"Avoir lieu". (c) Laurent d'Ursel. |
Au début de cette année 2021, moment de résolutions et de vœux par excellence, Laurent d'Ursel mettait en ligne le film "Avoir lieu", film d'art contemporain militant consacré à la recherche d'un lieu pour la nouvelle exposition de l'artiste contemporain militant et aussi militant pour les droits humains.
Six mois plus tard, d'Ursel en annonce la première mondiale. Ce sera ce jeudi 1er juillet à 20 heures au cinéma Nova (rue d'Arenberg, 3 à 1000 Bruxelles). C'est gratuit et tout le monde est invité (infos ici). Le public y croisera peut-être les sept destinataires du film qui ont été conviés à la projection mais sont prudemment annoncés "sous réserve", à savoir Carine Fol (directrice de La Centrale), Denis Gielen (directeur artistique du MAC's), Adrien Grimmeau (directeur de l'Iselp), Jérôme Mayer (curateur chez Les Brasseurs), Grégory Thirion (directeur du Botanique), Pierre-Olivier Rollin (directeur du BPS22) et Dirk Snauwaert (directeur du WIELS).
"Avoir lieu", premier long métrage (94 minutes) de Laurent d'Ursel accompagne sa prochaine exposition en tentant de lui trouver un lieu. Titrée "Courage, fuyez", elle n'est pas en lien avec l'actualité de 2020 car il y a trois ans que le bonhomme la prépare, la chouchoute, la propose ici et là. Et là et là et là et là et là. Sans résultat pour le moment. Alors il biaise. Et nous propose ce film au titre bien choisi, dans le cadre de l'exposition "Courage, fuyez".
Le résumé du film: un artiste contemporain militant piège 7 lieux pour y exposer.
Le pitch du film: le courage est à la portée du premier venu et du dernier arrivé.
La morale du film: il faut tourner 7 fois un film dans sa bouche avant de tirer la langue.
A soixante ans passés, Laurent d'Ursel ne s'est toujours pas calmé. Et heureusement. Il est le seul à avoir ce ton fait de gouaille adolescente et de fulgurances philosophiques. Un côté farfelu mais c'est du toc. L'art de mettre le doigt là où ça fait mal.
Avec ce disciple de l'art contemporain militant, même en art, il se passe toujours quelque chose. Et rarement une seule chose. Une apparence de légèreté mais une profondeur à laquelle chacun peut accéder sans être écrasé par la personnalité de l'artiste. Un écrivain, un plasticien, un militant, un enthousiaste, un excentrique, mais cela, on le sait.
"Avoir lieu". (c) Laurent d'Ursel. |
"Avoir lieu" vaut la peine d'être vu. Bien sûr, on est un peu décontenancé au début mais on se prend vite au jeu des sept actes militants. L'acte un consiste à se mouler les deux pieds dans des blocs de béton et à aller batifoler au bord du canal. L'acte deux détruit le concept du "White Cube" en brûlant tout nu dans un "White Igloo". Dans l'acte trois, le réalisateur-acteur se presse le corps avec des serre-joints et des plaques d'imprimerie... Suivent quatre autres performances tout aussi originales, audacieuses, engagées, drôles ou plus tristes, nourrissantes, incitant toujours à réfléchir. A voir sans hésitation.
"Avoir lieu". (c) Laurent d'Ursel. |
On peut à nouveau visionner "Avoir lieu" sur la plateforme Vimeo (ici).
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