Une nouvelle maison d'édition en littérature de jeunesse est toujours une joie, une occasion de se réjouir. Surtout si on y trouve les albums qu'on aime. C'est le cas de A pas de loups qui a poussé ses cinq premiers feulements à la fin mai. Un an seulement après la naissance de l'idée.
Laurence Nobécourt. |
"Je suis Française, Bruxelloise depuis neuf ans maintenant", se présente-t-elle.
"Je suis "Professeur des écoles" au Lycée français de Bruxelles jusqu’à la fin juin. Après vingt-cinq ans d'enseignement, durant lesquels j'ai lu beaucoup de bons livres, j'ai eu envie de fonder ma maison d'édition jeunesse.
Toutes ces rencontres qui m'ont nourrie m’ont donné envie d'être plus près de la création. Tout est venu naturellement. Je remercie les auteurs qui m'ont fait confiance."
Cinq titres paraissent en cette fin de printemps (cinq autres sont prévus à l'automne). Quatre d'entre eux ont été imprimés en Belgique.
"Circus" se déplie pour mieux proposer sa parade. |
"Badbada", de Cécile Gambini est la réédition bienvenue d'un livre paru au Seuil il y a sept ans et épuisé.
En grand format, une belle histoire d'amitié entre le crapaud Bagbada et Oxycat, un chat déplumé, raplapla, en un mot déprimé, qui voyagent ensemble dans un monde fantaisiste pour retrouver le goût de la vie, illustrée d'agréables collages de tissus et de papiers.
"Boutons et boutonnières", de Dominique Descamps, est au départ un livre d'artiste textile dont les images de moutons ont été réalisées en tricot, puis photographiées et mises en scène par une graphiste. Mais il y a une histoire derrière ces moutons-boutons, pleine d'humour et de fantaisie, celle, éternelle, de la rencontre amoureuse. Car un bouton cherche sa boutonnière, et vice-versa.
"Une girafe sur le toit du monde", de Sophie Daxhelet, se présente dans un format tout en hauteur, très allongé, ce qui est commode pour représenter une girafe.
"Au départ, c'était une commande de la Fondation Élie Wiesel", explique son auteure-illustratrice, déjà publiée deux fois chez MeMo (les albums "Le cirque poète" et "Monsieur Cheng"). "La plaquette originale est devenue ce livre en ajoutant des pages entre le début et la fin."
Plein de trouvailles graphiques, l'album n'a besoin que de trois couleurs, le noir du fusain, le blanc du fond et le jaune de la gouache, pour raconter le périlleux voyage de la girafe et de Sück, voyageur qu'elle a rencontré dans la savane, venu en montgolfière du pays des Montagnes célestes et désireux d'y retourner.
En grand format, "Les Contes de A à Z", de Françoise Rogier est une création intéressante basée sur les contes classiques du répertoire et présentée sous forme d'abécédaire.
"J'ai opéré une sélection subjective parmi contes les plus connus parce que je voulais créer des liens entre eux", explique-t-elle.
A chaque nouvelle lettre de l'alphabet, des mots des contes apparaissent en grand et en couleur comme repères visuels dans le texte. "Ane" et "animal" pour A, "Bottes de sept lieues" pour B, "Cendrillon", "citrouilles", carrosse" et "cheval" pour C. Et ainsi de suite...
"J'ai choisi des versions des textes présentant un vocabulaire élaboré pour la saveur de mots", précise encore l'auteure-illustratrice, "même si le petit ne comprend pas tout. L'idée est aussi que les parents renouent avec ces contes." A noter que le A ouvre et ferme l'album afin qu'on puisse recommencer l'histoire.
L'album se base donc sur les thématiques des contes de Charles Perrault, Jacob et Wilhelm Grimm et Joseph Jacobs. On les retrouve bien entendu dans les magnifiques images où caracolent les personnages célèbres, une fée ici, une sorcière là-bas, un loup ici, Jack là-bas, sans oublier les nains, les petits cochons et tout plein d'autres.
De très belles images réalisées en cartes à gratter, scannées et coloriées à l'ordinateur, une technique impressionnante et formidable.
Et oui, tourner les pages de ce livre donne bien envie de replonger dans les contes en version intégrale.
Merci pour cette belle découverte ! La girafe sur le toit du monde me fait de l’œil... Bonne soirée.
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