(c) Stock. |
Entendre un commentaire à la radio qui évoque les deux pires ministres du président Macron, à savoir Intérieur et Education nationale, c'est penser immédiatement à l'auteur-illustrateur français Remedium. Enseignant le jour et créateur de bande dessinée le soir, Christophe Tardieux de son vrai nom consigne en la dessinant depuis près de cinq ans la violence du système scolaire français et celle du système policier sans limitation de frontière - en 2005, son premier livre, "Obsidion", traitait des émeutes en Seine-Saint-Denis. C'est peu dire qu'il ne ne manque pas de matière, ni à l'école, ni à la police. A chaque affaire amenée par l'actualité, l'engagé, le militant enquête, réunit les éléments et en conçoit une bande dessinée qu'il publie sur les réseaux sociaux. Pas de grande recherche artistique, mais l'effet bœuf des faits portés par la voix de ceux et elles qui en ont été les victimes et des cases de contexte. Ce sont ses "Cas d'école" et ses "Cas de force majeure". On y apprend souvent bien davantage que ce que les médias traditionnels en disent. On y découvre même parfois certaines histoires.
A la rentrée scolaire 2020, Remedium publiait l’album "Cas d'école", dénonçant la violence du système scolaire français à l'égard des enseignants (lire ici).
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Finalement, plusieurs mois plus tard, la bonne nouvelle arrive: le livre document de Remedium va être publié par deux courageuse éditrices de Stock. BD poignante, "Cas de force majeure, histoires de violences policières ordinaires" est sorti en début d'année (Stock, 96 pages). Vingt histoires dans cet album au titre au double sens narquois, dont celle du Belge Adil et celle de l'Américain George Floyd. Certaines médiatisées comme celle du producteur de musique Michel tabassé dans son studio parisien, d'autres pas. Vingt cas de violences policières ordinaires dont on ne peut plus dire que ce sont des cas isolés. Ces actes scandaleux font désormais partie de notre quotidien.
Vingt histoires révoltantes où Remedium choisit de donner la parole aux victimes. Plus atroces les unes que les autres, dûment documentées et donnant la chair de poule. Certaines sont connues. Elles ont été traitées par les médias mainstream, parfois poussés dans le dos par les médias alternatifs qui avaient enquêté au-delà du communiqué officiel, qui avaient écouté les victimes, qui avaient refusé que le voile du mensonge policier officiel recouvre ces situations indignes de démocraties.
Un gaufrier de six cases par page. (c) Stock. |
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PS: un tome deux belge est tout à fait envisageable. La matière est là.
Bonus
La bande originale de "Cas de force majeure", écrite et interprétée par Utopie, dans un clip qui reprend les images de la bande dessinée de Remedium (ici).
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