu’est-ce qui vous a finalement décidé à le faire?
Les enfants m’ont beaucoup encouragé. Lors des rencontres, ils me demandaient très souvent: "C’est quoi ton enfance? C’est quoi la Révolution culturelle?"Quelle a été votre impression quand le livre a été terminé?
Quels sont vos souvenirs d'enfance?J’ai éprouvé un vide à la fin de ce travail, comme une tristesse. Un peu comme le vide qu’une femme ressent à la naissance d’un enfant. J’ai tellement investi dans cet album. J’ai dû m’abandonner pour trouver ce ton plus personnel qui m’a demandé beaucoup. Je voulais faire un beau livre et me dépasser tant dans les images que dans la narration. Par ailleurs, j’y dis des choses intimes par rapport à mes parents. Par exemple, la scène de la photo de famille où mon père m’arrache le pistolet de plastique qui m’avait été prêté: il n’a pas tenu sa promesse de le remplacer. Mon père ne m’a jamais rien donné.
Ma relation avec mon grand-père: à sa mort, j’ai pleuré, c’était ma première rencontre avec la mort. Enfant, je ne la comprenais pas.Ou encore, ma relation avec la voisine, une comédienne, très présente dans ma petite enfance: je rêvais qu’elle soit ma mère. Elle a été emmenée par les Gardes rouges et s’est suicidée. J’étais petit Garde rouge. J’y croyais. Quand j’ai pris la nationalité française, j’ai perdu ma nationalité chinoise.
Deux scènes de "Mao et moi". (c) Chen Jiang Hong. |
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A Bastia, Chen caressait l'idée d'un deuxième tome où il raconterait son apprentissage du dessin. Car s'il est bien connu pour ses merveilleux albums pour enfants ("Petit Aigle", "Le cheval magique", "Lian", "Le prince tigre", parus à L’école des loisirs, "Je ferai des miracles", avec Susie Morgenstern à La Martinière), il considère que le livre de jeunesse, auquel il est arrivé par pur hasard à 31 ans, n’est pas son gagne-pain. "C’est la peinture." Il en a la vocation depuis toujours – il est né dans le nord de la Chine, en 1963, trois ans avant que ne débute la révolution culturelle. "J’aime la peinture depuis que je suis tout petit. Mais c’était mal accepté dans ma famille. Mon père voulait que je reste avec eux. Il pensait que la peinture, ce n’est pas sérieux." Il le pensait tellement fort qu’il ira jusqu’à cacher les papiers permettant à son fils de s’inscrire à l’école des beaux-arts de Pékin! Le jeune homme y arrivera pourtant, grâce à sa sœur.
Cette ténacité, cette volonté, cette exigence, sont caractéristiques du travail de celui qui se considère comme artisan plus que comme artiste. "A 13 ans, je partais tous les jours à la gare à vélo pour dessiner les gens. J’ai fait cela pendant cinq ans. Aujourd’hui, les enfants me disent souvent “Tu dessines vite” mais cela vient de cet entraînement quotidien. Ce travail d’hier me donne ma liberté aujourd’hui."
Pour Chen, ceux qui sont aujourd'hui à l’école en Europe ne savent pas dessiner: on enseigne les concepts, les idées, pas la technique. "L’apprentissage de la peinture traditionnelle chinoise est très difficile et très long: papiers, pinceaux, calligraphie etc. Cela demande beaucoup de temps et beaucoup de travail. Mais c’est indispensable pour acquérir le savoir-faire. Je suis exigeant avec moi depuis toujours. Je veux toujours faire le meilleur dessin, la meilleure peinture."
Avec "Petit Aigle" (2005), un virage s’est opéré dans ses albums pour enfants. L'auteur-illustrateur est devenu plus mûr, plus sûr, plus détendu et plus libre. "J’écris avec mes dessins, j’illustre avec les textes", sourit ce maître du rapport texte-images.
Résultat: des illustrations d'une beauté à couper le souffle, des récits qui touchent à l'univers des contes, profonds et initiatiques sous un abord facile.
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Quelques-uns de ses albums, du plus récent au plus ancien.
Chen Jiang Hong
L'école des loisirs, 40 pages, 2006
Le livre met en scène un étrange bonhomme, un petit Ran sans parents: né d'un œuf en pierre, il a été élevé, et choyé, par une vieille femme. Avec sa force phénoménale, il ne craint personne... mais il souffre de solitude. Sa mère adoptive s'inquiète pour lui et demande conseil au Bouddha. On ne sait ce qu'ils se sont dit mais, la nuit suivante, Ran part dans la forêt, muni de la lanterne de Naïnaï.
