La liberté enfin retrouvée. (c) HongFei. |
Il n'y a pas que des baleines, à sauver ou pas, dans la littérature de jeunesse (lire ici). Il y a aussi des rhinocéros et notamment Sudan, héros de l'intéressant album jeunesse né en Chine "Je m'appelle Sudan". Un texte de DAI Yun, illustré par LI Xingming, traduit du chinois par Chun-Liang YEH (HongFei, 52 pages). Un épais album à l'italienne, format propice au récit, dont les illustrations à l'aquarelle viennent à bord perdu sur les doubles pages.
C'est une histoire vraie qui nous est contée ici, celle du dernier rhinocéros
blanc du Nord. Impossible de ne pas rapprocher son destin de celui de Babar,
dont la maman a été tuée par un vilain chasseur. Quand il a trois ans, des
chasseurs abattent sa maman pour lui voler sa corne. Pas de vieille dame pour
le petit rhino mais des sauveteurs venus en hélicoptère pour le protéger mais
l'emmener dans un zoo de Tchéquie. Il est baptisé Sudan parce qu'il vient du
Soudan. On le suit au fil des saisons, dans un univers de béton à la place de
la savane, tellement seul malgré le visiteur. Un soigneur, Jan, est parvenu à l'apprivoiser et
s'occupe de lui tous les jours. Les années passent. Les rhinocéros blancs du
Nord sauvages ont disparu. Il est décidé de réintroduire Sudan chez lui. En
compagnie de quelques autres, il ira dans une réserve au Kenya. Pour le sauver
des braconniers, sa corne sera sciée. Sudan a vécu de 1973 à 2018.
En disant le parcours de ce rhinocéros, l'album pose la question du
braconnage, de la préservation des espèces et aussi celle des zoos. Le texte
suit le héros de près, lui prêtant sentiments, émotions et conversations avec des girafes tandis que les illustrations passent
d'un fond rouge orangé de l'Afrique au gris bleuté de l'Europe de l'Est. Elles
reprendront le vert de la savane écrasée de soleil au retour chez lui de Sudan. Pleines de bonnes intentions, elles s'avèrent de qualité inégale. Une
belle histoire néanmoins qui fait comprendre le monde, la nature et suscite beaucoup de questions.
Pour tous à partir de 7 ans.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire