"Dessins sans papiers" est un collectif français qui organise des ateliers de dessin dans des camps de migrants et dans des centres d'hébergement près de Paris. Il réunit journalistes, urbanistes, dessinateurs, étudiants, professeurs, réalisateurs, photographes, musiciens, artistes, activistes et d'autres. Le but? Construire un réseau de solidarité entre communautés et migrants, se rencontrer et faire circuler les dessins sans papiers. Une association, ATELIER SP, gère les dons de ce projet.
Un crowdfunding a permis au collectif de publier en février un livre réunissant 200 dessins, intitulé tout simplement "Dessins sans papiers" (Atelier SP, 200 pages, 20 euros). On y trouve des dessins bien entendu dont les auteurs sont originaires du Soudan, du Tchad, du Mali, d'Iran, d'Irak, de Syrie, d’Afghanistan... Autant de pays fuis pour des raisons qui apparaissent clairement dans les dessins. La guerre principalement, déclinée à toutes les échelles. Autant d'histoires dans ces dessins, autant de vies, de souvenirs qui devraient être entendus lors des demandes d'asile.
On y trouve aussi des témoignages écrits, en français et en anglais, dont celui de Mohamed Nour Wana, originaire du Soudan: "(...) Je suis la preuve vivante de toutes vos blessures, vos peines, vos pluies de balles, vos violences, vos tortures, vos crimes, vos larmes, vos mépris, vos pensées, vos souhaits, vos rêves. Je suis le résultat de la misère, du racisme, des violences, des crimes et de la terreur infligés aux autres. Je suis mille fois tous. Sans papiers, je ne suis pas une menace pour les autres. Et vous, qui êtes-vous?"
On y trouve aussi des témoignages écrits, en français et en anglais, dont celui de Mohamed Nour Wana, originaire du Soudan: "(...) Je suis la preuve vivante de toutes vos blessures, vos peines, vos pluies de balles, vos violences, vos tortures, vos crimes, vos larmes, vos mépris, vos pensées, vos souhaits, vos rêves. Je suis le résultat de la misère, du racisme, des violences, des crimes et de la terreur infligés aux autres. Je suis mille fois tous. Sans papiers, je ne suis pas une menace pour les autres. Et vous, qui êtes-vous?"
Ou celui d'Ershad Parsa, d'Afghanistan: "(...) nous sommes passe par 1 iran 2 turke 3 bulghare 4 maqdunia 5 serbie 6 salvania 7 italia et nous ne sommes pas venu ici par avion nous sommes quelques fois dans la voiture, nous sommes rencontrent dans le petit bateau, nous pensons que nous meurent chaque fois et maintenant nous sommes en France, mais France qu’est ce que tu fais avec refugiés? (...)"
Abdel Fadeil (Soudan). (c) Dessins sans papiers. |
Amar Tiger (Afghanistan). (c) Dessins sans papiers. |
Fathel Zamn. (c) Dessins sans papiers. |
Narin Hassan (Syrie). (c) Dessins sans papiers. |
Ahmed Gadisa (Ethiopie). (c) Dessins sans papiers. |
Zimkhang Tenzin Khedup (Tibet). (c) Dessins sans papiers. |
Le livre "Dessins sans papiers" sera présenté et mis en vente à la librairie Candide (1-2 place Brugmann, 1050 Bruxelles) le jeudi 20 avril à partir de 18 heures. L'occasion de découvrir la démarche du collectif, de rencontrer des associations belges qui viennent en aide aux migrants et de visiter la petite exposition de reproductions de dessins tirés du livre qui sera visible jusqu'au 27 avril.
Le livre se vend 20 euros dont 10 seront reversés, en ce qui concerne les ventes chez Candide, à des associations belges, désireuses elles aussi de lancer de tels ateliers.
A ce propos, un premier atelier pour les hébergés aura déjà lieu le mercredi 19 avril à Bruxelles, au Centre Maximilien, en compagnie de Nathalie Dupont, professeure de français, et de l'artiste @Geraldine Marchal. Certains dessins réalisés alors pourraient bien se retrouver aux cimaises de la librairie le jeudi.
Atelier de Dessins sans papiers |
"La première fois que nous avons organisé un atelier sur le camp de la Halle Pajol à Paris", explique le collectif, "des passants qui longeaient les tentes ont commencé à s'arrêter, et des échanges se sont engagés avec ceux qui dessinaient. On a continué à apporter des feutres et du papier dans les camps chaque semaine pendant tout l'été, à Pajol puis à Jaurès devant les bureaux de France Terre d'Asile, sur les tables de La Rotonde à Stalingrad, et dans des centres d'hébergement à Paris et à Nantes depuis la rentrée.
Sur chacune de ces feuilles, il y a une histoire qui échappe à l'anonymat et à Google Translate. Ici les migrants nous font un don. Ils nous confient aussi une mission: partager ces histoires avec ceux qui veulent comprendre leur situation, au-delà des chiffres et de la politique."
Autant d'histoires que de dessins (c) Dessins sans papiers. |
Le livre prend forme. (c) Dessins sans papiers. |
Pour suivre le collectif "Dessins sans papiers" sur Facebook, c'est ici.
Cet événement du 20 avril est une excellente manière de se préparer à la "Journée solidaire avec les personnes exilées" dont l'un des points forts sera la vente de dessins originaux au profit des réfugiés qui aura lieu le mercredi 10 mai à Molenbeek. Mais on en reparlera bien entendu.
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