Il y a des albums pour enfants qui marquent durablement sans qu'il soit besoin de le reprendre. Par exemple "Marie de la mer" de Nadine Brun-Cosme et Yan Nascimbene (Milan, 1988, épuisé, Il était deux fois, 2009, épuisé) dont le souvenir est rappelé sur la page Facebook Autour de la littérature jeunesse. Lire son titre a ouvert un petit tiroir de ma mémoire alors qu'il y a presque trente ans que je ne l'avais plus regardé. L'impression d'un album magnifique, sensible, était restée gravée.
Voici ce que j'en avais écrit, en juin 1989.
"Marie de la mer" est un album qui sort de l'ordinaire. Ce sont d'abord les illustrations de Yan Nascimbene (1949-2013) qui frappent par leur inspiration des dessins de la Belle Époque; personnages étirés, aux attitudes figées, dans des tons pastel sur un fond de couleur champagne. Ensuite Nadine Brun-Cosme a écrit sur la mort, un texte plein de retenue et d'émotion, en parfait accord avec les images. Un texte fait de mots sur la vie...
Un trio, un père et ses deux filles, se promène sur une plage. Ce trio, naguère quatuor, a déjà affronté la mort d'une épouse et d'une mère. Il découvre au bord des flots une masse sombre. Il s'agit d'une femme, Marie, qui entre ainsi, de façon quasiment sauvage, dans la vie des trois promeneurs.
Petit à petit, cette femme, qui avait voulu en finir avec la vie, va la redécouvrir et réapprivoiser le bonheur. Petit à petit, les deux petites filles apprennent à connaître celle qui va vivre avec leur père et elles. Sans oublier aucunement leur maman, qui continue à vivre dans le cœur de ceux qui l'ont aimée.
Ce livre sobre sacre le triomphe de la vie: le trio qui, au départ, a recueilli une femme à la dérive, est redevenu un quatuor. "Marie de la mer" propose une vision douce, en demi-teintes, de ces deux aspects de la mort que sont le suicide et la maladie, l'un délibéré et l'autre subi, qui semble d'autant plus injuste que l'on ne peut rien y faire. L'auteur ne recherche pas les grands effets, elle qui pourrait jouer facilement avec les sentiments qui émanent de ces situations inhabituelles et difficiles. Au contraire, lorsque la tension est forte, une pointe d'humour vient détendre l'atmosphère. Juste comme dans la "vraie" vie...
Voici ce que j'en avais écrit, en juin 1989.
"Marie de la mer" est un album qui sort de l'ordinaire. Ce sont d'abord les illustrations de Yan Nascimbene (1949-2013) qui frappent par leur inspiration des dessins de la Belle Époque; personnages étirés, aux attitudes figées, dans des tons pastel sur un fond de couleur champagne. Ensuite Nadine Brun-Cosme a écrit sur la mort, un texte plein de retenue et d'émotion, en parfait accord avec les images. Un texte fait de mots sur la vie...
Un trio, un père et ses deux filles, se promène sur une plage. Ce trio, naguère quatuor, a déjà affronté la mort d'une épouse et d'une mère. Il découvre au bord des flots une masse sombre. Il s'agit d'une femme, Marie, qui entre ainsi, de façon quasiment sauvage, dans la vie des trois promeneurs.
Petit à petit, cette femme, qui avait voulu en finir avec la vie, va la redécouvrir et réapprivoiser le bonheur. Petit à petit, les deux petites filles apprennent à connaître celle qui va vivre avec leur père et elles. Sans oublier aucunement leur maman, qui continue à vivre dans le cœur de ceux qui l'ont aimée.
Ce livre sobre sacre le triomphe de la vie: le trio qui, au départ, a recueilli une femme à la dérive, est redevenu un quatuor. "Marie de la mer" propose une vision douce, en demi-teintes, de ces deux aspects de la mort que sont le suicide et la maladie, l'un délibéré et l'autre subi, qui semble d'autant plus injuste que l'on ne peut rien y faire. L'auteur ne recherche pas les grands effets, elle qui pourrait jouer facilement avec les sentiments qui émanent de ces situations inhabituelles et difficiles. Au contraire, lorsque la tension est forte, une pointe d'humour vient détendre l'atmosphère. Juste comme dans la "vraie" vie...
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