Là, un bruit, une respiration... Un démon, énorme, effrayant, surgit. Et tente de chasser l'intrépide. Peine perdue, malgré la disproportion des forces. Mais un contact s'est établi entre deux êtres extrêmes. La nuit finie, Ran doit choisir: quitter ou non les humains. Il décide de renaître à la vie, de retourner chez Naïnaï, et fixe quand même un autre rendez-vous au démon. C'est un héros transformé qui raconte aux autres enfants cette rencontr-clé.
Ce qui frappe dans cet album, c'est la force des couleurs vives, du rouge, du bleu, qui épousent les classiques encres de Chine, parfois diluées. Ce qui frappe encore plus et comble le regard, c'est le choix d'illustrations à bord perdu, donnant une dynamique folle à ses images. Elles se lisent sans souci, de gauche à droite, de haut en bas, grâce aux repères chromatiques. Un bijou de livre, résolument tourné vers l'avenir.
Susie Morgenstern et Chen Jiang Hong
De La Martinière Jeunesse, 32 p., 2006
"Que veux-tu faire plus tard?" L'expression répétitivo-barbante des adultes trouve ici une réponse sans appel: le jeune narrateur de ce grand format à l'italienne fort bien illustré détaille tout ce qu'il aimerait faire. En résumé, être Dieu, et même un petit peu mieux. Des souhaits rimés qu'on lira avec l'accent chantant américain de leur auteure pour mieux la retrouver. Un voyage dans le monde des possibles qui s'achève par un retour au réel.
Le prince tigre
Chen Jiang Hong
L'école des loisirs, 48 pages, 2005
Inspiré par un bronze "You", un conte soufflant aux illustrations étourdissantes! Un roi y offre son fils unique à la tigresse en colère. Wen grandit auprès du fauve, apprend ce que doit savoir un tigre et devient un prince. Il retournera chez les hommes, sans oublier jamais sa deuxième mère.
"Le prince tigre". (c) Chen Jiang Hong/L'école des loisirs. |
Chen Jiang Hong
L'école des loisirs, 2004
Après avoir lu ce bel album, on ne pourra plus regarder une fleur de lotus du même œil. Fidèle au graphisme raffiné qu'il a apris petit, Chen compose un conte initiatique flamboyant, avec un héros féminin, où les bons sont récompensés et les méchants punis.
Tout débute quand un pêcheur, Monsieur Lo, fait traverser le lac un jour d'orage à une vieille dame et reçoit en remerciement des graines porte-bonheur: à peine sont-elles semées qu'un champ de lotus se met à pousser. Des plantes fleuries, musicales et lumineuses, où dort... une petite fille, Lian, aérienne, magicienne, qui embellit tout ce qu'elle touche. La jonque devient un bateau laqué, les pêches nourrissent le village, les mets simples se muent en festins. Seule condition à ces miracles quotidiens, à ce bonheur renouvelé: que Lian soit à minuit dans sa fleur de lotus.
"Lian". (c) Chen Jiang Hong/L'école des loisirs. |
La vie coule ainsi doucement jusqu'à ce que la fille du préfet local, envieuse et méchante, cupide et insatiable, exige que lui soit remise Lian. Des soldats arrivent, dévastent tout, emmènent Monsieur Lo. Le conte prend ici toute son ampleur: Lian, minuscule, va partir au secours de son ami. Son courage lui vaudra de retrouver son état humain, avec en corollaire des joies à vivre et des difficultés à surmonter, après avoir puni la méchante fille.
Graphiquement, l'album est une splendeur. L'utilisation de la couleur, les images découpées en plusieurs plans, avivant d'autant le propos, les esquisses gracieuses de la petite Lian ou les scènes de groupes rythment superbement les pages, tout en offrant un régal aux yeux d'ici.
Le cheval magique de Han Gan
Chen Jiang Hong
L'école des loisirs, 2004
Quel fabuleux destin que celui de Chen Jiang Hong! Formé aux Beaux-Arts de Pékin et installé à Paris depuis 1987, le peintre et illustrateur n'a pas oublié sa Chine natale. Il y a acquis la technique des maîtres anciens et la mâtine de modernité. Son arrivée en littérature de jeunesse relève d'un hasard merveilleux: Markus Osterwalder, responsable de la collection "Archimède" à L'école des loisirs, cherchait un illustrateur chinois. Une connaissance commune l'a mis en rapport avec Chen Jiang-Hong, 32 ans à l'époque.
