"J.K. Rowling passe à la grande littérature", peut-on lire en titre de l'info annonçant sur BibliObs, comme dans toute la presse, que la mère de Harry Potter va publier un premier roman pour adultes dans les filiales américaine et britannique de Hachette.
Comme quoi, les préjugés ont toujours la vie dure.
Surtout que ceux qui distinguent la "grande" littérature, comprenez celle pour les adultes, de la "petite", à destination de la jeunesse, n'ont en général pas lu un seul livre appartenant à cette dernière catégorie.
Mais ils savent et ils dégomment.
L'affaire prête d'autant plus à sourire que Joanne Kathleen Rowling n'est sûrement pas le meilleur écrivain jeunesse qui existe. Va-t-elle s'améliorer en changeant de catégorie?
Et dire qu'il y en a eu pour la proposer pour le prix Nobel de littérature!
Il est exact qu'elle a eu une bonne idée au bon moment, qu'elle témoigne de réelles qualités d'invention d'une histoire. Mais strictement littérairement parlant, il est difficile de se pâmer devant les phrases qu'elle aligne. C'est sujet, verbe, complément, et pas toujours très finement choisis. Et pas question d'incriminer le traducteur de la version française, excellent au demeurant.
Cette notion de "grande littérature" signifierait-elle alors qu'on est un "grand écrivain" quand on travaille dans ce domaine? Ben oui, il suffit d'écrire cela pour que surgissent à l'esprit quelques dizaines de noms de "grands écrivains" très peu méritants.
Et a contrario, on peut citer tous ceux, Michel Tournier le premier, qui estiment hautement (grandement?) le fait d'écrire pour les enfants.
Allons, Bibliobs, fais-nous du "grand journalisme" plutôt.
Et pan!
RépondreSupprimerBien joué.