De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
Maryse Wolinski vient de se constituer partie civile pour "comprendre" ce qui s'est passé à "Charlie Hebdo" lors du sanglant attentat du 7 janvier dernier, il y a juste six mois. Douze personnes, dont son mari, ont alors été assassinées par les frères Kouachi. Elle se dit inconsolable de cette perte et on la comprend. Cela me rappelle le très beau récit qu'elle avait publié il y a quatre ans, "Georges, si tu savais..." (Seuil, 2011, 170 pages). Plein de questions amoureuses et sans compromis.
"En ces quarante années de vie commune", écrit Maryse Wolinski dans ce récit aussi personnel que réussi, "j'ai eu mille raisons de te quitter. Mais j'ai eu aussi mille et une raisons de ne pas le faire." Peut-on rêver plus belle déclaration d'amour?
Et pourtant, l'occasion de ce livre a été donnée à l'auteure par un dessin de son mari paru lors du Festival de Cannes 2010, dans le "Journal du dimanche" – où ils s'étaient rencontrés en 1968, pour la petite histoire. Wolinski y traitait de "pétasses" les actrices de Mathieu Amalric. Utilisé ainsi, le mot écorche les oreilles de Maryse qui finit par demander des explications. "Pour faire rire", est la réponse laconique du dessinateur. Que faire? Planter là, ce mari phallocrate? "Oui, mais te quitter, c'est comme si je me quittais moi-même", reconnaît l'auteure. Elle finit par opter pour la tangente, une chronique adressée au "JDD" et ce récit où elle fait le point sur sa vie en s'adressant directement à Georges. Sans concession et avec beaucoup d'amour.
Dans "Chambre à part" (Albin Michel, 2002), Maryse Wolinski imaginait de nouveaux codes de séduction en s'adressant à ses lecteurs. Dans "Georges, si tu savais…", elle raconte une aventure sentimentale longue de plus de quarante ans. Elle remonte aux débuts, la première rencontre entre la stagiaire de 22 ans et le "veuf joyeux" de 34 ans, misogyne et doté de deux fillettes, le coup de foudre, le désir, la vie commune, leur couple avec deux enfants d'une autre, leur fille à eux, le travail…
Elle revient sur leurs enfances respectives: lui, né à Tunis, élevé là par des grands-parents amateurs de littérature, arrivé en France à l'adolescence, elle, troisième fille d'une famille traditionnelle avant le garçon tant espéré. En rencontrant celui qui voudra l'épouser, elle fait un sacrément grand saut dans un nouvel univers. D'autant que mai 68 se profile et qu'elle adhère aux thèses de liberté. Mais comment les vivre? "J'écrivais des articles invitant les femmes à se libérer, mais comment aider les autres à se libérer quand on ne l'est pas soi-même?", glisse celle qui vit avec un homme très peu féministe.
"Les livres, le dessin, les femmes: voilà de quoi ta vie est composée", ajoute-t-elle, tout en se rappelant comment ils ont avancé dans la vie et ses écueils. "Je te voulais exceptionnel et tu ne l'étais pas. J'étais déçue mais toujours plus amoureuse."
Lui aime sa Maryse, à sa manière de mutique. Il confond parfois la femme qu'elle est et celles qu'il fantasme. Elle s'en accommode. Il la fait rire. "Tu auras passé ta vie à nier les problèmes psychologiques, mais ta carrière à en rendre compte dans tes dessins." Mais ils ont réinventé le couple et c'est bonheur.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
Maryse Wolinski vient de se constituer partie civile pour "comprendre" ce qui s'est passé à "Charlie Hebdo" lors du sanglant attentat du 7 janvier dernier, il y a juste six mois. Douze personnes, dont son mari, ont alors été assassinées par les frères Kouachi. Elle se dit inconsolable de cette perte et on la comprend. Cela me rappelle le très beau récit qu'elle avait publié il y a quatre ans, "Georges, si tu savais..." (Seuil, 2011, 170 pages). Plein de questions amoureuses et sans compromis.
"En ces quarante années de vie commune", écrit Maryse Wolinski dans ce récit aussi personnel que réussi, "j'ai eu mille raisons de te quitter. Mais j'ai eu aussi mille et une raisons de ne pas le faire." Peut-on rêver plus belle déclaration d'amour?
Et pourtant, l'occasion de ce livre a été donnée à l'auteure par un dessin de son mari paru lors du Festival de Cannes 2010, dans le "Journal du dimanche" – où ils s'étaient rencontrés en 1968, pour la petite histoire. Wolinski y traitait de "pétasses" les actrices de Mathieu Amalric. Utilisé ainsi, le mot écorche les oreilles de Maryse qui finit par demander des explications. "Pour faire rire", est la réponse laconique du dessinateur. Que faire? Planter là, ce mari phallocrate? "Oui, mais te quitter, c'est comme si je me quittais moi-même", reconnaît l'auteure. Elle finit par opter pour la tangente, une chronique adressée au "JDD" et ce récit où elle fait le point sur sa vie en s'adressant directement à Georges. Sans concession et avec beaucoup d'amour.
Dans "Chambre à part" (Albin Michel, 2002), Maryse Wolinski imaginait de nouveaux codes de séduction en s'adressant à ses lecteurs. Dans "Georges, si tu savais…", elle raconte une aventure sentimentale longue de plus de quarante ans. Elle remonte aux débuts, la première rencontre entre la stagiaire de 22 ans et le "veuf joyeux" de 34 ans, misogyne et doté de deux fillettes, le coup de foudre, le désir, la vie commune, leur couple avec deux enfants d'une autre, leur fille à eux, le travail…
Elle revient sur leurs enfances respectives: lui, né à Tunis, élevé là par des grands-parents amateurs de littérature, arrivé en France à l'adolescence, elle, troisième fille d'une famille traditionnelle avant le garçon tant espéré. En rencontrant celui qui voudra l'épouser, elle fait un sacrément grand saut dans un nouvel univers. D'autant que mai 68 se profile et qu'elle adhère aux thèses de liberté. Mais comment les vivre? "J'écrivais des articles invitant les femmes à se libérer, mais comment aider les autres à se libérer quand on ne l'est pas soi-même?", glisse celle qui vit avec un homme très peu féministe.
"Les livres, le dessin, les femmes: voilà de quoi ta vie est composée", ajoute-t-elle, tout en se rappelant comment ils ont avancé dans la vie et ses écueils. "Je te voulais exceptionnel et tu ne l'étais pas. J'étais déçue mais toujours plus amoureuse."
Lui aime sa Maryse, à sa manière de mutique. Il confond parfois la femme qu'elle est et celles qu'il fantasme. Elle s'en accommode. Il la fait rire. "Tu auras passé ta vie à nier les problèmes psychologiques, mais ta carrière à en rendre compte dans tes dessins." Mais ils ont réinventé le couple et c'est bonheur.
Le Seuil devrait publier, en nouvelle édition, "Lettre Ouverte à ma femme", de Georges Wolinski, avec une préface de Maryse Wolinski.
Rappel
DTPE 1 "Nous étions l'avenir", de Yaël Neeman (Actes Sud)
DTPE 2 "Jules", de Didier van Cauwelaert (Albin Michel)
DTPE 3 "Le Caillou", de Sigolène Vinson (Le Tripode)
DTPE 3 "Le Caillou", de Sigolène Vinson (Le Tripode)
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