(c) Gallimard. |
Kamel Daoud. (c) Francesca Mantovani/Gallimard. |
Le romancier
franco-algérien a été choisi par le jury au premier tour de scrutin, par six
voix, contre deux pour Hélène Gaudy ("Archipels", L'Olivier), une pour Gaël
Faye ("Jacaranda", Grasset), et une pour Sandrine Collette ("Madelaine
avant l'aube", JC Lattès). Ce qui a dû réjouir Philippe Claudel, le président
de l'Académie Goncourt, qui ne souhaitait pas devoir faire usage de sa double
voix en cas d'ex-aequo. "L'Académie Goncourt couronne un livre où le lyrisme le dispute au tragique, et qui donne voix aux souffrances liées à une période noire de l'Algérie, celle des femmes en particulier. Ce roman montre combien la littérature, dans sa haute liberté d'auscultation du réel, sa densité émotionnelle, trace aux côtés du récit historique d'un peuple, un autre chemin de mémoire", a-t-il salué.
"Ce livre est né parce que je
suis en France. C'est un pays qui me donne la liberté d'écrire. Ce n'est pas
facile de parler de guerre, il faut du temps, du deuil, de la distance. C'est
un livre qui va dans le sens de l'espoir", a réagi Kamel Daoud après avoir un
fait un tour de table pour remercier les jurés.
Présentation de l'éditeur
"Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l'histoire d'une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant."
Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d'indépendance, qu'elle n'a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu'elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps: une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix.
Son histoire, elle ne peut la raconter qu'à la fille qu'elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant? Peut-on donner la vie quand on vous l'a presque arrachée? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être
Kamel Daoud avait été révélé au public grâce à son premier roman, " Meursault, contre-enquête" (Actes Sud, 2014), qui avait figuré dans les sélections des prix Goncourt et Renaudot, figurant même dans la sélection finale du Goncourt. "Meursault, contre-enquête" a finalement reçu le Goncourt du premier roman 2015 et le prix des Cinq continents de la Francophonie 2014.
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Dans la pièce voisine du restaurant Drouant, le jury du prix Renaudot choisissait de récompense Gaël Faye pour son second roman, "Jacaranda" (Grasset). Un prix annoncé par Jean-Marie Gustave Le Clézio, président du jury cette année, tout juste à la suite de l'annonce Goncourt. Pas de précision sur les votes. C'est "beaucoup de joie, une grande surprise", a réagi le lauréat.
Gaël Faye était également en lice pour le prix Goncourt 2024. Il l'avait été en 2016 pour son premier roman "Petit pays" (Grasset) qui obtint finalement le prix Goncourt des lycéens.
Français par son père, Rwandais du côté de sa mère, Gaël Faye, 42 ans, a un profil atypique dans le paysage littéraire français: entre slam, musique et littérature, il multiplie les talents, dont la plume est aussi alerte que les thèmes sont graves. Actuellement résident au Rwanda, l'artiste a grandi au Burundi avant de fuir la guerre à l'âge de 13 ans et de s'installer en France.
Jury: Jean-Marie Gustave Le Clézio, président 2024, Georges-Olivier Châteaureynaud, secrétaire général, Jean-Noël Pancrazi, Franz-Olivier Giesbert, Dominique Bona, Patrick Besson, Frédéric Beigbeder, Cécile Guilbert, Stéphanie Janicot et Mohammed Aïssaoui.
Présentation de l'éditeur
Quels secrets cache l'ombre du jacaranda, l'arbre fétiche de Stella? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.
Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, "Jacaranda" célèbre l'humanité, paradoxale, aimante, vivante.
Pour lire en ligne le début de "Jacaranda", c'est ici.
Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, "Jacaranda" célèbre l'humanité, paradoxale, aimante, vivante.
Pour lire en ligne le début de "Jacaranda", c'est ici.
Prix Renaudot essai
Sébastien Lapaque
Actes Sud
La rencontre au Brésil, début 1942, entre l'écrivain autrichien Stefan Zweig,
peu avant son suicide, et le romancier français Georges Bernanos.
Prix Renaudot du livre de poche
Serge Rezvani
Philippe
Rey
Une "tentative d'autobiographie romancée" de l'artiste français d'origine iranienne, publiée initialement en 1967, au moment où il est passé de la peinture à l'écriture. L'auteur avait 39 ans, il en a 96 aujourd'hui.
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