De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
La bonne chaleur des derniers jours réveille la peau, la sensualité, comme certaines musiques, comme certaines danses. C'est une occasion idéale pour découvrir le dernier roman d'Akli Tadjer, "La Reine du tango" (JC Lattès, 305 pages), plein de désirs avoués ou non. Un beau portrait de femme, celle du titre, que compose Suzanne, sa fille, la narratrice dans la peau de laquelle l'écrivain s'est glissé avec facilité. Très différent de son roman précédent, "Les Thermes du paradis" (lire ici).
On a coutume de dire qu'au tango, c'est l'homme qui guide. C'est pareil ici: Akli Tadjer guide son lecteur en danseur imaginatif mais ferme. Son roman tourne autour des échecs de Suzanne, une jeune femme professeur de tango: pourquoi ne s'en sort-elle pas mieux dans sa vie? Bien sûr, elle a des excuses. Elle a perdu sa mère, la Reine du tango, quand elle était enfant, dans des circonstances dramatiques. Elle avait déjà hérité de son don pour cette danse sophistiquée. De son don et de sa passion pour le tango.
Aujourd'hui, Suzanne ne peut plus prendre de tangente. Elle doit remonter dans son passé, rassembler ses souvenirs magnifiques et les compléter pour repousser les zones d'ombres et apprendre l'histoire véritable de sa mère. Ce n'est qu'au terme de ce chemin initiatique qu'elle pourra mettre un peu d'ordre dans la sienne. Et peut-être danser elle-même, son rêve le plus fort.
Voilà pour l'ossature du roman. Ce sont les pas de base sur lesquels notre tanguero des mots brode sans fin, nous faisant découvrir l'entourage de Suzanne, une copine un peu dingue, un vieil homme qui connaît son passé, un voleur dont elle tombe amoureuse, un policier qui veut apprendre à danser, un élève homo, d'autres stagiaires aussi. Sans oublier ceux qui fréquentent le bar dansant où elle a ses habitudes.
C'est tout un petit monde qu'Akli Tadjer entraîne dans cette folle de séance de tango, passant de la drôlerie à la mélancolie, de la sensualité aux coups de théâtre, sans oublier l'humour et, bien entendu, l'amour. Suzanne a le parler franc et évocateur. On la suit avec attention dans tous ses moments avec l'espoir qu'elle va s'en sortir tant son créateur nous la rend attachante. Et on comprend combien le tango a un haut pouvoir addictif.
Pour lire le début de "La Reine du tango", c'est ici.
Rappel
DTPE 1: "Le Roi René", René Urtreger par Agnès Desarthe (Odile Jacob).
DTPE 2: "Cœur Croisé", Pilar Pujadas (Mercure de France).
DTPE 3: "Sens dessus dessous", Milena Agus (Liana Levi).
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
Akli Tadjer. (c) Charles Nemes. |
La bonne chaleur des derniers jours réveille la peau, la sensualité, comme certaines musiques, comme certaines danses. C'est une occasion idéale pour découvrir le dernier roman d'Akli Tadjer, "La Reine du tango" (JC Lattès, 305 pages), plein de désirs avoués ou non. Un beau portrait de femme, celle du titre, que compose Suzanne, sa fille, la narratrice dans la peau de laquelle l'écrivain s'est glissé avec facilité. Très différent de son roman précédent, "Les Thermes du paradis" (lire ici).
On a coutume de dire qu'au tango, c'est l'homme qui guide. C'est pareil ici: Akli Tadjer guide son lecteur en danseur imaginatif mais ferme. Son roman tourne autour des échecs de Suzanne, une jeune femme professeur de tango: pourquoi ne s'en sort-elle pas mieux dans sa vie? Bien sûr, elle a des excuses. Elle a perdu sa mère, la Reine du tango, quand elle était enfant, dans des circonstances dramatiques. Elle avait déjà hérité de son don pour cette danse sophistiquée. De son don et de sa passion pour le tango.
Aujourd'hui, Suzanne ne peut plus prendre de tangente. Elle doit remonter dans son passé, rassembler ses souvenirs magnifiques et les compléter pour repousser les zones d'ombres et apprendre l'histoire véritable de sa mère. Ce n'est qu'au terme de ce chemin initiatique qu'elle pourra mettre un peu d'ordre dans la sienne. Et peut-être danser elle-même, son rêve le plus fort.
Voilà pour l'ossature du roman. Ce sont les pas de base sur lesquels notre tanguero des mots brode sans fin, nous faisant découvrir l'entourage de Suzanne, une copine un peu dingue, un vieil homme qui connaît son passé, un voleur dont elle tombe amoureuse, un policier qui veut apprendre à danser, un élève homo, d'autres stagiaires aussi. Sans oublier ceux qui fréquentent le bar dansant où elle a ses habitudes.
C'est tout un petit monde qu'Akli Tadjer entraîne dans cette folle de séance de tango, passant de la drôlerie à la mélancolie, de la sensualité aux coups de théâtre, sans oublier l'humour et, bien entendu, l'amour. Suzanne a le parler franc et évocateur. On la suit avec attention dans tous ses moments avec l'espoir qu'elle va s'en sortir tant son créateur nous la rend attachante. Et on comprend combien le tango a un haut pouvoir addictif.
Pour lire le début de "La Reine du tango", c'est ici.
Rappel
DTPE 1: "Le Roi René", René Urtreger par Agnès Desarthe (Odile Jacob).
DTPE 2: "Cœur Croisé", Pilar Pujadas (Mercure de France).
DTPE 3: "Sens dessus dessous", Milena Agus (Liana Levi).
http://les-lectures-d-anna.blogspot.fr/
RépondreSupprimerbonjour , je vient de me lancer dans un blog j'aimerai avoir des avis