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jeudi 12 janvier 2023

Rétro 2022 avec un tiercé en noir

Juste avant la panne. (c) Amaterra.

Un leporello sous étui


Tout noir
Gilles Baum
Amandine Piu
Amaterra, 30 pages

Dans la nuit du 13 au 14 juillet 1977, une panne de courant due à un orage plongea New York dans le noir. Prenant le frais sur le toit de son immeuble, une petite fille regagne, paniquée, l'appartement familial avant de partir à la recherche de sa maman qui travaille quelque part. Dans sa poche, elle a trois allumettes. Grâce aux deux premières, elle rencontrera un girafon et un saxophoniste qui l'aideront dans sa recherche, la troisième lui permettra d'identifier sa maman, assise sur un banc. Une réjouissante prouesse technique au service d'une agréable histoire pour les enfants des classes maternelles.

"Tout noir" est toutefois bien davantage que le récit haletant de ce fait divers qui donna aussi lieu à des pillages, présents dans une image. Placé dans un étui en forme de boîte d'allumettes, c'est un magnifique leporello ajouré, long de 2,5 mètres, à l'excellent rapport texte-images. Dans cette nuit sans lumière, on est vraiment à New York, rues, buildings, magasins, enseignes... Les pages découpées en noir et gris, où perce un rien de jaune, grandissent à chaque tourne, dévoilant un texte poétique et un dessin délicat rendant grâce à la nature. La peur de la recherche fera place à la joie des retrouvailles sans oublier des vues sur les voisins et leurs réactions propres.

Une frise à déplier. (c) Amaterra.



Pas de panique!


Dans le noir de l'ascenseur
Constance Ørbeck-Nilssen
Øyvind Torseter
traduit du norvégien par Aude Pasquier
La joie de lire, 48 pages

L'histoire commence en page de garde et mal: "Comme il fait noir tout à coup..." On découvre alors un petit garçon à casquette accroupi dans un coin de l'ascenseur. La cabine s'est bloquée. Il a peur. Il panique d'autant plus qu'il a l'interdiction d'y monter seul. S'il a désobéi, c'est pour une bonne raison: arriver plus vite chez sa mère alors que le soir tombe.

Il est là, à tambouriner dans le vide. A trembler de peur dans le noir. A imaginer les pires choses. Ses angoisses grandissent tandis que la cage de l'ascenseur lui paraît rétrécir. Soudain, une vision réconfortante lui vient. Son Papa lui prend la main de sa grande main rassurante et l'entraîne dans une balade en forêt. Le naufragé de l'ascenseur s'apaise et est alors capable d'appuyer sur le bouton d'appel au secours. Il sera bien entendu rapidement secouru.

Destiné aux enfants à partir de 4 ans, jouant brillamment sur les fonds de couleur, cet album suggère habilement qu'on peut trouver en soi les ressources pour affronter les situations difficiles.

Une terrible solitude. (c) La joie de lire.


Théâtre d'ombres


Les trois petits cochons
Mélanie Baligand
La Martinière Jeunesse, 12 pages animées

L'idée est excellente et l'album grand format en noir et blanc spectaculaire. Agréablement racontée dans sa version classique par Mélanie Baligand, diplômée de l'école des Gobelins et cheffe de fabrication au Seuil et à la Martinière, l'histoire des trois petits cochons se projette en ombres chinoises au plafond! Cela grâce aux structures découpées en images qui se dressent en forme de maisons dans les pages et où il suffit d'insérer un smartphone allumé, celui-ci permettant aussi la lecture du texte dans l'obscurité. Cela fonctionne avec toutes les tailles de smartphone, annonce l'éditeur. A condition que le téléphone fasse six centimètres de large max. Ce n'est pas le cas du mien, trop large, qui empêche les pages de tourner. Expérience ratée pour un projet séduisant dont le graphisme rappelle agréablement des découpages de Hans Christian Andersen. Pour tous, dès 3 ans.

La structure ajourée où insérer le smartphone. (c) La Martinière Jeunesse.



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