C'était en 1995. La rencontre a donné l'album "Un cheval blanc n'est pas un cheval", sur un texte de Lisa Bresner. Depuis, l'illustrateur s'est aussi fait auteur et les titres se sont succédé. Plus d'une vingtaine sont aujourd'hui parus. Des albums magnifiques comme "La légende du cerf-volant", "Je ne vais pas pleurer", "Petit aigle" ou "Le cheval magique de Han Gan". "C'est un vrai plaisir pour un éditeur", commentait en 2004 Markus Osterwalder, "de voir quelqu'un progresser comme cela. Dès son deuxième titre, "La légende du cerf-volant", dont il a été l'auteur et l'illustrateur, sa carrière est partie sur les chapeaux de roue."
"Le cheval magique de Han Gan", peint sur soie, s'inspire d'une légende ancienne apposée à un personnage réel. Petit, Han Gan rêvait de dessiner; l'Empereur lui permit de devenir un grand peintre. Han Gan peignait des chevaux tellement ressemblants qu'ils prenaient vie parfois. Un superbe sujet pour un album séduisant.
Petit aigle
Chen Jiang Hong
L'école des loisirs, 2003
Délicates et expressives, les splendides illustrations jouent subtilement, sur double page, avec la lumière et les teintes des aquarelles soulignées d'encre noire. Venue de Chine ancienne, l'histoire prenante est celle d'un orphelin passé sous la protection d'un vieux sage, Maître Yang, adepte discret de la boxe de l'Aigle, un style de kung fu. Très bien conduit par un excellent rapport texte-images, ce formidable récit initiatique sur fond d'arts martiaux met en avant l'exigence, l'endurance et la persévérance. Sans moraliser mais en témoignant de façon vibrante du destin exceptionnel d'un jeune garçon qui accepta efforts, souffrances et privations pour parvenir à l'harmonie et à la sagesse.
Archimède, recette pour être un génie
Susie Morgenstern et Gill Rosner
Chen Jiang Hong
L'école des loisirs, 40 pages, 2002
Cet album aujourd'hui indisponible comportait douze points, douze conditions pour devenir un génie! Il invitait chacun à s'y essayer, sachant que la recette ne marche pas toujours!
Je ne vais pas pleurer!
Chen Jiang Hong
L'école des loisirs, 1998
De magnifiques aquarelles présentent sous toutes ces facettes un marché chinois. On s'y promène avec plaisir en compagnie du jeune Bïn Bïn. On y déjeune de nouilles comme le héros. On y admire des spectacles. On tremble avec lui - un peu - quand il s'éloigne de ses parents et les perd... L'ambiance du marché est formidablement rendue. Il y a tant de choses à observer dans les images. Les échoppes, les vendeurs, les attractions, les myriades de produits. On comprend que les enfants de Chine se réjouissent autant d'aller au marché. Tout est à regarder, à sentir, à essayer... L'auteur fait participer le lecteur à la promenade, un peu comme le faisait, dans un style graphique différent, le Japonais Mitsumasa Anno dans son remarquable "Marché aux puces" (L'école des loisirs). On retrouvera Bïn Bïn à l'Opéra de Pékin dans l'album "Zhong kui".
La légende du cerf-volant
Chen Jiang Hong
L'école des loisirs, 1997
La rupture d'une corde donne l'occasion à un grand-père de conter la légende du cerf-volant à Dong-Dong, son petit-fils, attristé par la perte de son cerf-volant. Une très belle histoire, pleine de poésie et de sagesse, qui montre que l'amour est comme un fil solide entre ceux qui s'aiment, et qu'il les sauve parfois en les élevant très haut.
Désormais, chaque fois que Dong-Dong verra voguer un cerf-volant dans le ciel de la Chine ou d'ailleurs, il songera à la belle Ying-Ying et à son amoureux Ming-Ming, dont l'ingéniosité aérienne triompha jadis des appétits de l'Empereur. Les encres de Chine sur papier de riz sont superbes et l'album s'achève sur un mode d'emploi pour confectionner soi-même un cerf-volant.
Un cheval blanc n'est pas un cheval
Lisa Bresner et Chen Jiang Hong
L'école des loisirs, 1995
Cinq énigmes traditionnellement illustrées à l'encre de Chine sur papier de riz. On y fait la connaissance de Ba San, un petit garçon fils de bûcheron. Chaque soir avant qu'il ne s'endorme, sa maman lui soumet une énigme et Ba San est très fûté. Plus fûté que plusieurs adultes de son entourage comme le marchand de litchis ou l'homme qui vient de Pékin, aussi fûté peut-être que le roi de Lu... Un album à l'italienne hors du commun, magnifiquement illustré, dont le titre étrange trouvera sa limpide explication.
Très bel article pour un artiste magnifique , puissant, profond avec qui j'ai eu la chance de travailler . L'homme est comme son oeuvre
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