Première version du Struwwelpeter en 1845. |
Struwwelpeter est ce petit bonhomme à cheveux hirsutes et ongles jamais coupés, né de l'imagination du Dr Heinrich Hoffmann (1809-1894) en 1845 et héros d'aventures dramatiques et fascinantes sur lesquelles les enfants de tous temps ne se trompent pas - ils savent rire de ce qui inquiète les adultes. Dire que le livre fut créé par le psychiatre francfortois simplement à destination de son fils de trois ans - comme Claude Ponti fit en 1986 "Adèle" pour sa fille nouvellement née. On sait ce qu'il en est advenu! Près de 175 ans après sa création, trente-cinq millions d'exemplaires de "Struwwelpeter" ont été vendus en allemand. Le livre a déjà été traduit en quarante-cinq langues et en de nombreux dialectes, ce qui donne un léger vertige mais fait plaisir et rassure: l'intemporel chenapan suit son chemin et résiste remarquablement aux courants politiquement corrects.
L'apparence classique de Struwwelpeter. |
Publié en allemand en 1845, "Struwwelpeter" a été traduit en 1847 en danois et en 1848 en anglais. Il apparaît en français en version abrégée en 1850, en version complète en 1860, mais ne devient pas ici le best-seller qu'il est de l'autre côté du Rhin. Aujourd'hui encore, on en vend environ 400 exemplaires par an. Rappelons que c'est François Cavanna qui a revu sa traduction française en 1979, optant pour l'appellation de "Crasse-Tignasse" (lire ici) et donnant à lire un texte particulièrement jubilatoire - on trouve aussi des traductions françaises parlant de "Pierre l'Ebouriffé".
Kitty Crowther. |
Claude K. Dubois. |
Anne Brouillard. |
Chen. |
Plus loin, derrière le comptoir on découvre la version méditative de Struwwelpeter par Chen et son nom en chinois et le Strewwelpeter recoiffé de Marc Boutavant (ce dernier lui avait déjà consacré sa lettre dans l'alphabet créé par Montreuil pour Francfort (lire ici).
Marc Boutavant. |
Emmanuelle Houdart. |
En bonus, deux tableaux représentant Noël chez Heinrich Hoffmann lorsqu'il créa son célèbre livre d'images pour son fils et une planche reprenant les caricatures de personnages français par trois illustrateurs allemands. Autant de créations très intéressantes, pas toujours bien mises en valeur à cause de la configuration exiguë du lieu d'accueil.
Anouck Boisrobert et Louis Rigaud. |
Bien sûr, Strewwelpeter a déjà inspiré beaucoup d'artistes, de Benjamin Rabier à Benoît Jacques, en passant par Claude Lapointe. Il a été copié, décliné, caricaturé, parodié, utilisé à l'endroit et à l'envers au fil des décennies, en 2D et en 3D. En témoignent agréablement les vitrines conçues grâce au Théâtre du Tilleul qui lui avait consacré en 1995 à Bruxelles un colloque et repris son spectacle en théâtre d'ombres créé en 1983.
"Un enfant terrible", Paul Gavarni. |
Pratique
"Struwwelpeter recoiffé"
Le Wolf
Rue de la Violette 20 à 1000 Bruxelles
Jusqu'au 30 juillet, de mercredi au dimanche de 10 à 18 heures.
Entrée libre.
Bonjour, je trouve votre article très intéressant, merci.
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