Robert Goolrick et sa traductrice Marie de Prémonville en juillet 2019. (c) Céline Nieszawer. |
Triste nouvelle que le décès du formidable écrivain américain Robert Goolrick. Lui qui aimait tellement la France et avait le projet de s'y installer est mort le 29 avril dernier à Lynchburg (Virginie) après des mois d'hospitalisation pour cause de covid. Il avait 73 ans.
Il y a seulement un peu plus de dix ans que le public francophone a découvert l'écrivain
américain avec "Une femme simple et honnête", publié en 2009 après avoir fait un tabac aux Etats-Unis. D'autres titres ont rapidement suivi, "Féroces", "Arrive un vagabond", "La chute des princes", enchantant la critique et le public. En traduction française, Robert Goolrick a tout de suite fait partie
des auteurs américains qui comptent. Sept de ses livres, six romans et un album illustré, auront été publiés en
français par l'éditeur Stephen Carrière aux éditions Anne Carrière, tous merveilleusement traduits par Marie de Prémonville, son souriant ange gardien qui
veillait sur lui lors de rencontres par exemple. On trouve aussi aujourd'hui tous ses romans en
édition de poche en 10-18 (les trois premiers avaient paru chez Pocket).
J'avais eu l'immense plaisir d'animer une rencontre avec plusieurs écrivains dont Robert Goolrick au Festival America 2014 (lire ici). Je me souviens de ses yeux pétillants, de sa gentillesse et de la générosité de ses propos.
Né en 1948 à Lexington en
Virginie, d'un père universitaire et d'une mère au foyer, Robert Goolrick a commencé par une carrière dans la publicité. Il ne viendra à la littérature qu'à la cinquantaine. Mais ses lecteurs savent tout cela, car ses livres sont faits de sa vie, des drames vécus dont une enfance violée, comme de ses rêves et de son désir de trouver la paix, ainsi que de son incessant questionnement sur la chute et la rédemption. C'est un romancier hors pair qui vient de nous quitter, fin, efficace, drôle, généreux. J'ai lu et aimé tous ses livres (liens dans la bibliographie) sauf le dernier. Avais-je peur d'y trouver son épitaphe, phrase finale de "Ainsi passe la gloire du monde"?
"Puis c'est la chute. La chute dans la gloire infinie, jusqu'à l'aube des temps, la chute vers la foi retrouvée, dans la paix. Il chute, enfin, vers sa propre innocence."
Les livres de Robert Goolrick traduits en français
- "Une femme simple et honnête" ("A Reliable Wife"), traduit de l'anglais par Marie de Prémonville (Editions Anne Carrière, 2009, 413 pages)
- "Féroces" ("The End of the World as We Know It: Scenes from a Life"), traduit de l'anglais par Marie de Prémonville (Editions Anne Carrière, 2010, 254 pages)
- "Arrive un vagabond" ("Heading Out to Wonderful"), traduit de l'anglais par Marie de Prémonville (Editions Anne Carrière, 2012, 319 pages)
- "La Chute des princes" ("The Fall of Princes"), traduit de l'anglais par Marie de Prémonville (Editions Anne Carrière, 2014, 360 pages, lire ici et ici)
- "L'enjoliveur" ("Hubcaps"), traduit de l'anglais par Marie de Prémonville, illustré par Jean-François Martin (Editions Anne Carrière, 2016, 70 pages, lire ici)
- "Après l'incendie", suivi de la nouvelle "Trois lamentations", traduit de l'anglais par Marie de Prémonville (Editions Anne Carrière, 2017, 300 pages, lire ici)
- "Ainsi passe la gloire du monde" ("Prisoner"), traduit de l'anglais par Marie de Prémonville (Editions Anne Carrière, 2019)
Merci de tout coeur pour ce bel hommage, qui dit bien qui était Robert, et combien la France, ses lecteurs et tous ceux qui ici l'aimaient et le comprenaient, comptaient pour lui. Il nous manquera terriblement.
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