Une exposition à double focale aux anciennes usines Henricot. |
Les usines Henricot sont en quelque
sorte au Brabant wallon ce qu'est l'usine Côte d'Or à Bruxelles. Un nom fixé
dans les mémoires à cause d'une industrie aujourd'hui disparue et des
bâtiments qui ont été réinvestis. Bureaux à Bruxelles, salle d'exposition
temporaire comme par exemple en ce moment à Court-Saint-Etienne.
C'est justement le Hall 13 des anciennes usines Émile Henricot qui
accueille durant trois week-ends d'avril une
exposition à double focale: la peintre,
illustratrice et dessinatrice belge
Nadine Forster
(1931-2023) et le photographe belge
Louis-Philippe Capelle
(1956), voisin du lieu.
Si le nom de
Nadine Forster s'est
peut-être effacé des mémoires, il n'en va pas de même pour ses personnages.
Véronique par exemple, qui sera l'héroïne des neuf livres
"Le Journal de Véronique" (Éditions
Pierre Tisné entre 1964 et 1967, Casterman en 1981 et 1982) et d'innombrables épisodes dans le magazine "Lisette", ces derniers n'ayant encore jamais été réunis en livre. Écrites par Maud
Frère (1923-1979) et illustrées par Nadine Forster, ces histoires proches de
la bande dessinée ont surpris lors de leur création, il y a soixante ans. Et
connu un beau succès. Elles proposaient le journal intime d'une fillette très
libre pour son temps, et super-active. Le miroir du quotidien d'alors.
Arnie. |
Peut-être moins connue, Arnie,
l'exploratrice de neuf ans, écologiste avant l'heure, qui apparaîtra en livres et en dessins animés écrits par Pierre Levie, dont dix-sept illustrations originales
seront présentées à l'exposition.
En tout, ce seront deux cents œuvres de
Nadine Forster qui seront montrées, également sa bande dessinée Corentin (scénario de
Jean Cheville, Le Lombard), Maya l'abeille, Candy, ses adaptations de
Disney... Une vraie rétrospective de son parcours d'illustratrice, complétée d'extraits de vidéos (reportages et dessins-animés).
Ici, une interview de Nadine Forster en 1971.
Le journal de Véronique dans le magzine "Lisette". |
Le Hall 13 sert aussi de lieu d'exposition pour les
photographies en grand format des sites industriels Henricot, réalisées
durant plusieurs années par
Louis-Philippe Capelle.
En tant qu'artiste, documentariste et archiviste d'un passé industriel, il a photographié l'extérieur et l'intérieur de cette friche manufacturière condamnée. La démolition du Hall 13 et du vaste
hall voisin des anciennes usines sidérurgiques Henricot est en effet prévue
à l'automne 2024. Toujours en argentique et non en numérique, ses clichés en noir et blanc et en couleurs ont capté les lieux et leur atmosphère.
De grands hangars abandonnés dont les vitres se réfléchissent quasi à l'infini sur la rivière voisine, des structures métalliques qui resplendissent sous un ciel bleu dans un paysage de neige. Des vieilles voitures, témoins de leur temps, entreposées serrées. Deux fildeféristes évoluant en hauteur. Des moules d'outils de toutes couleurs, numérotés mais entassés avant dispersion...
Il y a urgence à (re)découvrir cette richesse
architecturale historique. Se rappelle-t-on que les usines Émile Henricot ont fermé leurs portes il y a déjà quarante ans, en 1984? Certains vestiges, bâtiments en briques ou hangars métalliques, ont été néanmoins conservés mais ont subi des sorts divers. En témoignent les images exposées.
Les usines Henricot. (c) Louis-Philippe Capelle. |
Cette double exposition au Hall 13 est organisée par la Maison des Artistes de Court-Saint-Etienne et le Patrimoine Stéphanois. Elle se tient dans le cadre du 12e Parcours d'artistes de Court-Saint-Etienne, qui aura lieu, lui, les 20 et 21 avril: 79 artistes plasticiens exposeront leur travail en trente-cinq lieux de la commune (infos ici).
Informations pratiques
Usines Henricot
Hall 13, Rue des Noirs Talons, 13, 1490 Court-Saint-Étienne.
Encore ouvert les week-ends des 20-21 et 27-28 avril de 10 à
18 heures.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire