Comment appelle-t-on les personnes qui vivent dans la rue? Sans-abri? Sans-domicile? Sans-papiers? SDF? Précaires? Mal-logés? Habitants de la rue? On peut dire tout ça. Mais ce sont des dénominations, réductrices au mieux, stigmatisantes au pire. Alors qu'on pourrait aussi les appeler les Immenses (Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences). Ils se sont regroupés au sein du Syndicat des Immenses, fondé en mars 2019, groupe de pression et d'action pour lutter contre le mal-logement - à l'instar du syndicat des propriétaires ou de celui des locataires.
Dans le cadre de sa 73e saison, les Midis de la poésie invitent le Syndicat des Immenses à présenter le "Thésaurus de l'immensité", soit plus de 60 mots nouveaux pour dire le vécu des personnes en mal-logement ou en non-logement, à commencer évidemment par le mot "immense". Des mots réunis dans un livret non seulement en tant que révolution sémantique mais également en tant qu'engagement poétique. Des mots pour décrire le quotidien des immenses, largement méconnu des escapés (Non-Immenses). Un recueil conçu comme un dictionnaire pour donner, quand ils font défaut, les mots nécessaires pour parvenir aux causes défendues. Quelques exemples: "Enferdettement: n.m. La spirale infernale de l'endettement." "Étoiler (s'): v. Préférer dormir à la rue tant l'abri proposé est rebutant, sale, bruyant, dangereux ou non-individualisé." "Sparadisme: n.m. Politique privilégiant systématiquement les solutions temporaires, au détriment des solutions structurelles."
La séance des Midis de la poésie dévoilera ces nombreux mots nouveaux mais évoquera également le processus de rédaction collective du thésaurus.
Pratique
Quand? Le jeudi 23 décembre de 12h40 à 13h30.
Où? La Vénerie – Espace Delvaux, 3 rue Gratès, 1170 Bruxelles (CST exigé à l'entrée).
Avec qui? Laurent d'Ursel (DoucheFlux et Syndicat des Immenses), Marilou Galichet (Syndicat des Immenses), Arshia Azmat (United Stages) et d'autres membres ou sympathisants du syndicat. Lectures: Thierry Hellin. Animation: David Courier, journaliste.
Combien? 8 euros tarif plein (réductions possibles).
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