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dimanche 7 août 2022

Béluga et autres baleines

De la mer à un minuscule bassin. (c) Ed. du Pourquoi pas?


Actualité du week-end: un béluga se languit dans une écluse sur la Seine. Je n'en ai pas vu de photo mais sa situation me rappelle les mots de Marie Colot à propos de son album jeunesse "Petite mer", illustré par Manuela Ferry (Editions du Pourquoi pas?, collection "pourquoi pas la Terre?", 32 pages). Un moyen format jouant subtilement sur le son du titre mer/mère, au touchant et poétique texte de transmission à la première personne et aux très belles illustrations mêlant gravures et collages. Un album de fiction qui dit la nécessité de protéger les baleines et pose la question de leur captivité.

"Un jour, j'ai découvert par hasard la photo d'un cétacé dans un bassin de delphinarium.
Comme cette image était prise du ciel, l'exiguïté du lieu était flagrante et la violence de
cette situation évidente - aimerait-on passer chaque minute de notre vie dans une baignoire? -
J'ai imaginé toute la peine de cet animal captif, et "la baleine la plus triste du monde" est née. J’ai eu envie de raconter ce quotidien injuste, ce manque de liberté et cet appel des grands espaces marins.
Pour briser cette solitude immense, une petite fille a surgi dans le texte, sensible à ce chagrin, prête à partager les souvenirs et les rêves de ce géant des mers. Une enfant incapable de s’émerveiller derrière la vitre d'un aquarium et bien décidée à sauver cet animal unique à ses yeux.
À travers sa promesse et son combat pour libérer son amie, je souhaitais mettre à l'honneur toutes ces personnes qui nagent à contre-courant et ont la belle naïveté de croire en la force du collectif."
Marie Colot

 

Première rencontre.
(c) Ed. du Pourquoi pas?
En hauteur comme un carnet précieux, "Petite mer" donne la parole à une narratrice qui confie à une enfant comment à son âge elle avait rencontré "la baleine la plus triste du monde". Comment elle avait perçu sa tristesse, ressenti son enfermement, partagé son ennui et son chagrin. Comment elle l'avait écoutée lui raconter "l'océan et le silence des profondeurs" et puis sa capture et son dressage. Comment elle, petite fille, avait promis à la baleine de lui rendre sa liberté. En un texte tout doux, proche de la poésie, comme sont les histoires que l'on murmure à l'oreille, Marie Colot détaille les épisodes de cette incroyable entreprise de remise en liberté qui sera menée jusqu'au bout. Une superbe histoire d'amour éternel qu'elle partage aujourd'hui avec sa fille comme en témoigne la dernière image. Manuela Ferry a su se glisser dans ce texte personnel qui s'adresse aux enfants à partir de 6/7 ans avec ses illustrations qui appuient et  prolongent l'intrigue. Elle donne une réelle présence à cette baleine, qu'elle soit dans la mer ou dans sa prison de béton ou en route vers la liberté retrouvée. Un excellent album.


D'autres livres avec des baleines
  • Les différentes versions illustrées de "Moby Dick" de Melville bien entendu, par Joëlle Jolivet, Jame's Prunier, Olivier Balez, Juliaon Roels, Olivier Tallec, etc.
  • L'excellentissime album "Amos et Boris" de William Steig (Gallimard Jeunesse)

D'autres bien connus
  • "La pêche à la baleine" de Jacques Prévert, illustré par Henri Galeron (Gallimard, 1979)
  • "Le marquis de la baleine: comédie tragique en six actes pour trois personnages et une baleine", de François Place (Gallimard Jeunesse, 2018)

D'autres encore
  • "Comment mettre une baleine dans une valise?", de Raúl Nieto Guridi (traduit de l'espagnol par Anne Casterman, CotCotCot éditions, 2021)
  • "La grande amie", de Ylva Karlsson, illustré par Eva Lindström (traduit du suédois par Aude Pasquier, Le Cosmographe, 2020)
  • "L'ours Pompon et la baleine gobe-tout", de Cécile Alix, illustré par Antoine Guilloppé (L'Élan vert, 2019)
  • "Petite baleine", de Jo Weaver (traduit de l'anglais par Camille Guénot, Kaléidoscope, 2018)
  • "La baleine bleue", de Jenni Desmond (traduit de l'anglais par Ilona Meyer, Editions des Eléphants, 2017)
  • "Baleine rouge", de Michelle Montmoulineix (Hélium, 2017)
  • "La baleine et l'escargote", de Julia Donaldson, illustré par Axel Scheffler (traduit de l'anglais par Vanessa Rubio-Barreau, Gallimard Jeunesse, 2015)
  • "Elmer et les baleines", de David McKee (traduit de l'anglais par xxx, Kaléidoscope, 2014)
  • "L'enfant et la baleine", de Benji Davies (traduit de l'anglais par Mim, Milan, 2013)
  • "Jonas", de Juliette Binet (Gallimard Jeunesse/Giboulées, boîte de deux livres, 2010)
  • "Le message de la baleine", de Carl Norac, illustré par Jean-Luc Englebert (l'école des loisirs, Pastel, 2000)
  • "Dans la baleine", de Bénédicte Guettier (l'école des loisirs, 1999)  
  • "Le Chant des baleines", de Dyan Sheldon illustré par Gary Blythe  (traduit de l'anglais par Paul Beyle, l'école des loisirs, Pastel, 1990) 
  • "Trois baleines bleues", de Lionel Koechlin (Hachette Jeunesse, 1980)
  • "La baleine de Sugey", de Marie Wabbes (Dessain et Tolra, 1971)


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