John Burningham. |
John Burningham a imaginé quasiment autant de fantastiques albums pour enfants qu'il n'a d'années. Un indice: l'auteur-illustrateur britannique est né en 1936.
Mais l'Histoire retiendra qu'il n'en a fait qu'un seul avec son épouse, Helen Oxenbury, également talentueuse auteure-illustratrice - ils se sont mariés en 1964. C'était "Bébé" tout simplement (traduit de l'anglais par Alice Delabre, Père Castor Flammarion, 2011), la confrontation des points de vue d'une maman et de son petit garçon à l'annonce de l'arrivée d'un nouveau bébé.
Mais revenons à la dernière création en date de John Burningham, l'impeccable album "Le zoo derrière la porte" (traduit de l'anglais par Elisabeth Duval, Kaléidoscope, 48 pages), qui synthétise magnifiquement tout le talent de l'auteur: humour, fantaisie et sens de la narration au service d'un départ réaliste, ici l'endormissement de Sylvie, suivi d'un envol dans un monde imaginaire, dans ce cas, la découverte d'une porte secrète dans le mur de la chambre. Le lendemain soir, la petite fille s'en va voir où mènent les escaliers derrière la porte. Vers une autre porte? Non, elle ne peut en rester là.
Les animaux regardaient Sylvie. (c) Kaléidoscope. |
Elle pousse le lourd battant de toutes ses forces et découvre un "zoo rempli d'animaux qui la regardaient". Pas inquiète pour un sou, elle remonte dans sa chambre et se glisse dans son lit, accompagnée d'un ourson qu'elle reconduira chez lui le lendemain matin.
La nuit avec les pingouins. (c) Kaléidoscope. |
Bien entendu, tous les animaux veulent passer la nuit avec Sylvie. C'est facile avec les plus petits de taille, ce sont les premiers élus, ce n'est impossible ni avec les pingouins, ni avec le tigre et son petit, ni avec les oiseaux, ni.... Mais c'est parfois très compliqué, question de taille principalement.
Un matin, Sylvie a manqué de temps. (c) Kaléidoscope. |
Les nuits de Sylvie se suivent et ne se ressemblent pas. Et le lecteur y assiste avec plaisir jusqu'au matin où l'écolière n'eut pas le temps de reconduire ses invités secrets. Quelle surprise dans le salon à son retour de classe! Quel désordre! Et sa mère qui va bientôt rentrer. Elle va en effet arriver très vite, la mère, avec une formule dont sa fille et les lecteurs pourront savourer tout le sel.
"Le zoo derrière la porte" est encore un de ces délicieux albums à déguster pour le plaisir des mots, des images et du rapport texte-images.
Il est dommage que si peu d'albums de John Burningham soient disponibles en français, mais il convient bien entendu de saluer l'éditrice Isabel Finkenstaedt qui le publiait déjà chez Père Castor Flammarion dans les années 70 et 80, avant qu'elle ne fonde les éditions Kaléidoscope il y a tout juste 25 ans et l'y emmène souvent avec elle. Bravo à elle de suivre ce Britannique indispensable et de le rééditer régulièrement.
Sont donc disponibles les titres suivants (outre "Bébé", déjà cité)
Tir à la corde
John Burningham
traduit de l'anglais par Elisabeth Duval
Kaléidoscope, 2013
Lièvre face aux deux colosses bornés que sont Éléphant et Hippopotame.
Le panier de Stéphane
John Burningham
traduit de l'anglais par Elisabeth Duval
Réédition
Kaléidoscope, 2012
Flammarion, 1984
Un trajet vers les courses peu commun.
Préférerais-tu...
John Burningham
traduit de l'anglais par Elisabeth Duval
Réédition
Kaléidoscope, 2011
Flammarion, 1978
Questions pour réfléchir, et surtout rire, à lire ici.
C'est un secret!
John Burningham
traduit de l'anglais par Elisabeth Duval
Kaléidoscope, 2010
A la fête secrète des chats en compagnie de Marie-Hélène et Malcolm.
Le cadeau de Noël de Gaston Grippemine
John Burningham
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
Flammarion, 1998
Bigre, à son retour de tournée, le Père Noël s'aperçoit qu'il a oublié de déposer le cadeau de Gaston Grippemine!
Et puis, il y a tous les titres épuisés dont la lecture rappelle tant de bons souvenirs. En voici quelques-uns.
Comment fêter le quart de siècle d'une maison d'édition?
En publiant par exemple un recueil grand format de 25 histoires emblématiques, au prix de 25 euros. C'est ce qu'a fait Kaléidoscope dans "Kaléidoscope d'histoires" (240 pages).
On imagine la difficulté du choix à puiser dans les près de 850 titres publiés depuis 1989 par Isabel Finkenstaedt, avec toujours la volonté d'accompagner la petite enfance, en la faisant "lire, rire et grandir". Mais les voilà, les 25 élus pour les 25 ans, apparaissant déjà en couverture. Selon l'âge qu'on a, on en reconnaîtra immédiatement l'un ou l'autre, tellement ils ont marqué les esprits.
Dans le recueil-anthologie, les histoires sont présentées par âge croissant. Des créations et des traductions, toujours en version intégrale, dont la nouvelle maquette surprendra peut-être les habitués des titres mais qui célèbrent joliment l'esprit de la maison. On trouve par exemple les "Bébés chouettes", de Martin Waddell et Patrick Besson, pour les tout-petits, "Elmer", de David McKee, pour les 3-4 ans, ainsi que "A-A-A-A-Atchoum", de Philip C. Stead et Erin E. Stead, sans oublier "Princesse" d'Anne Wilsdorf et "Une histoire à quatre voix" d'Anthony Browne pour les 5-6 ans (et plus). Et vingt autres titres que je vous laisse découvrir.
Toutefois, en marge du recueil, voici encore les 25 titres qui ont marqué les 25 ans de Kaléidoscope.
1989 : "Elmer" de David McKee
1990 : "La Course" de Béatrice Tanaka et Michel Gay
1991 : "L’Os prodigieux" de William Steig
1992 : "Chloé et la dent de lait" de Caroline Pistinier
1993 : "Bébés chouettes" de Martin Waddell et Patrick Benson
1994 : "Le loup est revenu!" de Geoffroy de Pennart
1995 : "Blanc sur noir / Noir sur blanc" de Tana Hoban
1996 : "Va-t’en Grand Monstre Vert" d'Ed Emberley
1997 : "La Chasse à l’ours" de Helen Oxenbury (réédition)
1998 : "Jujube" d'Anne Wilsdorf
1999 : "Les tableaux de Marcel" d'Anthony Browne
2000 : "Madame Letourneau" de Christine Davenier
2001 : "La Semaine de Souris Chérie" de Magdalena Guirao Jullien et Maïté Laboudigue
2002 : "La Princesse coquette" de Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon
2003 : "Bidou" d'Alexis Deacon
2004 : "Le Parcours de Paulo" de Nicholas Allen
2005 : "L’Heure du pipi" de Mo Willems
2006 : "Chers Maman et Papa" d'Emily Gravett
2007 : "Petite histoire" d'Élisabeth Duval et François Soutif
2008 : "L’Alphabet des monstres" de Jean-François Dumont
2009 : "La Vague" de Suzy Lee
2010 : "La Princesse Rosebonbon" de Magdalena Guirao Jullien et Éléonore Thuillier
2011 : "Que vois-tu" de Stéphane Sénégas
2012 : "Sans le A" de Michaël Escoffier et Kris Di Giacomo
2013 : "La Contrebasse" de Stéphane Henrich
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