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dimanche 22 avril 2012

LFIR de Benoît Jacques

Benoît Jacques a reçu le 20 avril le troisième Grand prix triennal de littérature de jeunesse (Fédération Wallonie-Bruxelles)!
Après Kitty Crowther (2006) et Rascal (2009).
Chapeau à cet artiste multiforme, exigeant, percutant, résistant, toujours en recherche dans les marges.



Il dessine, il grave, il peint, il fait des livres et même des brins de livres, il colle, il brode, il céramique, il sculpte, il construit, il crée le jeu du tramway, sur le principe du jeu de l'oie...
Pour trouver des images de tout cela, rendez-vous sur son site: http://www.benoitjacques.com/

Voici déjà quelques dessins.







Pour les livres,
on y fait un tour
par ici.








"L"
(L'association, 2010).

Comment un artiste parvient à mettre une distance entre des événements personnels de sa vie et lui-même en créant un livre où le public se retrouve aussi.







"Wa Zo Kong"
(Benoît Jacques Books, 2009).
par Beno Wa Zak (!)

Un petit délire imprimé, sous couverture souple, sur papier journal, à pages non coupées mais à ne pas couper, où il est question d’un oiseau. Pas de n’importe quel oiseau, un Wa Zo Kong, à dire avec l’"acceng", comme le suggère le titre. On suit ses aventures en textes et en images. Des phrases ultracourtes, ultradrôles, à lire à haute voix, sous peine de s’y perdre.


"La nuit du visiteur"
(Benoît Jacques Books, 2008).
Baobab de l'album 2008.
Prix Bernard Versele 2011.

Riche de 150 gravures et entièrement rimé, cet album s’appuie sur le Petit Chaperon rouge. Mais il en fait la fête aux images, aux mots, à l’humour et à l’esprit de résistance. Ses premiers mots replacent le lecteur dans le récit original. La première image est un gros plan sur les mains de Mère-Grand – plus l’histoire avancera, plus la vieille femme apparaîtra entière.
"Toc, toc, toc, on frappe à la porte." Et c’est parti pour un incroyable défilé de visiteurs nocturnes, chacun d’eux restant dehors puisque Mère-Grand est sourde à leurs appels. Quand le lecteur est vraiment épuisé, exténué de rire et tremblant de frousse, l’auteur le rattrape par un tour de passe-passe extrêmement réussi et le conduit vers une finale jubilatoire. 

"Attention extraterrestres"
(Benoît Jacques Books, 2007)
Label chouette du prix Bernard Versele 29-008, en catégorie 4 étoiles,

D'où viennent les extraterrestres ? Comment vivent-ils ? Pourquoi débarquent-ils sur Terre ? À ces questions et à d'autres, Benoît Jacques répond avec ironie. Le livre illustré est muni d'un signet : "Celui qui le dit, c'est lui-même".
L'album commence par une histoire à rallonge, où chaque phrase reprend les précédentes. "Parmi les planètes sans nom qui tournent autour de l'étoile sans nom, il y a la petite planète que voilà et que personne ne remarque jamais." Une boule de fer avec volcans à gaz puants, "presque pas d'eau et rien qui pousse". Rien, sauf un arbre bizarre qui porte des fruits bizarres, les "fameux extraterrestres avec lesquels on nous casse les pieds depuis des années"
Malgré leurs trois activités principales, shopping, jogging et meeting, malgré leur intelligence (la preuve par Ikea), ils s'ennuient chez eux. Débarquent sur Terre, pile dans un champ de betteraves où les attendent le fermier hollandais Jan et son chien Rex. Un peu de sauce paralysante pour les Terriens, histoire de lire dans leurs pensées : une partie de foot pour l'un, un os flou pour l'autre ! Dépités, les visiteurs cosmiques repartent en laissant au fermier quelques graines d'arbre à extraterrestres. En trois jours, le premier a poussé et porte des fruits... De son trait au juste tremblé, Benoît Jacques signe une fable ironisant sur l'avenir.

"C'est bizarre"
 (Benoît Jacques Books, 2006)

Rotules, capsules, modules, tubercules, savon à bulles et jeux ridicules : voilà les bagages à emporter, dès qu'on est habillé de pilou, de caoutchouc, de chapeau mou, pour visiter les amis en -ique (élastique, pot de mastic, etc.) installés sur une autre planète, après s'être arrêté sur l'astre Tur et son androïde. Dans ce nouvel album, tout est rigoureusement normal ! Sauf la dernière page, bien entendu... Une épatante déclinaison rimée de la relativité.


"Scandale au château suisse"
(Benoît Jacques Books, 2004)

Un dénommé Benedetto Giacomo inaugure le "domaine étranger" de l'éditeur (et auteur) Benoît Jacques. Humour à tous les étages dans cette sorte de satire sociale assortie de sa suite d'estampes ciselées en taille-douce où l'on suit les tribulations du prince Charles (nom courant chez les princes) et de son serviteur Serge dans leurs tentatives de banquet. Jeux sur les sons, les sens, les mots, cet album en noir et blanc décoiffe plus qu'une tempête suisse !


"Permis A"
(Benoît Jacques Books, 2004)

Croquis très expressifs et un texte phonétique qui n'a rien à envier aux SMS des gamins (traduction en bas de page des lettres accolées à déchiffrer) pour une hilarante course poursuite entre un AB en 2CV et une PP en DS. Pas catholique du tout ! Deux albums pour tous, dès 10 ans.




"Je te tiens"
(Benoît Jacques Books, 2003)
Label Chouette du Prix Bernard Versele 2003

C'est un livre en noir et blanc, avec des images très fortes en linogravure. Il fait évidemment allusion à la comptine et oppose Yo, l'homme deux poils, avec Zih, l'ogre deux barbes. Ils s'affrontent dans une joute aussi physique que verbale, avec une gradation dans les expressions de fureur des héros et des jeux de mots pas évidents à trouver pour les enfants.


"Titi Nounours et la sousoupe au pilipili"
(Benoît Jacques Books, 2002)

Ah, ce Benoît Jacques ! Toujours pleinplein de surpriprises ! Voilà qu'il nous a conconcocté un livre pour enfants. L'histoire, prévient-il, est un peu cucul la praline. Le personnage principal porte un nom gnangnan et les autres sont tous un peu bébêtes. Allez, on y vava. Titi Nounours part faire les courses pour sa maman. Mais il dépense ses sousous à tout autre chose dans le magasin de Madame Lulu. Le voilà contraint à des échanges avant d'affronter sa mère. Dessins en rouge, vert et beige et textes d'un humour dévastateur.



"Louisa" 
(L'école des loisirs, 2001)

Jubilatoire roman illustré en bichromie, bien dans la ligne de l'auteur, non-sense, humour, recherche et tendresse. Une histoire complètement déjantée mais facile à suivre, où texte et images rivalisent dans le farfelu. L'auteur annonce un personnage, se reprend à la phrase suivante. Repart sur autre chose, rechange d'avis, en ajoutant des considérations totalement décalées. Le tout donne un délicieux roman où on rencontre Hélène, non Gérard, non Huberte, qui joue dans sa chambre, non dans une cour minable, non dans un jardin gigantesque. Non, elle est sur une balançoire sur laquelle elle va beaucoup trop fort. Elle s'envole, on la perd... A ne pas rater.

"Comique Trip"
(Benoît Jacques Books, 2001)


Un jubilatoire détournement de matériaux verbaux et graphiques pour recomposer d’improbables bandes dessinées.








Et Benoît Jacques joue aussi dans un petit film, pour son fils sur YouYube
AxRuZaT6uHE ou, tout simplement, ci-dessous







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