Pour qu'un livre de circonstance soit bon, fonctionne auprès de son public d'enfants, soit de la littérature, il faut avant tout qu'il soit un livre et non une circonstance.
C'est le cas avec le fort réussi album "La maîtresse ne danse plus" d'Yves Pinguilly et Zaü (Rue du monde, 40 pages), un ouvrage qui commémore de très belle manière le centenaire de la Première Guerre mondiale. Pour une fois, on y vit le conflit à l'arrière et non au front.
Les peintures de Zaü, aisément reconnaissables à leurs aquarelles largement cernées de traits à l'encre de Chine, confèrent de l'élan au beau texte d'Yves Pinguilly, tout en subtilité.
On suit dans cet album Adèle, petite fille dont les parents sont agriculteurs. Le livre s'ouvre sur la mobilisation. Les cloches sonnent. Les hommes partent à la guerre. Les femmes travaillent davantage. Les enfants vont à l'école. Leur maîtresse, toute vêtue de rose, n'oublie pas de danser avec eux. Adèle raconte toutes ses journées et celles du village à sa poupée, Madeleine. Les illustrations sur double page pour la plupart nous invitent dans ce quotidien qui s'est adapté à la guerre.
Jusqu'au jour où le maire vient informer la maîtresse durant une leçon de la mort de son fiancé. La guerre est désormais là pour de vrai dans le village.
Si la maîtresse s'habille maintenant de noir, elle ne fait pas peser sa détresse aux garçons et aux filles de sa classe; ils en ont assez eux-mêmes, car de nombreuses familles sont maintenant en deuil.
Au contraire, elle apprend à ses élèves "à compter les jours pour que chacun mesure bien le temps qui passe".
Et les jours passent. Les années aussi. Un jour, les cloches se font à nouveau entendre: la guerre est finie. La maîtresse demande aux enfants de copier dans leurs cahiers ce qu'elle écrit à la craie blanche sur le tableau noir: "Aujourd'hui, lundi 11 novembre 1918, la guerre est finie. C'est le plus beau jour de ma vie."
"La maîtresse ne danse plus", album impeccable, s'achève ainsi. Bravo!
C'est le cas avec le fort réussi album "La maîtresse ne danse plus" d'Yves Pinguilly et Zaü (Rue du monde, 40 pages), un ouvrage qui commémore de très belle manière le centenaire de la Première Guerre mondiale. Pour une fois, on y vit le conflit à l'arrière et non au front.
Les peintures de Zaü, aisément reconnaissables à leurs aquarelles largement cernées de traits à l'encre de Chine, confèrent de l'élan au beau texte d'Yves Pinguilly, tout en subtilité.
La vie d'Adèle. (c) Rue du monde. |
Quand la maîtresse dansait. (c) Rue du monde. |
Si la maîtresse s'habille maintenant de noir, elle ne fait pas peser sa détresse aux garçons et aux filles de sa classe; ils en ont assez eux-mêmes, car de nombreuses familles sont maintenant en deuil.
Au contraire, elle apprend à ses élèves "à compter les jours pour que chacun mesure bien le temps qui passe".
Et les jours passent. Les années aussi. Un jour, les cloches se font à nouveau entendre: la guerre est finie. La maîtresse demande aux enfants de copier dans leurs cahiers ce qu'elle écrit à la craie blanche sur le tableau noir: "Aujourd'hui, lundi 11 novembre 1918, la guerre est finie. C'est le plus beau jour de ma vie."
"La maîtresse ne danse plus", album impeccable, s'achève ainsi. Bravo!
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