Adossée à une rouge
On y est venu à pied
On l'a frappée
On l'a vandalisée...
Cette jolie maison blanche aux fenêtres à croisillons, aux boiseries vertes,
avec ses deux loggias au rez et ses quatre lucarnes-pignons sur le toit, cet
ilot de poésie posé dans un jardin avec pommier, est la maison de
Maurice Carême
(1899-1978). Le poète belge la fait construire en 1933 à Anderlecht, une
commune bruxelloise. Il la baptise illico "la maison blanche". Il y
travaille, il y crée, il y vit. A son décès, elle devient une des rarissimes
maisons d'écrivain visitables du royaume. Elle se mue en musée Maurice Carême,
mais demeure telle qu'il l'a habitée, comme en témoigne la visite virtuelle du
lieu (ici). Depuis 1978, ses murs abritent la fondation éponyme, à laquelle s'est
totalement dédiée Jeanine Burny, la compagne et la muse du poète, qui y vécut
jusqu'à son décès le 10 novembre 2020, à l'âge de 95 ans.
Située à Anderlecht, la coquette habitation a fait récemment les frais de
plusieurs actes de vandalisme. Par qui? Pourquoi? Mystère. Elle est
avant tout un lieu de poésie. Il n'y a rien à y voler. Ce qui semble avoir
échappé aux malandrins qui s'y sont attaqués deux fois en décembre et une fois
en janvier. "Je n'en reviens pas", témoigne François-Xavier Lavenne, le directeur de la Fondation Maurice Carême.
"Pourquoi cet acharnement? On y cherche quoi? Il n'y a ici que l'âme d'un
poète."
Ces intrusions répétées ont eu lieu malgré les systèmes de protection
existants.
"La police nous a demandé de ne pas communiquer avant que nous ayons encore
renforcé les systèmes de sécurité, ce qui est aujourd'hui fait", poursuit notre interlocuteur qui déplore les dégâts causés durant ces
intrusions.
"Rien n'a ici de valeur marchande. La maison a été fouillée de fond en
comble, le contenu des armoires renversé et tout a été mis sens dessus
dessous. La petite équipe de la fondation tente de remettre les pièces en
ordre et jusqu'à présent, je ne déplore aucun vol, sauf peut-être deux ou
trois objets sans valeur que je ne retrouve pas. Mais peut-être sont-ils
cachés dans le fouillis non encore trié."
Par contre, ce qui est plus grave, ce sont les actes de vandalisme.
Lors de l'intrusion de janvier, une descente d'eau a notamment été arrachée,
causant l'inondation de la salle d'archives souterraine.
"Heureusement, tout pourra être restauré", rassure
François-Xavier Lavenne
qui se demande toujours pourquoi ces actes ont eu lieu et la raison de leur
répétition.
"C'est la première fois que cela arrive en 44 ans que le musée Maurice
Carême existe. Outre les trois effractions, nous déplorons aussi des
intrusions répétées dans le jardin, qui ont heureusement été repoussées par le système d'alarme." Plainte conte X a
bien sûr été déposée.
L'inquiétude de la Fondation porte plutôt sur le coût de la
restauration puisque c'est la phase qui est maintenant entamée avec
l'objectif de rouvrir le musée, fermé depuis décembre, au printemps. "Les dépenses s'annoncent colossales pour une petite structure comme la
nôtre", déplore le directeur. Pour se remonter le moral, l'équipe appelle à lui faire parvenir des
témoignages personnels relatifs au poète, à ses textes et/ou au musée
installé dans sa maison depuis plus de quarante ans.
"Recevoir ces textes remontera le moral de la petite équipe qui affronte le
défi de cette restauration. Tous ces témoignages seront réunis dans un livre
d'or qui sera exposé lorsque la maison sera rendue à la poésie", explique
François-Xavier Lavenne.
Il est aussi choquant qu'incompréhensible qu'on s'attaque à un lieu dédié à
la poésie et je ne peux que saluer et soutenir cette initiative positive dans
l'attente de la réouverture du lieu au public.
Un souvenir? un témoignage? une photo? un dessin? tout fera plaisir à ceux qui luttent en
ce moment pour restaurer le lieu à l'identique.
Pour les faire parvenir
par mail à fondation@mauricecareme.be
Fondation Maurice CarêmeAvenue Nellie Melba 141070 BruxellesBelgique
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