De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans, des récits, des essais et des BD. L'été, le temps de relire ou de se rattraper aussi.
On le sait. 1 + 1 fait parfois 3. Sur cet immémorial sujet de l'apparition d'un enfant et des bouleverse-ments qu'une naissance fait naître dans un couple, Valérie Mréjen signe un formidable petit roman, joliment titré "Troisième Personne" (P.O.L., 141 pages). Une formule parfaite pour le bébé tout juste arrivé et le rappel du "je" et du "tu" qui, dans la conjugaison, précèdent le "il" ou le "elle" avec qui ils peuvent former le "nous". Dans le cas de la romancière, c'est une petite fille qui est apparue. Qu'elle nous raconte sans jamais donner son nom.
Vidéaste, cinéaste, plasticienne, Valérie Mréjen nous décrit par le menu le départ vers le vaste monde du nouveau-né depuis son dernier jour à la maternité. Le taxi, la course, l'appartement, les premiers jours, les visites, les flash-backs, les sorties, les rêves. Ce qui change sans qu'on le sache vraiment. La fatigue mais surtout l'émerveillement. Ses mots se font descriptifs, empruntent au théâtre et nous entraînent à sa suite dans cette incroyable aventure qu'est le fait de devenir père ou mère. Si son roman est autobiographique, elle choisit la distance du "elle" à propos d'elle. Son carnet de bord personnel ne cache rien des questions, des ajustements dont ceux dans le couple, mais célèbre surtout la vie.
Bien sûr, la situation que l'auteure relate n'est pas vraiment originale mais ses mots lui donnent une étrange nouveauté, une originalité incroyable, une acuité qu'elle partage généreusement avec ses lecteurs. Aurait-on oublié? Aurait-on mal vu? Parent ou non, on suit avec joie cette jeune mère qui nous raconte le monde de son enfant et son quotidien renouvelé. On se rappelle du coup que chaque bébé est unique. On voit la petite grandir, découvrir, essayer, réussir... C'est magnifique et émouvant alors que rien dans le style ne reflète de sentiment. Des faits, des observations, des saynètes, des questions, des réflexions et en permanence cette "Troisième Personne" respectée et aimée.
Un tout beau roman sur la petite enfance et la découverte de la maternité, dense, bref et extrêmement réjouissant, où chacun(e) se glissera avec aisance.
Pour feuilleter le début de "Troisième Personne", c'est ici.
Pour voir Valérie Mréjen lire les premières pages du roman, c'est ici.
Rappel
DTPE 1: "La fissure", Carlos Spottorno et Guillermo Abril (Gallimard bande dessinée).
DTPE 2: "Pour une poignée de degrés", collectif de photographes, Marie Desplechin, Thierry Salomon (Light Motiv).
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans, des récits, des essais et des BD. L'été, le temps de relire ou de se rattraper aussi.
Valérie Mréjen. |
On le sait. 1 + 1 fait parfois 3. Sur cet immémorial sujet de l'apparition d'un enfant et des bouleverse-ments qu'une naissance fait naître dans un couple, Valérie Mréjen signe un formidable petit roman, joliment titré "Troisième Personne" (P.O.L., 141 pages). Une formule parfaite pour le bébé tout juste arrivé et le rappel du "je" et du "tu" qui, dans la conjugaison, précèdent le "il" ou le "elle" avec qui ils peuvent former le "nous". Dans le cas de la romancière, c'est une petite fille qui est apparue. Qu'elle nous raconte sans jamais donner son nom.
Vidéaste, cinéaste, plasticienne, Valérie Mréjen nous décrit par le menu le départ vers le vaste monde du nouveau-né depuis son dernier jour à la maternité. Le taxi, la course, l'appartement, les premiers jours, les visites, les flash-backs, les sorties, les rêves. Ce qui change sans qu'on le sache vraiment. La fatigue mais surtout l'émerveillement. Ses mots se font descriptifs, empruntent au théâtre et nous entraînent à sa suite dans cette incroyable aventure qu'est le fait de devenir père ou mère. Si son roman est autobiographique, elle choisit la distance du "elle" à propos d'elle. Son carnet de bord personnel ne cache rien des questions, des ajustements dont ceux dans le couple, mais célèbre surtout la vie.
Bien sûr, la situation que l'auteure relate n'est pas vraiment originale mais ses mots lui donnent une étrange nouveauté, une originalité incroyable, une acuité qu'elle partage généreusement avec ses lecteurs. Aurait-on oublié? Aurait-on mal vu? Parent ou non, on suit avec joie cette jeune mère qui nous raconte le monde de son enfant et son quotidien renouvelé. On se rappelle du coup que chaque bébé est unique. On voit la petite grandir, découvrir, essayer, réussir... C'est magnifique et émouvant alors que rien dans le style ne reflète de sentiment. Des faits, des observations, des saynètes, des questions, des réflexions et en permanence cette "Troisième Personne" respectée et aimée.
Un tout beau roman sur la petite enfance et la découverte de la maternité, dense, bref et extrêmement réjouissant, où chacun(e) se glissera avec aisance.
Pour feuilleter le début de "Troisième Personne", c'est ici.
Pour voir Valérie Mréjen lire les premières pages du roman, c'est ici.
Rappel
DTPE 1: "La fissure", Carlos Spottorno et Guillermo Abril (Gallimard bande dessinée).
DTPE 2: "Pour une poignée de degrés", collectif de photographes, Marie Desplechin, Thierry Salomon (Light Motiv).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire