L'arrivée de la petite sœur à la maison. (c) Les fourmis rouges. |
L'arrivée d'un second enfant serait le thème le plus souvent demandé en librairie, nous dit-on. Bigre! Du coup, on comprend mieux la déferlante de "livres-médicaments" sur le sujet. Fabriqués, ils rassurent les parents mais ennuient les enfants tant ils ont peu d'âme.
C'est dire si on se réjouit de découvrir le troisième volet de la série familiale formidablement réussie d'Aurore Petit. "La petite sœur est un diplodocus" (Les fourmis rouges, 48 pages) complète magnifiquement "Une maman c'est comme une maison" (Les fourmis rouges, 2019) où un bébé grandit en confiance de jour en jour, in utero et ex utero, et "Bébé ventre" (Les fourmis rouges, 2021) qui donne la parole à un second bébé à venir depuis le ventre de sa maman jusqu'à sa naissance.
La visite des lieux. (c) Les fourmis rouges. |
Changement de format pour ce troisième opus de la série qui passe à l'italienne mais
conserve les personnages aux lignes rondes des précédents, un peu plus loin dans leurs vies, ainsi que la façon en aplats de
couleurs n'hésitant pas à emprunter aux Stabilo et la brève phrase de
texte, totalement suffisante, en bas de page. Les mots justes, la tendresse et
l'humour s'épanouissent dans ces pages qui expliqueront en finale l'énigme
du titre. Pourquoi une petite sœur diplodocus? Tout simplement parce que si
l'arrivée à la maison de cette dernière s'est bien passée pour le grand frère,
il a fait le guide des lieux, lui a offert un cadeau, en a reçu un d'elle, les
choses se compliquent quand se tricote le quotidien.
L'excellent rapport texte-images permet à Aurore Petit de conserver cette
écriture blanche si plaisante, neutre, descriptive, permettant les interprétations et les commentaires du lecteur. Le petit déjeuner, la promenade, les jeux
sont autant d'occasions pour le nouveau grand frère de montrer qu'il n'est pas/plus d'accord. Jusqu'à son énorme colère qui le transforme en tyrannosaure. Il règle alors son compte à son diplodocus de petite sœur. Symboliquement.
Une réaction positive des parents l'aidera à surmonter ses émotions et lui
permettra de découvrir cette petite sœur et de l'apprécier. On assiste à la
naissance d'un nouvel amour dans cet album subtil, sans doute vécu, dont les superbes images à
la plume captent la vie telle qu'elle est.
Les choses se compliquent. (c) Les fourmis rouges. |
Pour amuser les bébés,
les quatre mini pop-up en carton sur les couleurs d'Aurore Petit, tellement réussis et ludiques, tant par le choix des sujets que par leur vigoureuse représentation minimale. Dans "Rouge pop", "Vert pop", "Rose
pop" et "Jaune pop" (La Martinière jeunesse, 12 pages animées) surgissent
chaque fois six animations en papier en lien avec la couleur annoncée. Des
attendues et d'autres qui le sont beaucoup moins. Ainsi, un camion de
pompiers et un grand cœur pour le rouge, un crocodile et une crotte de nez
pour le jaune, un cochon et le lever du soleil pour le rose, un poussin et un
ciré pour le jaune.
"Rose pop". (c) La Martinière Jeunesse. |
Pour amuser les grands, dès qu'ils savent lire, la réédition en un volume titré
"Dolorès Wilson" (Les fourmis rouges, 120
pages) de cinq aventures de la super-héroïne créée par
Mathis et illustrée par
Aurore Petit, "Panique
au Mini-Market", "Hypnose au château", "L'abominable Ours bipolaire", "Ménage
à Kipuland" et "Turbulences à bord" qui avaient été publiées en 2014 et
2015.
Dolorès Wilson exerce chaque jour un nouveau métier. L'"intérimaire de
l'impossible" est accompagnée d'un chien en surpoids, Doug, et d'un escargot
mutant, Oscar. Pour remplir de périlleuses missions dignes de séries B,
Dolorès a toutefois un super pouvoir: un piment accompagné de crème chantilly. Scènes
d'action, de terreur même (parfois) mais aussi humour ravageur teinté
d'absurde dans ces palpitantes aventures.
"Dolorès Wilson". (c) Les fourmis rouges. |
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